Adepte de la « méthode flocon » à d’abord écrire un « squelette » de chapitre, je ne peux que confirmer. Les premières lignes que je jette salement sur un word sont dignes d’une rédaction de CP. Je crois que je suis à la limite d’une prise de note et d’extériorisation brute de scènes. Personne ne le verra alors… on s’en fiche !
Par ailleurs, quand on lit un texte fini on a tendance à penser qu’il a été écrit par magie au fil de la plume, mais cette idée inconsciente est totalement fausse. On n’écrit pas (rarement) correctement du premier coup, inutile de se mettre la pression dès le début.
Maîtriser son univers, ses personnages, ses scènes, c’est comme faire des crêpes ! D’abord tu balances tes ingrédients, tu les mélanges et surtout tu laisses reposer la pâte ! Après, tu te retrousses les manches et tu nous fais de belles crêpes ! Et puis à la fin, tu saupoudre de finitions !
Pour moi, ce n’est pas encore de la « réécriture », c’est le processus d’écriture.
Lors de mes blocages de plusieurs mois (car face aux obligations de la vie, on n’a pas le choix que de s’interrompre, comme je l’ai lu ici et c’est difficile de s’y remettre parfois) le rôle d’un événement extérieur est parfois important ! Les autres, je dirais qu’ils m’ont « sauvée » plus d’une fois, rattrapé en plein vol (ou en pleine chute) et poussé à remonter en selle. Sans eux, clairement, je n’écrirais peut-être même plus… (et là revient l’importance de partager)
A mon avis, il ne faut pas le prendre comme ça. Ce que je me dis, c’est que si quelqu’un d’autre a réussi à approcher l’objectif que je n’arrive pas à atteindre, c’est qu’il a travaillé plus que moi ou qu’il a compris quelque chose qui m’échappe, alors au boulot ! Rien n’est impossible !
Pour ce qui est de la qualité d’écriture, j’en apprend beaucoup de jour en jour, comme des déclics, des éléments qui font qu’un texte me semble bon mais que je n’avais jusques là pas saisi, d’un coup je comprends ce que c’est ! J’ignore si ça fait ça à tout le monde, mais cette idée de comprendre au fil du temps me rassure, j’ai l’impression de monter un escalier sans fin !
Vous croyez avoir atteint votre plafond de compétences d’écriture ? Mais je vous assure que vous pouvez l’exploser ! Même si cela doit passer par un acharnement, reculez, prenez des armes plus lourdes et revenez faire sauter ce plafond !
Après une pause, je remarque souvent que j’ai du mal à écrire, à former mes phrases et il me faut des jours de douleur avant de me rééquilibrer, mais c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas… simplement les pauses font quand même des dégâts qui peuvent éclater notre confiance en nous… mais ça revient, je l’expérimente souvent en ce moment. J’ai des hauts et des bas avec lesquels il est difficile de composer, réussir à garder le focus, quand on le peut, c’est important, mais ce n’est pas insurmontable de s’y remettre après une pause forcée.
Mes astuces perso pour m’y remettre, pour ceux que ça intéresse :
- Lire, lire et relire même (des récits qui nous font vibrer)
- Partager ses écrits pour favoriser un coup de pouce extérieur
- Aller marcher, sortir et bouger (se remettre en mouvement)
- Ecouter des musiques inspirantes (je pense aux musiques de films entre autres)
- Se documenter sur les sujets traités (un détail peut faire jaillir des tonnes d’idées auxquelles on n’a pas pensé)
- Explorer d’autres formes d’art narratif (après de très longues pauses, ce qui m’a toujours relancé, c’est un scénario bouleversant, comme le jeu vidéo Detroit: become human. L’étincelle qui embrase l’inspiration peut se cacher n’importe où)
- Ecrire sans pression et se laisser porter par l’histoire (quitte à se forcer un peu au début)
Voilà, je pense ne rien avoir oublié, c’est ce qui fonctionne sur moi. Je pourrais vous raconter comment un jeu vidéo (DBH) m’a sorti d’une pause de plus de 10 ans, mais ça serait trop long et passionné, j’ai déjà beaucoup trop écrit !