[REVIEW] fic "Un Sorceleur ne meurt jamais..." (The Witcher)

Review de la fanfic « Un Sorceleur ne meurt jamais… », par DreamingGreenHat

Bonjour ! Une review sur un OS qui m’a accroché avec son résumé et que j’ai réalisé avec beaucoup de plaisir dans le cadre de la review sans engagement. :blush:

Auteur :@ensorceleurisee
Fandom : The Witcher (Livres x Jeu vidéo)
Rating : T
Résumé :

"En réponse au défi Scribay proposé par Self-enscripted : « La dernière chasse du sorceleur » où « L’âge a fini par avoir raison de Geralt de Riv et ses réflexes ont beaucoup diminué, l’heure de la retraite à sonné », jusqu’au soir où Yennefer vient le quérir pour lui faire part d’une mission qu’il n’a pas le cœur de refuser. Mission qui ne vas pas se passer comme il l’avait escompté. Attention, ceci est une Deathfic."

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Forme (style, orthographe) : 7/10
Fond (personnages, cohérences et intrigue) : 6/10
Note Globale : 6/10

I - FORME

Orthographe, grammaire et conjugaison
Peu à redire de côté, mais des accords de participe passé avec le COD semblent avoir glissé entre les mailles du filet :

  • « […] cette pensée qui avait laissée place aux images » → laissé,
  • « Celles qui l’avaient accompagnées » → accompagné, « l » se réfère à Jaskier.

Pour continuer sur les accords, deux petits oublis :

  • « Je n’en attendait pas moins » → attendais,
  • « les peau étaient sombres » → peaux.

Une petite confusion entre les participes passé et les formes verbales du 3ème groupe :

  • « le suivant qui avait bondit » → bondi.

Ainsi que des mots mal orthographiés :

  • « maqueraux » → maquereaux,
  • « blotissant » → blottissant.

Ce sont des mots que l’on pense connaître, mais un correcteur automatique peut nous signaler aisément une mauvaise habitude. Même si l’on maîtrise notre écriture, un appui externe peut nous aider à voir ce que notre esprit lit sans s’attarder.

Du côté des couleurs, il y a de nombreuses fois où elles restent invariables :

  • « noire de jais » → noir, comme pour vert émeraude,
  • « sa robe noire et blanche » → noir et blanc, car les deux couleurs appartiennent au même objet.

On sent le travail appliqué et les quelques fautes sont parsemées dans un texte soigné avec une présentation aérée qui facilité la lecture et une bonne ponctuation.

Style
D’un côté, nous avons un vocabulaire bien varié et quelques mots qui valent même un détour du côté du dictionnaire, et de l’autre des verbes précis qui font plaisir et permettent une bien meilleure visualisation des évènements.

Si l’on ajoute à cela beaucoup de couleurs et des descriptions rondement menées, nous avons des détails pour tous nos sens : odeur, température et visuels sont présents pour une parfaite immersion. C’est une grande force de ton style, la projection est facile et le lecteur n’a plus qu’à se laisser guider dans le récit.

La délicatesse du texte est appréciable, le synopsis met en garde, Deathfic au tournant, on pourrait s’attendre à beaucoup de pleurs, de la grande tragédie et des phrases lourdes d’adjectifs tristes et gris. Pourtant, il n’y a qu’une seule larme versée et bien peu d’apitoiement sur le sort des personnages. C’est finalement la douceur et la chaleur de leur vie commune qui ressortent de ce texte et qui le rendent plus impactant.

II - FOND

Cohérence avec le fandom & personnages (je regroupe car je trouve les catégories très liées)
La connaissance du fandom est vaste et elle se sent ! Non initiés, accrochez-vous, beaucoup de non-dits vous enlèveront une partie de la saveur. Entre monstres, personnages et lieux, les références sont nombreuses mais pas uniquement décoratives. On sent l’ignorance et l’animosité refoulée envers la différence des sorceleurs, même en acceptant d’accompagner Geralt, les guerrières ne peuvent s’empêcher de reculer face à sa mutation.

Cela permet des personnages très fidèles à l’œuvre, Geralt semble profiter d’une retraite idéale et paraît un peu adouci, mais il ne perd rien de ses jurons ni de sa ligne de conduite. Choisissant d’épargner le smilodon restant car il ne représente pas un danger et avançant sans se ménager pour retrouver son fidèle ami chantant.

Même Corail est reconnaissable dans sa cruauté. J’y retrouve d’ailleurs plus ses traits accentués dans le jeu. Une femme déterminée qui n’hésite à tout faire pour avoir ce qu’elle souhaite. Comment réagirait-elle face à une envie inaccessible ? La lecture donne une réponse tout à fait vraisemblable.

En suivant parfaitement Geralt jusqu’à sa chute avec Yennefer face à Corail, on sent très bien l’impuissance du sorceleur face aux évènements, mais on reste un peu sur notre faim face à la situation. Geralt muselé, nous n’avons aucun ressenti si ce n’est « la terreur s’insinua dans son cœur ». Ça place le lecteur dans une triste situation, Geralt et Yennefer immobilisés aux portes de la fin partagent leurs émotions par pensées et nous n’en n’avons pas une miette. Le sorceleur est-il du genre à s’ouvrir ? Certainement pas, d’un côté cela renforce donc le côté authentique de leurs caractères respectifs, de l’autre cela provoque une légère attente non comblée, surtout pour un OS qui commence très centré sur les personnages et leur lien. Ces derniers sont peu nombreux et au final, encore moins à réellement intervenir dans le récit, mais l’émotion aurait sans doute été plus forte si le lecteur avait pu s’en sentir plus proche. Outre les actions, c’est donc surtout la narration qui nous apporte notre quotas de ressenti.

Intrigue
Côté intrigue, nous sommes sur une aventure tout à fait banale pour Geralt — combien de fois a-t-il sauvé Jaskier d’un mauvais pas comme celui-là ?- et la narration est d’ailleurs très proche de son point de vue. Nous suivons sa progression et ses combats, finalement, peu de péripéties arrivent jusqu’à nous et plusieurs jours passent sans même que nous les lisions. La narration se concentre sur les éléments qui comptent et d’une certaine façon, les fait durer dans le temps. Les étreintes des deux amants, de leur vivant ou dans leur mort, semblent aussi longues que la quête du sorceleur.

Si le synopsis ne nous avertissait pas d’une Deathfic, le texte le fait de lui-même. « Un sorceleur ne meurt jamais dans son lit » pose le ton du récit à venir. Le texte avance et on s’éloigne de la relation entre Geralt et Yennefer pour passer au sauvetage de Jaskier. Si l’inquiétude pour le barde est là, une ombre plane et nous murmure que Geralt n’a déjà plus d’avenir dans cette vie. Il est las de son combat et ses seules pensées sont tournées vers son ami.

Le dénouement attrape Geralt et Yennefer par surprise, un manque de vigilance conduit à leur fin et si le lecteur pouvait sentir la tragédie finale, la question du « pourquoi » ou du « comment » ont ici les réponses les plus intéressantes. Même l’homme à sauver n’a plus autant d’importance lorsque Corail dévoile son plan.

Le lien entre l’utilisation du fandom et la mort des personnages appuie la tristesse qu’apporte le texte. « Le bain », Geralt et Yennefer accueillent à nouveau la mort paisiblement et ensemble. L’histoire semble se répéter, comme le miroir que propose le récit entre les deux étreintes et Geralt s’attache une dernière fois au parfum de Yennefer, élément anodin mais qui compte pour le sorceleur. Finalement, les personnages meurent dans la plus grande douceur alors que Corail a provoqué leur fin avec colère et vengeance.

III - APPRÉCIATION GLOBALE

Lorsque l’on lit une Deathfic, la surprise n’est pas ce que l’on attend, on le choisit souvent ou alors un avertissement gâche l’effet. Ce qui est recherché c’est l’émotion : qui décède et pourquoi.

Ici, cela vient principalement de l’aspect inévitable de la mort et de la façon dont tu l’amènes, cette tension qui plane sur le récit. Qu’il ait bien vécu ou qu’elle ne vieillisse pas, ils connaissent le même destin et cela lors d’une mission des plus ordinaires. Ce sont souvent ces morts bien trop proches du quotidien qui touchent le plus. Ni combat épique contre un dragon ou guerre entre royaume, Geralt tombe dans le piège d’une ancienne amante pleine d’amertume et se voit contraint à tuer son aimée en même temps que lui. Cet aspect provoque une décharge supplémentaire, la mort d’un héros, oui, mais un double suicide forcé ? Voilà qui ajoute encore plus à la peine. D’autant plus que les personnages l’accueillent bien plus facilement que nous.

NB: La fanfiction fut écrite avant, mais les futurs lecteurs ayant visionné « The Witcher : Le cauchemar du loup », ne pourront s’empêcher de voir dans cette ultime étreinte et ce suicide forcé un écho de la chute de Kaer Morhen et de la mort de Illyana. Cela viendra sans aucun doute renforcer l’horreur qu’inspire l’acte de Corail.

Pistes d’amélioration
Le décor est dépeint à merveille, mais avec un peu plus de profondeur sur le ressenti des personnages, leurs points de vue, attentes et espérances, je pense que ton texte serait encore plus agréable et tirerait la larme à coup sûr.

Lien vers la fanfiction : Un Sorceleur ne meurt jamais…

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Ouf ! Tu as été indulgente avec mon Vilain Petit Canard écrit vite fait et non relu :sweat_smile::sweat_smile::sweat_smile:

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