Bonjour, bonsoir,
Après moult hésitations, je décide enfin de poster ce message, afin de le partager avec vous, car je pense et suis convaincue que je ne suis pas la seule à souffrir des termes que j’ai employé dans le titre. C’est donc pour cela que je prends la décision de briser la glace, afin de recueillir, potentiellement, vos propres témoignages: cela pourrait m’aider mais aussi nous aider à « aller mieux ».
Dans un premier temps, je vais définir les termes du sujet, soit la « confiance en soi » qui peut aller de paire avec « l’estime de soi » (et donc nous verrons quelles sont les différences entre les deux) ainsi que « syndrome de l’imposteur » (que j’ai déjà lu dans d’autres messages).
Dans une deuxième partie, je vous exposerai mon souci actuel.
Je vais donc débuter avec l’estime de soi, qui « est la perception d’une personne de sa propre valeur. Il s’agit du jugement global qu’elle porte sur elle-même. » (http://www.psychomedia.qc.ca/lexique/definition/estime-de-soi). La confiance en soi, est un terme plutôt complexe à définir, mais certains tentent tout de même. Je me permets de vous présenter la définition qui me semble être la meilleure et la plus claire que j’ai trouvé: « c’est avoir confiance en sa capacité de penser et d’apprendre, de prendre des décisions et de faire des choix, d’agir, de réagir et de s’adapter aux changements qui s’offrent à soi. » (https://www.prendreconfiance.com/confiance-en-soi-definition-mecanismes/)
Maintenant, présentons le syndrome de l’imposteur, qui est relativement difficile à déterminer avec clarté, puisqu’il est en réalité le résultat d’une faible estime de soi et donc créer une opinion dépréciative de la personne qui en souffre, qu’elle se fait à elle-même. Je vous invite à lire l’article suivant pour comprendre davantage: https://psychotherapie.ooreka.fr/astuce/voir/544631/syndrome-de-l-imposteur.
Maintenant, je vais parler un peu de moi tout en restant évasive mais voilà, je pense que mon problème n’est pas unique, et qu’au fond nous avons tous, nous les auteurs, déjà été confrontés à ma situation actuelle.
J’ai toujours été une personne avec une mauvaise (voire inexistante) confiance en soi, et cela se répercute sur mes écrits. Parfois je vais être motivée, je vais avoir des pics de confiance en moi et ainsi ma créativité s’en trouve décuplée, mais malheureusement, elle ne dure jamais longtemps et je retombe très rapidement. Au départ, cela me posait problème, mais tant que j’arrivais, malgré tout, à rédiger un semblant de texte, j’en étais ravie. Mais voilà… Est arrivé le moment où j’ai décidé d’écrire en anglais, afin de pouvoir partager mes idées sur mon fandom, à l’international. Au départ, je trouvais cela laborieux, mais je prenais malgré tout du plaisir à rédiger mes textes, peu m’importait le temps que je pouvais y passer. Commençant à poster sur AO3, mes fanfictions ont commencé à être lues et appréciées de la communauté anglophone, et c’est à partir de cet instant que ma culpabilité commençait à naître. Pourquoi? Parce qu’une autre très bonne auteure, purement anglaise, avait de moins en moins de vues et de kudos à côté de moi, et je trouvais cela injuste car je n’étais personne pour la communauté anglaise, hormis une minable petite française qui tentait d’écrire en anglais. Cependant, alors que nous étions sur le même groupe Discord, son succès était sans pareil, les commentaires de ses amis fusaient, tout le monde l’encourageait et la flattait sans cesse, dont moi. J’ai toujours eu cette mauvaise habitude qu’est de se comparer à tout et à tout le monde, ce qui est un comportement toxique, nocif pour moi-même. Je sais que je suis de nature envieuse, seulement, à cet instant, je sentais que quelque chose n’allait pas. Je ne me sentais pas bien, je ne me sentais plus à ma place sur ce groupe. Ne supportant plus de voir mon succès sur AO3, j’ai décidé de rapidement supprimer mon compte, de faire disparaître mes fanfics et ainsi lui laisser tout le monopole de la réussite. Arrive le moment contradictoire de mon histoire: j’admirais ces auteures, je les commentais à chacun de leurs textes et les encourageais tout le temps, avec bonheur tandis que moi-même, alors que j’avais également besoin d’aide pour remonter la pente de l’écriture (et de ma forte déprime liée au confinement), je n’en avais pas. Cela m’a fait baisser les bras, et depuis j’ai un véritable blocage : pour le dessin mais surtout pour l’écriture, que ce soit en français ou en anglais.
Cela me fait mal, car j’ai énormément d’idées, mais rien ne me vient. J’ai toutes les images en tête, mais une fois que je suis face à mon clavier, ou face à mon carnet, je suis incapable de faire quoi que ce soit, étant effrayée à l’idée de devoir surmonter un échec, ou pire encore, de devoir affronter un succès que je ne trouve pas justifié. J’ai toujours eu une sainte horreur des commentaires ou des notes, que ce soit à l’école ou dans la vie de tous les jours. Les « j’aime » des réseaux sociaux, qui sont les « kudos » de AO3, je ne peux pas et cela me met la pression. Seulement, comment expliqué que même si je crains les commentaires, je ressente le besoin d’en avoir? Je déteste en quémander, car je trouve que c’est faire du « forcing ». Je pense pouvoir être en mesure de répondre seule à cette question: j’ai la sensation de devoir « valider » mes travaux par ces commentaires, comme s’ils faisaient vivre la personne que j’étais, que je suis et qui écrit.
Avec le temps, j’ai l’impression que cela va de mieux en mieux, surtout depuis que je me suis très largement déconnectée des réseaux sociaux et du groupe Discord, mais la peur reste toujours présente, créant un énorme blocage au plus profond de moi. Je ne perds pas l’espoir que je réussirais à nouveau à affronter cela, puisque c’est un cycle qui se renouvèle chaque fois depuis des années… Malheureusement, cela peut durer longtemps tout comme ça peut être furtif.
Voilà, je m’excuse pour ce long roman et surtout, n’hésitez pas à partager vos sentiments/votre vécu par rapport à ce soucis, qui, je le pense, touche plus de monde que ce que l’on peut croire. Pour ma part, je ne peux pas vous proposer d’idées pour en sortir, puisque cela fait depuis que je suis toute petite que je tente, tant bien que mal, d’échapper à cette boucle infernale. Si quelqu’un a une astuce pour sortir de cela, n’hésitez pas non plus : cela peut toujours aider n’importe qui, jeunes ou moins jeunes, auteurs ou lecteurs.
Merci à vous.
XOXO