De la fanfiction au roman

Bonjour,

Je sais que le sujet a déjà été abordé de manière brève dans un topic - je ne peux plus citer duquel il s’agit - et j’avoue que depuis cela reste ancré dans mon esprit.

Je vais vous poser une question simple : que pensez-vous du fait de changer une fanfiction en romans, tels que certains auteurs l’ont déjà fait?
Ma seconde question serait : seriez-vous, vous-mêmes, capables de faire d’une de vos fanfictions un roman, et pourquoi?

C’est sans doute de la curiosité mais je pense que ce serait intéressant de savoir vos avis. Car personnellement, je vois de plus en plus d’auteurs de fanfictions, les transformer en romans juste en changeant le nom de certains personnages voire même certaines descriptions. J’avoue que cette idée me plaît, car ma fanfiction la plus récente est celle qui m’inspire le plus et qui est un marqueur important de mon identité.
Néanmoins, je me demande si, dans ces cas-là, l’auteur.e cache la vérité : j’entends par-là qu’elle Omet volontairement d’expliciter que son œuvre est, à l’origine, une fanfiction.

Bref, n’hésitez pas à partager vos avis! ^^

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C’est une idée à laquelle je suis pas mal opposée par principe, personnellement, parce que ça contrevient à un aspect qui me paraît fondamental en fanfiction, qui est que la fanfiction, c’est un acte gratuit. Quand on écrit une fanfiction, on va écrire pour écrire, pour le plaisir du geste et jamais pour un quelconque intérêt financier. En transposant pour en faire une histoire originale, on perd ce côté gratuit. Après, je ne suis pas contre le fait de s’inspirer du scénario d’une de ses fanfictions pour créer une histoire originale, mais se contenter de changer les noms et les lieux pour donner l’illusion, je dois avouer que ça me met mal à l’aise (d’autant plus que c’est pas toujours les meilleurs qui s’adonnent à cette pratique toussetousseCinquanteNuancesdeGreytoussetousse

Reste aussi la question du respect du fandom. Si en changeant juste les noms des personnages, on se retrouve sur une histoire qui n’a plus rien à voir avec l’oeuvre originale, à quel point la fanfiction était de base proche du canon ? J’ai tendance à penser que toutes les fanfictions de type UA où les personnages sont barista dans un café/tatoueur et fleuriste/ce genre de choses sont finalement assez loin de l’esprit de base de la fanfiction (bien que ça reste globalement sympa à lire) et serait plus pertinent en histoire originale et c’est un peu pareil pour toutes ces fanfics transposées en original à mon sens. Si la transposition est si facile que ça, c’est que l’histoire de base n’était pas une fanfiction au sens strict du terme.

Bref, tout ça pour dire : s’inspirer, oui, transposer, non.

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Pareil que Harley.

Sauf que moi je ne vois même pas où est le problème avec 50 nuances. C’est pas du Twilight.
Ce n’est que bien après la sortie du 1er film que j’ai su qu’à la base ça avait été une UA où les noms étaient Edward et Bella… Et j’ai écarquillé, quoi.

Il n’y a rien de surnaturel. Les personnages sont OOC, leurs interactions n’ont rien à voir avec l’oeuvre originale (je crois), ils n’ont pas le même âge. Le mec n’est même pas « végétarien » :smiley: Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne brille pas…

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Je le fais dans mes propres fanfics : trouver des têtes qui m’inspirent (en plus ça me permet de donner des détails de description qui font vrai) et leur faire tenir un rôle dans ce que j’écris. Qui le sait, si je ne le dis pas ? C’est ma petite cuisine mentale.

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Si c’est pour vendre sa fanfic en la rendant publiable, parce qu’on trouve son intrigue valable, cela demande en réalité un gros boulot si on est proche du fandom.
Faut tout renommer : les gens, les lieux, changer les concepts, les artefacts emblématiques s’il y en a… Pour rendre ça méconnaissable et inattaquable.

On a moins de travail sur une UA.

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Je suis d’accord avec vous.

J’ignore si cela vient de moi ou non, mais je trouve que le phénomène - de transformer ses fics en roman - est progressif, il ne cesse d’accroître. De plus en plus d’auteurs, jeunes ou non, décident de faire de leurs fics un roman à part entière, et parfois ils utilisent même l’autoédition.

Honnêtement, pendant un temps et encore aujourd’hui, je me pose moi-même cette question qu’est de transformer ma fic en roman. D’un côté je me dis que ce sera juste un gain de temps (déjà que je galère à écrire, par peur d’être confrontée à un échec ou de décevoir). Mais d’un autre, je commence à songer qu’écrire sa propre histoire doit être plus simple, car nous inventons notre univers, nous n’avons pas la nécessité de nous référer sans cesse à un fandom pour ne pas se tromper.

Après, je ne juge personne, et chaque personne est libre de faire ses choix. Simplement, c’est que je trouve que c’est une façon de se faire connaître et de se faire publier qui est de plus en plus usité, et je ne peux pas nier ne pas y avoir pensé.

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Bon alors… J’ai pris le temps de prendre une photo, donc voilà…

Quand on me demande ce que je fais, je réponds « j’écris des romans », dans le sens « je suis capable de produire des textes qui racontent une histoire avec un début, une fin et un certain nombre de mots ». Parce que bon, figurez-vous qu’en dehors d’un cercle restreint d’initiés, absolument personne ne se préoccupe de la fanfiction. En revanche tout le monde sait ce qu’est un roman.

Du coup à la question « que pensez-vous de changer une fanfiction en roman ? », je réponds « non c’est trop chronophage au vu de mes activités actuelles, je préfère me cantonner à de la novella ».

Bien sûr, j’ai tout à fait compris que ce n’était pas le sens initial du topic.

Donc à la question « en fait je parlais d’un vrai livre », je réponds que je ne vois pas vraiment où est le problème.

A la question « oui mais non je pensais à un vrai livre que d’autres gens vont lire », je répondrai qu’il y a plus d’exemplaires de ces objets en circulation qu’une des pièces en édition limitée de ma collection, ce qui me satisfait pleinement.

Et à la question « tu n’y es pas il faut comprendre un vrai livre vraiment vrai », ben dans ce cas c’est le deuxième en partant de la gauche. Qui a entre autre été réalisé pour des questions de propriété intellectuelle. Et qui, accessoirement, est la suite directe de « Xénobiologie ». Qui, lui, est canon.
Et, non, je n’y vois aucun problème particulier.

En revanche, pour la question qui sous-tend tout ceci « est-ce bien de vouloir devenir riche et célèbre à partir d’une fanfiction », je dois dire que je ne peux pas répondre : ça ne m’intéresse pas d’être célèbre.

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Tiens, je profite du fait que mon dîner cuit tout seul (et qu’il n’a pas encore fait bip) pour vous partager cet article qui ne répond pas tout à fait à la question mais un petit peu quand même (oui, j’ai déjà procédé de la sorte. Avec le même blog).

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Pour ma part, ma réponse sera la même que j’ai développé dans plusieurs articles : non, tout simplement parce qu’on écrit pas une fanfiction comme on écrit un roman.

La fanfiction est une littérature de codes partagés par des communautés, par définition, elle ne s’adapte pas ou très mal à des communautés extérieures, et donc à un grand public. J’ai vu le cas de 50 nuances de Grey au-dessus, mais c’est la même chose pour After, ce sont avant tout des romans. Le côté fanfiction a entièrement été gommé lors des réécritures pour partir une base originale où les marques qui faisaient qu’ils s’agissaient de fanfictions ont entièrement été supprimées.

C’est quelque chose qui a été énormément reproché à ces deux autrices par ailleurs, leurs communautés respectives s’étant senties trahies (plus pour Anna Todd d’ailleurs, qui est vraiment la première à s’être lancée dans ça) par le fait qu’on retire tout simplement tout ce qui donnait le charme à ces fanfictions : le fandom. After, c’est ni plus ni moins une histoire de romance basique comme il y en a des milliers d’autres, si elle a eu du succès, c’est uniquement parce qu’elle vient de Wattpad et que c’était une ancienne fanfiction. Vraiment.

Pour ma part, je pense que transformer une fanfiction en roman est un jeu dangereux parce que vous risquez d’y perdre votre communauté (parce que les lecteurs de fanfictions ont prouvé avoir plus de mal à lire de l’original), mais en plus, bah vous vous tirez une balle dans le pied en retravaillant un texte déjà connu potentiellement par vos lecteurs habituels qui ne vous soutiendront donc pas dessus, alors que lorsqu’on se lance dans l’écriture originale, bah ces lecteurs là sont limite indispensables pour en trouver d’autres ensuite.

A cela s’ajoute le fait, comme dit plus haut, que les méthodes de travail ne sont pas les mêmes. Ecrire pour un large public demande des codes et une rigueur à acquérir différents. Reprendre une fanfiction pour la transformer en texte original, c’est reprendre une histoire de A à Z.

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Je suis d’accord avec toi. Après je connais une personne qui a parfaitement réussi à transformer une de ses fics en roman, sans que ses lecteurs ne se doutent de quelque chose. Seules d’anciennes fans de sa fic originelle (comme moi) sont au courant de ce petit secret. J’ai d’ailleurs reçu la première version de son roman, et j’étais ravie de l’avoir, de le lire et j’ai été complètement absorbée dans son univers. Au début c’était relativement compliqué de passer outre la fanfiction, mais au cours de la lecture, j’ai peu à peu oublié les véritables personnages dont elle s’inspirait.

Je suppose que pour changer sa fanfiction en roman, il faut être tout particulièrement habile avec l’écriture, avoir une « certaine expérience » dans le domaine. Les erreurs peuvent être facilement visibles (oubli de changer un nom, par exemple, un détail ou que sais-je?) et cela peut être préjudiciable à l’auteur en question. Ensuite, l’auteur.e doit, comme dit dans ton message, revoir son texte de A à Z, afin d’inventer son propre univers au lieu de rester dans l’inspiration pure provenant d’une autre œuvre. C’est pour cela que je trouve que cette question est plus intéressante à débattre, à détailler, car chacun a une perception différente sur le sujet.

D’un point de vue personnel, je commence à songer à écrire un véritable roman, alors qu’à la base je voulais rester sur une fanfiction basique. Mais j’ai simplement envie d’inventer mon propre univers, tout en développant celui de ma fanfiction (mais je crains de me mélanger les pinceaux, à force que le temps passe.)

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Personnellement, je ne m’étais jamais posée la question parce que pour moi, il y a une véritable barrière entre la fanfiction et le roman. Selon moi, un roman est quelque chose de personnel, dans le sens où on le crée du début à la fin (personnages, lieux, scénario, structure, genre, etc…). Et c’est justement la magie d’un roman. On maîtrise tout de A à Z.

Par contre, utiliser une fanfiction comme base pour un roman, c’est assez réducteur. Pour moi, c’est quelque chose qui cloisonne l’auteur et qui ne met pas en avant de quoi il est réellement capable. Même si les éléments principaux sont changés, je suis d’avis que les lecteurs connaissant l’œuvre d’origine pourraient la comparer avec la fanfiction, même inconsciemment (personnellement, c’est ce que je ferai, à moins que ce soit totalement novateur). De plus, même si on change tous les éléments visibles dès le premier regard, l’auteur n’est jamais à l’abri d’être « influencé » par le style d’écriture de l’œuvre originale, même inconsciemment encore une fois.

On peut s’inspirer d’éléments provenant d’une œuvre originale, mais s’y appuyer totalement pour en faire un roman, je ne suis pas convaincue :thinking: .

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Salut! Désolée pour le déterrage de topic mais vu que tu as à priori édité tes fanfics peut-être pourrais-tu assouvir ma curiosité:
Combien de mots font chacun de tes livres ?

Ma fanfic fait un peu moins de 55 000 mots (ce qui n’était vraiment pas prévu, je pensais faire court, quand j’ai atteint les 40000 et que j’ai réalisé que j’avais franchi « le mur du roman » j’ai halluciné) et je suis vraiment curieuse de savoir à quelle « épaisseur » de bouquin ça correspondrait .

(Malheureusement le lore et les easter eggs sont trop omniprésents pour convertir ça en quelque-chose de vendable)

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Alors, désolé pour l’acte de nécromancie que je m’apprête à commettre, vu l’ancienneté du topic.

Je ne vais probablement pas me faire que des amis là-dessus. Mais je désavoue totalement la pratique consistant à transformer une fanfiction en fiction originale.

Déjà parce que, comme dit plusieurs fois plus haut, ce n’est absolument pas la même méthode de travail : la fanfiction, cela requiert avant tout de l’esprit d’analyse, pour restituer l’Univers sans en être l’auteurice et pour cerner le caractère des personnages. Le roman, en revanche, demande du travail de création pure, en partant de rien. Il en va de même pour la lecture de ces deux genres : il faudra fournir moins de travail d’imagination pour visualiser une fanfic, car en général, l’oeuvre de base possède une adaptation et/ou une représentation visuelle. Ce ne sont tout simplement pas les mêmes compétences qui sont exercées, et ça ne met pas en jeu les mêmes zones du cerveau.

Ensuite, parce qu’une fanfic ne construira pas la même communauté qu’une fiction originale. La fanfiction, avant de se focaliser sur l’écriture en elle-même, se focalise sur le fandom et il y a donc une série de codes propres à chaque fandom que les gens apprécieront de retrouver dans une fanfic. Un roman part de quelques codes vagues que partagent toutes les formes d’écriture, mais en-dehors de ça, il va devoir construire les siens.

Ce sont deux choses tout à fait différentes, qui n’attirent pas le même lectorat, qui ne sont pas destinées aux mêmes publics. Si je montre ma vieille fanfiction-parodique TES à quelqu’un qui n’a jamais joué à aucun des jeux, je vais m’attirer des regards circonspects et peut-être même effrayés. En revanche, si je montre une de mes fictions originales de fantasy à quelqu’un qui n’en a qu’une très faible connaissance, eh bien iel pourra quand même rompre l’os et sucer la substantifique moelle, parce que j’aurais construit mon univers avec ses codes bien à lui.

Du fait de tout cela, je trouve un peu malhonnête de prétendre pouvoir changer quelques élements d’une histoire pour qu’elle passe de fanifiction à fiction originale.

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Je venais moi aussi trainer au cimetière pour monologuer sur une tombe, mais je vais d’abord citer cette phrase parce je la trouve merveilleusement flatteuse pour l’égo. :blush:
Relier la fanfiction à l’esprit d’analyse est un peu osé (tout dépend de la qualité de la fanfiction produite) mais je suis tout à fait d’accord avec cette idée.

Effectivement, mais la difficulté n’est pas la même selon la géographie et le genre de l’histoire.
Un roman dont l’intrigue se déroule dans le monde réel me paraît facile à faire, surtout si c’est de la tranche de vie ou de la romance, ce sera beaucoup plus facile qu’une fanfiction.
En revanche, un roman de SF ou de Fantasy demande un travail colossal de création d’univers.

Cela étant dit, je serais moins radicale que les opinions précédemment exposées.
Basculer une fanfiction en roman est faisable et relativement amusant, bien que parfois casse-tête.

Je me suis prêtée à l’exercice avec Dark Love. Dark Love est un spin off de ma fanfiction Pokémon (ce moment où vous entrez dans la matrice : une fanfiction de fanfiction…).
Comme il s’agit d’un slash avec des OC, je me suis dit que la « niche » de lectorat nécessitait que j’occulte totalement la dimension pokemonesque de cette histoire. Aimer les Pokémon ET la romance gay ET les OC ET accepter le rating MA ça faisait beaucoup de conditions. :sweat_smile:

Le fandom est donc caché, implicite, à peine visible à travers quelques blagues ou métaphores bizarres. Aucune mention géographique n’est citée dans Dark Love, pour que l’on puisse se projeter à la fois dans le monde Pokémon (dans mon esprit, les lieux sont bien définis et correspondent à des lieux très précis du jeu vidéo ou du dessin animé) et dans le monde réel (là encore dans mon esprit chaque ville Pokémon a une équivalence dans le monde réel).
J’ai aussi évité au maximum les références animalières ou joué sur les mots (le « clébard » de Coco est un malosse).

Contrairement à 50 nuances de Grey et After, j’ai conçu cette fanfiction comme un roman court (c’était même une novella de base) dès le départ. Donc l’opposition des deux procédés que vous décrivez n’est pas aussi nette dans ce cas.

Cela renvoie aussi à ce que disait Oldie sur les différentes constructions de personnages, sur le fait que les OC sont parfois utilisés par des auteurs de fanfictions qui se rêvent écrivains. Déjà, quand on prend un OC au lieu de récupérer un personnage existant, soumis à la conception mentale de son auteur officiel (et premier auteur), la fanfiction est plus libre et plus facilement malléable pour devenir un roman.

Les codes d’un univers ne sont pas forcément trop obtus et cloisonnés, et surtout les styles se copient les uns les autres pour obtenir des ambiances relativement proches selon les mondes.
Le ton du roman prend un peu celui du fandom d’origine mais ce n’est pas dérangeant en soit vu que les auteurs de romans aussi prennent des habitudes en fonction de ce qu’ils veulent provoquer comme émotion chez le lecteur (et quels lecteurs ils ciblent).

Ça c’est moins flatteur pour l’égo. :sweat_smile:

A mon avis, ce n’est de toute façon possible que dans certains fandoms (soit univers étendu et relativement simple politiquement et géographiquement comme pokemon, soit univers proche du nôtre comme Twilight, il suffit de zapper la partie fantastique) et que dans certains genres littéraires (la romance et la tranche de vie s’y prêtent très facilement).

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Je me suis déjà amusée à m’imaginer ce que serait ma fanfiction principale en cours si je la transformais en roman. Globalement, comme c’est un AU dans lequel j’essaie de réécrire plus ou moins le canon de MK version feuilleton un peu soap opéresque (une idée 100% n’importe quoi que je défends corps et âme :partying_face: ), je suppose que ça ne poserait pas plus de problèmes que ça, en prenant bien sûr bien soin de gommer toutes les aspérités en ce sens (noms de personnages, de lieux, et éléments de l’intrigue propre à l’œuvre originelle qui paraîtraient bizarrement placés dans le contexte d’un roman « original »). Sauf que ça demanderait du temps et que ça me paraîtrait hautement rébarbatif. J’aurais le sentiment de dénaturer mon texte, de lui enlever son essence et ce faisant, de gaspiller mon temps. Qui sait même si je ne finirais pas dégoûtée de ma propre fanfic. J’aurais également le sentiment de ne pas être honnête envers moi-même, pas plus qu’envers mes potentiels futurs lecteurs, ou de la fanfic, ou du roman qui en découlerait. Pour finir, j’aurais tout bonnement le sentiment d’être un d’imposteur. Donc, si je me plais à imaginer le faire malgré tout parfois, c’est seulement histoire de fantasmer un peu façon « Et si ? » C’est gratuit, ça ne fait pas de mal et puis ça permet justement de se positionner par rapport à soi-même. Mais dans la réalité, la chose me semble inenvisageable. La fanfic c’est de la fanfic, la fic originale, c’est de la fic originale, les codes sont différents, l’état d’esprit qui concourt à l’écriture de l’une ou de l’autre ne me semble pas être le même…, en bref, ce sont deux exercices d’écriture bien différents selon moi.

Le jour où je voudrai écrire une fiction originale, je le ferai, même si je n’en ai pas la moindre envie pour le moment. Et je n’ai pas non plus celle de m’acharner à être publiée, pas même autopubliée, ni encore à tenter de partager ce qui sort de ma tête au reste du monde ni d’être « connue ». Au contraire, savoir que des gens qui me connaissent pourraient avoir accès à mon imagination et à ma vision du monde en lisant un livre que j’aurais écrit et qui connaîtrait un certain nombre de diffusions (avec promo associée dans le pire des cas et ma bobine en médaillon de 4ème de couverture :rofl: ) me terrifie (idem d’ailleurs pour la fanfic).

D’autre part, si je n’ai absolument rien contre les personnes qui parviennent à transformer leur fanfic en roman parce qu’elles font ce qu’elles veulent et que ça ne change rien à ma vie, je peux comprendre néanmoins le sentiment de trahison que les lecteurs de la fanfiction initiale pourraient avoir, et le ressentiment qu’ils pourraient nourrir envers l’auteur. Ça me semble assez logique. Mais après tout, on ne peut rien dire ni rien faire contre la volonté de l’auteur, cela est hors de notre contrôle, c’est son texte, son choix.

À tout le moins, la seule chose que la fanfiction m’apporte sur ce plan-là, c’est de me faire comprendre dans quel(s) genre(s) littéraire(s) je pourrais m’illustrer si je venais à écrire une fiction originale (roman, nouvelle). La fanfic permet d’explorer son talent naturel pour tel ou tel genre et ses limites (« Tiens le policier, je n’y arrive pas, je trouve difficile de créer une enquête qui tienne la route de A à Z », « Tiens la SF/la fantasy, j’adorerais en écrire mais je ne me parviens pas à en produire, je comprends les codes mais n’arrive pas à me les approprier, ou le world building représente une tâche immense qui me dépasse », etc.). Me concernant, après m’être vue pendant des années écrire un grand roman psychologique dans la veine de certains grands classiques, ou bien encore un roman d’aventures et/ou un Bildungsroman, je m’aperçois que c’est bien plutôt dans le genre « tranches de vie contemporaines » (si on peut appeler ça ainsi) que j’excellerais sans doute. J’aurais violemment rejeté cette vérité dans ma prime jeunesse. Maintenant je l’assume pleinement. Comme quoi. Merci la fanfic !

Et sinon, pour les lecteurs de l’anglais, à propos de 50 nuances de gris : https://www.reddit.com/r/books/comments/2v5cjl/some_background_on_fifty_shades_proof_of/ .

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