Ah ! Ca tombe bien que ce sujet vienne enfin sur la table, parce que c’est une question qui est primordiale pour moi. J’ai horreur des histoires qui se contentent de copier quelque chose qui fonctionne simplement pour surfer sur son succès, sans ajouter aucun ingrédient original.
Et pourtant, c’est là que le bât blesse, puisqu’aucune histoire n’est vraiment originale. J’en ai pris pleinement conscience grâce à une vidéo récente postée YouTubeur que j’aime beaucoup, le Tropeur, un auteur qui donne par ailleurs beaucoup de merveilleux conseils d’écriture.
Il explique donc qu’il y a des types d’intrigues prédéfinies et que c’est finalement impossible d’en sortir. Chaque histoire pourra être assimilée à l’une de ces catégories.
Pour autant, est-ce réellement un problème de s’inspirer des genres, des auteurs ou des œuvres que l’on aime ? Je ne pense pas. Notre culture est ce qui nous construit, après tout. Mais il est vrai que la limite entre plagiat et inspiration peut parfois paraître assez floue. Et comme je l’ai dis, certains n’hésitent pas à surfer sur une tendance pour sortir une histoire qui suit un plan bien défini.
C’est le cas de nombreuses sociétés de production à Hollywood, qui ne font parfois que suivre les modes pour maximiser leurs chances de réussite. Je pense par exemple à Pearl Harbor, le film de Michael Bay, dont la recette est largement pompée sur celle de Titanic, qui fut, lui, un important succès : un film historique, une histoire d’amour à l’eau de rose, un drame réel qui leur tombe dessus, etc.
Cependant, comme le dit @OldGirlNoraArlani :
Je crois que c’est un fabuleux conseil, mais qui peut être très difficile à suivre, surtout lorsqu’on a l’impression que tout a été dit avant nous et en mieux. Mais cette impression ne doit pas nous décourager pour autant.
Par exemple, j’adore les histoires de gangsters et l’esthétique du film noir en général (c’est pas vraiment la même chose, mais bon…). J’ai eu récemment la chance d’acheter et de visionner le film Scarface. Pas la version de De Palma — que je n’ai malheureusement pas encore vue — mais celle de 1932 réalisée par Howard Hawks. J’avais entendu parler de ce film comme la référence des films de mafieux, et je dois bien avouer qu’il est fidèle à sa réputation. De fait, il est difficile de ne pas remarquer les nombreuses similitudes entre ce film et les autres qui ont suivi, à commencer par le remake de De Palma (ce qui est normal pour un remake, me direz-vous).
Pourtant, j’ai l’impression que De Palma a réussi à apporter sa propre touche, en modernisant l’histoire qu’il avait sous la main. Ainsi, chaque réalisateur, showrunner ou auteur a pu apporter sa touche à ce genre pourtant assez ancien, que ce soit dans Boardwalk Empire, par exemple, ou encore dans The Gentlemen de Guy Ritchie, qui est pour moi l’exemple le plus moderne et l’un des plus réussis de ce genre, grâce à sa réalisation fantastique. Il reste en revanche des codes ou des gimmicks, qui sont similaires dans tous ces films, car par définition, il s’agit d’un genre bien précis, qui obéit à des règles. C’est pour cela qu’il est difficile de dire si une œuvre en plagie une autre si elles font parties du même genre, tant les références entre elles sont nombreuses. Parfois, il peut s’agir d’un hommage, parfois il s’agit d’un trope. Bref, il y a des choses qui ne changent pas, et c’est très bien comme ça. D’autant plus que ça ne rend pas une œuvre mauvaise ou au contraire excellente. Chacun s’approprie une histoire, une époque ou un genre.
Dans le cas de la fanfiction, je dirais que cela dépend de la volonté du fanfiqueur et de tous les choix qu’il prend : choisir un OC ou personnage du fandom, écrire une histoire parallèle à l’histoire de base ou un UA, etc. Pour ma part, quand je pense à mes deux fanfictions sur BioShock, j’ai beau me dire que j’ai écrit une fanfiction un tant soit peu originale, il faut avouer qu’elles reprennent grosso modo les intrigues des jeux de la saga : un personnage est plongé dans une ville dystopique et doit s’en échapper à tout prix. D’ailleurs, les jeux reprennent finalement tous les codes des dystopies, dans lesquelles le but du personnage est bien souvent de s’en échapper. Donc, c’est finalement un peu le serpent qui se mord la queue.
Bref, désolé pour ce long texte ! Je pourrais encore en parler longtemps je pense, car c’est un sujet que j’aime énormément. Mais je vais m’arrêter là, au risque de vous ennuyer à mourir. 