Tu veux te battre?

Salut à tous,

Il y a toujours un moment dans nos fics où on aimerait bien que ça castagne. Avec du beau combat bien stylé mais… on sait pas comment faire. :sweat_smile:

Il y en a qui disent « mais si c’est facile, y a qu’à raccourcir les phrases, raccourcir les mots et les choisir… … punchy, qui claquent, qui percutent pour imiter les coups ».

Et vous êtes bien avancés. :slight_smile:

Je vous conseille donc la lecture enchaînée des 2 articles de J. Hirt suivants. Ils sont truffés de notions importantes pour comprendre ce qu’on fait, ainsi que de conseils qui vont vous faire tomber de votre chaise.

L’un d’entre eux, au hasard : oubliez les combats que vous avez vus au cinéma. A l’écrit, les règles sont différentes…

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Personne par la guerre ne devient grand ?

Je vous spoile un peu les questions abordées dans le 1er article (au cas où vous n’auriez pas tellement envie de cliquer).

  • En écrire un ou pas : tous les combats sont-ils bons à décrire ? Distinguer l’essentiel du purement accessoire.

  • Sur quoi faut-il vraiment insister pour écrire une telle scène ? (pas ce que vous croyez). :smiley: Est-ce important de connaître du vocabulaire spécifique relatif à l’utilisation de telle ou telle arme ? Comment faire pour que le lecteur tremble pour les protagonistes au lieu de juste essayer de les imaginer bouger ?

  • Donner des détails visuels ou faire comprendre les enjeux ?

  • Étudier le terrain / géospatialisation : où les personnages se battent-ils ? Qu’est-ce qui les avantage / défavorise ? Autour d’eux qu’est-ce qui peut leur servir ? Y a-t-il des observateurs à ce combat ? Quel rôle jouent-ils ? (neutralité, assistance, hostilité). Qu’est-ce qui peut interrompre l’action hors de la volonté des parties en présence ?

  • Faut-il adapter son style ? Est-ce opportun ? Les variations de rythme (ou l’art du yoyo émotionnel). Comment utiliser la relecture pour rendre le combat plus vif et percutant ? taillez dans les estocades…

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En garde !

En ce qui concerne l’article sur le combat rapproché, il implique forcément une lutte aux poings, ou avec une arme blanche.
Voici tout ce à quoi vous feriez bien de penser avant de vous lancer bille-en-tête :

  • Le combat n’est pas juste se foncer dedans. La danse du combat : défense, offensive et riposte.
  • Escrime et art martiaux : jargon ou pas jargon ?
  • Les enjeux, les enjeux, les enjeux :smiley:
  • Les irruptions d’imprévus dans le déroulement du combat
  • Les spécificités déterminantes des armes blanches : dégats, portée et taille de l’arme, poids et maniabilité, capacité à parer
  • La gestion de l’énergie physique, les plaies
  • La fin et l’issue, le sort du vaincu (KO ? reddition ? mort ?) et les conséquences pour le personnage et l’intrigue.

Les règles du combat à distance (impliquant des armes à feu par exemple) ou en bataillon seront un peu différentes.

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Voilà, n’hésitez pas à donner des extraits et des exemples de bastons qui vous semblent illustrer les conseils donnés dans les articles.

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" Imaginons que le personnage principal de votre roman de fantasy se batte avec une arme originale, la Langue de Feu, une sorte de tentacule vivant constitué de lave. Au début du roman, il sera nécessaire d’en faire comprendre le fonctionnement au lecteur, d’en détailler les avantages et les inconvénients et la manière dont elle peut être utilisée en combat, et interagir avec les armes des adversaires. Mais une fois que c’est fait, plus la peine d’y revenir : concentrez-vous sur les enjeux du combat, sur ce que vivent vos personnages, sur les conséquences de leurs actes, et laissez de côté les descriptions techniques, qui vont barber tout le monde. "

Ce passage-là du premier article me rappelle un passage de Dune, de Franck Herbert, qui est construit de cette manière : C’est une scène où le personnage, Paul Atréide, fils d’un duc, s’entraine au combat à l’aide de son maitre d’arme. Son adversaire est un automate ■■■çu pour l’affronter, avec une difficulté augmentée à mesure que le combat dure. C’est l’occasion de décrire les technologies et les règles de l’univers, comme les boucliers électromagnétiques qui revêtent une grande importance dans la suite du récit : Les boucliers font ricocher les projectiles arrivant à grande vitesse mais laisse passer les objets frappant leur surface à vélocité réduite. Ce paramètre modifie les techniques d’escrimes puisqu’il nécessite d’approcher sa lame doucement de l’adversaire pour franchir le bouclier. C’est peut être aussi à ce moment (même si je ne m’en rappelle plus avec certitude) qu’est expliqué que projeter un laser sur un bouclier annihile les deux de manière excessivement violente. Donc dans ce futur, on découvre grâce à ce passage que la technologie du bouclier électromagnétique a forcé pour la guerre l’utilisation d’armes de mêlées et de lanceurs de projectiles lents, comme des dards et des fléchettes au détriment des armes à feux. ( les armes de destructions massives existent aussi. La détention d’armes atomiques est légale par les grandes familles aristocratiques, mais leur usage est interdit sur des êtres vivants sous peine de lourdes représailles)

La scène sert donc d’exposition pour le personnage : son éducation, notamment martiale, fait l’objet d’attentions, on voit ses capacités dans l’action dans un cadre « pour du beurre », les relations avec ses mentors… en plus que l’univers est développé par l’explication des règles et technologies qui forgent le visage des combats. Tout cela est ensuite utilisé en condition réelle dans la suite du récit, où les explications techniques sont effectivement allégées puisqu’elles sont connues par le lecteur.

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Trop intéressant, merci Oldie !!! Je vais relire avec attention ces deux articles car la scène de combat est un gros problème pour moi. J’ai laissé tomber la fic qui me motivait le plus (Lucy in the sky) après plusieurs heures passées sur un chapitre de combat qui me posait vraiment problème. Je vais peut-être me repencher dessus…

Je ne me souvenais plus de cela, je vais refeuilleter Dune, lu il y a trop longtemps et trop rapidement pour que j’en aie gardé un souvenir bien précis… Mais c’est super intéressant de voir que cette scène de combat a un autre but !

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J’ai eu peur avec le titre du sujet !

Merci infiniment, OldGirl ! J’aurai bien besoin de tout ça :slight_smile:

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Bah, je le trouvais cool ce titre. Et puis bien dans le ton. :smiley:
En même temps, je l’ai piqué à quelqu’un…

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Gemmell est considéré comme bon dans la descriptions des combats.
Il est du style « épique » ce qui va bien avec le style fantasy (marcherais moins bien dans un polar contemporain).

Je copie ici une partie du combat entre Olek et Decado:

« Jianna regarda les deux épéistes se déplacer en cercles. Olek tenait ses lames à la façon naashanite, celle de la main droite pointée vers le bas, et la gauche à travers la poitrine. Quand Decado chercha une ouverture, Olek intervertit soudain les lames, la gauche dirigée vers le bas et la droite en position défensive devant sa poitrine. C’était une technique que Malanek, son maître d’armes, lui avait apprise des siècles plus tôt. La lame baissée servait à la riposte. Les combattants totalement ambidextres, comme Olek, pouvaient inverser la position en permanence, empêchant l’adversaire de deviner d’où viendrait l’attaque. Decado bondit et l’Épée du Sang jaillit vers la poitrine d’Olek. Il para aisément et riposta. Decado bloqua le coup avec l’Épée du Feu. Puis les lames se rejoignirent, et les coups et les ripostes se firent de plus en plus rapides. Jianna était fascinée par la vitesse et l’habileté des deux hommes. Elle avait déjà vu Olek combattre, mais jamais contre un homme de la classe de Decado. Ils bougeaient comme des danseurs, comme si chaque coup avait été chorégraphié. Parfois, les lames allaient si vite que Jianna n’arrivait pas à en suivre le mouvement. Puis du sang frais apparut sur le bras de Decado. Elle n’avait pas eu le temps de voir qu’il avait été touché. Cette allure frénétique ne pouvait pas durer longtemps… »

Ce combat est l’un des combats les plus importants du livre, il n’y a ici qu’une partie de ce dernier (pour éviter tout spoil :wink: ).

Mais cela montre bien ce qui est efficace selon moi chez Gemmell.
C’est très cinématographique comme description à mon sens.

On trouve le côté punchy avec des phrases courtes et un enchainement très soutenu.

Mais, un point important, à mon sens.
C’est que la description des actions ne sont qu’une partie du texte.

Une part importante du texte est comment le combat est vu par la spectatrice et les explications techniques.
Mais l’une des forces, c’est que cela ne coupe absolument pas le rythme du récit.
On ne sort pas du combat.

D’ailleurs, on remarque, qu’il fait des ellipses dans le combat.
On « ne voit » pas Decado être blessé. On nous l’apprend.
Par ailleurs, on remarquera qu’il n’y a que très peu de termes techniques et tous très simples.

Voilà pour un premier jet.
J’essayerais de venir compléter, entre autre pour les batailles qui sont un autre style mais tout aussi important.

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Gemmell et Sapkowski sont mes deux références pour le moment, en matière de combats !
C’est quelque chose que j’aimerai vraiment améliorer. J’ai retenu la base : phrases courtes, nerveuses. Le plus compliqué étant de varier les formulations (j’ai la hantise des répétitions, si j’en utilise, c’est forcément voulu). Mais en combat, c’est quand même assez limité, je trouve ! J’ai ramé pour écrire 510 mots pour le combat Geralt/Liéchy dans ma fan-fic et je me suis demandée comment Sapkowski arrivait à te faire 3 pages de bastons sans que le lectorat s’ennui xD Et là, j’me suis posée la fameuse question : Est-ce qu’un combat important (genre « boss final ») doit être très long pour être bon/crédible ? Je penche encore dessus.

Sinon, y’a un truc tout c** qui m’a aidé par contre : Ma micro expérience du GN. Cet été j’ai fais Kandorya (mass larp de 2000 personnes). Pourtant pas combattante, lors d’une attaque de camps, je me suis retrouvé en VS contre un golem. J’étais là, avec ma lame en mousse, à regarder ce mec en costume qui faisait bien 2m de haut. Je reculais avec l’impression que tout était au ralenti. Franchement, il y a un millier de choses qui me sont passées par la tête en une faction de seconde et j’ai fini par lui mettre un coup d’épée. Bon, il a répliqué maladroitement, n’ayant pas conscience de mon poids, résultat j’ai fais littéralement un vol plané sur 1,50m :joy: Mais ouais, j’me dis que ce genre d’expérience peut aider à écrire des scènes de bastons ^^ Car une fois au cœur de l’action, quand t’incarnes un personnage et que tu te confrontes au bousin, bah tu te rends compte qu’au fond de toi, il y a un truc appelé « instinct de survie ». T’as beau être un mago, un voleur ou un tavernier, si y’a une menace en face, tu fini par y aller. Y’a une sorte d’adrénaline qui fait qu’en quelque secondes, tu passes de « Heuuuu… je vais mourir là… » - « Où est le reste du groupe ? » - « Est-ce que j’ai le temps de fuir ? » - à « Oui bah non. M****, je suis foutue, baroud d’honneur » alors que t’as AUCUNE base en combat :laughing:

Comme dirait Guenièvre dans Kaamelot « à un moment, pour savoir faire du cheval, il faut faire du cheval » ! ^^ Mais on va pas se f***** sur la gueule pour chercher l’inspi’ donc ouais le GN (ou même regarder du béhourd !), ça peut aider, du moins y’a un truc à creuser, je pense !

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Moi j’dis, c’est bien pratique d’avoir une muse fana d’arts-martiaux et de katana en particulier parce que quand je sèche j’ai plus qu’à lui exposer la situation et il me fait le déroulé lol (après avoir pesté en mode « est-ce que je te demande de me raconter de la musique ?! »)

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Mais tellement ! ^^ Je pense que pour la prochaine fois, je prendrai les armes en latex et je ferai quelques essaies dans la forêt à côté, avec le chéri. Genre étudier comment on place nos pieds, comment le terrain joue sur le combat etc.
Je crois que pour bien écrire le truc, faut le vivre un peu. Pour moi, ce n’est pas comme décrire un paysage, car ça, on en est entouré, qu’on soit en ville, à la campagne, ou devant un film. Du panorama, nos cerveaux en mangent à la pelle. Et si on est en rade d’inspi, deux clic google sur les paysages de notre monde, et ça repart ! Mais la baston, on y est moins confronté ^^

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Est-ce que vous avez des exemples de bataille ? Parce que tout ce qui est à planifier avant l’écriture c’est fait mais alors l’écriture en elle-même…

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Quel genre ?
dans les airs ? sur mer ? sur terre ?
bataille rangée ? guérilla ? cavalerie ? mêlée ? armes à feu ? arbalètes et arcs ? lances ?

J’imagine que par bataille, tu ne veux pas parler d’un combat à un-contre-un, mais plutôt d’une escarmouche ? une échauffourée ? une embuscade ?

Tout ceux qui ont un truc dans le genre sont invités à publier un court extrait (parce que si ça dure un chapitre, mieux vaut poster son lien…)

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Bien,
je vois que tout le monde se sent concerné par ta requête d’aide…

Je ne trouve pas de scènes de bataille.
Pour le combat (entre deux), je t’ai trouvé ça dans le registre combat de chevaliers :

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Je vais resssortir mon Witcher. Je vais bien trouver un truc…
génial, une sorte de contre-exemple.

Le Sorceleur, tome 1 p. 9

L’homme envoya promener le bock que tenait le Riv [Geralt], puis attrapa celui-ci par l’épaule en glissant les doigts sous le baudrier qui lui barrait la poitrine en diagonale. L’un de ses compagnons leva le point, prêt à frapper. L’étranger [toujours Geralt] se tortilla comme un ver et déséquilibra [son agresseur]. Il dégaina son glaive qui siffla dans son fourreau et brilla d’un bref éclat en réfléchissant la lumière des lanternes. Ce fut la confusion générale. Des cris. Un des clients se rua vers la sortie. Une chaise culbutée tomba avec fracas, des pots en grès heurtèrent le sol avec un bruit sourd. Les lèvres tremblantes, le cabaretier contemplait le crâne horriblement défoncé du [client] grêlé qui se laissait choir, les doigts agrippés au comptoir, puis disparaissait de sa vue comme s’il se noyait. Les deux autres [assaillants] gisaient par terre ; l’un ne bougeait plus, l’autre se tordait dans des mouvements convulsifs au milieu d’une flaque sombre qui s’agrandissait à vue d’œil. Un cri aigu de femme, hystérique, vrillant les oreilles, vibra dans l’air. Le patron du cabaret eu un hoquet et se mit à vomir.

Dans cet exemple, tous les mouvements de Geralt – à part celui où il sort son épée – sont… escamotés. On n’en voit que le résultat.

Est-ce que c’est bizarre ? Non, ça sert l’objectif de l’auteur qui est en train de présenter son personnage.

Le fait de ne pas décrire ses moulinets, fentes, parades et compagnie, accentue le sentiment qu’il a riposté si vite… qu’on a rien vu.
C’était le carnage immédiat entre deux battements de cil (ou presque).

Par contre, les descriptions mettent dans l’ambiance en mobilisant les sens grâce à des détails : son de la lame, reflets, cris indistincts, objets en chute, focalisation sur le ressenti et l’effarement du « barman ». Le sang n’est même pas évoqué (flaque sombre).

Vitesse et efficacité (redoutable) et tout ça… en ne décrivant pas le combat.

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Voici deux petits extraits maison. Je ne les trouve pas spécialement bien foutus mais si ça peut faire avancer la question en voyant ce qu’il faut faire et ne pas faire… C’est pour la science ! :sunglasses:

Le premier est un combat isolé dans une escarmouche

Dès qu’il voit les canons se pointer vers lui, le jeune homme rebrousse immédiatement chemin en essayant d’adopter une trajectoire difficile à anticiper pour qu’ils ratent un maximum de tirs. Après avoir pris un peu de distance il virevolte de pilier en pilier en traçant des arcs de cercle. Trois coups de feu s’enchaînent très rapidement, les balles font éclater la roche à quelques centimètres seulement de lui avant qu’un quatrième ne fuse près de son oreille et se perde dans le brouillard.

Il fait un rapide calcul : ils sont trois et ont deux coups chacun. L’un - voire deux - d’entre eux a forcément besoin de recharger. C’est donc sa chance.

Il rembobine ses filins et se laisse tomber en chute libre sur deux mètres pour disparaître dans la fumée. Il plante ensuite le harpon de son câble gauche dans un pilier puis libère du gaz, faisant ainsi demi-tour. Une nouvelle poussée et il s’éjecte hors de l’épais brouillard, se retrouvant derrière les deux soldats.

Thomas les surprend en train de recharger et, ainsi positionné dans leur dos, sa position est idéale pour frapper. Il fond lames en avant vers l’homme sur sa gauche et le transperce de part en part avant de dégripper ses lames avant de disparaître aussi vite qu’il est venu derrière une formation rocheuse.

Le deuxième est une bataille de plus grande envergure en terrain ouvert

Spoiler (extrait MA)

La plaine qui s’étend aux pieds de cette forêt touristique est déjà jonchée de cadavres et d’énormes flaques de sang après cette première charge dévastatrice des titans. C’est la débandade dans les rangs humains qui n’ont pas eu le temps ni la possibilité d’éviter la menace. Pris en tenaille, les soldats du bataillon d’exploration qui n’ont pas été piétinés ou attrapés ont foncé en direction des arbres pour s’y déployer en manœuvre tridimensionnelle afin d’augmenter leurs chances.

C’est un véritable enfer de se déplacer parmi tous ces membres et tous ces corps qui font barrage et s’agitent dans tous les sens. A chaque fois que Julia regarde dans une direction elle voit un humain se faire attraper ou être écrasé par un titan. Le sang coule à flot et jaillit de tous côtés. Hurlements de douleur, cris de morts, râles macabres, hennissements paniqués, craquements et déchirements sinistres… Tous les sons qu’elle perçoit sont effroyables. Jamais elle n’avait vu pareille boucherie dont les victimes ne sont même plus reconnaissables en tant qu’être humain, tant elles sont mutilées et décharnées.

Impossible de trouver la moindre issue et par miracle elle est encore en vie, intacte à encore pouvoir se faufiler entre toutes ces choses qui menacent d’une seconde à l’autre de l’envoyer heurter violemment le sol, ce qui suffirait à la condamner.

Juste devant elle un titan s’effondre en convulsant, sa nuque profondément tranchée. Elle a tout juste le temps de voir Mikasa passer rapidement et déjà s’élancer vers un autre démon pour le supprime, suivie par Conny et Sasha. Julia jette un coup d’œil derrière elle et découvre avec frayeur qu’Armin ne la suit plus.

Voilà, j’espère que les extraits ne sont pas trop longs et qu’ils vont aider ! :grimacing:

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Ton deuxième extrait frise le MA, sous spoilers ça serait mieux, non ?

Puisqu’on en est a partager des extraits de combat, je sais que j’en ai aussi dans mes fic :

La lame siffle en sortant du fourreau fixé dans son dos. Les nombreuses pattes griffues font vibrer le sol. Les halètements résonnent. Un premier attaque, suivit d’un deuxième et d’un troisième. Ils se relaient, le harcelant de toute part. Il pare, pirouette, frappe, esquive… Jappements de douleur, grognements, hurlements… Deux sont au sol mais les crocs et les yeux jaunes brillent dans la nuit. Une vive douleur enflamme son mollet droit malgré la botte de cuir renforcé. Riposte immédiate de la lame qui chante et tranche, fatale. Encore un de moins.

Garder le mouvement, parer de toute part…. Il est encerclé. Une masse chaude, lourde et poilue atterrit sur ses épaules. La mâchoire claque à quelques centimètres de son oreille. La chute lui coupe le souffle, il roule, enserre le cou de la bête tout en cherchant son air. Sa botte cloutée heurte parallèlement violemment un museau bardé de crocs. Glapissement de douleur, repli de l’animal. La nuque de son agresseur est broyée entre ses mains. Il balance le loup inerte sur ses congénères puis récupère son épée en se relevant d’un bond, trop lent à son goût : l’épuisement le guette. Les bêtes se montrent néanmoins plus circonspectes. Ils sont encore neuf. Il est seul et amoindri. Ils le savent. Leur travail de sape reprend.

Voilà pour mon Geralt face à des loup.

Côté Kogan c’est pas tout à fait le même style :

Néala avait constaté le désarmement de Kogan avec angoisse. Avisant le balais calé à côté d’elle, elle jugea opportun d’interpeller son ami en le lui lançant. Son intervention provoqua l’attaque des gros bras de l’aubergiste qui se ruèrent sur lui en hurlant. Il réceptionna habilement l’arme de fortune et en testa rapidement l’équilibrage avant d’envoyer la brosse en paille en plein visage du premier assaillant, s’abaissant aussitôt pour éviter le coup de matraque qui siffla à ses oreilles puis effaçant une épaule pour éviter le suivant.

Kogan se releva vivement, pivotant sur lui-même pour heurter de l’extrémité du manche l’abdomen du malabar qui essayait de le contourner par la droite dans l’idée d’accéder à la réserve où était réfugiée Néala. L’homme se plia en deux, le souffle coupé et Kogan le faucha au niveau des jambes, le faisant s’écraser violemment au sol, sa tête heurtant avec un son creux le pavage en pierres.

Deux acolytes attaquèrent de front, pensant l’atteindre des deux côtés simultanément. Kogan fléchit le genou et brandissant le balais à la verticale devant lui, bloquant aisément la double attaque. Il riposta aussitôt en visant celui de droite à l’interne de la cuisse et, utilisant l’énergie du rebond, la nuque de celui de gauche, qui s’effondra avec un gémissement. Celui touché à la cuisse fit mine de se relever mais Kogan lui envoya sa botte en pleine face avec un rire réjouit qui fit sursauter Néala depuis sa cachette.

Cette scène avec Kogan m’a été soufflée par ma Muse préférée là où le combat contre les loup sort de mon imagination. Quand je bloque sur comment raconter un combat, j’aime cette facilité de me tourner vers Sokar pour lui demander : « tu ferai quoi toi dans cette situation ? » Ce à quoi il me répond invariablement en maugréant : « Est-ce que je te demande de me décrire de la musique ? » Avant d’accéder à ma requête en quelques mots clé :rofl:

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Puisqu’on parle du Sorceleur, le passage de la bataille de Brenna dans le dernier tome est surement la mieux écrite qu’il m’est été donné de lire. C’est un passage assez gros, qui dure plusieurs chapitres mais ne tombe jamais dans la répétition.
Les enjeux sont déjà bien développé en amont, et la tension monte petit à petit. Puis il y a le point de vu de divers personnages, plus ou moins important pour le reste de l’histoire. On voit différents aspects de la bataille, les enjeux pour chacun. Un camp ou l’autre, des mercenaires, des genéraux, des troufions, des médecins… On ressent le gigantisme du théâtre d’opération qui fait plusieurs kilomètres carrés. On arrive à la fois à suivre l’action, et en même temps le déroulé stratégique, avec toute l’ironie dramatique qu’il peut y avoir quand un point de vu omniscient sur des événements dont les personnages ne peuvent percevoir qu’une fraction minime à leur échelle. Il y a des moments d’horreur tragique et d’horreur héroïque, avec des enjeux qui justifie la violence de l’affrontement. Et iln n’y a pas de héros qui sauve toute l’issue de la bataille par ses actes, c’est l’enchainement des actes et des erreurs, le hasard des événements qui forge le résultat de la bataille.
je ne met pas d’extrait pour ne pas spoiler, vu que ca fait parti du dénouement final de la saga du Sorceleur. Mais si tu as joué au jeu, il en est assez souvent fait mention ^^

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