Conciliabules autour du vocabulaire

Des amoures d’ailleurs :smiley:

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Ah non, par contre, ça reste bien « amours », c’est bien pour ça que c’est piégeux. Cela dit, c’est un usage qui reste quasi à 100% littéraire, ça n’est pas « faux » en langage oral de toujours laisser « amour » ou « délice » au masculin

4 « J'aime »

Scialytique. Parce que je voulais exprimer le fait qu’il s’agissait spécifiquement de ce genre de lampe, et qu’il s’avère qu’il y a un mot pour ça.
« La lampe qu’il y a au-dessus du fauteuil du médecin ».

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Absolument magique ! Merci !

Après « zinzinuler », puis-je proposer zinzibérin ? Cela signifie tout simplement « qui a le goût du gingembre ».

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Magnifique zinzibérin !

Je ne connaissais pas cette correspondance entre G et Z.
Sauf dans « Azincourt - Agincourt », la pomme de discorde définitive, cause véritable et indiscutable du Brexit. :thinking:

Pour aujourd’hui, je voudrais vous proposer mon panier.
Mais foin de galettes et petits pots de beurre, il s’agit de légumes :

  • la cartoufle, nom ancien de la pomme de terre, qui rappelle la Kartoffel germanique.
  • le turnep, ancien nom et désormais variété du navet, cousin du turnip anglais.
  • le topinambour, pluriel topinambeaux, une tubercule au nom curieux, qui viendrait (?!) de la province du Pernambouc au Brésil, origine présumée de cette plante - alors que le CNRTL la fait venir d’Amérique du Nord…
  • les pastenades, en fait les diverses racines dont la pasnaie devenue le panais, ainsi que la carotte.

A la soupe !

Sources diverses.
Oui, cette fois j’ai la flemme ! :laughing:

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Une découverte du jour, au hasard des recherches de synonymes :

L’amphigouri est un galimatias aux prétentions littéraires :

  • Discours ou écrit burlesque, volontairement obscur
  • Petite pièce parodique qui reproduit les rimes du morceau pastiché.

La connotation maîtrisée de l’incompréhensible dans l’amphigouri, peut même finir par se perdre :

  • Propos ou écrit involontairement confus et inintelligible en raison de l’incohérence des idées et de l’expression.

Source : le CNRTL

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Dans la même veine…

Est-ce que quelqu’un connait le sabir ?

Le CNTRL a sûrement une très bonne définition mais voici celle du Larousse :

Système linguistique réduit à quelques règles de combinaison et au vocabulaire d’un champ lexical déterminé (par exemple commerce, relations maîtres-esclaves).

Langue difficilement compréhensible, charabia, jargon.

Plus facile à retenir : c’est un langage composite qui mélange différentes langues entre elles. Le but était d’essayer de communiquer.


Et sans doute bien cousin avec lui : le baragouin qui signifie pour l’essentiel :

  • parler mal une langue (baragouiner)
  • un discours inintelligible ou incompréhensible.

J’ai entendu une fois que ça venait du breton pour désigner le langage des étrangers qui ne connaissaient que quelques mots (notamment bara qui voulait dire pain).

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C’est ça. Et « gwin » veut dire « vin ». À ce qu’on dit, ça viendrait des bretons qui montaient à Paris et qui entraient dans les auberges/restaurants demandant « bara » et « gwin » :blush:

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Bon allez, ajoutons encore du vocabulaire à ce fil !

Je vous avoue que j’ai eu un mal de chien à retrouver ce mot, mes cours de linguistique de L3 datent un peu !

Bref.

Vous avez probablement déjà eu cette expérience. Vous êtes au téléphone avec un opérateur, et vous devez épeler, disons, votre nom.
Alors, B comme Banane… A comme Antoine… K comme, euh, Koala…
Eh bien sachez qu’en linguistique, cette astuce porte un nom ! L’acrophonie !

D’après Wiktionnaire ça vient du grec ancien : ἄκρος acrosélevé, extrême ») et de φωνή fonèson »).

Et donc ça désigne le fait d’énoncer un son, ou plutôt de désigner une lettre, en utilisant un autre mot qui commence par cette lettre !

Vous aussi, brillez en société ! :grin:

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Un mot rencontré ce dimanche à Dole dans le Jura :

le treige, une ruelle très étroite, souvent en pente.

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Je ne suis pas parvenu à en circonscrire l’origine étymologique. :worried:
Il semble que ce soit un mot isolé, utilisé en Franche-Comté.

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C’est un joli coin Dole! On retourne par là- bas cet été normalement :heart_eyes:

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Profitez bien ! La vieille ville est un délice pour les scénarios de cape et d’épée… mais je pense qu’il y a trop peu de monstres pour toi !
… à moins que… un silure énorme semble avoir élu domicile dans les eaux du canal.
Du boulot pour Geralt ?

4 « J'aime »

Pour être honnête je m’identifie bien plus au hobbits qu’aux sorceleurs :wink: Les monstres, bien peu pour moi! Vive les campagnes verdoyantes, les mets délicats et les chants jusqu’au bout de la nuit. :wink:

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Héraldique du jour : le blason du Duché de Normandie

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De gueules aux deux léopards d’or, armés et lampassés d’azur

Traduction en français courant : Blason de fond rouge, aux deux léopards jaunes, aux griffes et à la langue bleues

Notons qu’en héraldique, le lion et le léopard sont le même animal :

  • le léopard regarde de face
  • la tête du lion est représentée de profil.

Lorsque notre félin est à quatre pattes (ou disons trois, puisque l’une est levée), il est dit passant. Lorsque le roi des animaux se redresse sur ses pattes arrières, il est dit rampant - et oui, je suis bien d’accord, c’est assez contre-intuitif…

De plus, le léopard étant passant en standard, on ne le précise pas. Si ce brave léopard avait l’idée de se relever, pour complexifier le tout - mais les férus d’héraldique adorent cela - on ne le nommerait pas léopard rampant mais léopard lionné.

Mais le mot que je voudrais mettre en avant aujourd’hui est lampassé.

  • Le lampas, jusqu’au XIXème siècle, est le gosier - et non la langue. Lampas est encore employé dans le langage vétérinaire ou d’élevage, pour certains animaux - Cheval, etc.

  • Lamper signifie boire, se mouiller le gosier. C’est une forme nasalisée de laper que nous employons plutôt pour les animaux… qui utilisent souvent leur langue pour boire. J’imagine que c’est là l’origine du glissement de sens du gosier vers la langue…

Source : le CNRTL

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Nouvelle trouvaille :slight_smile:

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Merci pour cette belle liste de verbes animaliers !

Allez, je suis un peu héraldique en ce moment. Voici les noms anciens des émaux, les couleurs.

  • Les métaux
    • Or : jaune
    • Argent : blanc
    • beaucoup plus rare, Fer : gris
  • Les autres couleurs, parfois désignées sous le terme « émaux », au sens de « non-métalliques ». Les gens d’héraldique semblent priser ces débats…
    • Gueules : rouge
    • Sinople : vert. Prasin pour une nuance de vert clair
    • Azur : bleu
    • Sable : noir
    • Orangé : orange
    • Pourpre : violet, parfois de l’indigo au rouge foncé. Sanguine : variante rouge foncé
    • plus rare Tanné : marron

La principale règle de composition est de ne pas faire se toucher des zones de même couleur. De plus, on évite de laisser se toucher deux zones métalliques. Un blason d’argent à l’aigle d’or n’est pas recommandé. Mais il y a des exceptions, l’une d’elles restant célèbre : le blason du royaume de Jérusalem :
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D’argent, à la croix potencée d’or, cantonnée de quatre croisettes du même.

De même, on évite de laisser une couleur non-métallique sur une autre, pour les larges zones, comme un blason d’azur au lion de sinople.

Les partitions de l’écu (son découpage en zones), les pièces et meubles, sont répertoriés et discutés à l’infini, je vais donc m’arrêter là !

Source la plus concise à mon avis.

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On a une étymologie pour le mot héraldique ?
Est-ce que ça vient bien de hérault – à ne pas confondre avec le héros ?

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Tu as raison, commençons par le commencement. Je vais promptement consulter l’une de mes bibles préférées - car on ne saurait sans péril se fier à un seul livre sacré, n’en déplaise à certains…

Il serait tentant d’imaginer que le herald anglais descend d’une forme ancienne du héraut français.
Mais il semble que non. D’après le CNRTL, Chrétien de Troyes dans le Chevalier à la charrette cite un hyraut d’armes vers 1176-81. Le mot héraut viendrait de l’ancien bas-francique heriwald « héraut », forme infléchie de hariwald proprement « chef d’armée », composé de hari « armée » et de wald « qui règne ».

Il semble qu’il y ait eu un latin médiéval heraldus, et donc là, c’est très dur d’aller chercher l’influence déterminante entre le francique, le saxon et les composantes du vieux français… En tout cas, ce n’est pas anglais ! :stuck_out_tongue_winking_eye:

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Tu veux que je vous dise d’où vient le « Herald » anglais ? Ou tout le monde a deviné ? :smiley:

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Vous aimez les frères siamois, en voilà !

Repaire: domaine, habitation, lieu où l’on revient après une absence, attesté au début du 12ème siècle. Repairier signifie regagner son repaire, « revenir chez soi ».

  • Il s’agit de se reposer, de reconstituer ses forces. Repairier a également interféré avec re-parer pour donner réparer, ce dont atteste le cousin anglais to repair.
  • Au 12ème siècle, un glissement de sens inclut le repaire refuge d’animaux sauvages, puis plus tard, le repaire lieu de réunion d’individus dangereux.

Repère : signe, indice ou marque permettant de retrouver un point, un emplacement, un itinéraire, ou plus généralement de situer quelque chose dans une chronologie, un ordre, une continuité, un ensemble de faits ou phénomènes.

Doublet lexical : Repère et repaire ont longtemps été employés indifféremment jusqu’au 17ème siècle. Toutefois le lat. reperire « retrouver » a spécialisé l’emploi et le sens de « repère ».
Autrement dit, si vous vous trompez, il n’y a qu’à prétendre que vous employez la langue ancienne !

Source CNRTL ici et .
Et merci à @OldGirlNoraArlani de m’avoir signalé que j’avais amalgamé les deux, il y a… quelques années !

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