Conciliabules autour du vocabulaire

Se casser la margoulette : tomber, se casser la figure :slight_smile:

J’ai grandi en Normandie et j’ai souvent entendu cette expression ! Je l’aime beaucoup, je la trouve rigolote et je l’utilise parfois au quotidien.

Elle a notamment été utilisée par Flaubert (1869, quand même !) : « Prenez garde de vous casser la margoulette dans les montagnes. Rapportez-nous vos personnes en bon état »

La margoulette serait l’association de deux mots : « margane » (mâchoire) et « goule » (ancienne forme de « gueule »).

Ça pourrait aussi venir de « margouiller » qui veut dire mâchonner, l’origine de « margouiller » étant « engouiller » (engloutir, avaler trop vite).

Source : MARGOULETTE : Définition de MARGOULETTE

12 « J'aime »

Ancienne, ancienne… :confused: c’est vrai que je l’entends plus trop. À l’école, on disait tout le temps se casser la goule ou ferme ta goule, c’est moins violent que de se casser la gueule.

8 « J'aime »

Ah, celui-là pourrait vous épater et faire gloser dans les chaumières :

Nycthémère :laughing:

Nom, masculin

(Biologie) Fondé sur les racines grecques Nyx la nuit et Hemera le jour, il désigne le cycle d’une journée de 24h.

L’adjectif nycthéméral signifie : relatif à la succession du jour et de la nuit.

16 « J'aime »

Ha mais je le connais, lui. C’est un cousin de circadien (j’ai fait mon mémoire sur le rythme)

10 « J'aime »

Oui, celui-là vient du latin.

Autant d’occasions de jouer sur toute la gamme du diurne au nocturne.

Avec les Conciliabules, mon vocabulaire, c’est le jour et la nuit !

11 « J'aime »

Nyctalope

  • Ce terme décrit ou désigne une personne ou un animal capable de voir dans l’obscurité totale, sans la moindre source de lumière. Source Dictionnaire français (lalanguefrancaise.com). Comme les chats ou les rapaces…
  • Jusqu’au 17ème siècle, le même terme signifiait « qui voit mal la nuit »… cf le CNRTL

Allez comprendre…
En tout cas, il est absolument vital de ne pas confondre nyctalope et nycthémère, surtout la nuit, et surtout dans le 93, où toute tentative de synthèse serait prise pour l’insulte suprême. :smiling_imp:

12 « J'aime »

J’aime ce mot !!!

J’ai entendu tout à l’heure à la radio quelqu’un dire « je suis chafouin » pour expliquer qu’elle était un peu triste et en colère, déçue, etc… et je voulais juste rappeler que le sens premier du mot « chafouin » n’a RIEN A VOIR !!! L’adjectif « chafouin » désigne une personne sournoise, à la mine rusée (avec une connotation péjorative) : voici l’article CNRTL correspondant.

7 « J'aime »

Hé mais il va me servir, lui :eyes:

J’savais bien qu’tétais une…
Hem, pardon. J’ai lééééégèrement été corrompue par le donjon de Naheulbeuk, je crois :pensive:

9 « J'aime »

Booonjour !
C’est ma, euh, première intervention ici, je ne sais pas si je suis dans le bon topic ou pas, vous me redirez (j’imagine que ca pourrait éventuellement aller dans « Le poteau rose » mais bon) !

Alors que je parcourais les réseaux, j’ai appris qu’il ne fallait pas confondre :

Oui, j’ai joui, Jean-Louis.
&
Oui, j’éjouis Jean-Louis.

ÉJOUIR (vieux et littéraire) : Apporter de la gaieté, rendre quelqu’un joyeux.
S’ÉJOUIR (vieux et littéraire) : Se réjouir, éprouver de la joie.

Ajouter ces mots dans vos prochaines fanfics pourrait être stylé :sunglasses: !

(Au passage, ca m’a rappelé cet excellent sketch de Devos « Oui dire ». Vous savez, ce que l’ouïe de l’oie de Louis oit au fond des bois…)

Voilà voilà, je laisse le micro au prochain pour un nouveau mot rare ! :smiling_face:

(Et @PrincesseKokaiso, « se casser la margoulette » je connais bien, ma grand-mère utilisait souvent cette expression quand je faisais la casse-cou :face_with_hand_over_mouth:. Je ne savais pas que tu étais de Normandie toi aussi !)

11 « J'aime »

Ahem.
Zéro origine normande ici et pourtant mes parents l’utilisaient beaucoup dans mon enfance… Et mes grands-parents aussi… Et moi aussi… :laughing:
Donc sachez que c’est aussi utilisé par les angevins (Anjou → Angers), les choletais (les Mauges aussi ; bref, Cholet et ses environs) et visiblement un peu en Mayenne… :laughing: Et pourtant c’est pas si proche que ça de la Normandie !

7 « J'aime »

Ça s’utilise aussi dans le Nord, en compagnie de « se casser la binette »

6 « J'aime »

La binette chez nous c’est un outil… pour biner.

5 « J'aime »

Chez moi aussi, ça fait partie des outils de jardinage .

5 « J'aime »

Alors, « se casser la margoulette », ça se dit chez moi aussi, je dirais que c’est plus ma grand-mère qui le dit et elle aussi vient de la Mayenne. Donc on va dire plutôt le Nord-Ouest peut-être ??? « Se casser la binette », je l’ai plus entendu dans l’Est mais pour moi aussi la binette sert à… biner.

9 « J'aime »

Euphémisme et litote

Ma fille révise son bac de français. Voici l’une des mises au point du jour :

L’euphémisme est une figure de rhétorique par laquelle on adoucit ou atténue une idée dont l’expression semble brutale ou déplaisante. Issu du bas latin euphemismos, lui-même du grec euphemismos, de même sens.
Exemples :

  • …ses aventures de cœur. J’écris de cœur par euphémisme (Arnoux, Crimes innocents)
  • Prudence n’est que l’euphémisme de peur (Renard, Journal)
  • Un ouvrier qui a fait la besogne pour laquelle on l’a fait venir, et qui n’attend plus que son payement pour se retirer, au lieu de dire payez-moi, dit par euphémisme : N’avez-vous plus rien à m’ordonner ? (Dumarsais)

La litote est une figure de rhétorique consistant à dire moins pour laisser entendre beaucoup plus qu’il n’est dit. Emprunté au bas latin litotes, lui même au grec litos « simple, petit ».
Exemples

  • Va, je ne te hais point ! (Corneille, Le Cid III,4), pour dire « Je t’aime ! » avec une retenue de convenance, mais en faisant clairement passer le message à l’intéressé.
  • Notre adieu ne fut point un adieu d’ennemis. (re-Corneille Suréna, I,1) et re-je-t’aime.

Dans les deux cas, on dit moins que ce qui est.
Mais alors, où est la différence ?
Dans l’intention : l’euphémisme cherche réellement à adoucir l’impact. Au contraire, la litote feint d’atténuer, pour mieux amplifier le sens.

Sources ici, , et

12 « J'aime »

Ça se disait aussi dans ma banlieue quand j’étais petit, même si je ne l’entends quasiment plus maintenant. Mes parents l’utilisaient, et pourtant, ils ne sont pas du tout originaire du nord-ouest (hors IDF, c’est Provence pour ma mère, et Europe de l’Est pour mon père ^^).

Bon, maintenant que je suis là, autant partager un mot que j’ai trouvé en faisant des recherches pendant l’écriture d’un chapitre.

Prasin

Adjectif désignant un vert clair. Du latin prasinus (vert poireau).
Il permet donc de décrire un vert clair de manière plus raffinée qu’en utilisant vert poireau et moins clichée (et vague) qu’en utilisant vert émeraude.

(Non mais c’est vrai quoi, autant les nuances de rouge y en a un paquet, autant le vert, on a l’impression qu’il n’y a limite que clair et foncé pour le décrire…)

8 « J'aime »

C’est essentiellement des plantes mais il y a : vert d’eau, forêt, menthe, sapin, bouteille, pomme, fougère, canard, olive, kaki, amande, anis … miam miam

Et merci pour le partage, je ne connaissais pas ce vert là :wink:

7 « J'aime »

Oh j’adore ce mot ! Je sens que je vais le ressortir dans mes fics, ce vert-là !

5 « J'aime »

Sac-rebleu !
Je viens de trouver ça et je vous le livre tel quel :

Connaissez-vous le sac à procès ?
Les expressions « l’affaire est dans le sac », « il a plus d’un tour dans son sac »,… ?

En voici les origines et definitions:
Le sac à procès plus rarement appelé sac de procès, était un sac en toile de jute, de chanvre ou en cuir qui était utilisé sous l’Ancien Régime, lors des affaires judiciaires, et qui contenait tous les éléments du dossier à des fins d’archivage.

Il contenait :
Dépositions et requêtes ;
Copies signées des procureurs des pièces ;
Pièces à conviction.

Une fois l’affaire terminée, ces différentes pièces étaient rassemblées et suspendues dans le sac fixé par un crochet à un mur ou une poutre (d’où l’expression « une affaire pendante ») pour que les parchemins ne soient pas détruits par les rongeurs.

Ces sacs étaient placés dans le cabinet de l’avocat ou les greffes de chaque juridiction.

L’expression « l’affaire est dans le sac » signifiait que le dossier judiciaire était prêt et que l’ensemble des pièces était archivé dans le sac scellé.

Pour l’audience, le sac était descendu et le procureur (avocat) pouvait plaider devant la cour et « vider son sac » en sortant les pièces nécessaires à sa plaidoirie.

L’avocat ou le procureur rusé qui savait bien exploiter toutes ces pièces est à l’origine de l’expression « avoir plus d’un tour dans son sac ».

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Sac-à-papier !
Voilà une magnifique chronique !

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