desolé de m’immiser dans la conversation,
Ha ha, linksword.
Ici c’est un forum de discussions. S’immiscer dans les conversations, c’est la raison même pour laquelle ce genre de lieu existe.
Sinon merci d’avoir passé 13 mn à tout lire. Par les temps qui courent, le fournisseur de contenus que je suis sur ce forum, apprécie.
Une remise en cause de la définition ?
Je pense que la réaction majoritaire des auteurs déçus du peu de réactivité vient du fait qu’on leur a fait croire que la fanfiction, c’était une communauté.
Qui ça on ? (des noms des noms…). Ben, par exemple, si vous allez sur la page Wikipedia du mot fanfiction (que je vous recommande, bien qu’elle ne soit pas à jour au niveau des chiffres), vous allez tomber sur le chapitre “Fanfiction et communauté”.
Pour ceux qui ont la flemme de cliquer (imaginez si vous avez la flemme de cliquer ce qu’un commentaire demande comme effort… ), voici juste le début du paragraphe :
La pratique de l’écriture ou lecture de la fanfiction est fortement communautaire et l’aspect d’apprentissage et d’entraide y est particulièrement présent. La communauté joue aussi un rôle notamment pédagogique de groupe d’écriture en ligne. En effet, ces lieux de rencontre autour d’une passion commune (« espaces d’affinité ») sont propices à une forte solidarité et encouragent l’investissement personnel en faveur des autres fans.
Po, po, po. Je pouffe. Non mais sérieux, il s’y connait çui qu’à pondu ça ?
Bon, si vous êtes comme moi, et que vous avez passé des mois à enquiller des chapitres sans que personne ne vous décoche un mot sur ce que vous écrivez, vous doutez certainement de la véracité de ce propos…
Mais il y a une idée intéressante dans tout ça.
C’est que si la fanfiction est une communauté, l’auteur ne peut DONC pas à l’heure des réseaux sociaux se contenter d’être juste un posteur de chapitre à heure fixe connue d’avance, mais également… un community manager.
Bien des auteurs trouvent d’ailleurs que les plateformes de fanfiction devraient ressembler plus à des réseaux sociaux, qui sont plus “naturelles” pour un certain nombre de jeunes auteurs.
Si on prend par exemple, le site Archive of Our Own : sa fonction “kudo” (qui est l’équivalent du “Like” de Facebook), permet deux choses :
-
aux gros fainéants de lecteurs de laisser une trace de leur passage (un “mieux que rien” sans leur demander un vrai effort de rédaction) ;
-
aux auteurs désespérés de voir qu’il y a “au moins quelqu’un qui a liké” (même si ce n’est pas assez pour mettre un vrai message).
Ainsi on récupère, le RMI de l’interactivité, le clic virgule cinq.
Si vous allez sur FFnet il y a des discussions entières sur “ouin, personne ne me commente” et il y a aussi des coins plus volontaristes et actifs comme le “F.I.C.” soit le Front d’Incitation aux Commentaires.
C’est un groupement d’auteurs qui militent dans leur profil et dans leurs fics mêmes pour demander activement, selon des méthodes plus ou moins euh “frontales” ou parfois amusantes (moins abruptes) pour tâcher d’inciter les gens à leur laisser un mot.
Ainsi il y a des discutes de type : que faites-vous en tant qu’auteur, comment vous y prenez-vous pour demander des reviews et est-ce que ça marche ?
Perso, j’ai tout essayé
(à part le chantage si j’ai pas tant de reviews, vous n’aurez pas la suite, car c’est quand même scier la branche…).
Tout essayé disais-je : la pleurniche, l’humour, le jeu concours avec prix à la clé (laissez une review et le héros vous écrira une lettre bonus personnalisée) : LE BIDE.
Quelque créativité que je déploie, je n’arrive à rien.
Je dois me rendre à l’évidence : je n’ai aucun charisme. Ce petit truc qui fait que les lecteurs s’en foutent pas…
A défaut, ce qui a le mieux marché, c’est ce que conseille WeasleyBlack, repérer un auteur adulte donc moins susceptible / insécurisé, dont on aime les écrits, et d’essayer de le commenter pour voir si l’échange de politesses fonctionne (et combien de temps).
Parfois ça accroche et ça créée de bonnes collaborations, parfois ça s’étiole ou ça ne prend pas du tout.
Le point-clé reste la compatibilité des fandoms entre vous… Si vous n’avez aucun fandom en commun, le futur n’est pas rose.
Parfois vous aimez les écrits d’un auteur, mais il n’aime pas les vôtres, et ne vous commente donc pas et vous vous fatiguez du sens unique. Parfois vous aimeriez bien lire des fics d’un auteur qui vous commente, mais vous ne bittez rien à son fandom qui vous intéresse moyen (ou moins que les vôtres, ça peut suffire).
C’est donc là que la notion “aller vers un auteur qu’on apprécie pour ce qu’il donne” est importante. Si vous aimez son style et ses propales, indépendamment du fait qu’il ne vous commente pas, vous y trouvez quand même quelque chose : un bon plaisir de lecture, tout simplement.
Cas pratique d’incitation
à ne pas faire
Voici par exemple la façon dont un nouvel inscrit désespéré s’y prend pour “inciter” ses lecteurs, sous la forme de ce que j’appelle “un autocom” :
(soit l’auteur qui écrit lui même dans la zone de commentaire sur sa fic pour s’adresser à ses lecteurs. C’est mal.)
Décryptage :
-
“merci de mètre” : impératif pas hyper hyper courtois qui force la main
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“des commentaire même si il sont méchant” : c’te niveau de masochisme !!! l’auteur est prêt à ce qu’on le fouette pour avoir un retour.
et le meilleur
- “vous pouvez mètre des idee pour la suite” : là ça me semble encore plus touchant car s’il y a bien un truc pour lequel le lecteur pense que c’est pas à lui de faire ça, c’est d’avoir des idées pour la suite.
Sérieusement, si un lecteur a des idées pour la suite d’une fic, il devient fanfiqueur lui-même, il les refile pas à un autre… Vous n’êtes pas encore là dedans, mais un jour vous tomberez sur le problème du plagiat en fanfiction et vous verrez que “partage” prend un sens très différent pour certains (mais je ne veux pas vous effrayer trop vite).
Mais là encore, c’est selon moi, un effet pervers du “mythe” de la communauté. L’idée qu’appartenir au monde fanfictif serait “magique” et qu’on obtiendrait tout, de droit, et sans effort, simplement du fait d’être là. Parce que c’est des communautés et des fans…
Non, les enfants, les relations, ça se construit. Et comme toute construction, ça prend du temps… Or les dernières générations sont habituées à avoir tout tout de suite sans trop se fatiguer. Habituées aussi à avoir une pléthore d’offres, d’informations et de sollicitations tous azimuts qui les obligent à “survoler” au lieu de s’impliquer.
Si vous lisez des articles spécialisés sur le monde des libraires par exemple, vous voyez que même chez ceux qui publient de vrais livres, en édition, il y a des milliers de nouveaux livres à chaque rentrée littéraire. Des milliers. Et personne n’a le temps de les lire. La fanfiction est parfois dans le même cas : il faut faire en sorte de dépasser l’inertie, dépasser l’anonymat, dépasser le fait que personne n’a le temps (et parfois l’envie) de vous lire…
Si j’avais un conseil plus positif, ce serait… teasez. Tout est là, selon moi. Mais bon, ma dernière fic a fait 40 vues. Vous n’êtes donc pas obligés de me croire.