Conciliabules autour du vocabulaire

Je rajouterai que les Québécois utilisent le verbe chicaner si j’en crois mes souvenirs. On est dans le registre de l’ergotage et de la dispute. « Arrête donc de chicaner ».

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Coucou,

Je connaissais plutôt l’adjectif que le nom commun : un esprit chicaneur → qui a tendance à chercher la petite bête, à s’arc-bouter sur des détails (jugés par d’autres) de peu d’importance (et puis en plus chronophages). :grinning:
C’est un peu différent du perfectionniste qui lui aussi porte une grande attention aux détails.

Dans les deux cas, tous les autres autour considèrent très souvent que ça ralentit considérablement le mouvement, en étant contraire à l’efficacité. (Voir aussi : le principe de Pareto).

En tant que fanfiqueuse, je ne respecte pas le principe de Pareto, en consacrant trop de temps à vouloir rendre le texte parfait.
En tant que correctrice, il est probable que les corrigés me trouvent chicaneuse.

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Ah je connaissais la chicane québécoise, comme l’a précisé @ensorceleurisee, mais pas le terme français :joy: je me coucherai moins bête ce soir, merci ^^

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Un mot que j’ai découvert dans un livre et que j’aime bien utiliser maintenant:

godon: (péjoratif) Anglais

Vient du juron anglais (God Dam).

Utilisé dès le moyen-âge.

Peut s’utiliser comme nom (On va battre les godons!!!) ou comme adjectif (Typiquement une ruse godonne).

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Le film où on te fait la peau

  • Le film est emprunté à l’américain, qui désignait une pellicule photographique, par analogie avec une mince membrane. La traduction de film en pellicule est donc particulièrement appropriée puisque pellicule signifie petite peau.
  • Film descend du germanique filmen, la peau, ou le vieil anglais fell, la peau de bête, tout cela dérivant de l’indo-européen pelm/peln, la peau.
  • Cette même racine a donné le latin pelnis puis pellis et lui-même le français peau, pelisse.
  • Le pelage, lui, est issu du latin pilus, le poil.
  • Mais en latin, pellis signifiait peau d’animal, avant tout au sens de matériau pour l’artisanat, au contraire de cutis, la peau humaine, qui a donné cutané et cuticule, petite peau.
  • Dans la même clique, on trouve également cutina, qui a donné la couenne, et même scutum, qui a donné l’écu, une sorte de seconde peau !

Source : Les Étymologies surprises de René Garrus.

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Micmac

Voilà un parcours étymologique haut en couleur !

  • Ce mot étrange signifie intrigue, agissements suspects, écrit micquemacque au début du 16ème siècle, puis micmac vers 1640. Il prend le sens de grand désordre vers 1876.
  • Il s’agit d’une altération du moyen français mutemacque rébellion, émeute, lui-même issu du moyen néerlandais muyte maken faire une émeute.
  • Le français a également emprunté meutemacre mutin, séditieux au moyen néerlandais muytemaker
  • Cette altération en micmac a probablement suivi le modèle des mots expressifs tels que bicquebacque « bascule de puits », cric-crac, fric-frac, tic-tac, trictrac, zigzag, etc.
  • Quand les aventuriers courant les bois de Nouvelle-France au 17ème siècle ont entendu le micmac, langue autochtone parlée en Gaspésie et au Québec, ils ont immédiatement songé à leur acception du mot, qui prit le sens au Canada de langage incompréhensible.
  • Chez les « Indiens Micmac », ce mot signifie mes frères ou mes amis, c’est le nom que se donne une de leurs nations et serait dérivé du nom signifiant fin de la terre.

Source ici et

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Hello à tous ! Je me lance à mon tour, car j’ai découvert une expression, sans doute assez connue, mais dont l’origine ne l’est peut-être pas autant.

A brûle-pourpoint

Cette expression prend le sens de « brusquement, sans ménagement ». Cela peut-être une parole abrupte, une action soudaine.
Mais d’où vient-elle ?
A l’origine, un pourpoint est une veste matelassée qui recouvre le corps et qui servait d’armure aux hommes au cours des batailles entre le XIIIème et le XVIIème siècle. En outre, les pistolets utilisaient de la poudre dans la chambre à canon, ce qui provoquait des explosions. Tirer à brûle-pourpoint signifiait donc tirer à bout portant, sans laisser à l’adversaire le temps de réagir.

Voilà voilà ! Je trouvais cette explication hyper intéressante, alors je me devais de vous la partager. Vous pouvez retrouver mes sources dans cet article sur le site du Projet Voltaire.

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Mander

L’ancêtre de notre demander a plus d’un tour dans son sac !

  • Mander quelqu’un : Faire venir, appeler, convoquer quelqu’un, lui donner avis ou ordre de venir.

    • M. de Ruyasan requit le président de mander deux chimistes et deux naturalistes, et de soumettre les épingles à leur analyse. Balzac, Annette.
    • Un Lion décrépit, goutteux, n’en pouvant plus,
      Voulait que l’on trouvât remède à la vieillesse :
      Alléguer l’impossible aux Rois, c’est un abus.
      Celui-ci parmi chaque espèce
      Manda des Médecins ; il en est de tous arts :
      Médecins au Lion viennent de toutes parts ;
      La Fontaine, Le Lion, le Loup et le Renard
  • Envoyer dire, faire savoir par lettre ou par message.

    • Je lui enjoignis de me tenir au courant de tout et de ne pas manquer de me mander de revenir, en cas qu’il eût affaire de moi. Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe
    • Je ne le lui ai point mandé, je le lui ai dit - sous-entendu, je le lui ai dit en personne, en face.
  • Mander que + subjonctif, ordonner par une lettre

    • Mandons et ordonnons que fussent décapités les odieux coupables…
  • Envoyer, en parlant d’une lettre, d’une nouvelle.

    • Faites-moi mander simplement de vos nouvelles sans vous donner la peine d’écrire vous-même, Fénelon
    • Variante réflexive : Être mandé, être transmis par lettre ou par message.
      • Des choses qui ne se mandent pas par la poste.
  • Envoyer, variante médicale

    • Aux reins est mandée une artere du cuer [cœur] passant par le milieu du foie, …

Sources ici et .

[EDIT] … mais je m’aperçois avoir oublié le mandat !
En droit, Contrat synallagmatique par lequel une personne (le mandant) donne à une autre (le mandataire) le pouvoir de faire quelque chose pour elle et en son nom.
Mission, charge que l’on confie à quelqu’un, en particulier aux religieux.

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Au cours de ma lecture de La Servante écarlate de Margaret Atwood, j’ai lu un mot que je pense à mon tour utiliser.

PALIMPSESTE défini, de prime abord, un parchemin dont on a effacé le texte originel pour en écrire un autre. Cependant, ce mot peut, au sens figuré, comme le précise le CNRTL, désigner toute oeuvre qui laisse supposer une version antérieure. En gros, tout support dont on suppose une version préexistante à celle actuelle.

Dans le roman, la phrase était : « On avait dû y organiser des bals ; leur musique y traînait encore, palimpseste de sons non entendus, un style succédant à l’autre, courant souterrain de batterie, plainte désespérée, guirlandes de fleurs en papier mousseline, diables en carton, boule de miroirs pivotante, poudrant les danseurs d’une neige de lumière. »

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Oh joli !
Cela m’éclaire sur le sens de ce mot que j’ai dû lire trois fois dans ma vie. Il n’est pas facile à caser mais Mrs Atwood s’en sort magnifiquement.
Merci !

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Je l’avais déjà vu, lui ^^ dans le livre de Deborah Harkness « le Livre perdu des Sortilèges ». Excellent ouvrage, que je recommande aux amateurs de vampires, de sorcières, de romance et, plus généralement, d’ambiance un peu obscure ^^ En tous cas, merci de m’avoir rappelé son existence et sa définition ! A caser au prochain repas de famille pour voir la réaction de mon père :stuck_out_tongue:

6 « J'aime »

Joli mot et thème attrayant - faire du neuf avec du vieux ! :smiling_face_with_three_hearts:
En poésie difficile à caser, la rime immédiate appelant inceste… :grimacing:

6 « J'aime »

Preste, zeste, prétexte. Certes moins riche qu’inceste mais plus facile à caser :stuck_out_tongue:

7 « J'aime »

Le Palimpseste est au texte ce que la Palinodie est à la parole !

… et tous deux me rappellent le palindrome, mot ou groupe de mots qui peut être lu à l’endroit et à rebours, sans en changer le sens.
Exemple : Ésope reste ici et se repose

5 « J'aime »

Toujours en rime pauvre : (ag)reste, (dé)leste, céleste, peste, teste, malebeste (vieilli), Etchebest (basque)… :smiley:

Il y a quand même de quoi faire…

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Divagations jumelles à dos de chameau

Ce matin, petite recherche de routine sur l’étymologie de jumeau, jumelle. Les résultats valant un petit article, le voici.

Je passe pour le moment sur les fondements mythiques, les thèmes de l’altérité et du double monstrueux, ce n’est pas mon sujet même si c’est très intéressant (Castor et Pollux, Romulus et Rémus, Caïn et Abel, etc.)

Sont jumeaux deux enfants nés d’un même accouchement. Ou alors, ce mot désigne diverses variantes de duos, de couples ou de choses allant par paire : des meubles, des muscles, ou encore un outil symétrique, formé de 2 parties identiques comme pinces ou tenailles.

Son origine est le latin gemellus, jumeau et au pluriel semblables, pareils.
L’irremplaçable Littré indique que dans les parlers gallo-romains, jumeau et gémeau se rencontrent dans le Nord de la France; tandis que le Sud et le Centre ont besson, d’un mot bas-latin bisso, bissonis, formé de bis, deux.

Le gemellus latin descendrait du phénicien gamal qui signifiait « chameau » (animal à 2 bosses). Ce gamal phénicien est aussi à l’origine du kamelos grec et du camellus latin (chameau tous deux), et encore du gamma grec comme du guimel hébraïque et de bien des prénoms sémitiques commençant par K (Kamal, Kamel) ou G (Gamal) ou DJ (Djamel, Djamilia) ou J (Jamal, Jamilia) selon les dialectes arabes.


Le Gamma, 3ème lettre de l’alphabet grec, est représenté à gauche de l’image comme une bosse de dromadaire (et non comme deux bosses de chameau !) Son orientation se modifiera de 90° par la suite

Sources : jumeau, gemellus, besson

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En rivalisant d’envies

Le duo du jour fait des envieux :

A l’envi
Locution formée à partir de l’ancien français envi, défi au jeu, provocation (fin 12ème siècle), déverbal de envier, convier, inviter à, inciter, provoquer, issu du latin invitus/invitare, invité/inviter.
Littré analyse ainsi l’évolution du sens : à l’envi passe de malgré la volonté de à en rivalité de, ce qui est une sorte de lutte contre la volonté de quelqu’un.

  • à contre-coeur, malgré la volonté de
    • Mais mout envis leur donne [le congé] l’emperere et otroie, Audefroi le Bastard, Bien à contre-coeur l’empereur leur accorde leur congé.
    • Moult à envis s’en departi, Lai del desiré. Il s’en sépara bien contre son gré.
    • Il lui dit : rendez-vous, ou vous serez occis ! Lors se rendi Thomas volentiers ou envis, Guesclin. Alors Thomas se rendit, qu’il le veuille ou non.
  • à qui mieux mieux, l’un plus que l’autre, en rivalité
    • Ils se haïssent, mais ils aiment l’État ; ce sont des amants jaloux qui servent à l’envi la même maîtresse, Voltaire, La Princesse de Babylone
  • à l’envi de : en émulation, en rivalité avec
    • Toutefois mon cœur à l’envi de Chimène adore ce vainqueur, Corneille, Le Cid.
    • Il s’obstina à se mocquer et à rire, à l’envy des maulx qu’on luy faisoit, Montaigne, I, 307

L’envie,
quant à elle, descend sournoisement du latin Invidia, envie, malveillance, antipathie, jalousie, elle-même dérivée de Invidere, fixer les yeux sur, comme fait l’envieux.
- la gamme de ses sens s’étend de l’hostilité, haine, sentiment de jalousie haineuse devant les avantages d’autrui
- jusqu’au simple désir de quelque chose.

Sources : comme d’habitude !

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ça se corse !

Ainsi se lamentait - peut-être - Ulysse au seuil de chaque nouvelle épreuve…
Mais d’où vient cette expression ?

  • Au 15ème siècle, corser ou courser signifiait lutter en saisissant à bras-le-corps.
    Il n’y a donc aucun rapport étymologique avec l’Ile de beauté : corser dérive de corpus.

  • A l’origine du corser moderne, il y a d’abord l’idée de consistance, de densité. Corser signifie prendre corps, devenir plus consistent

    • en botanique : la graine se corse, elle prend corps, croît après germination.
    • en cuisine : on corse une sauce, on l’épaissit en y incorporant de la pomme de terre.
    • On n’est pas loin du corset, qui donne (un certain) corps à la femme.
  • Par extension, corser va prendre la valeur de rendre plus fort ou plus intense

    • en cuisine toujours : corser un plat avec des épices, corser un café avec un trait de rhum, etc.
    • au sens figuré : Rendre plus expressif ou piquant. Corser une nouvelle de scènes osées, Corser son langage d’expressions argotiques, Corser l’épreuve de quelques cols supplémentaires
    • ou encore une idée de renforcement inattendu : corser la note
  • Puis par un glissement de sens : corser va passer à « rendre plus élaboré, plus complexe »

    • Corser un exposé de quelques digressions empruntées aux classiques
    • Le Maitre du Jeu corsa l’aventure d’énigmes insolubles, sanctionnées par l’ire de gardiens vengeurs.
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Hello !
Je viens vous partager une trouvaille (inédite pour moi, mais peut-être la connaissiez-vous déjà).

Il s’agit du mot schibboleth (schibboleths au pluriel), qui vient de l’hébreu, et qui désigne un signe de reconnaissance, d’appartenance à un groupe, sur le plan verbal. En gros, un mot, une catégorie de sons, que seule une population connaît/peut employer, et qui permet notamment d’identifier tout étranger à cette population.

Dans la Bible, le mot schibboleth signifie « épi », « branche » (Genèse 41:7, Job 24:24, Zacharie 4:12) (à rapprocher de l’arabe senbala « épi »), ou encore « flot », « torrent » (Psaumes 69:2).

Quelques exemples de schibboleth :

  • Pendant la Première Guerre mondiale, les Alsaciens avaient leur « signe de reconnaissance » pour se différencier des Badois et Souabes qui tentaient d’imiter leur accent/patois. À la question " Was esch das ?" (Qu’est-ce que c’est ?) que l’on posait en désignant un parapluie, la bonne réponse était le mot barabli – les Badois disaient « Schirm », et les Souabes « Regenschirm ».

  • Après le tremblement de terre du Kantô de 1923, qui a ravagé Tôkyô, les civils japonais s’étaient montés contre les Coréens (sur qui on rejetait la faute, suite à une longue histoire de tensions à cause de l’invasion japonaise en Corée et en Mandchourie). Les Coréens ne pouvant prononcer le son /g/ ou /j/ sans leur accent, il suffisait de leur faire dire « gojuuen » (dix yens) ou « gojuusen » (dix sen – centimes de yen de l’époque), ou encore tous les sons de la consonne /g/ (ga.gi.gu.ge.go) pour les repérer. À tort, des Chinois et des Japonais du nord (Tôhôku notamment) ou du sud (Okinawa) ont été massacrés car leur langue et dialecte les confondait avec des Coréens.

Si vous voulez en savoir plus, je me suis appuyée sur la page Wikipédia dédiée à ce sujet : :computer_mouse: Schibboleth ; notamment suite à une lecture d’un roman de fiction dont l’intrigue débute en 1923 pendant ledit Daijishin (et j’avais des doutes quant à la violence de la répression des Coréens à l’époque).

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Le protocole

Ce mot a sournoisement envahi nos vies :

  • les protocoles sanitaires se succèdent à rythme soutenu depuis presque deux ans, et ce n’est pas terminé.
  • les protocoles de communication régissent les réseaux et les interactions entre ordinateurs, téléphones, terminaux et bientôt objets connectés de tous acabits.
  • plus largement, le terme protocole, au sens de Instructions ou compte rendu écrit de toutes les étapes d’une réalisation, tend à remplacer la procédure, partout où son emploi est réputé impératif - c’est-à-dire qu’il est recommandé de ne pas trop réfléchir avant d’obtempérer ! Et ce pour toutes raisons « supérieures » confondues : réglementaires, religieuses, médicales, sécurité, interopérabilité, etc.
  • le protocole diplomatique veille aux règles et usages à observer dans les relations internationales entre chefs d’état ou leurs représentants, dans les cérémonies et dans les relations officielles.
  • le protocole d’accord explicite les étapes de négociations, rassemble les minutes (procès verbal) pour se terminer par l’accord intervenu entre représentants ayant reçu pouvoir de leurs mandataires.
  • le protocole des notaires, des avoués, des huissiers, etc. est le recueil contenant les formules à employer dans la rédaction d’actes publics par les officiers ministériels, pour l’intitulé et la clôture d’actes, de procès-verbaux ou pour la correspondance officielle de chefs d’État, ministres, hauts fonctionnaires, etc.

Mais si l’on remonte plus loin - c’est là où je veux en venir, vous vous en doutez !

  • le prothocole ou protocolle estoit la marque du papier qu’on mettoit au bord; à cause dequoy il estoit defendu aux Notaires de rongner leurs Registres afin qu’on puisse découvrir les faussetez : Ce qui ne se pourroit, si la marque estoit emportée. Au 17ème siècle, le protocole était un paragraphe sur un papier officiel, apposé à l’acte et qui en garantissait l’authenticité.
  • Protocole descend du mot grec πρωτόκολλον [prôtokollon] première [feuille] collée, transcrit en latin sous la forme protocollum qui prend le sens de commencement ou d’entête. Le mot vient de πρῶτον [prôton] premier et de κόλλα [kolla] gomme, colle.
    image
  • Sous l’empire romain d’orient, ce mot désignait en fait la première feuille collée à un rouleau de papyrus, plus résistante, pour envelopper et protéger ledit rouleau. Elle portait, outre des formules religieuses, le nom du fabricant du rouleau et du gouverneur sous lequel avait été fait ce rouleau, puisque l’Etat romain avait le monopole de la production. Au 5ème siècle après J.-C., l’empereur Justinien oblige tout notaire de la capitale, Constantinople, à utiliser les feuilles de papyrus avec la date et le nom du ministre du budget de l’époque.

Sources : ici et

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