La machine à remonter le temps : nos lectures d'enfance

Je viens partager avec vous une très très très vieille lecture.

J’y pense parce que je viens d’en terminer la lecture à mes enfants (plus à mon grand que ma numéro deux cela dit) : le premier tome du “Club des Cinq” de Enid Blyton.

Pour eux, ça a été la découverte, pour moi, une redécouverte en plus d’un beau souvenir d’enfance : “Le Club des Cinq et le Trésor de l’Ile”. Mon exemplaire ressemblait à ça. Actuellement, il est publié dans la « Bibliothèque verte »… aucune idée du pourquoi.

C des 5

“Pour la première fois, François, Mick et Annie vont passer les vacances chez leur tante à Kernach. Ils y font la connaissance de leur cousine, Claude, un vrai garçon manqué. Les quatre enfants deviennent vite inséparables. Accompagnés du fidèle chien Dagobert, ils partent à la découverte du trésor qu’indique une vieille carte trouvée sur l’île de Kernach”

C’est précisé également : 8 - 12 ans… oui, et bien restons jeunes mes amis, assumons notre côté teenag’ vintage. Car oui, la première édition française de cette histoire date de 1955, Messieurs Dames. Presque 70 ans… Ça ne nous rajeunit pas !

J’ai adoré ces aventures étant gamine et je craignais un peu de les redécouvrir avec mes yeux d’adulte. J’avoue que je m’attendais à quelque chose d’ennuyeux et de vieillot. Et bien j’ai été surprise !

Bon alors,pas de technologie “moderne”, c’est certain. Les enfants, âgés de 10 à 14 ans, font du camping et du vélo, se réjouissent de manger une glace ou de boire une limonade, portent des jeans troués et des “chandails”. Pas fou fou me direz-vous à l’heure des posts sur les réseaux sociaux et des sodas à tout va. Mais ça donne un certain charme. Pour le moment, en tous cas, l’absence de téléphone portable ou d’internet n’a pas été relevée ^^ (mais mon public est peut-être encore trop jeune).

L’intrigue…

Simple, c’est pour des enfants, forcément. En tant que “grand”, on trouve vite la solution. Cependant, le suspens est vraiment bien mené et chaque chapitre se termine sur un joli cliffhanger qui donne envie de tourner la page. (Ca a été dur parfois d’envoyer mes petits monstres se coucher, si je les avais écoutés, on aurait tout lu d’une traite !)

Les valeurs

Ah oui, c’est pour les enfants, les valeurs et la morale, c’est important. On retrouve plein de chose : l’amitié, l’honnêteté, la justice. C’est beau ça !

On retrouve aussi la tolérance : Claudine qui tient à tout prix à se faire appeler Claude car elle n’aime pas être une fille (sujet d’actualité, c’est fou) est un peu “à part”. Ses trois cousins la prennent cependant comme elle est, sans sourciller, j’ai trouvé ça chouette.

J’ai aimé aussi le côté : aucune romance possible. A l’époque où on veut faire des ships à tout va, là, pas possible. Ils sont tous liés par le sang, et l’attachement qu’ils se portent est donc bien différent. Amitié, sens de la famille et du clan, cela suffit pour en faire une équipe soudée.

J’y ai apprécié le respect des adultes aussi. Si l’oncle Henri est sévère parfois de manière un peu injuste, les enfants ne discutent pas ses décisions et ne négocient pas. Ca change de Peppa Pig qui prend son papa pour un idiot ! (c’est la maman qui parle, mes excuses à tous les petits cochons roses, mais je ne supporte pas Peppa Pig^^). Oncle Henri reste la figure protectrice ultime quand le danger devient trop grand. Il prend les choses en main pour protéger sa fille et ses neveux. Un parent positif en gros même s’il a des défauts.

Par contre, quand la cause est juste, les enfants défient ses ordres et ses directives. Agir selon ses convictions et dans le respect des autres, quitte à aller à l’encontre de l’ordre établi, c’est une belle valeur aussi, je trouve.

Le style

Ça pêche un peu de ce côté-là. Le récit est au présent, ça m’a fait bizarre et on trouve quelques répétitions. Mais sinon, le vocabulaire est recherché et bien choisi. Les descriptions pourraient être plus développées parfois mais moi j’ai quand même retrouvé les images que je m’étais créées il y a plus de 30 ans ^^

Au final, j’ai partagé un très bon moment de lecture avec mes loulous qui trépignaient d’impatience, les yeux pétillants d’impatience, “naaaaan pas la fiiiin du chapiiiitre ! Pas déjà ? Encooore un !”

Et vous ? Des souvenirs de lectures d’enfance marquant à partager ?

Est-ce que vous étiez aussi cette gamine ou ce gamin qui inspectait de bout en bout les rayonnages de la bibliothèque municipale, de la librairie du coin ou du rayon livres jeunesse du supermarché (moi, mes parents me laissaient là et me récupéraient quand ils avaient terminé les courses.) à la recherche DU volume non lu, en respectant l’ordre des histoires !

“Celui-là ? Non, celui-là ! Oh pis nan, celui-ci…. Papa, Mamaaaan, je peux prendre les deuuuux ? s’teuuuu-plaît !!!”

11 « J'aime »

Moi ma première vraie lecture… C’était Harry Potter. Je devais avoir 8 ans et demi et ma mère nous avait achetés les trois premiers, à mon frère et moi, pour nous occuper pendant des vacances en Corse.

Après ça, on s’était empressés d’acheter la suite.

Et oui, clairement, l’enfant que les parents laissaient au rayon bouquins et récupéraient en repartant, c’était moi. On fait toujours comme ça, d’ailleurs, même si j’ai plus 8 ans depuis longtemps x)

8 « J'aime »

Et pour moi c’était des « Histoires comme ça » de Kipling. Ma mère me avait lu, quand j’avais 5 ans, un peu plus tard je l’ai lu moi même, encore plus tard relus avec mes enfants et maintenant avec les petits-enfants. Et toujours avec le même plaisir ! Mon histoire préférée « Le chat qui s’en allait tout seul »

5 « J'aime »

Moi, je lisais « Fantômette », mais ça fait bien longtemps que mon enfance est derrière moi :roll_eyes:. Je n’en ai jamais relues cela dit, même pas à mes enfants : il y avait déjà à l’époque d’autres bonnes choses en littérature jeunesse. Je n’en conserve que le souvenir que j’étais bien accro…

7 « J'aime »

Moi c’était la comtesse de Ségur, le club des 5 (mais c’était déjà la bibliothèque verte je crois a l’époque)
Et plus tard les « chair de poule », j’aimais bien, même si je suis une vraie poulet mouillée depuis :sweat_smile::face_with_peeking_eye:

6 « J'aime »

Pour moi, bien sûr aussi le club des cinq, mais aussi les six compagnons de la croix rousse et fantômette.
Après sont venus les chair de poule, vallée fantôme, polar gothique, paranormal, spooksville, peur bleue et après les animorphs (que je relis actuellement mais en anglais).
Toutes ces lectures ont bercé mon enfance et ont construit mon imaginaire…
Que de beaux souvenirs !!! Merci d’avoir mis un tel sujet en exergue !!!

6 « J'aime »

Merciiii d’avoir créé ce topic @Angel-Dust ! :star_struck:
Je suis aussi de la team club de cinq, dont j’ai dévoré les aventures. :smiling_face_with_three_hearts:

C’est tellement ça! Tu fais remonter des souvenirs à la saveur de pique-niques et de grandes randonnées! :smiley: (Va savoir pourquoi, les casse-croûtes du club des cinq, concoctés par Annie, me mettaient toujours l’eau à la bouche^^).

De mon côté, j’aimais encore davantage Fantômette de Georges Chaulet, et comme je privilégiais les vieilles éditions - et non pas celles qu’on trouvait en librairie -, j’ai passé d’inombrables heures dans des brocantes, à traquer la perle rare, LE livre de Fantômette que je ne possédais pas encore. ^^
Cette ado de papier était une superhéroïne avant l’heure. Connue sous le nom de Françoise dans la vraie vie, elle enfile son costume et son masque pour lutter contre l’injustice. Par contre, je trouvais ça meilleure pote « Ficelle », plutôt imbuvable, haha!
Pour une critique plus détaillée, il faudrait que je me replonge dans un de ces bouquins, mais bon… faut trouver le temps de faire un saut chez les parents, qui ont soigneusement conservé toute la collection. Je précise que j’ai découvert Narnia grâce à la bilbliothèque rose aussi, en me plongeant par hasard dans Le Prince Caspian. :wink:

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Autre coup de coeur d’enfance: Alice de Caroline Quine, dans la bibliothèque verte. Ah, les enquêtes où on cherche à démêler le vrai et le faux, à trouver la solution à l’énigme avant la fin du livre…

Et n’oublions pas Les conquérants de l’impossible de Philippe Ebly, dans la bibliothèque verte. C’est là que j’avais appris les caractéristiques de l’azote liquide, car un des héros, né au Moyen Âge, « ressuscite » à l’époque moderne après avoir baigné dedans durant des siècles. :wink: Keuf, keuf, je dit tout ça de mémoire, hein! :sweat_smile: Un autre tome m’avait beaucoup marquée: les héros voyagent dans le futur, s’attendant à trouver des technologies de pointe et un monde à peine reconnaissable. Ils retombent en fait dans un nouvel âge de pierre… Je suppose que mon goût pour les livres qui font réfléchir est peut-être né grâce à cette saga. :wink:

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La collection Chair de poule a aussi bercé mon enfance. J’ai conservé deux titres de cette collection : Le fantôme d’à côté (pour la chute) et Le Pantin maléfique. Pour l’anecdote, la série adaptant les romans étant diffusée le dimanche matin : je faisais exprès de laisser le générique et d’augmenter le son car mon frère avait peur du générique (les joies de la fratrie…)

Sinon, j’ai grandi avec la comtesse de Ségur : j’aimais beaucoup Sophie, la petite fille espiègle qui faisait les bêtises que je n’osais pas faire (oui, bon, sauf quand je mettais le générique de Chair de poule). En revanche, je détestais Marguerite dans Les Petites filles modèles.

En parlant de détestation, je haïssais Amy dans Les Quatre Filles du Docteur March de Louisa May Alcott. J’ai grandi avec ce livre et, bien entendu, c’était Jo ma favorite et j’en voulais atrocement à Amy de lui avoir détruit son manuscrit !

Pour en revenir à la comtesse de Ségur, je relisais sans arrêt ses contes de fées. Mon goût pour les contes et les légendes vient aussi de l’enfance. J’écoutais en boucle La Belle et la Bête et Barbe-bleue (…) lus par Marlène Jobert. Mon conte préféré de la comtesse de Ségur était Blondine. J’ai d’ailleurs une édition complète de ses œuvres à la maison.

L’édition que je possédais à l’époque des contes de la comtesse de Ségur était celle-ci :

Blondine

Enfin, le dernier livre qui a beaucoup marqué mon enfance et que je relis au moins une fois par an, dans ma vieille édition Castor Poche, est Papa Longues-jambes de Jean Webster ( petite nièce de Mark Twain et qui a une histoire très intéressante. Le roman favori de J.Webster était Jane Eyre (ce roman fait partie de mes livres cultes depuis mon adolescence…) et elle a vécu peu ou prou la même histoire sentimentale que l’héroïne de ce roman. Elle s’est également mariée très tard (pour l’époque, elle avait 38-39 ans), comme l’auteur de Jane Eyre. Elle s’est beaucoup intéressée à la question de l’instruction donnée aux jeunes filles de son époque.

Son roman est moins connu que les filles du Docteur March mais j’ai toujours eu une préférence pour ce roman : l’héroïne, une orpheline nommée Judy, reçoit une bourse d’études de la part d’un mystérieux bienfaiteur pour suivre ses études dans un institut très chic. Elle entame une correspondance avec son bienfaiteur qui ne lui répond jamais. Judy est une lectrice pleine d’imagination et enfant, j’adorais ce personnage. Il faut reconnaître que le livre a très mal vieilli sur quelques points et la fin peut faire grincer des dents aux lecteurs modernes. J’ai conscience que certains propos sont dépassés (la fin « offerte » à Judy…alors que J.Webster était une féministe…) mais ce roman fait partie des livres qui ont formé mon imaginaire et j’ai découvert pas mal de livres grâce à ceux cités par Judy. ^^

Papa Longues-jambes

Merci encore pour l’ouverture de ce sujet.

7 « J'aime »

Vous avez déjà cité tant de trucs qui ont accompagné mon enfance… :smiling_face_with_three_hearts:

L’une des toutes premières collections de livres que j’ai eues entre les mains, c’était la collection des Martine. L’histoire d’une petite fille (« née » en 1954 tout de même !) qui découvre le monde et vit des aventures simples, tout à fait ordinaires, mais qui sont très mignonnes et très bien illustrées ^^ Martine cuisine, s’occupe de son petit frère, fait du jardinage, découvre la mer, apprend à nager… Toutes ces petites choses qui font le quotidien d’un enfant de son époque, en quelque sorte.
Comme le club des 5, Martine ne connaît ni la technologie moderne, ni les réseaux sociaux. Je trouve comme @Angel-Dust que ça donnait un certain charme aux histoires. Après, quand j’avais les Martine, j’étais trop petite pour connaître les téléphones portables et je n’avais pas de console, donc je n’étais pas perturbée. Au contraire, ça prouve qu’on peut vivre sans, surtout à cet âge-là ! :grin:
Puis, comme @Hellth, j’ai eu les Six Compagnons et je les ADORAIS !!! Comme le Club des Cinq (en un peu plus âgés tout de même), les Six Compagnons sont un groupe de six (sept si on compte leur amie Maddie qui les aide pas mal dans leurs aventures) ados accompagnés d’un chien (Kafi) et qui s’amusent à résoudre des mystères un peu partout où ils passent. Qu’est-ce que j’ai pu lire en boucle leurs aventures… Vraiment, une pépite !

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Excellent sujet @Angel-Dust :blush:

Je vais rejoindre pas mal d’entre vous avec la Bibliothèque Verte, mais je ne jurais que par les 3 Trois Detectives.

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Estampillée Hitchcock pour des raisons commerciale, cette série raconte les enquêtes de Hannibal, Bob et Peter. Après avoir gagné l’usage d’une Rolls avec chauffeur, les trois gamins se font détective privé. Sous le cadre ensoleillé de la Californie, leur premier client n’est autre que le célèbre Alfred Hitchcock.

Une série comptant une 40ene de bouquins (j’ai dû en lire une dizaine :sweat_smile:).

Un premier pas vers des récits policiers avant de passer chez Conan Doyle :blush:

En bon cancre j’avais un gros faible pour les bandes dessinées Tintin, Lucky Luke, Astérix, Le Journal de Mickey puis j’ai doucement migré vers Strange, Les X-Men et Spiderman…

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Devenir parents permet d’avoir un second regard sur l’enfance, notamment au travers les bouquins que l’on relit (parfois avec trente ou quarante ans d’écart).
Après avoir redécouvert Babar ou Paddington, j’ai pu redécouvrir les Bizardos avec mon fils.

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L’humour noir pour les enfants enrobé de poésie, un régal d’innocence.

Et comme la vie est bien faite, mon épouse apporte également son bagage (ça a finit de me convertir a Harry Potter).
Outre les Monsieur Madame, ce sont surtout les aventures de Caroline (née en 53, soit un an avant Martine @Fahliilyol :sweat_smile:).

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Ça bricole, ça voyage le tout dans la camaraderie et la diplomatie. Adorable.

Il est intéressant de voir comment ces « vieux » récit était bien veillant et bourré de bon sens avant même que ça ne devienne « un truc woke » ou un problème (comme ça semble l’être aujourd’hui :person_shrugging:).

Sauf Babar. Babar ça a mal vieilli :sweat_smile:

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Eh beh, les souvenirs sont pas jeunes (enfin les miens non plus :sweat_smile:).

J’ai jamais été très lecture. J’avais simplement commencé avec Naruto, comme beaucoup de gamins de cette période-là, et s’ensuivirent de nombreux mangas.

Pour les quelques livres que j’ai fini, mention spéciale pour l’Alchimiste de Paulo Coelho qui est un livre de coeur. On y retrouve finalement beaucoup de notions manga mais la poésie en plus. L’invitation au voyage, la quête, d’objet et de sens, et ce phrasé qui nous laisse voguer d’un paragraphe à l’autre avec un naturel trop parfait pour être un accident. Et dans l’Ombre du Vent lu quelques années plus tard, c’est le même auteur qu’on retrouve, toujours avec cette apparente aisance dans la lecture et pourtant tant de poésie et tant de densité.

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Pour ma part, mes premiers livres dévorés ont été Le Club des 5 (Dagobert :sparkling_heart:) et Fantômette. Et franchement j’avais super kiffé. J’ai essayé de les faire aimer à mes frères et sœurs mais je pense que c’est peine perdue :frowning:

Après j’ai commencé à sombrer dans le romantisme lol avec Le Chardon et le Tartan de Diana Gabaldon. J’en ai rêvé du beau Jamie… :sweat_smile:

Et après j’ai eu ma période Grangé, Thilliez et Stephen King. Bizarrement, je ne rêvais plus de mes lectures :thinking:

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Bah, c’est que ça rend presque nostalgique tout ça; il y a des titres que vous citez qui font remonter des souvenirs : @firestorm61 j’avais complètement zappé les aventures de Caroline mais ma mère m’apprenait à lire avec ça et les Contes de la rue Broca quand j’étais toute petite (et les Oui-Oui… encore un peu plus tôt) ! :open_mouth:

D’ailleurs l’adaptation animée des Contes de la rue Broca est aussi un très bon souvenir :

Comme @Thalia le premier vrai roman que j’ai lu seule c’était Harry Potter à l’école des sorciers -que je n’ai pas besoin de présenter- quand j’avais tout juste 7 ans. Ma mère -qui était ma conteuse attitrée à l’époque- avait estimé que j’étais « assez grande » pour me passer de ses services/lire seule; elle a arrêté de lire l’un des premiers chapitres à un moment frustrant et plein de suspens en prétextant être fatiguée… faut l’avouer, la ruse a très bien fonctionné :sweat_smile: J’ai poursuivi ma lecture en solitaire et n’ai plus lâché : ça a été un énorme coup de cœur et, j’en parlais dans ma présentation à mon arrivée le site (je crois), mais c’est d’ailleurs la saga HP qui m’a plus tard poussée dans l’univers merveilleux des fanfictions et donné envie d’écrire :slight_smile:

Sinon, comme beaucoup ici, j’étais une grande adepte du Club des cinq quand j’étais gamine : je crois que j’avais lu toute la saga -moins un ou deux durs à trouver ?- entre mes 8 et 11 ans (mes grand-parents étaient des pourvoyeurs de livre généreux, j’avais adoré les premiers tomes, du coup ils m’avaient financé la saga complète) et que c’est ce qui est à l’origine de mon amour pour les séries/livres policiers; forcément, c’était déjà un peu daté à mon époque mais ça garde beaucoup de charme et, de mémoire, les personnages étaient super attachants -le pénible mais adorable Mick était mon petit préféré- et les intrigues/enquêtes captivantes. Et merci pour ta jolie présentation du Trésor de l’île @Angel-Dust, je me demande ce que ça me ferait de le relire maintenant après autant d’années ^^

A peu près à la même période que le Club des cinq, je me rappelle avoir été très marquée par certains livres qui traînaient dans les bibliothèques de divers membres de la famille : Sans famille, Le tour du monde en quatre-vingt jours, Croc-blanc (je m’en souviens très mal mais je me rappelle bien avoir pleuré toutes les larmes de mon corps en le lisant xD), la Petite Princesse, le Petit Prince, Oliver Twist, Sherlock Holmes, etc… A part le Petit Prince -que j’ai relu plusieurs fois étant adulte- et Sans Famille (dont l’adaptation en manga a dû inscrire un souvenir plus vif), je sais que je les avais adorés mais ils ne m’ont pas laissé grand-chose en mémoire -si ce n’est une impression durable- et je ne les ai jamais relus.

Les deux autres titres qui me viennent spontanément à l’esprit quand je pense à mes lectures d’enfance c’est Cœur d’Encre de Cornélia Funke (je n’ai jamais lu les deux autres tomes de la trilogie -Sang d’Encre et Mort d’Encre- qui ont été traduits et publiés en français avec un train de retard alors que je n’étais déjà plus enfant) et Messieurs les enfants (avec toute l’extraordinaire Saga Malaussène en remorque; oui, ce n’est pas vraiment -voire du tout- de la littérature jeunesse, mais j’avais autour de 12 ans quand je l’ai lu et c’est clairement l’une des lectures les plus importantes de mon enfance <3) de Daniel Pennac.

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Résumé:
Meg, douze ans, vit seule avec son père, Mo. Ils partagent une passion commune pour les livres mais depuis la disparition de la mère de Meg, Mo ne joue plus les conteurs pour sa fille… Un soir un inconnu au nom étrange, Doigt de poussière, vient demander de l’aide à Mo, la vie de Meg prend un tour surréaliste. Qui est Capricorne ? Et qu’est-ce que Cœur d’Encre ? Nos personnages sont expédiés dans une rocambolesque aventure, devant aller chercher des réponses au cœur d’un petit village italien entre les pages d’un mystérieux livre…

Mon souvenir date pas mal mais j’avais trouvé ce livre excellent : les personnages sont vraiment attachants (mention spéciale pour Meg -c’est assez rare dans la littérature jeunesse que le protagoniste soit une fille, pas insipide, inutile ou bêtement in love d’un autre perso… kofkof,Tara Duncan et Bella Swann- et Doigt de Poussière) et l’intrigue du premier roman est passionnante. Le premier tome a une vraie conclusion (d’où le fait que ne jamais avoir lu la suite de la saga ne soit pas un réel manque, même si, de ce que j’en sais, les tomes 2 et 3 méritent amplement le coup d’oeil). C’est un livre jeunesse spécialement malin et qui ne prend pas les gosses pour les idiots, c’est également -et avant tout- un livre pour les amoureux de la littérature : tout le côté « surnaturel » du roman est centré sur le média livre et c’est un parti pris étonnement réussi (pour donner un petit spoiler sans conséquence, y’a une idée de scénario commune avec l’histoire sans fin ou « Richard au pays des livres magiques » mais le parti pris est différent et très astucieusement traité).

Extrait choisi : "Tu as remarqué que les livres deviennent plus gros quand on les lit plusieurs fois ? lui avait demandé Mo lors de son dernier anniversaire, comme ils regardaient ensemble ses vieux volumes. On dirait que chaque fois quelque chose reste collé entre les pages. Des sentiments, des pensées, des bruits, des odeurs… Et quand tu feuillettes le livre des années plus tard, tu te retrouves dedans, un peu plus jeune, un peu différent, comme s’il t’avait conservé, à la manière d’une fleur séchée, à la fois familière et étrangère."

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**Résumé made in wiki (parce qu’il n’y a pas de manière plus efficiente de résumer ce fabuleux roman):**Un vieux prof peu commode, Crastaing, donne un sujet de rédaction en punition à trois élèves récalcitrants de sa classe de cinquième (Igor Laforgue, Joseph Pritsky et Nourdine Kader) : « Sujet : vous vous réveillez un matin, et vous constatez que, dans la nuit, vous avez été transformé en adulte. Complètement affolé, vous vous précipitez dans la chambre de vos parents. Ils ont été transformés en enfants. Racontez la suite. »

La suite, la suite, mais quelle suite ?! J’ai un amour immodéré pour Pennac et « Messieurs les enfants » est le premier livre que j’aie lu de lui quand j’avais encore 12/13 ans; sitôt posé j’ai très vite dévoré, en quelques semaines, tous les romans composant la saga Malaussène publiés à l’époque et en ai adoré chaque volume (mention spéciale pour Au bonheur des ogres et Monsieur Malaussène); Messieurs les enfants n’est peut-être pas le roman le plus représentatif de Pennac -avec son pitch plus surnaturel que policier pour une fois- mais c’est la découverte coup de cœur qui a relancé mon engouement pour les livres à un moment où j’étais en train de m’en détacher : j’ai lu très jeune; à 12 ans, j’avais déjà presque arrêté (lassé par la littérature jeunesse ? xD) pour me plonger à corps perdu dans les mangas et comics, Pennac m’a réaiguillonnée et poussée à me plonger dans de vieux classiques et dans des romans « adultes » qu’il mentionnait à l’envi dans ces textes (c’est grâce à lui que j’ai lu Moby Dick; Bartelby le Scribe; le K de Dino Buzzati; les Démons et les Frères Karamazov de Dosto; Le bruit et la fureur, etc…). Parce qu’en prime des personnages hauts en couleur et des intrigues trépidantes, Pennac est un véritable amoureux de la littérature qui ne peut s’empêcher de faire fourmiller chacun de ses bouquins de mille références (de manière analogue à Cornélia Funke). Bref, Messieurs les enfants est sans doute le deuxième roman après Harry Potter qui ait réellement marqué mon enfance… et qui m’ait poussée dans les bras de la littérature adulte.

Extrait choisi : « Renoncer à l’assassinat c’est se condamner à comprendre ; il faudrait y regarder à deux fois. Ca fait de votre existence une longue suite de questions épineuses, là où un coup de canif bien placé résout le problème en supprimant son énoncé. »

Ps: jamais accroché à Fantômette par contre (va savoir pourquoi) et, il me semble, ne jamais avoir lu un seul Martine.

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Hiiiiiiiii Coeur d’Encre !!! :heart_eyes_cat: Je l’ai découvert en sixième et c’est l’un de mes livres préférés (si c’est pas mon numéro 1 d’ailleurs :smiling_face_with_three_hearts:), justement pour ce que tu dis de l’histoire !!! Le fait que les livres soient aussi bien mis à l’honneur, que Meggie soit aussi attachante (et tout sauf neuneue), que l’histoire soit si bien montée… Vraiment, je l’adore toujours autant :heart:

J’ai lu les deux tomes suivants au collège ou au lycée, je sais plus. Ils m’ont beaucoup moins marquée que le premier. Faudrait que je les relise, à l’occasion, mais Coeur d’Encre seul est incroyable… :smiling_face_with_three_hearts:

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