Conciliabules autour du vocabulaire

Hello hello !
j’adore le concept de ce topique, je suis moi même une grande fana de vocabulaire (malgré mon orthographe parfois approximatif mais je me soigne) au lycée on m’appelait le dico XD J’ai quelque mots que j’adore tout particulièrement. Je vais vous en donné quelque uns ici. Et je suis vraiment ravis de pouvoir en découvrir de nouveaux avec vous. Merci pour cette super idée !

thébaïde: Lieu isolé et sauvage, où l’on mène une vie austère, calme et solitaire
Igné: qui est en feu, qui est produit par le feu. Les pierres volcaniques son ignées.

Allez un petit dernier pour la route.

Impavide: qui ne n’éprouve ou ne laisse paraitre aucune peur.

Voila voila pour moi ^^

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Coucou ! Aujourd’hui, une petite histoire d’évolution des espèces… de mots !

Neurchi

  • La communauté neurchi est une communauté francophone née sur le réseau social Facebook qui rassemble des membres autour de thématiques très variées et de la culture du mème. Le mot neurchi est utilisé pour désigner les groupes de la communauté mais aussi les membres de cette communauté. Cette acception, dernière-née des réseaux sociaux, est bien sûr dérivée de la précédente :
  • Neurchi est un mot en verlan qui vient de chineur, personne qui aime « chiner », c’est à dire découvrir des objets originaux dans les brocantes.
  • Mais les premiers chineurs étaient des colporteurs ou des chiffonniers qui allaient de village en village pour dégoter de vieux objets à vendre, à revendre ou à échanger. Leur métier était très physique, ils transportaient leurs objets sur le dos, l’échine.

Il est bon de savoir d’où on vient. Je me demande si les Neurchis s’échinent toujours…

Sources ici et

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La légende raconte qu’en fait neurchi c’est un raccourci de neuro-chirurgien… Mais ça n’est que pour la blague, et provoquer la confusion ! :stuck_out_tongue:

Plus honnêtement, on s’échine toujours à faire vivre nos communautés, dans ces bas-fonds un peu sauvages… :smiley:

.

Un petit fait international : il arrive que plusieurs pays se regroupent sous une même bannière, et fassent vivre un neurchi !
C’est le cas du Neurchi de Mission Cléopâtre (dédié au cultissime film Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre), qui a vu naître une alliance franco-polonaise. Fun fact : ce film est extrêmement populaire en Pologne, où apparemment l’humour a été plutôt bien traduit/transcrit, ce qui fait que là-bas aussi, il compte parmi les films français préférés des gens ! :smiley:

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Guet-apens

  • Au sens littéral : Embuscade préparée contre quelqu’un pour l’assassiner ou exercer sur lui des actes de violence
  • Au sens figuré : Dessein prémédité ou sournois de nuire à quelqu’un ou de le mettre en difficulté.
  • A la renaissance, on parlait de guet apensé ou de guet à pens. L’orthographe pouvait être un peu folklorique agais apensé ou agwait pourpensé mais le verbe de vieux français apenser (concevoir la pensée de, s’aviser de…) marque bien la préméditation !
  • Des expressions voisines étaient bâties sur la même idée : fait et apens ou de fait apens, « avec intention »

Source CNRTL

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Alors n’y voyez pas d’intention politique, mais plutôt étymologique !

Prolétaire

  • Littré, auteur positiviste du 19ème siècle donne « membre de la classe la plus indigente ».
  • Dans l’acception marxiste, désigne un travailleur qui, ne possédant aucun moyen de production, vend sa force de travail pour vivre.
  • A Rome, ce terme désignait le citoyen de la dernière des six classes du peuple, sans droit et sans propriété, qui était exclu de la plupart des charges politiques et ne pouvait être utile à l’État que par la génération de sa descendance. (lat. proles, lignée, descendance)
  • Cette idée reste présente dans les temps modernes, puisque Dupont de Nemours parle en 1789 des citoyens prolétaires, quittes envers la patrie, quand ils lui ont donné des enfants. Source cnrtl.
  • le verbe proliférer, se multiplier en se reproduisant, est de même étymologie (lat. proles, descendance et ferre, porter)
  • idem pour prolifique (lat proles et facere, faire)

En somme, le prolétaire n’aurait aucun moyen de production, mais il jouirait des moyens de reproduction !

Il est vrai que la copulation est un des rares plaisirs qui soient gratuits.
Enfin… à court terme !

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Octroi

Ouh, ça sent le viel mot françois, ça !

  • Bien sûr, il s’agit de l’action, le fait de donner, d’octroyer quelque chose
  • Ou encore, le résultat de cette action : un don, un droit, une attribution, une concession
    La Fontaine - Le chat, la belette et le petit lapin
    (…)
    Et quand ce serait un Royaume
    Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
    En a pour toujours fait l’octroi
    A Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
    Plutôt qu’à Paul, plutôt qu’à moi.
    Jean Lapin allégua la coutume et l’usage.
    (…)
  • La lettre d’octroi était le document juridique constatant un droit consenti par une autorité légale
  • Le denier d’octroi ou droit d’octroi était une taxe que certaines municipalités percevaient au moyen âge (et jusqu’au milieu du 20ème siècle) sur certaines marchandises de consommation locale à leur entrée dans la ville.
  • Le terme octroi désigne aussi la barrière d’octroi ou le bureau d’octroi, l’endroit où se faisaient les contrôles et les paiements de la taxe.
  • Et enfin, c’est aussi la délimitation du territoire citadin auquel s’appliquaient les droits d’octroi. Les petits cafés fleurissaient aux limites de l’octroi.
  • de l’ancien nom otrei, otri, otreid, action d’octroyer, de concéder (début du XIIème siècle) et du verbe otreier, otroier. La graph. oct-, difficile à distinguer de la graph. ott- semble assurée à partir du XVème siècle.

Sources Littré et CNRTL

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Merci !
Je ne comprenais pas que c’était une délimitation de la ville (parmi d’autres choses), ce qui me compliquait la lecture de ton Défi.

J’avais aussi bien pressenti qu’en fait de « don », l’octroi pouvait également aussi être tout le contraire : un prélèvement ou une taxe. Mais je ne voyais pas trop le rapport avec des gardes de l’octroi.

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Oui, en fait c’est le Roi qui octroie à la ville le droit de lever des taxes.

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Marrant, je connaissait déjà ce mot ! (Alors que je ne connais pas la plupart des autres proposé ici)

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Estafier

  • Il s’agit d’un domestique armé, en livrée, chargé d’assister son maître en voyage: il porte son manteau de cavalier et ses armes, lui tient l’étrier, etc.
  • L’imagerie populaire dépeint l’estafier grand et bien bâti.
  • Dérivé de l’italien staffiere laquais, palefrenier, lui-même de staffa, l’étrier. Qui, pour remonter complètement le fil, vient du germanique staph, stapho, pas. Cf. l’allemand Staffel, marche, gradin, cousin du français étape.
  • On retrouve cette racine dans l’estafette, le militaire agent de liaison chargé de remettre un message.
  • Par extension, peut désigner tout laquais de grande maison, investi des fonctions de garde du corps. C’est notamment le cas pour les laquais des cardinaux ou du pape.
  • Par dérision - ou lucidité ? - le sens s’étend à tout homme de main, qu’il soit mercenaire (spadassin), souteneur de mauvais lieux ou même agent de la police secrète !
  • Le staff anglais quant à lui - l’équipe, l’équipage - ne fait pas partie de cette clique. Il a pour origine la racine germanique signifiant le bâton, symbole du général, qui s’entourait d’une équipe, les staff officers.

Sources CNRTL et etymonline

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Que j’ai bien fait de demander !
J’ignorais. Mais dans toute cette séquelle larbinigène, que devient le « page » ? :slight_smile:

PS : larbinigène n’est pas un mot. Déduisez-le mais ne le cherchez pas…

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Aujourd’hui, lors d’un test de niveau de français je suis tombée sur le terme « épître ». Sur le coup, je ne savais pas ce que cela signifiait, je me suis donc renseignée.
Une épître est une lettre (généralement longue) écrite en prose (mais il semblerait qu’il y en ait en vers) par un auteur ancien. Généralement, une épître a une valeur philosophique, morale ou religieuse.
Parmi les épîtres connues, on peut citer celles de Cicéron, d’Horace.

Je vous laisse vous renseigner un peu plus avec Wikipédia (qui dit qu’une épître existe en vers) et le CNRTL (qui ne fait jamais mention d’épîtres en vers)

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C’est de là que dérive l’adjectif « épistolaire » (qui explicite l’accent circonflexe sur le i de épître).

Nous le retrouvons plus particulièrement quand, au détour d’un cours, un professeur de français commence à parler de « roman épistolaire » comme si c’était un truc connu ! (De lui, oui !).

Il y a eu un Niveau 2 de Défi qui le proposait (Défi LA LETTRE), si vous Vous sentez de faire une fanfic sous forme d’échange de correspondance.


Puisqu’on est dans les traductions délicates, dans une branche voisine active ce jour, j’ai traduit un jour une fanfiction de ce type qui portait le titre de « pen pals ».

J’aurais dû la traduire « (Les) correspondants » puisqu’en français « potes de stylo » pourrait laisser perplexe.

Les correspondants sont généralement des gens qu’on ne connaît pas (mais à force, ça peut changer).

Comme les deux personnages qui s’écrivaient n’étaient pas des inconnus l’un pour l’autre et avaient des relations de type « ennemicales » (ce terme à été proposé sur le forum pour « frenemy »)…

…j’ai appelé la fic « Epistoleros ».

Forgé donc sur épître / épistolaire et pistoleros vu qu’ils se tiraient dessus à boulets rouges par courrier interposé.

C’était l’occasion d’utiliser un terme désuet, au sein d’un mot-valise avec un nom espagnol. Ça change et… c’est pile dans le ton. :stuck_out_tongue:

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Mes respects du matin, Monsieur le Compte !

Voilà une façon enjouée et déférente de saluer un noble personnage…
à condition qu’il soit comptable !

  • Car le nobliau survivant des épurations révolutionnaires de 1793, lui, s’écrit comte!
  • Même lorsque le dit comte est bon, hors de question de l’affubler de ce P qui le relègue au rang du commis caissier et de son boulier, chargé de dénombrer les ventes et compter les recettes. Voilà donc réglée la présence de ce P, ce compte cousin du comput, ancienne façon de dire comptage et qui a donné le computer américain. Et bien sûr, devant ce P, on met un M.
  • Mais alors, d’où vient au comte ce « M » incongru ?
    Des Mérovingiens ! Héritiers des usages du bas-empire romain dont les derniers empereurs s’entouraient de fonctionnaires qu’ils envoyaient en mission, les rois des Francs nommaient dans les grandes villes des représentants qu’ils investissaient de pouvoirs judiciaires, civils ou militaires. Il s’agissait des « Comites Palatii », les envoyés palatins (du palais du roi), qui ont donné « Comtes ».
  • Pour être honnête (pour une fois !) certains cas de déclinaison de l’ancien haut-français prenaient bien un p… selon l’humeur du rédacteur…
  • Cette même racine a également donné le commis (le jeune garçon que l’on commet à une tâche ou que l’on envoie faire des courses, ou bien l’avocat commis d’office, chargé d’une affaire), le commissaire (envoyé spécial de la république pour veiller à la fidélité des officiers en campagne), ainsi que le comité, réunion où l’autorité envoie son représentant.
  • Pour finir le tour des homonymes, il nous reste à mentionner le conte, celui des légendes ou des récits véridiques, selon l’usage. Avec une nuance, parfois, de mensonge ou de flatterie : s’en laisser conter, conter fleurette, etc.

Certaines portes sont mieux enfoncées que simplement ouvertes…

Sources ici et

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Puisque je suis Québécois, je me suis dit que ce pourrait être intéressant que je puisse vous partager un peu de ma culture, spécialement avec certains mots utilisés souvent ou quelques fois ici. En espérant pouvoir vous en faire découvrir de différents que les jurons fréquemment entendus.

Être évacher/ s’évacher

Se dit de quelqu’un qui est particulièrement mal assit, sans tenu, par paresse, par manque d’énergie ou pour se relaxer. C’est probablement un mot qui est un dérivé d’Avachir et Affaler, la définition du premier voulant dire : rendre mou quelque chose, et celle du second : se laisser tomber. Aussi, dans mon interprétation personnelle, ça peut aussi venir d’ Être vache.

Dans le langage populaire, souvent, une personne vache en est une qui est méchante, dure et déplaisante, l’une qu’on veut éviter. Par contre, au Québec, une personne vache peut aussi vouloir dire de quelqu’un qu’elle est paresseuse et sans énergie, à court ou moyen terme. Si une personne dit ; «Je me sens vache aujourd’hui.», c’est qu’elle n’a que peu de motivation à faire quoique ce soit :sweat_smile:. Pour les origines de cette expression, elle vient probablement des fermiers, comme beaucoup, mais je n’ai pas les références.

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Génial ! Je ne regarderai plus les gens vaches de la même façon ! Et là prochaine fois que je verrai un patient adopter une posture liquide sur un siège je lui dirai qu’il s’évache !

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Merci @Sasari !
ça veau le coup, ton avacher meuh plait beaucoup ! :cow:

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Aujourd’hui, j’ai découvert un mot (ou plutôt deux) qui m’ont laissée… sur les fesses. Littéralement. :sweat_smile: Il s’agit de la rumpologie, ou pygomancie, à savoir… l’art de lire l’avenir d’une personne par l’étude des caractéristiques de ses fesses et de son sillon interfessier. Non, vous ne rêvez pas, ça existe vraiment. Apparemment, la fesse gauche représente le passé, la fesse droite l’avenir. On se demande où se situe le présent, mais bon… :innocent:

Etymologie : pygos (fessier) et manteia (divilation)

Pour celles et ceux que ça intéresse, voici le lien Wiki : Rumpologie

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La grande question c’est comment es-tu tombé sur un truc pareil ? Non parce qu’on est pas encore dans les heures sombres de la nuit…

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Ce qui donne l’occasion de souligner la grecité de l’adjectif peut être un peu plus familier :
Callipyge : littéralement « à belles fesses »’ (se dit plus volontiers des statues antiques de Vénus diverses et variées).
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On retrouve « kalli » dans le nom de la muse Calliope. Il semble que les avis divergent pour le sens de -ope.
C’est la Muse de l’éloquence, il y a une chance que ce soit dérivé de « epos » (voix) plutôt que de ops (visage).

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