J’avais découvert ce roman de Pierre Schoëndoerffer…j’avais 19 ans, dans la bibliothèque d’amis chez qui je passais des vacances à Anglet. Je l’ai dévoré, le souffle, le style, la puissance des personnages. Ce n’est pas un livre de guerre mais un livre sur l’homme confronté à une situation extrême et devant composer avec ses idéaux.
Deux officiers, un commandant rongé par le cancer et le médecin du bord se retrouvent à bord d’un bâtiment de la Marine chargé de l’assistance à la pêche. Il évoquent un troisième personnage qu’ils ont connu en Indochine et en Algérie. Ce dernier, « le Crabe Tambour », toujours accompagné d’un chat noir, a quitté la Marine suite au putsch de 1960 en Algérie. Il est devenu patron pêcheur sur les bancs de Terre-Neuve. Chacun à sa façon à été fidèle à un idéal et a dû trahir d’autres valeurs.
Une citation qui résume l’intrigue du livre « le choix de l’Homme n’est pas entre le Bien et le Mal, ce serait simple et définitif, mais entre un Bien et un autre Bien. Deux valeurs fondamentales qui, par une sinistre facétie du Destin se trouvent en opposition. Il faut choisir. En choisissant l’une on renie l’autre. »
Pierre Schoëndoerffer, écrivain et cinéaste, grand reporter et émule de Kessel a été cinéaste aux armées lors de la bataille de Dien-Bien-Phu. Il reste profondément marqué par la guerre d’Indochine. Il a adapté son roman « Le Crabe Tambour » au cinéma avec Jacques Perrin, Claude Rich, Jean Rochefort… magnifique et des images de mer à couper le souffle.