Conciliabules autour du vocabulaire

C’est pas faux comme réflexion. On bat les tambours, on bat le rythme, on bat la pulsation mais je ne suis pas sûre qu’on batte le son. Je n’ai jamais entendu ça dans notre langue actuelle en tous cas.

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Hello ici !
Ce n’est pas tellement une question de vocabulaire, mais plus une problématique à laquelle je me heurte souvent, en fanfiction comme en rédaction « académique » (ce mémoire aura ma peau).
Je fais donc appel aux meilleurs locuteurs du français pour m’aider à résoudre ce problème épineux, et peut-être sauver les générations futures qui se poseraient cette même question !

Voici un extrait de mon mémoire, avec en gras la partie qui me pose problème :

Tout au long de l’intrigue, Sanae (et sa doublure engagée par le détective pour leurrer la voleuse, Sakurayama Yōko, substituée à Sanae) est promenée par le Lézard noir et Akechi,

Comment doit-on faire l’accord de « être promené.e » ici ?
Au singulier, car on ne compte pas la parenthèse, et donc le verbe s’accorde avec Sanae ?
Ou bien au pluriel, car on prend en compte la parenthèse, et donc le verbe s’accorde avec Sanae et sa doublure ?

.

C’est un problème que je rencontre aussi en fanfiction, dans le cas où je digresse avec une virgule (exemple : « X, ainsi que Y, se rendit/rendirent à [lieu] »).
Et autant dire que je m’en arrache les cheveux de ne pas connaître la règle d’accord, et de ne pas trouver ça sur internet. (en plus de n’avoir personne à qui demander, mis à part vous – peut-être devrais-je vraiment investir dans un Bescherelle ?)

Donc si une âme charitable a une réponse à cette question, je lui serai (probablement éternellement) reconnaissante ! :innocent:

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Je ne sais pas du tout quoi répondre, tu poses une sacrée colle !

Mais en fait, pour mieux comprendre, Sanae est promenée par le Lézard noir, mais quand ce n’est pas Sanae mais sa doublure, le Lézard noir n’y voit que du feu et donc, c’est sa doublure qu’il promène sans le savoir ?

Ou bien c’est toujours la doublure de Sanae que le Lézard noir confond de fait avec elle ?

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Alors …
A mon sens …

pour ça : " X, ainsi que Y, se rendit/rendirent à [lieu]" le fait que tu aies une virgule ne change rien. « Ainsi que » coordonne donc il met les deux ensemble X et Y en l’occurrence. donc
« X ainsi que Y se rendirent à »
(on m’avait dit, en mon temps qu’on ne mettait pas de virgule avant ou après tout ce qui coordonne mais je peux me tromper)

Par contre si tu as un participe passé ou autre du genre :
« X, suivi de Y, se rendit à … » C’est X est le sujet de « se rendre » et Y est qualifié par le participe passé « suivre »

POur ce qui est de ce passage …

J’ai juste une remarque sur le verbe employé. Est promenée …Ca veut dire en gros qu’elle est menée par le bout du nez ou qu’elle est menée en calèche ou à pousse-pousse ? Alors, au risque de paraître vieille mode, je trouve ça un peu familier pour un mémoire. Là, j’ai pas de synonyme sous le coude et ça n’est que mon avis …
Ce qui n’arrange pas ta question sur l’accord mais je pencherais pour du singulier. Après … autre question : les parenthèses sont-elles nécessaires ? Pour moi, ce qui est entre parenthèses peut se retirer de la narration, c’est le principe d’une parenthèse = supprimable. Du coup, dans mon mémoire, si ma mémoire est bonne, parenthèses interdites. Mais c’était il y a 20 ans et les usages changent.

Pour trouver une solution à ton souci : peut-être faire deux phrases ? histoire de simplifier les informations ? genre sujet-verbe-complément. Ou mettre « Lézard noir et Akechi » en sujet de ta phrase :
Tout au long de l’intrigue, le Lézard noir et Akechi jouent avec Sanae et sa doublure, engagée gna gna, en lui délivrant de fausses informations (ou je sais pas quoi …)

Pour les règles des accords, je ne suis pas affirmative, ainsi, attends peut-être d’avoir un avis de spécialiste comme Chiara Cadrich ^^.

En espérant t’avoir un peu aidée !

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Salut

Cela me fait complètement penser au fameux « la plupart des gens pense » où personne n’arrive à se faire au singulier parce que cette plupart fait un tas de gens qui pensent.

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Pour ta colle, je ne peux pas garantir que ça soit bien juste ou qu’il n’y ait pas une quelconque forme d’exception, mais en ce qui me concerne, je lis « Sanae et sa doublure ». Et ça fait deux. Deux sujets qui font la même action, c’est un verbe au pluriel…

J’ai l’impression que la parenthèse est une figure de style, un truc un peu visuel ou oral. Et que c’est elle qui complique la syntaxe et fait hésiter.

A défaut de connaître l’éventuelle exception… Ok pour écrire totalement autrement.
Si on la supprime, cette parenthèse, ou qu’on la déplace à un autre point, avant ou après, ça permet d’évacuer le problème grammatical.

Tout au long de l’intrigue, Sanae est promenée par le Lézard noir et Akeshi. Et sa doublure aussi.

Et même ça c’est pas bon, tiens, car doublure si proche de Akeshi peut faire penser que c’est la doublure d’Akeshi. Alors on refait…

Tout au long de l’intrigue, le Lézard noir et Akeshi promènent Sanae, et sa doublure aussi, par voie de conséquence.

Je ne l’applique pas toujours, mais fluidifier la syntaxe en supprimant les fioritures, en fait, c’est mieux.
c’est ma beta qui me l’a répété. Tu veux dire trop de choses à la fois dans une phrase alambiquée à plaisir qui perd le lecteur. Coupe bon sang ! L’important, c’est que tu te comprennes ou bien que les lecteurs te comprennent ?

:sob:

Elle a tout dit.

Dans un mémoire, alors que les lecteurs ne sont a priori pas forcément acquis à ta cause, je pense que tu devrais tourner autrement. Il ne faut pas qu’ils froncent les sourcils…

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Bon, bon, bon. Merci beaucoup pour ces retours ! :smiley:

Un peu de contextualisation du roman s’impose ! :stuck_out_tongue: Moi qui voulais épargner ça.
En clair, le Lézard noir est une voleuse et son objectif est d’enlever Sanae, fille d’un joaillier, pour que ce dernier lui remette un diamant d’une grande valeur. Le détective Akechi (Kogorô de son prénom, vous l’aurez reconnu) a été employé par le père de Sanae pour la protéger – et Akechi veut aussi mettre la main sur le Lézard noir pour faire justice.
Le roman s’articule autour de ces jeux de changements d’identité ; la voleuse se déguise pour atteindre son but, et Akechi engage une fille qui ressemble à Sanae pour interchanger les deux filles, et ainsi berner le Lézard noir sans risquer de mettre la vie de Sanae-la-véritable en danger.
De ce fait, avant que l’échange ne se produise, c’est d’abord Sanae qui est emmenée à droite à gauche par le Lézard noir et Akechi, puis une fois sa doublure mise en jeu, c’est à son tour d’être promenée. Mais jusqu’au dénouement, le Lézard ignore que ce n’est pas Sanae-la-véritable, mais la-fausse-Sanae qu’elle récupère au milieu du roman.
(je sais pas si c’est clair – j’en ai tellement ma claque de résumer ces nouvelles et romans)

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J’avoue que le terme n’est peut-être pas le plus adéquat (ça reste un premier jet pour lequel j’ai encore énormément de trucs à corriger), et il sera sûrement remplacé par un autre, mais en général cette tournure me pose problème ; au-delà du contexte, c’était surtout la règle d’accord qui découle de ce genre de formulation qui m’intéressait. x)

Alors j’avoue qu’en général, je répugne les parenthèses dans les romans et écrits académiques, mais force est de constater que dans le cas de mon mémoire où je dois pas mal digresser/faire des rappels, c’est bien pratique. Si je n’avais utilisé que des virgules, la phrase serait trop lourde et indigeste. Et des traits (demi-)cadratins auraient eu un effet un peu similaire, dans ce cas. Quand la reformulation n’est pas possible, je trouve que c’est ma meilleure solution, honnêtement. x)

Mais pour le coup, je songe de plus en plus à reformuler ce passage (ça ne serait ni la première, ni la dernière fois :stuck_out_tongue: ) – je n’aurais juste peut-être jamais la réponse à ma question, et je serai condamnée à reformuler dès que je me heurte à cette tournure !

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C’est marrant parce que d’instinct je lis ça au singulier. Puis je me dis « mais y a l’ajout d’une autre personne, même en parenthèse, donc ça fait deux, non ? ». Et voilà où ça me mène… :stuck_out_tongue:

Le combat éternel… Mais je devrais appliquer ce conseil plus souvent, merci ! :joy:

Et pour finir…

Mon petit cœur se serre. Ranpo ne te salue pas ! :stuck_out_tongue:

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Donc je note : reformule, bon sang, stupide pomme (ce que j’irai faire, promis).
S’il y a d’autres commentaires, vous savez où me trouver ! :stuck_out_tongue:

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Dans ce cas, tu fais augmenter le nombre de ton sujet par le biais de la parenthèse. De ce fait, l’écriture devrait être ainsi :
Sanae (et sa doublure engagée par le détective pour leurrer la voleuse, Sakurayama Yōko, substituée à Sanae) est(sont) promenée(s)

À partir du moment où les parenthèses modifient le genre et le nombre, elles doivent être reportées partout dans les éléments liés.

Oui, c’est moche, c’est bien pour ça que les gens n’utilisent pas les parenthèses :smiley:

Pour rappel, les parenthèses désignent un contenu optionnel dans ce que tu racontes. C’est à dire, un truc que tu peux virer du texte sans conséquence.
Donc, soit tu souhaites garder l’info et tu l’écris sans parenthèse et donc tout passe au pluriel, soit tu supprimes ta parenthèse et tu mets tout au singulier.

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Je crois que vous avez tout dit.
Il y a une ambiguïté qui ne me semble pas imputable aux parenthèses. Deux notions incompatibles cohabitent dans la phrase : l’accumulation (Sanae et son double) et la substitution (le double à la place de Sanae). Il faut lever ce doute (qu’un lecteur ayant accès au contexte n’a peut-être pas) en précisant que ce brave lézard promène Sanae ou son double.

Comme le dit Oldie, il y a bien une difficulté avec les « pluriels informels », que j’appelle ainsi faute de mieux. Dans le doute, mieux vaut contourner en reformulant…
S’il faut explorer les pratiques recommandées :

  • la plupart se construit avec le pluriel. La plupart des offres disponibles sur le marché se valent. Damned. je fais toujours une faute sur celui-là… Source Projet Voltaire
  • ainsi que : ça dépend des cas (Source Larousse) :
    • ainsi que a valeur de tel/telle ou tout comme. L’accord se fait avec le premier terme de la comparaison, et ainsi que est précédé d’une virgule. Magali, ainsi qu’une enfant, ne pouvait cacher son enthousiasme
    • Ainsi que vaut et. L’accord se fait au pluriel, et ainsi que n’est pas précédé d’une virgule. Il tient cachés sous son manteau un litre de vin ainsi qu’un demi-pain.
  • avec : L’accord se fait avec le premier terme : Julia, avec Pierre et Alain, se rendit au bal. Ils ont beau être trois, singulier quand même !
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:sob:

Oh non ! J’ai confondu avec la règle encore plus abstruse de « la / une majorité ». :grinning_face_with_smiling_eyes:

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A la suite du rapport de l’Académie Française concernant l’envahissement de l’anglais dans les institutions publiques, l’Administration, en plus des entreprises privées, j’ai bien sûr lu quelques articles sur le sujet ou visionné un ou deux micro trottoirs.

On y illustrait que les personnes interrogées étaient plus ou moins contre, selon leur âge, leur culture et leur accès à l’éducation.

A choisir, on aurait pu croire que le français valait nettement mieux pour que tout le monde comprenne et qu’on ne laisse pas de côté ceux qui n’ont pas le niveau dans cette langue.

Je me rappelle toujours de ces annonces E-Bay ou vous pouvez trouver pléstécheun ou naillenaineur.

Et puis, chez Acualitté, je tombe sur cette vidéo de l’Ina qui archive tout pieusement…

Oui, en français, finalement, c’est plus clair… ou pas ?

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Alors là Oldie MERCI, cette vidéo dès le matin c’est de l’or :joy::joy::joy:.
Je ne saurai même pas citer ma partie préférée, merci aussi à l’INA qui n’efface aucun dossier :scream:.
Allez, cgt, fo, tous à la Bastille pour manifester contre l’envahissement de l’Anglais :crazy_face::sweat_smile::sweat_smile::sweat_smile:

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Tenez,

je suis sûre que Chiara est bloqué par le forum et ne peut poster d’autres choses… :stuck_out_tongue:

Je lui tend la perche, et le rouleau, grâce à notre édifiante grand messe télévisuelle de l’entre deux tours, ayant jeté dans la mêlée le verbe désuet :

L’histoire ne dit pas que Ripolin, est une marque de peinture (française) qui doit exister depuis… pfou… eh bien 1957 !

Est-ce qu’en des temps futurs, nos descendants (s’il en reste) utiliseront le terme « duluxvalentiniser » ?

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Et l’hexakosioïhexekontahexaphobie (peur du chiffre 666) alors ? :astonished:

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Bonjour à tou(te)s ! Ma petite contribution du jour, loin des phobies (que pourtant j’adore, et celle du chiffre 666 est extraordinaire) :
Sycophante : dans la Grèce antique, il s’agissait d’un dénonciateur professionnel qui récupérait une part des biens des citoyens riches qu’il dénonçait lorsqu’ils étaient assignés en justice ; par extension, ce mot désigne un délateur, un calomniateur, qui lance des accusations dans le but de s’enrichir.

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Je me rends à Paris tous les 15 jours pour des rendez-vous médicaux contraignants mais hyper intéressants puisqu’il s’agit d’une rééducation de la voix. Mercredi dernier, mon ostéovox (oui c’est un vrai métier !) a prononcé avec un naturel parfait un mot que j’ai dû lui demander d’expliciter, et que je vous offre aujourd’hui : la rhèse. (Ce mot n’est pas dans le cnrtl, mais je l’ai trouvé

Rhèse : unité signifiante de mots au sein d’une phrase, permettant d’en rythmer la syntaxe.

Je vais prendre un exemple, parce que je ne suis pas sûre que ce soit totalement clair. Quand on dicte un texte à quelqu’un, on utilise spontanément ces rhèses. Imaginons que je doive dicter la phrase suivante : « Le premier lundi du mois d’avril 1625, le bourg de Meung, où naquit l’auteur du Roman de la Rose, semblait être dans une révolution aussi entière que si les huguenots en fussent venus faire une seconde Rochelle. » (oui c’est le début des Trois Mousquetaires et alors ?), je le découperais en rhèses compréhensibles :

  • « le premier lundi »
  • « du mois d’avril 1625 »
  • « le bourg de Meung »
  • « où naquit l’auteur »
  • « du Roman de la Rose »
  • « semblait être dans une révolution »
  • « aussi entière que si les Huguenots »
  • « en fussent venus faire »
  • « une seconde Rochelle ».
    Ce n’est qu’un exemple possible parmi d’autres car on pourrait par exemple lier « le premier lundi du mois d’avril 1625 », ce serait toujours une rhèse. Il ne s’agit pas d’une unité minimale de sens, mais d’une unité de sens tout court.
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Ah c’est bizarre.
J’aurais « rhésé » plus long et diminué ainsi le nombre de puces dans la liste. :smiley:

Mais peut-être que ces coupes ne valent impeccablement que pour la dictée ? :stuck_out_tongue:

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J’aurais volontiers imaginé un cousinage avec diérèse - diérèse est division d’une syllabe en deux, emprunté au grec διαι ́ρεσις « division, séparation »

Mais le h met la pagaille…

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J’ai spontanément marqué les plus petites unités de sens, mais même pour des collégiens, je ferais en effet des rhèses plus longues. Du genre « le premier lundi du mois d’avril 1625 » / « le bourg de Meung » / « où naquit l’auteur du Roman de la Rose », etc, etc.

Oui, en fait « rhèse », apparemment, signifie juste « action de parler ». Pour ma part, j’avais imaginé une proximité avec « rhésus » mais pas du tout en fait. :roll_eyes:

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Andain

  • Coup de faux d’un faucheur à chaque enjambée,
  • Étendue de pré qu’un faucheur, à chaque enjambée, peut faucher d’un seul coup de faux,
  • La quantité d’herbe, de foin, de blé, etc. qu’un faucheur abat à chaque coup de faux,
  • La rangée d’herbe ou l’étendue de pré ainsi fauchée faite sur toute la largeur du pré.
  • En généralisant la seconde acception : Enjambée, pas.
  • Variantes andan, endain, undain, etc. Les variantes en andail sont bien sûr influencées par Dail.
  • Issu du latin médiéval andanus. Les linguistes proposent un étymon ambitanus, dérivé du latin ambitus, attesté au sens de « mouvement circulaire »

Dail

  • La faux en occitan
  • Pierre à aiguiser la faux
  • Variantes : daille
  • La mort avec son dail l’eust fauché et cerclé de ce monde, Rabelais, IV, Nouveau prol
  • Origine indo-européenne : Genev. daille, faux ; provenç. dalh, dayll ; catal. dalla ; espagn. dalle ; du germanique : island. deila ; danois, deele ; allem. theilen, partager, séparer.
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Est-ce que tu coup quand on utilise l’expression « ça daille » pour dire qu’il fait froid, ça fait référence à cette faux ? :thinking:

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