Erreurs fréquentes dans les manuscrits de premier roman

Hello à tous,

Voilà un petit moment que je ne vous ai pas posté un bouquet de conseils, non ?

:warning: Si vous êtes un fanfiqueur qui souhaite juste se détendre et s’amuser dans la fanfiction, cet article ne sera pas trop utile.

Par contre, si vous écrivez plutôt de la « fic à chapitres » (mais pas que…) et souhaitez vous améliorer en évitant les écueils bien connus, ces conseils destinés à un premier roman pourront tout de même vous servir.

Voici ce qui est considéré comme des points négatifs (forme et fond) qui peuvent faire rejeter un manuscrit (car ils lassent un lecteur) :

  • Des phrases trop longues et alambiquées
  • Trop d’adjectifs et d’adverbes
  • Une caractérisation [des personnages] sommaire et des atmosphères peu développées
  • Une fin précipitée

En ce qui me concerne, et bien que je me permette de souligner tout ou partie de ces points chez les autres, sachez que je coche toutes les cases. :rofl:

Bémol : en fanfiction, la caractérisation des personnages est vue comme superflue car elle est faite dans l’œuvre d’origine. Pourtant, ça ne mange pas de pain d’en parler un peu quand même.

:arrow_right: Lisez ce qui suit pour accéder à un petit développement et plus de détails sur chacun des points.

9 « J'aime »

J’ai sauté à pieds joints dans chacune des cases,
Ré-écrire les mots n’a pas guéri mes phrases…

Les défauts de structure (intrigue et caractérisation) sont évidemment les plus fondamentaux.

3 « J'aime »

Je savais qu’on en avait besoin, toi et moi. :smiley: Une petite piqûre de rappel.
Mais j’ai été magnanime, je l’ai posté pour que chacun en bénéficie. C’est court, c’est simple.
Relativement facile à appliquer…
…sauf pour moi qui aime tellement ma « technique » du 2 adjectifs et 1 adverbe, qui est considérée comme « une grosse ficelle plutôt cheap ». Bigre, je suis démasquée. :stuck_out_tongue:

3 « J'aime »

Ahha merci, je vais garder ça sous le coude :grin:

J’ai lu l’article (OK, c’est de là que ça vient l’anacoluthe ! :smile:)… mais je ne suis pas d’accord pour les phrases longues. Parce que j’aime - en tant que lectrice, s’entend - les phrases longues et que je ne suis pas la seule (je partage ce mauvais goût avec au moins trois personnes de ma connaissance). J’aurais très envie de citer les premières phrases de romans très célèbres (du XIXème et du XXème siècle, parce que je suis une vieille réac :roll_eyes:) qui dépassent les trois lignes (et qui, pour certaines, regorgent d’adjectifs) sans que personne y ait jamais trouvé à redire…

Pour ce qui est des phrases longues, l’article souligne (fort justement, à mon sens) la difficulté de les ponctuer. Et il est vrai que des phrases longues mal ponctuées peuvent être un véritable supplice. Cependant, dès lors que l’on emploie bien la ponctuation, elles peuvent être tout aussi agréables à lire que des phrases courtes… Ce n’est, bien sûr, que mon point de vue.

4 « J'aime »

Ouh moi aussi j’aime les phrases longues comme un train de vagues bien cadencées. Mais il faut se surveiller…

Didactique élastique :
Mieux vaut courte assidue que longue paresseuse.
Tout tient dans le rythme, soit dit sans offense.
Béni qui prend le temps d’enlacer la berceuse,
Longueur se déguste, honni qui mal y pense.

6 « J'aime »

Sort la pelle
Bonjour, j’aimerais bien m’excuser de faire remonter le sujet à toutes les personnes ayant participé, mais c’est pas le cas krkr :heart:

En fait je me suis dis que j’allais intervenir en lisant ceci :

Je ne dis pas que c’est fondamentalement faux, mais j’avoue avoir eu une sensation de drapeau rouge me disant « DANGER DANGER ! AVORT THE MISSION ! » mais eh, après tout faut bien lire l’article pour avoir une idée de quoi on parle ?
Et… comme je m’en doutais, ce genre de conseils sont dangereux.

Pourquoi ? Voici une explication en quelques points mais qui peut se résumer ainsi : pour qu’un conseil devienne pertinent, il ne suffit pas de balancer de grandes généralités sans expliquer en quoi une erreur est une erreur.
Attention, je ne veux absolument pas être condescendante, et pour le prouver : les phrases trop longues et mal construites peuvent attirer de la confusion, et le lecteur n’aime pas être confus à cause de maladresses, les adverbes en rafales alourdissent le texte et confondent certains sens.
Pour le reste, j’aimerais en discuter avec vous si vous le voulez bien ~

Voici donc un petit retour sur ces cinq erreurs fréquentes dans les manuscrits, car une petite explication s’impose ~ (en dehors du fait d’envoyer un premier jet à l’éditeur, je réserve le détail de cette histoire de premiers jets à un autre topic).

  • Les phrases trop longues et alambiquées, c’est pas bien.
    Nan. Déjà, on a un soucis de définition : c’est quoi une phrase « trop longue » ? Qu’est-ce qu’une phrase « longue », déjà ? On la jauge au kilométrage ? Au nombre de mots peut-être ? Le soucis avec ce conseil c’est qu’il part du principe que vous savez ce qu’est une phrase longue, alors que ça n’a rien d’évident. Petit point de grammaire : ce qu’on va appeler une phrase longue, c’est en vérité une phrase complexe. Pas de cours de grammaire ici je vous rassure, on peut dire qu’une phrase complexe est une phrase avec, grossièrement, avec plusieurs verbes conjugués. Qui dit plusieurs verbes conjugués veut dire plusieurs sujets, et donc forcément, c’est moins facile d’écrire une belle phrase complexe qu’une phrase très courte avec un verbe un sujet un complément. Le problème, ça ne sera JAMAIS la phrase longue en elle-même. Une phrase, aussi complexe soit-elle, a besoin d’être compréhensible. Et ça il n’y a pas de secret, pour faire d’excellentes phrases longues, il faut être une bête… en syntaxe et en grammaire.
    Et une petite astuce de mon cru : si à la fin de votre phrase vous en avez oublié le début, c’est qu’il y a un problème.
    En résumé ne retenez pas le simple « les phrases trop longues ennuient le lecteur », mais plutôt « si votre phrase est mal construire en plus d’être très complexe, vous allez perdre l’attention du lecteur en plus de la cohérence de votre récit ». Et cet état d’esprit peut changer beaucoup de choses !

  • Attention à pas mettre trop d’adjectifs et d’adverbes
    Je ne jette pas la pierre au pigeon décoiffé, TOUT LE MONDE dans sa vie d’auteur (ou de fanfiqueur, c’est la même chose mais je vous sens un peu crispé sur ce sujet là) a déjà entendu quelqu’un (lui) dire : tu devrais réduire tes adverbes ça alourdit le tête. Alors très bien Jean-Tulipe, mais pourrais-tu nous expliquer pourquoi ?
    Déjà, savez-vous à quoi servent les adverbes ? Un adverbe est l’élément qui va compléter ou modifier un verbe, un adjectif ou un autre adverbe. C’est ce qui va préciser votre pensée. Mais comme pour toute précision, si vous en alignez 15 à la suite, c’est comme si vous précisiez la précision d’une précision d’une précision, et je ne pense même pas avoir besoin de vous expliquer en quoi ça peut très vite paraître lourd et inutile. Stephen King a fait une analogie tès intéressante entre l’adverbe et un pissenlit, d’ailleurs : un pissenlit au milieu de l’herbe c’est joli et ça ressort, mais s’il y a des milliers de pissenlits, on ne voit plus qu’eux et on en oublie le terrain en-dessous : vous n’avez certainement pas envie que le lecteur retienne plus (+) vos adverbes que votre histoire, n’est-ce pas ?
    note : ici je ne reprends donc pas le conseil qui consiste à réduire le nombre d’adverbes, mais je trouve qu’on oublie souvent de préciser d’où sort ce conseil. Et puis, on applique toujours mieux les directives dont on comprend les origines !

  • Keskecé que cette histoire d’atmosphère et d’ambiance
    c’était une tentative d’humour, je ne me moque pas de l’article qui a raison mais dont la comparaison avec un dîner m’a fait sourire.
    Bon déjà :

Tout à fait, même si je ne partage pas l’avis général (il me semble). Une caractérisation de personnage ne sera jamais superflue, même en fanfiction, dans le sens où elle peut se faire par rapport au lien que le-dit personnage entretient avec le reste de l’univers. Souvent quand on pense « caractérisation », on parle du caractère (logique, hein) du personnage, de son physique, mais un personnage de fiction ne s’arrête jamais à ça. La caractérisation, c’est tout ce qui entoure le personnage. Son comportement, ses réactions vis à vis de votre intrigue, ses réactions vis à vis de l’arrivée de personnages, c’est sa démarche (pas toujours très bien représentée ou très claire dans les canons), et surtout, les fanfictions, si elles ne doivent pas être OOC (pour la plupart), sont vos interprétations personnelles des oeuvres dont elles sont tirées. Et comme toutes interprétations… elles forment des univers, des oeuvres à part entière. Vous ne copiez-collez pas l’intrigue de Harry Potter quand vous écrivez un Dramione. Vous changer le comportement de Drago et d’Hermione de manière significative, ils ont un impact, un entourage parfois, bien différents de l’oeuvre originale. Donc même si on connait les personnages d’origines, leur caractérisation sera bien différente d’une fanficiton à une autre. Et c’est exactement la même chose pour cette étrangeté qu’est « l’ambiance », ou « l’atmosphère », qui, on ne va pas se mentir, se résume parfois à la qualité d’ensemble de votre enchaînement de dialogues et de descriptions. (mais comme mon message est déjà très long, j’en ferais peut-être un sujet à part, sinon vous allez avoir l’impression de lire un roman).

  • Fin de roman (ou de fanfiction) précipitée
    Je n’ai pas grand chose à rajouter ici, si ce n’est ceci : même si vous êtes du genre à ne pas connaître la fin de votre récit avant de l’avoir écrit, essayez de garder en tête, tout au long de l’écriture, des possibilités de fins. Visualisez, innovez, changer en court de route ce n’est pas grave, mais le seul conseil que j’aurais à vous donner est en vérité de ne pas traiter votre fin simplement comme une fin, un morceau à part, mais plutôt comme la juste finalité de tout ce que vous avez écrit dans votre récit. En gros, ne pensez pas la fin comme un morceau à part et étrange, mais comme le fait que vous ayez fermé toutes les portes ouvertes lors de votre aventure.

Et je pense avoir dit l’essentiel, merci de m’avoir lu, courage pour ceux qui ont la notif :heart:

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Oh,
moi je me sens toujours à l’aise avec les conseils donnés dans le post initial et l’article, sélectionné pour sa grande concision. (Cf thématique des Pavés) :grin: j’assume.

Par essence, la brièveté exclut les développements nuancés…

J’ai dû le poster au sortir d’une tournée de correction, sur des textes qui avaient besoin, non seulement de rectification en grammaire et orthographe, mais aussi sur d’autres points.

Justement… Les points au bout des phrases. Les phrases aussi, leur construction, l’organisation globale de ce que l’on souhaite dire, oscillant entre le trop simple de la trilogie sujet verbe complément, et le trop lourd d’une syntaxe qui ne laisse pas au lecteur la possibilité de savoir où il va bien pouvoir s’arrêter pour respirer. (Là, vous : respirez !) :joy:

Ce que j’ai repéré, par contre, et qui est fascinant, c’est que ce ne sont pas les fanfiqueurs et fanfiqueuses ciblés qui ont réagi à ce contenu, mais bien ceux qui se sont sentis concernés par les mots « premier roman ». :grinning:

J’imagine (je n’en sais rien) que lorsqu’on est très sérieusement et concrètement engagé dans un projet d’édition (pas seulement un vague souhait sans consistance dorloté parmi les rêves qui en restent au stade de joli rêve) – respirez ! – j’imagine, donc, qu’une réflexion a déjà été menée sur ces sujets.
Et qu’on a ainsi, de fait, la possibilité avérée de protester, en raison de son expérience. :grin:

Je suis contente d’avoir pu fournir deux exemples in vivo de ce que sont les phrases où l’on ne peut pas respirer. Même mentalement. Même ponctuées.
.
Pour ce qui est du reste, je ne pense pas avoir progressé. Je suis en train d’écrire mon Défi sans avoir la fin… qui risque fort d’être totalement précipitée, par dessus le marché. :yum:

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