Les histoires multilingues

Il y a quelques temps maintenant, je découvrai un romain intitulé Hélène et les disappearing gamers écrit par Nicolas Labarre dans la bibliothèque de ma mère. Elle l’avait acheté pour mon frère, pour qu’il lise un peu.
Le titre m’avait un peu interpellée, c’est rare de trouver du français et de l’anglais dans un titre de roman, sauf nécessité, d’habitude c’est soit l’un soit l’autre. Puis j’ai lu le résumé, que je vous partage ici :

Hélène vit une semaine sur deux avec sa mère et sa belle-famille américaine. Ce n’est pas toujours facile pour elle car elle n’est pas encore très à l’aise en anglais. Mais alors qu’elle retourne chez son père, elle le découvre évanoui devant l’écran de son jeu vidéo favori, Thrones of the Kingdom… Or, dans ce jeu, tout est en anglais !

Je feuillette quelque peu le roman, peu attirée par le pitch digne d’un roman jeunesse (en même temps, c’en est un), et je reste captivée par la tournure que prend le roman. Sous prétexte d’une famille bilingue, le récit et les dialogues incorporent tantôt de l’anglais, tantôt du français, pour finir par être intégralement en anglais. Le but derrière cette mise en scène est de pousser les jeunes à lire en anglais et pour les aider à se sentir plus à l’aise avec cette langue à l’écrit.

J’ai personnellement trouvé l’initiative très louable et intéressante ; j’ai découvert à l’occasion d’un salon du livre de l’agglomération bordelaise qu’il existait de nombreux romans dans ce style-là, en français et anglais.
Et je me suis dit que c’était une très bonne idée pour initier à la lecture dans une langue étrangère ; pour avoir tenté de lire des romans de King en VO, j’avoue que j’ai galéré et ai rapidement abandonné. Ça n’a cependant pas été le cas avec la lecture d’une version japonaise du Petit Prince de Saint-Exupéry.

En découle deux questions :

  • Amis lecteurs, que pensez-vous d’une telle initiative menée par la maison d’édition Tip-Tongue, à savoir de faire des livres bilingues passant progressivement intégralement en langue étrangère ? Pensez-vous que cela puisse vraiment aider les lecteurs à se familiariser avec une langue étrangère ? Avez-vous, vous-même, déjà lu de tels ouvrages ?

  • Amis auteurs, pensez-vous qu’écrire d’une telle manière puisse être un exercice intéressant ? Vous lanceriez-vous dans un tel projet ?

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En tant que lectrice, je trouve l’initiative très bien et effectivement je pense que cela peut aider de jeunes lecteurs à améliorer leur anglais au delà des cours, des jeux et des séries. Avoir un tel support permet, selon ce que tu en dis, de ne pas être plongé dans un dialecte trop élaboré en anglais !
Cependant, je n’ai jamais lu de tel ouvrages. Et j’ai toujours lu des livres en français, sauf pour les cours d’anglais ce qui ne m’a pas laissé forcément un super souvenir !

En tant qu’auteur, je pense que cela peut être un exercice intéressant, mais pour cela, il faut soit avoir un bon niveau de la deuxième langue utilisée, soit avoir quelqu’un qui peut nous corriger !

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Hello BakApple

Je suis assez mitigée en fait.
L’intérêt de la chose dépend du niveau de bilinguisme de la cible (marketing).

Quand ça s’inscrit dans un projet pédagogique, ça prend un relief.
Je pense malgré tout que c’est une bonne idée… d’adultes :smiley: qui se font une certaine idée de « ce qui serait bien ». Et que les plus jeunes auraient peut-être un sentiment différent.

De mémoire et d’expérience (sur les langues étrangères), vers 18 ans j’ai essayé de lire du James Joyce dans le texte (The Turn of The Screw), c’était pénible. Je trouve qu’il y a très peu de plaisir à la lecture quand on ne maîtrise pas assez.
Et ça venait pourtant après un Bac de lettres et langues (avec 16 en anglais écrit et oral)…

Des années de ciné en VOST, dix ans de traduction sauvage d’articles (notamment parce que je conseillais de lire des articles en anglais et que TOUS mes interlocuteurs me répondaient que c’était une purge pour eux). Et je n’étais toujours pas capable de vraiment lire il y a six ans…

Donc pour l’initiative lecture, oui dans un milieu scolaire et avec beaucoup d’encadrement pour s’assurer que l’élève comprend vraiment.

Et pour l’exercice d’écrire en anglais, ça fait un an que je le fais et je suis au bord du point de rupture ! La courbature mentale me paraît trop forte, la frustration due au différentiel de niveau est maximale et je n’ai qu’une envie : en avoir fini avec ce projet qui dépasse trop mes capacités pour qu’il soit réellement plaisant.d

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Hey !

  • Pour ce qui est de l’initiative, j’aurais tendance à suivre l’avis de OldGirlNoraArlani.
    D’une part, je trouve que l’idée est bonne, parce qu’en France, on n’est quand même pas très doués pour les langues étrangères. Ce que je veux dire, c’est qu’il y a d’autres pays où l’on initie les enfants à regarder les films en VO parfois non-sous titrée très jeune, alors que chez nous c’est moins le cas.
    Alors initier progressivement à la lecture dans une langue étrangère, pourquoi pas ?

D’un autre côté, lire un tel roman demande d’avoir déjà une bonne connaissance de base de la langue, sinon, cela pourrait vite en démotiver certains, à mon avis. Lire un texte avec trop de termes que tu ne connais pas, c’est vite fatiguant. Après, c’est aussi un bon moyen d’apprendre à inférer le sens des mots, ce qui peut être utile pour la suite.

Pour ma part, non, je n’ai jamais lu de livre passant d’une langue à l’autre ainsi, mais j’aimerais bien tenter l’expérience (Même si, arrivée en Master 1 d’anglais, j’ai pourtant toujours la trouille de regarder et de lire des choses en VO) !

  • Un projet comme ça m’a l’air très intéressant oui, mais je ne m’y risquerais pas trop sans filet, si je devais le faire. Je me sentirais plus rassurée en ayant un natif en anglais (pour du français/anglais) afin de corriger mes erreurs.

Je rends l’antenne, à vous les studios !

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What a thrilling idea! Cette idée parait for me formidable, à condition d’écrire des livres en français et en english… qui incitent les anglophones à lire en français !

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