Non
ce n’est pas du tout la mauvaise catégorie, c’est un vieux débat récurrent (mais comme ce forum est un reboot complet, tu ne le sais pas).
Je pense simplement que c’est un mythe parmi les auteurs de fanfiction que les lecteurs peuvent et vont faire des commentaires de pros nourris et intelligents, prouvant l’étendue de leur culture et de leur appréciation de l’œuvre tant originale que fanfictionnelle.
Attention, je ne dis pas que ça ne peut pas arriver, je dis que ça arrive au bout d’un moment, si tu arrives à avoir des followers qui s’intéressent profondément à ce que tu fais. Mais de là à croire que tu vas en trouver beaucoup…
L’indifférence sûrement pas. S’il y a des vues (des lectures) c’est qu’il y a de l’intérêt.
Mais attention : même l’absence de vues parfois ne signifie qu’une chose : un manque de visibilité de la fic (ou elle est mal décrite, le résumé n’est pas assez attractif…).
Il suffit que tu tombes derrière un newbie qui te publie royalement les 20 chapitres à 200 mots de sa fic d’un coup : tu disparais du carrousel alors que tu viens de publier. Moi quand ça m’arrive, j’ai juste 5 vues sur un chapitre tout neuf et qui resteront à 5 vues… C’est juste qu’on n’a pas vu mon chapitre. Le suivant peut faire 12 ou 15. (je soupçonne certains lecteurs ne ne même pas vérifier s’ils ont manqué un bout, mais bon, si je les critique trop :P…).
Une autre raison selon moi, c’est qu’il y a une grosse “erreur d’interprétation sur le contrat de base” entre auteurs et lecteurs. Les auteurs viennent là parce qu’ils pensent qu’ils vont avoir des commentaires aussi riches et nourris qu’ils l’espèrent. Les lecteurs viennent là pour lire et pas dire quelque chose.
La tagadagada tactique du lecteur
Souvent un lecteur assidu sur un site ne comprend le problème que quand… il passe de l’autre côté de la barrière et devient fanfiqueur lui-même.
Et les lecteurs ne voient pas forcément l’intérêt de commenter et mais bien celui de demander “c’est quand la suite” ou d’encourager par des phrases sympas et creuses qui ne pointent aucun défaut : donc aucun progrès à long terme possible pour l’auteur.
Mais comme ça le lecteur se garantit l’espoir d’une suite. Le pire pour lui c’est qu’il se sente trahi par un auteur qui “arrête”.
Les lecteurs aussi ont leurs mythes : celui qu’un auteur va forcément finir son histoire.
Je vais me mettre du côté lectrice pour donner MES freins :
Malgré mon habitude et un apriori favorable pour commenter, il y a des fanfictions sur lesquelles… je ne sais vraiment pas du tout quoi dire. Ni d’intelligent, ni de constructif, et que je n’ai pas forcément envie de blesser un jeune auteur ou de le couper dans son élan à lui faire des subir des critiques “trop tôt” (avant qu’il ait assez confiance).
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les chapitres où il y a des descriptions de scènes de sexe. Franchement, je ne vois rien de bien à dire là dessus et souvent je trouve que c’est un moment de lecture… plutôt pénible
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des fics à la présentation qui ne respecte pas celle du roman. J’abandonne tout de suite, ça me distrait trop de ce qui est raconté.
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les histoires trop mystérieuses où je n’arrive pas à anticiper où l’auteur veut en venir (même un peu) et qu’il faut que je le “suive” sans que je me sente aucunement “participante”. Je me sens “obligée d’être passive” parce que l’auteur se pose comme un "c’est moi qui sais, c’est moi qui dirige, attends de voir la suite, après, après, encore après". Là encore, même si ça m’a plu dans l’ensemble, je répugne à écrire un truc aussi pauvre que “bah c’était bien mais j’sais pas trop quoi dire”. (d’aucuns s’en contenteraient, moi non).
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Les histoires que j’aime pas du tout en tant que genre. Même si elles sont dans des fandoms que j’aime bien : les thématiques violentes (tortures, viols, trucs généralement malsains) peuvent me mettre si mal à l’aise que je n’arrive pas à dire quelque chose.
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les fics trop mal écrites à tous les niveaux (trop mauvais français, personnages complètement faux et histoires banales, incohérentes, plates) : diplomatiquement, je préfère ne rien dire. Pour éviter qu’on me sorte le fameux “don’t like, don’t read” ou “ça va les haineux et les rageux, j’en ai pas besoin”.
Il y a aussi le fait que les lecteurs peuvent être soit timides, soient échaudés. On a des auteurs qui ne répondent pas aux commentaires (ou vaguement et laconiquement).
Je suis un auteur “plurifandom”, c’est à dire que je ne reste pas toujours “vissée” au même ad vitam aeternam (si tu le fais, il n’y a pas de problème, hein ?) mais en tant que telle, j’ai remarqué que dès qu’on est nouveau dans un fandom, bah les coms, faut les mériter (à moins de venir avec sa bande de potes IRL).
Certain(e)s habitué(e)s attendent de voir venir avant de s’emballer et ne les lâchent pas comme ça. Pour terminer sur une comparaison qui n’est pas des plus fines, je dirais que les lecteurs, ce sont pas des filles faciles. Elles commentent pas dès le premier soir.