[TUTO] Avant-propos, prologue, incipit

Publié le : 05 décembre 2018 à 16:00:34

AVANT PROPOS, PROLOGUE, INCIPIT

Hello à tous,
En ce qui me concerne, je trouve qu’il n’y a largement pas assez de discussions sur ce que j’appellerais « la tambouille de l’écrivain amateur ». C’est la raison pour laquelle, je me permets de lancer des sujets dessus.

La question pourrait être : qu’est-ce que vous mettez au début de votre fic et pourquoi ?

Je ne vais pas écrire « comment commencer une fic » car ça pourrait laisser entendre qu’on en est encore au stade de ne pas savoir comment faire pour commencer à écrire (trouver un bon sujet, dégager du temps libre…) !:crazy_face:

Non, je pense plus au démarrage « formel » de votre fic. Faites-vous partie de ceux qui « parlent » à leurs lecteurs en les informant à l’aide d’un avant-propos ou un préambule ?
Passez-vous cette formalité inutile pour commencer plutôt par un prologue ?
Faites-vous fi de cette étape pour attaquer directement par votre incipit ?


Le préambule (ou avant-propos)

C’est un petit avertissement où l’auteur s’adresse au lecteur pour lui donner une introduction, des explications. Grâce à lui vous pouvez préciser un peu le contexte de l’histoire et vos intentions d’écriture.

Il attire l’auteur qui veut profiter de la dimension « réseau social », ou celui qui est conscient que son PITCH n’était pas excellent. ! :smiley: (voir le tuto Pitchez comme un champion), ou qui déteste devoir essayer d’attirer du monde avec deux lignes et a besoin de « place ».

La simple « note de l’auteur » est aussi appréciée aussi par ceux qui souhaitent apporter des éclaircissements préalables ou bien ceux qui ne publient pas régulièrement et laissent un mini récap. Elle n’est pas indépendante (comme l’avant-propos) mais placée juste en haut de la page.

:arrow_right: A FAIRE. Si vous êtes tentés, gardez tout ça court. Les lecteurs sont mitigés à leur sujet. Certains, pressés de commencer trouvent tout « blabla » très impatientant (et le zappent), d’autres le trouvent au contraire très utile car cela leur épargne éventuellement de lire une histoire qui finalement a des objectifs qui ne les intéresse pas…

:arrow_right: A NE PAS FAIRE. J’ai déjà vu des introductions constituées uniquement de la fiche technique de police des personnages, histoire de ne pas en passer par leur description au début de la fanfic… C’est vraiment génial d’avoir fait des fiches, mais c’est juste votre outil de travail à vous. La présentation des personnages doit être intégrée à l’histoire.


La citation de “quelqu’un de connu” (de vous)

Absolument dispensable, mais toujours chic, la « petite phrase » en valeur, sous le titre, marque des points pour témoigner de votre culture ou quand elle est judicieusement dispensée, sert également de distillateur d’ambiance. On est d’accord, si malgré votre présence ici, vous n’êtes pas littéraire et vous n’aimez pas lire, ça peut être une ou deux rimes de chanson…

Car idéalement, cette citation devrait avoir un rapport avec votre fic entière ou votre chapitre. Ne la mettez pas juste pour faire joli. Souvent, vous l’aimez particulièrement et c’est peut-être même elle qui vous a donné de l’inspiration pour écrire sur le thème qu’elle aborde. Il n’y a alors pas de raison de vous en passer.

:arrow_right: A FAIRE. Veillez seulement à bien indiquer qui en est l’auteur (pour rendre à César, ce qui appartient à César) et de quelle œuvre elle est tirée.


Prologue ou pas prologue ?

Avec le prologue, ce n’est plus du « blabla », vous avez commencé à écrire pour de bon et vous avez avec une intention précise. Le prologue n’est pas du tout le résumé de votre histoire, c’est littéralement une scène d’introduction.

Introduit-elle votre personnage principal ? Un élément crucial précédant votre intrigue et possédant un gros impact dessus ? C’est vous qui voyez.

Si vous pensez qu’écrire un prologue c’est ringard, pensez aux séries télé ou aux films, où cela s’appelle plutôt la « scène d’ouverture pré-générique » (pretitle - prétailleteul - in English). Et en général, sa mission est simple : accrocher en en mettant plein la vue…

Pour vous, ça sera le moyen de donner un premier aperçu de votre style, et de finir sur quelque chose qui va donner à votre lecteur l’envie de savoir ce qui se passe ensuite. S’il y a un moment où vous devez mettre un gros suspense mortel (cliffhanger), pourquoi pas là ?

Sachez toutefois que ce n’est pas obligatoirement nécessaire à une bonne histoire. C’est juste une sorte de technique qui emprunte à d’autres médias plus visuels.
N’essayez pas d’en caser un à toute force si vous ne savez pas quoi faire avec. Certains genres d’histoires, comme les enquêtes, les mystères, peuvent s’en accommoder plutôt mieux.


L’incipit

Avec l’incipit (c’est du latin) votre chapitre 1 vient officiellement de commencer.

Que ce soit pour du one-shot ou pour de la fic à chapitres, le meilleur conseil qu’on peut vous donner est de le bichonner avec triple couche de polish, parce que ce sera peut-être la seule chose que le lecteur lira de vous.

Selon les cas, on désigne par « incipit » soit la toute première phrase d’un roman, soit au moins son premier paragraphe.

Cette toute première phrase a beaucoup de missions et fonctions implicites. Elle doit définir :

  • le genre de roman (réaliste, parodie…) que vous écrivez et son « ton ». Notez que si vous écrivez un conte, l’incipit quasi obligatoire est : « il était une fois ».
  • quel type de narration vous allez choisir (1e ou 3e personne du singulier)
  • le registre de langue (soutenu, familier…) que vous allez adopter.

Cette première phrase devrait potentiellement aussi comporter plusieurs de nos amies les six questions (voir le tuto sur le PITCH) : qui, quoi, quand, où, quand, comment ?

Et dans le même temps, elle doit aussi stimuler et retenir l’attention du lecteur, l’interpeler que ce soit métaphoriquement ou littéralement. En définitive, il faut permette au lecteur de « rentrer » dans l’histoire, en présentant quelque chose qui est soit fort, soit pas du tout anodin pour la suite de votre intrigue.

Exemples : Ecrire un début de roman accrocheur

Quand on considère que l’incipit s’étend à tout le premier paragraphe , les pros distinguent plusieurs façons de faire : statique, progressive, suspensive ou dynamique.

L’incipit statique
Il est très informatif, il décrit précisément les lieux, les personnages, ainsi que le contexte de l’action qu’il soit historique, politique, social, économique… La foule de détails place le lecteur en état d’attente. Pensez à Balzac si vous l’avez lu.

L’incipit progressif
Il livre les informations petit-à-petit. Le lecteur reste dans l’ignorance de certaines choses que l’auteur se réserve de communiquer plus tard.

L’incipit suspensif
Il est presque similaire au précédent, sauf qu’il donne un minimum d’informations volontairement et cherche surtout à dérouter le lecteur.

L’incipit dynamique (in media res)
Née au 20e siècle, cette technique dramatique force le lecteur à « prendre le train en marche » en le jetant dans une histoire qui semble avoir commencé sans l’attendre. Il n’a aucune explication préalable sur rien, ne sait pas qui sont les personnages, ni où, ni quand (bref, il ne répond pas aux « six questions »).

Vous êtes parvenu à la fin de ce petit tour d’horizon des « commencements ».

7 « J'aime »

Hello

Je relance ce sujet, parce que… ça fait longtemps que je ne vous ai pas mis un petit tuto.

J’ai une certaine idée du prologue, mais du coup, je suis contente de vous proposer cet article (que je suis sûre que vous ne lirez pas autrement), à savoir une présentation détaillée de tout ce qu’un prologue ne doit pas être et pourquoi ne pas en faire un si…

dans un lieu mystérieux, des personnages mystérieux se livraient à des activités mystérieuses (en tenant un discours mystérieux).

Du coup j’ai appris la différence entre un prologue raté et un bon premier chapitre. Si vous aussi ça vous intéresse…

3 « J'aime »

Hello
je vous parle souvent de l’incipit.
Et bien, je vous ai trouvé un exemple qui vous en parlera mieux que moi : vite et bien.

Si je devais tâcher de faire court, je dirais que c’est à peu près la même chose que l’effet d’un cliffhanger. Sauf qu’au lieu d’être à la fin du chapitre… il se trouve au début. :smiley:

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4 « J'aime »

Coucou :grinning:

Oui, j’ai déjà parlé de ce sujet.
Il y a eu du prologue, il y a eu de la 1e phrase, mais j’aimerais bien qu’on parle maintenant du 1er chapitre.

Nota : un prologue démarre l’intrigue, sinon c’est un avant-propos.

Voici des clés pour ceux qui veulent bien commencer leur 1er chapitre de roman (et peut-être de fanfiction), savoir à quoi il sert et ce qu’on peut faire pour qu’il soit fonctionnel et peut-être même – soyons fous – accrocheur. :smiley:


Je vous ai trouvé 2 articles d’auteurs, forts intéressants, qui ont des points de vue différents et complémentaires.

Le premier, plus généraliste, évoque « les » chapitres : la structure formelle d’un roman.

  • Il explique qu’il y a 2 temps forts dans un chapitre à exploiter par l’auteur.
  • Comment il est souhaitable qu’un chapitre soit comme « un petit roman dans le roman »
  • La longueur d’un chapitre, pas en nombre de mots mais bien en durée de lecture : idéalement (selon lui) 15 à 20 minutes (à mon avis il faut réduire pour un chapitre à lire sur écran).
  • Les « décorations » d’un chapitre.

:computer_mouse: La structure d’un roman / Le fictiologue - Julien Hirt


Mais peut-être celui qui vous intéressera le plus, est celui qui parle vraiment du 1er chapitre en tant que tel.

Non seulement cette note de blog est très encourageante (on a le droit de se tromper et de réécrire plus tard) mais elle est aussi très concrète.

Et je l’ai choisie tout particulièrement parce qu’elle parle de « l’exposition ».
Je vous recopie le paragraphe en question :

1- Pas trop d’exposition

Règle numéro un : on n’emm*rde jamais le lecteur avec des détails inutiles. En d’autres termes, on raconte pas la vie de son personnage principal, en partant de la couleur de ses chaussettes aux céréales qu’il préfère manger le matin. Pire encore. Si ton livre se déroule dans un royaume imaginaire, ne te sens pas obligé d’en raconter toute l’histoire, d’énumérer les lois ou de parler du temps qu’il y fait. D’accord, le lecteur a besoin de savoir tout ça, mais tu auras tout le temps de lui en parler plus tard, soit par la narration, soit par le dialogue. Le premier chapitre a besoin de capter l’attention de ton lecteur, pas de l’ennuyer à mourir. Donc pas de fioritures: juste des détails essentiels à l’intrigue.

C’est très important, parce que ça donne la méthode pour savoir quand placer les infos concernant l’univers / le contexte dans lequel évoluent les personnages : pas en tas au début, pour s’en débarrasser une bonne fois, mais petit à petit, plus tard, quand ça s’avère utile pour l’intrigue:stuck_out_tongue:

Sinon, le sommaire complet est également alléchant :

  • pas de pression sur l’incipit
  • présenter le problème
  • présenter le personnage
  • commencer à faire en sorte que le lecteur se pose des questions
  • il faut qu’il se passe quelque chose : action plutôt que contemplation
  • in media res
  • savoir où on va (plan)
  • le droit de se tromper

:computer_mouse: Comment écrire le premier chapitre de son roman / Lea Herbreteau

Lisez aussi les commentaires sous la note !!!

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