Je crois que c’est le principal problème dans ce que tu décris, et c’est déjà une très bonne chose que tu aies réussi à l’identifier. Alors, ce ne sera sans doute pas facile à corriger, parce qu’on est dans l’émotion, et pas dans la raison. C’est quelque chose qui prend aux tripes, qu’on ressent physiquement, et il ne suffit pas de se dire que ça n’a pas de sens de se comparer aux autres pour arrêter net. D’autant qu’on vit dans un monde qui pousse à ce genre de comportements (coucou tous les gens qui passent leurs soirées à prendre des photos pour montrer à leurs réseaux comme ils s’éclatent au lieu de profiter d’être là pour réellement s’éclater ).
La seule comparaison qui soit vraiment pertinente, c’est de se comparer à soi-même. Tu regardes tes anciens textes, ce qui te plaît dedans, ce qui ne te plaît pas, et tu essayes de faire mieux pour les suivants. Et si tu sens que tu t’améliores, c’est parfait. À aucun moment le travail des autres ne doit venir te faire relativiser quoi que ce soit sur ce que tu fais. On n’a pas la même vie, pas les mêmes expériences, pas les mêmes conditions de création (@Helios le démontre parfaitement dans son post). Et c’est justement ça qui est intéressant dans la création artistique: les différences entre les créateurs font qu’il y a une variété incroyable de créations. Et pour n’importe quelle forme d’art, c’est cette diversité qui va faire sa richesse et sa force. On n’est pas dans une compétition sportive où on peut comparer les athlètes en regardant des chronos ou des scores. On est dans un univers ou des personnes différentes vont exprimer des choses différentes qui toucheront des publics différents.
De là va découler un deuxième point qui me semble crucial, et dont il est très important de réussir à se convaincre:
Personne, absolument PERSONNE n’est illégitime pour écrire. Et personne n’est illégitime à publier son travail. Certains auront beaucoup de succès, parce que leurs écrits parleront à beaucoup de gens. D’autres moins, peut-être parce qu’ils sont sur des thématiques un peu plus de niche. Mais même s’ils n’ont réussi à émouvoir et faire rêver que 3-4 personnes, vis-à-vis de ces 3-4 personnes, c’eût été dommage de ne pas publier.
Enfin, certains auront peut-être des difficultés à trouver un public parce que le style et/ou l’originalité laissent à désirer. Et alors ? Il faut bien commencer quelque part, on ne peut pas tout réussir du premier coup. Comme dit plus haut, l’essentiel, c’est de chercher à s’améliorer, jusqu’à ce qu’un jour, quelqu’un soit heureux de vous lire (et bien sûr, de se faire plaisir).