Hello ici ! (finalement, on ne m’arrête plus, je revis !)
Vos témoignages, parfois très durs pour certains, m’ont pas mal fait cogiter.
En fait, outre la souffrance par laquelle sont passés certains de nos membres (ce qui est regrettable – personne ne devrait passer par cette case-là), eh bien… nos profils ne divergent pas tant que ça.
Nos plus jeunes membres doivent avoir peut-être la dizaine d’années. Allez, des bambins nés à la fin des années 2000, au début des années 2010. Les plus anciens… si on ignore les faux âges donnés sur le site (sinon on a de beaux centenaires !) doivent bien avoir 50~60 ans ? Je n’ai pas fait de terrain pour vérifier, mais à ma connaissance, on a au moins des membres nés dans les années 60. (certains pourraient être mes parents, et ça me fait tout drôle d’imaginer que je partage plus de choses avec ces membres qu’avec mes parents)
Et malgré cet écart de 40~50 ans, eh bien on est tous réunis ici par amour des fanfictions et de l’écriture. Elle est pas belle, la vie ? 
Enfin bref, je m’égare.
.
- D’où vient votre désir d’écriture ? D’une passion pour la lecture ? Êtes vous particulièrement doué-e en français ? Ou bien… D’un besoin de s’exprimer ?
Attention, le pavé qui va suivre raconte la vie pas forcément intéressante d’une pomme un peu stupide. 
Quand j’étais petite, jusqu’à peut-être mes 10~12 ans, mon père tenait une maisons de la presse. Donc autant dire qu’il y avait masse de livres. Des romans (je me souviens de ma soeur le harcelant pour qu’il lui cède un exemplaire du dernier Harry Potter sorti), des magazines, des livres pour gamins… genre Max et Lilli, ce genre de « littérature pour enfants ». Ma mère aime beaucoup lire, et aujourd’hui encore elle consomme plusieurs romans par semaine, pour peu qu’ils la gardent captivée. Et avec tout ça, j’avais ma grande soeur, de 4 ans mon aînée, que j’avais envie de rattraper. Quoi de plus normal pour une pomme ambitieuse que de prendre les cahiers de sa soeur, de demander quels sons donnent les combinaisons de lettres, et d’ainsi apprendre à lire par elle-même en moyenne/grande section maternelle ? 
Quoi qu’il en soit, comme d’autres ici j’ai sauté la case CP, avec tous les contrecoups que ça incombe (la séparation avec mes amies, le « décalage » avec les plus grands – je dis ça mais c’est comme ça que j’ai rencontré les membres de mon « gang » donc bon
, et surtout, le professeur imbuvable qui se moquait de moi parce que j’avais besoin de cahiers grands grands carreaux parce que j’apprenais à écrire en CE1. « Haha regardez Apolline elle sait pas écrire » jkzefsdc – pardon).
Donc dès que j’ai su lire, j’ai eu cette insatiable envie de lire. Tout ce qui passait à ma portée dans le magasin. J’ai commencé par les trucs de mon âge qui m’intéressaient. Et j’arrivais à bout de ma pile. Alors j’en venais à lire des trucs nuls au possible, mais qui au moins captaient mon attention pour quelques minutes/heures/jours. J’avais besoin de m’occuper la tête en lisant.
Donc c’est assez naturellement qu’est venue l’écriture. « J’ai plus rien à lire ? Bah je vais m’écrire mes histoires, hein ». Et j’ai quitté le monde de l’imaginaire qui restait dans ma tête pour essayer de coucher mes histoires sur papier. Des échecs – si je retombais sur ces manuscrits, bon sang que je rougirais de honte ! Mais j’adorais ça !! C’était fantastique ! Je me souviens avoir imprimé un de mes écrits (ma première fanfiction je crois bien ? je devais avoir quoi, 10 ans ? – bon elle était médiocre mais passons) et je l’avais laissé traîner quelque part dans la maison. Ma mère l’avait trouvé, lu, et m’a dit quelque chose comme « C’est toi qui as écrit ça ? Mais c’est très bien ! ».
Alors je pensais avoir trouvé ma vocation. Devenir écrivain, c’est super, non ? Mais la réalité m’a vite rattrapée dans le discours de mes parents. « On ne vit pas de sa plume », « C’est très dur de faire sa vie en vendant ses livres ». Je pense que ça m’a un peu (trop) marquée, et que je rumine encore à ce propos, une bonne dizaine d’années plus tard…
Quoi qu’il en soit, je n’ai plus écrit jusqu’à la fin du collège, où j’ai vraiment découvert les fanfictions. Donc on va dire vers mes 14 ans ? Et malgré les hauts et les bas, les grosses remises en question et les doutes aussi pesants que des éléphants adultes, me voilà ici, vivant ma meilleure vie en écrivant des fanfictions. 
Je cachais beaucoup cette passion, à l’époque. Je pensais que j’étais « bizarre ». J’avais envie qu’on me lise, et en même temps, ça me faisait peur, ça me gênait. Pourtant j’adorais les sujets d’invention au collège, et j’avais le coeur qui se gonflait de joie quand je recevais des encouragements des profs pour mes manuscrits maladroits.
Je me souviens d’un jour, en 1e (série L), où on avait un sujet d’invention quelconque. Je ne sais plus le sujet, je ne me souviens même plus de s’il y avait même un sujet. Il fallait écrire une nouvelle, un one-shot, il devait y avoir un mot-clé, je crois ? Quoi qu’il en soit, j’avais écrit un OS en rapport avec ma grosse fanfic du moment. En rendant ça « tout public » (dans le sens « cacher que c’est une fanfic » – de toute façon, c’était sur un OC, donc bon). Et j’en étais tellement fière ! La prof avait proposé que certains viennent lire leurs textes à voix haute, devant le tableau. Et j’en avais envie. La première (et peut-être même unique) fois où j’avais envie qu’on aie un aperçu de mes textes, en clamant haut et fort que c’était moi, Apolline « BakApple » [nom de famille], qui l’avait écrit !
La prof avait fait venir un gars au tableau, ignorant ma main levée à plusieurs reprises. « Ce sera le dernier texte. » J’étais déçue, terriblement déçue. Et elle a dû le voir, parce qu’elle a dit quelque chose comme « Bon d’accord, Apolline sera la dernière, et après fini. » Oh, comme j’étais ravie ! Et quand est venu mon tour de monter sur l’estrade, devant le tableau et devant la classe, sous les encouragements de ma meilleure amie de l’époque… je faisais d’un coup bien moins la fière ! Ah j’étais tremblante, j’étais tétanisée. Mais j’ai tenu bon ! Et j’ai lu mon texte.
Et à mon retour à mon siège, silence total dans l’assemblée. Pas un bruit. (chose rare pour la classe de L que j’avais en 1e) Et ma meilleure amie de me dire « Ils étaient tous scotchées, à t’écouter, captivés. » Dire que j’étais fière de moi n’est qu’un euphémisme…
Et depuis, je me suis toujours cachée, me manifestant qu’à de rares occasions.
Ca change, je dévoile un peu plus sous ma véritable identité (pas juste celle de la pomme stupide que vous connaissez bien) que j’écris des histoires. Mais il y a toujours l’appréhension du jugement de l’autre, quand on dit que nos histoires ne sont pas réellement les nôtres…
Ahem.
Ca, c’était l’historique, dirons nous. Maintenant, la « raison ».
Au début, c’était pour occuper ma tête autrement qu’en lisant, puisque je n’avais plus de quoi lire. (primaire)
Puis ça a été pour m’amuser, comme un divertissement, sans plus. C’était frustrant de ne pas parvenir au bout, d’abandonner parce que je n’avais plus le courage ou l’inspiration pour poursuivre et terminer. (collège/début lycée)
Et enfin, ça a été pour me vider la tête, me libérer. (fin lycée - aujourd’hui)
Je trouve dans l’écriture quelque chose que je ne trouve nulle part ailleurs. Je ne sais pas trop ce que c’est, mais il y a ça et c’est l’essence qui alimente le moteur de ma petite caboche.
Je pense que très rapidement j’ai trouvé un refuge dans l’écriture, c’était salvateur. Consciemment ou inconsciemment, ce que je faisais vivre à mes personnages n’était que le reflet de ce que je vivais moi-même – dans une version romancée, parfois exagérée, mais il y a de ça.
Aujourd’hui, j’ai grandi. Il doit bien s’être écoulé 13 ans depuis mes premiers pas dans l’écriture, et même si je sais que je ne vivrai jamais de ma plume, ça ne m’empêche pas d’y trouver du réconfort.
Mes histoires sont souvent amères, elles finissent difficilement bien. Les personnages souffrent, ont une vie parfois très désagréable, et on trouve des thèmes récurrents.
J’ai fait la réflexion plusieurs fois auprès d’amis. Inconsciemment, je mets beaucoup de moi en mes personnages, mes histoires. En repensant à toute l’histoire que je donne à ce cher Cicéron dans mes fanfictions sur The Elder Scrolls, je me suis rendue à l’évidence : je me projette sur mes personnages, OCs ou non.
Et en fait, c’est ça, aujourd’hui, mon désir d’écriture. L’envie de me « soigner », de me faire des thérapies, en écrivant le mal pour le faire sortir. Parfois c’est totalement inconscient, mais avec le recul, ça me fait considérablement changer.
… Si bien qu’aujourd’hui je me traîne une obsession pour un personnage (obsession qui devient de moins en moins saine pour mon esprit) et plus ou moins littéralement une addiction à l’écriture. 
Ne mettez pas de livres entre toutes les mains, ça peut mal finir ! 