Bonjour à tous et toutes!
J’écris ce sujet afin de partager avec vous des avis sur la digital detox ou détox numérique (comme on dit, en France).
La digital detox, qu’est-ce que c’est?
Comme son nom l’indique, c’est une désintoxication de tout ce qui est réseaux sociaux / objets numériques, partielle ou totale, qui s’effectue sur une durée déterminée par la personne. Ce terme est apparu dans la Silicon Valley il y a une dizaine d’années. Ce phénomène s’est rapidement répandu aux USA avant de passer outre-atlantique, et fait désormais rage partout dans le monde.
Aujourd’hui, nous vivons dans une société hyperconnectée, et bien souvent, nous avons du mal à décrocher de tout ce qui provient du numérique. En effet, grâce à internet et tous les réseaux sociaux, nous avons un certain confort, qui, malheureusement devient souvent toxique. J’en ai fait les frais, et très sincèrement, je ne regrette pas le moins du monde de réduire considérablement ma dose d’écran et d’internet.
Pourquoi ai-je décidé de faire cette digital détox?
Si j’ai décidé de faire une détox numérique, c’est parce que j’ai réalisé que pendant le confinement, l’ennui m’a absorbée dans cette sphère hyperconnectée : je passais mes journées sur Internet, à partir de mon ordinateur ou mon téléphone portable, ou sur la Switch. En bref, mes journées n’étaient pas productives, alors que j’aurais pu faire plein d’autres choses, comme lire, écrire ou dessiner. Seulement, ma confiance en moi a tellement souffert pendant le confinement, que j’ai désormais un énorme blocage pour chacune de ces activités.
Donc, après le confinement, j’ai pris la décision de réduire ma consommation d’écran et de profiter de ma vie, telle qu’elle est et donc de l’instant présent. J’ai une chance inouïe d’avoir grandi et de vivre encore à la campagne, chez mes parents, et donc je veux profiter de tout cela. Cependant, ma vie d’étudiante me pousse à vivre dans un appartement, en ville et seule, et c’est à cet instant que j’ai tendance à vouloir utiliser les écrans en masse : cela m’occupe.
Seulement, comme je l’ai dit, j’ai pris la décision d’essayer cette digital detox dans un but purement égoïste, je l’avoue : celui de me retrouver avec moi-même, celui de retrouver ma confiance en moi qui a tant souffert à cause de tous les objets numériques et connectés, celui d’être enfin en paix avec moi-même et de prendre soin de moi.
Que m’a-t-elle apporté?
- Un esprit davantage en paix
Je vais vous dire clairement ce qui a considérablement changé dans ma vie, depuis que je fais cette désintoxication, et c’est simple… Il n’y a pratiquement que du positif dans tout ça.
Ayant une tendance à la déprime/dépression/burn-out, j’ai découvert que mon esprit semble aller beaucoup mieux, car je ne me mine pas devant les vies « parfaites » que les autres dégagent, à travers les multiples réseaux sociaux. C’est simple, depuis que j’ai réduit mes allées et venues sur ces réseaux, ma vie me paraît être belle, tranquille et paisible. J’ai juste appris à profiter de ce que j’ai, de l’instant présent et à me satisfaire de ce que je vis. Et là, j’ai compris que NON, ma vie n’est pas plus nulle que celle des autres, mais que les autres décident de l’embellir pour faire une bonne impression (pas besoin d’inconnus pour cela, parfois l’entourage suffit.) Bien entendu, tout cela, je le savais depuis longtemps, mais là, ça m’a réellement sauté aux yeux.
- Une qualité de sommeil retrouvée
C’est tout bête, mais quand on réduit sa consommation d’écran, on arrive à réguler notre sommeil de manière correcte, et à bien dormir. Je suis insomniaque de base, mais en ce moment, je n’ai pas ce souci. Certes, la chaleur est la chose qui m’empêche de dormir de façon paisible, mais j’y arrive quand même car je ne flâne pas sur mes écrans jusqu’à une heure tardive ou matinale. Le mieux, encore, serait de ne pas dormir avec son portable près de soi et d’utiliser un réveil lambda pour se réveiller. Le réveil sur le portable nous amène à saisir notre smartphone dès qu’on ouvre les yeux, et c’est une chose négative. Je reconnais que c’est un réflexe que je me dois moi-même d’effacer, même si je reconnais que c’est loin d’être chose aisée.
- Un retour vers le passé
Un retour vers le passé? Really? Eh bien oui! Pourquoi? Parce que je suis revenue à des objets et des occupations basiques, voire ancienne. Par exemple, j’ai toujours un appareil photo sur moi, comme la majorité des gens : mon smartphone. C’est pratique, il se glisse partout, les qualités des photos sont de plus en plus belles et un portable est toujours sur nous. J’ai décidé de ressortir mon vieil appareil photo, certes moins pratiques à transporter mais tellement plus agréables à utiliser! Et au moins, avec lui, je ne suis pas tentée de rester bloquée sur mon écran ou d’ouvrir internet.
Dans le même style, je commence à ressortir mes vieux CD avec ma bonne vieille chaîne hi-fi, laissant tomber mon portable et mon casque bluetooth. Les CDs, c’est comme les vinyles, ça ne se démode pas. Oui, je parle de vinyles car j’ai également un tourne-disques, et j’ai pu récupérer les vieux vinyles de ma grand-mère. Bien sûr, les tourne-disques d’aujourd’hui sont beaucoup plus sophistiqués, mais ça n’enlève rien au charme de ces bons vieux disques rétros!
Niveau occupations, je me suis mise à la couture : le confinement nous a appris à faire des masques, et j’ai pris en compte le fait que nous avons TOUJOURS besoin de la couture. Avant, j’amenais toujours mes vêtements troués à ma mamie, et finalement, je me dis qu’il serait bon que j’apprenne à me débrouiller par moi-même. Donc j’apprends lentement à coudre. Il en va de même avec la cuisine : c’est pratique quand maman fait toujours la cuisine, mais quand je me suis retrouvée seule dans mon appartement, j’étais incapable de faire quoi que ce soit. Eh bien de lâcher mes écrans m’a permis d’apprendre à cuisiner, et je ne le regrette pas! Je ressors les cahiers ou livres de recettes à maman, et puis c’est parti!
- Profiter de l’instant présent, mais aussi des proches
« Carpe Diem » est désormais une de mes devises. Passer du temps sur les écrans pour au final faire peu de choses, c’est chronophage et frustrant. Mais depuis que j’ai laissé tomber, j’arrive à profiter de MA vie, et de mes proches, à chaque minute, chaque seconde. Dans le temps, tout me monde réussissait à vivre sans écrans, alors pourquoi pas nous? Il y a toujours quelque chose à faire en dehors d’internet, il y a toujours quelque chose de plus sain à découvrir, et très franchement : nous n’avons pas besoin d’écrans pour ces choses-là. Donc maintenant que le confinement est VRAIMENT terminé, je sors en laissant mon portable à la maison, et je regarde simplement le paysage qui m’entoure, et j’apprends à l’aimer de nouveau ainsi qu’à me créer de réels souvenirs, imprimés dans ma mémoire. J’ai la chance d’avoir une cour avec un jardin, alors j’aide mon père à travailler la terre, à ramasser nos fraises ou bien à arracher les mauvaises herbes. À côté de cela, je prends également soin de ma famille, et particulièrement de mes grands-parents.
Parfois, je l’avoue, je n’ai pas envie de faire grand chose, alors je sors avec mon journal intime à la main, vais me poser dans une chaise longue et j’écris. Parfois, ma mère est avec moi, alors nous discutons.
- Quand la confiance en soi revient
Enfin, je pense que mon plus grand bonheur est celui de ma confiance en moi, que je retrouve à chaque fois. Je serais prête à écrire ou dessiner, ou même lire, mais pour le moment il est encore trop tôt pour cela. Ma confiance en moi n’est pas présente uniquement pour cela, puisque j’ai pris le temps de prendre soin de moi, et alors j’ai eu beaucoup de temps pour me retrouver seule face à mon miroir. Me scrutant de la tête aux pieds, je n’ai plus peur de me dire : « Je suis belle, de l’intérieur comme de l’extérieur. » C’est assez narcissique de se dire cela, n’est-ce pas? Et pourtant… Depuis que je ne traîne plus sur les réseaux sociaux (que je commence à supprimer au fur et à mesure), je ne me compare plus aux autres, aux influenceuses beautés ou aux stars au corps « parfait ». J’apprends à m’aimer comme je suis, avec mes qualités et mes défauts, physiques ou psychiques. Mais voilà, je trouve que l’effet pervers de tout cela, c’est justement qu’on se démoralise face aux autres, face à tout ce qu’ils dévoilent, et que malgré nous, en s’embourbe dans une sphère de comparaison. Mais en faisant cette détox, j’ai également appris à me détacher progressivement de tout cela, et à retrouver, lentement, confiance en moi.
Pour conclure rapidement, car ce message sera déjà bien long (alors qu’il y a encore plein de choses à dire!), c’est que cette désintoxication numérique ne peut être que bénéfique. Au départ, nous ressentons un manque, et dès que l’ennui nous foudroie, nous avons presque automatiquement le réflexe de prendre notre portable. Mais finalement, avec le temps, on réalise que c’est secondaire et qu’au final, nous pouvons parfaitement bien nous occuper autrement. Bien entendu, il y a de nombreux avantages à la progression numérique, et particulièrement avec Internet qui nous procure un confort incroyable. De plus, moi qui écris, j’aurais tendance à ouvrir le capot de mon ordinateur pour taper tout ce que je veux écrire. Mais je n’oublie pas que nous avons des carnets, et que nous pouvons d’abord inscrire nos idées dedans pour ensuite les retravailler à l’ordinateur. En réalité, nous ne jurons que par les nouvelles technologies, alors que nous pourrions parfaitement bien vivre sans, car tout ce que nous avons actuellement, et une évolution des choses du passé. Si j’avais à faire une liste, ce serait bien trop long! Après, il est certain que dans beaucoup de métiers, l’utilisation de la technologie est omniprésente, et c’est une des raisons pour laquelle ce phénomène de digital detox est apparu dans la Silicon Valley!
Le petit mot de la fin que je pourrais vous dire est : « n’ayez pas peur de vous déconnecter du numérique, car le plus important c’est de se reconnecter avec soi-même. »
Bonus
Je suis la plus jeune de ma famille proche, et je suis désormais la moins connectée (sans compter mes grands-parents qui n’ont pas internet, de smartphones ou autre!) Maintenant, je suis celle qui grogne sur mes parents lorsqu’ils utilisent leurs portables à table ou quand nous partageons des moments familiaux simples comme regarder la TV tous ensemble.
Enjoy!