[TUTO] Insuffler de l'émotion dans ses textes

Salut à tous,

On me dit dans l’oreillette que ce point crucial (qui me passionne) n’est que rarement traité en tant que tel.

Et c’est pourtant des plus importants, car ce qui va rester d’un roman qu’on a lu, ce sera peut-être bien uniquement l’émotion qu’on aura ressentie.

Nous n’écrivons pas tous des romans (très loin s’en faut) mais on tous a des chapitres qui attendent d’arrêter d’etre plats et factuels (et un peu ennuyeux).

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Je vous ai trouvé cette petite vidéo facile et illustrée d’exemples, qui ne vous prendra pas longtemps et vous éclairera sur 4 axes à ameliorer. :point_down:

  • Faire comprendre les enjeux au lecteur
  • Créer une atmosphere (descriptions, actions)
  • Faire passer les émotions : montrer ce que ressent le personnage plutôt que le dire
  • Insérer de temps en temps ses pensées

J’ajouterai bien que pour insuffler de l’émotion il faudrait commencer par les (re) connaître… avant même d’avoir le vocabulaire qui les traduise !


Si vous n’avez pas de lien à donner sur le sujet peut-être pouvez-vous vous poster un extrait (pitié, court), un passage qui vous semble particulièrement avoir réussi l’exercice au regard d’un des points cités.

PS : pendant que vous y êtes, faites attention quand vous choisissez vos extraits : les émotions, ce n’est pas la même chose que les sentiments. :stuck_out_tongue:
Ex : la rage est une émotion, la haine est un sentiment ; la tristesse est une émotion, la mélancolie un sentiment.
Les émotions volent, les sentiments restent.

20 « J'aime »

Merci pour cette distinction entre émotions et sentiments. Très apprécié.

Toutes mes salutations distinguées,

1950m

4 « J'aime »

Oh, voilà un topic fort sympathique sur un sujet qui me fait souvent m’arracher les cheveux. Merci pour le partage, je vais aller regarder les autres vidéos de la madame ^^

(Ça me fait penser à ce passage, qui avait très bien fonctionné sur moi la première fois que je l’avais lu, mais ça ne s’applique pas exactement aux points cités : c’est le long développement de l’histoire avant ce passage qui fait comprendre les enjeux au lecteur. Par contre, je pense qu’l coche « montrer les émotions » (même s’il les dit également), et insérer les pensées… dans tout le bouquin il n’y a que ça , et ce passage ne fait pas exception)
Le changement brutal d’humeur m’avait bien fait marrer à l’époque ^^

Résumé

Le champ du simulateur s’éclaira. Ender attendit que les
données de la partie apparaissent. Que se passera-t-il, si je
gagne aujourd’hui ? Y a-t-il une autre école ? Encore une ou
deux années d’entraînement épuisant, encore une année
d’isolement, encore une année de gens me poussant d’un côté et
de l’autre, encore une année sans le moindre contrôle sur ma
vie ? Il tenta de se souvenir de son âge. Onze ans. Depuis
combien d’années ai-je onze ans ? De jours ? Cela a dû arriver
ici, à l’École de Commandement, mais je ne peux pas me
souvenir quand. Peut-être ne s’était-il rendu compte de rien, ce
jour-là. Personne ne s’en apercevait sauf, peut-être, Valentine.
Tout en attendant que les données de la partie apparaissent,
il eut envie de perdre, de perdre sans contestation possible,
totalement, afin qu’on interrompe son entraînement, comme
cela était arrivé à Bonzo, et qu’on le renvoie chez lui. Bonzo
avait été affecté à Cartagène. Il avait envie d’ordres de route
indiquant Greensboro. Le succès signifiait la continuation de
l’épreuve. L’échec signifiait le retour chez lui.
Non, ce n’est pas vrai, se dit-il. Ils ont besoin de moi et, si
j’échoue, Greensboro n’existera plus.
Mais il ne fut pas convaincu. Dans son esprit conscient, il
savait que c’était vrai mais ailleurs, plus profondément, il
doutait qu’on ait besoin de lui. L’impatience de Mazer n’était
qu’un piège de plus. Un autre moyen de me faire faire ce qu’ils
veulent. Un autre moyen de m’empêcher de me reposer. De ne
rien faire, pendant longtemps.
Puis la formation ennemie apparut et la lassitude d’Ender se
transforma en désespoir.
L’ennemi était mille fois plus nombreux ; il diffusait une
lumière verte dans tout le champ du simulateur. Les doryphores
étaient répartis en une douzaine de formations différentes,
changeant de position, changeant de forme, se déplaçant
suivant des structures apparemment dues au hasard dans le
champ du simulateur. Il ne put trouver un chemin parmi eux –
les espaces apparemment dégagés se fermaient soudain, et les
formations qui paraissaient pénétrables se transformaient et
devenaient terrifiantes. La planète se trouvait de l’autre côté du
champ et, à la connaissance d’Ender, il y avait autant de
vaisseaux ennemis derrière, hors du champ du simulateur.
En ce qui concernait sa flotte, elle se composait de vingt
vaisseaux disposant chacun de quatre chasseurs. Il savait que
les vaisseaux à quatre chasseurs étaient anciens, lents, et que la
portée de leurs Petits Docteurs était inférieure de moitié à celle
des appareils récents. Quatre-vingts chasseurs contre au moins
cinq mille, peut-être dix mille vaisseaux ennemis.
Il entendit la respiration précipitée de ses chefs d’escadrille ;
il entendit également les jurons silencieux des observateurs qui
se trouvaient derrière lui. Il était agréable de constater que
quelques adultes, au moins, estimaient que l’examen n’était pas
juste. Mais cela ne faisait aucune différence. La justice n’était
pas de la partie, c’était évident. Il n’avait pratiquement aucune
chance de réussir. Tout ce que j’ai supporté, et ils n’ont jamais
eu l’intention de me permettre de réussir.
Il imagina Bonzo et son petit groupe de méchants,
l’affrontant, le menaçant ; il avait pu contraindre Bonzo à
combattre seul, en jouant sur son sens de l’honneur. Cela ne
fonctionnerait pas ici. Et sa compétence ne pouvait pas
surprendre l’ennemi, contrairement à ce qui était arrivé dans la
salle de bataille avec les garçons plus âgés. Mazer connaissait
parfaitement les compétences d’Ender.
Les observateurs, derrière lui, se mirent à tousser, à s’agiter
nerveusement. Ils commençaient à comprendre qu’Ender ne
savait pas quoi faire.
Je m’en fiche, se dit Ender. Vous pouvez garder votre jeu. Si
vous ne me donnez pas la moindre chance, pourquoi jouerais-
je ?
Comme cette dernière partie, à l’École de Guerre, quand ils
m’ont opposé à deux armées.
Et, au moment même où il se souvenait de cette partie, Bean
s’en souvint également, car sa voix, dans le casque, dit :
— N’oublie pas. La porte de l’ennemi est en bas !
Molo, Soup, Vlad, Dumper et Crazy Tom rirent. Eux aussi se
souvenaient.
Et Ender rit également. C’était drôle. Les adultes prennent
tout cela trop au sérieux, et les enfants acceptant, acceptent,
jouant le jeu jusqu’au moment où, soudain, les adultes allaient
trop loin, faisaient trop fort, et où les enfants voyaient dans leur
jeu. Laisse tomber, Mazer. Je me fiche de ton examen. Je me
fiche de tes règles. Si tu peux tricher, moi aussi. Je ne te
permettrai pas de me battre injustement – d’abord, je te battrai
injustement.
Au cours de cette dernière bataille, à l’École de Guerre, il
avait vaincu en ne tenant aucun compte de l’ennemi, en ne
tenant aucun compte de ses pertes ; il avait attaqué directement
la porte de l’ennemi. Et la porte de l’ennemi était en bas. Si je
transgresse les règles, ils ne m’autoriseront pas à être
commandant. Ce serait trop dangereux. Je ne serai plus jamais
obligé de jouer. Et c’est cela, la victoire.

7 « J'aime »

Sujet très intéressant. Par contre, autant j’ai l’impression d’écrire spontanément des choses assez « émotionnelles », autant j’ai du mal à réfléchir en profondeur aux « mécanisme » faisant que c’est efficacement reçu ou non par les lecteurs :sweat_smile:

Forcément, il doit bien y avoir des trucs et astuces pour faire plus facilement passer les émotions à une majorité de gens… Mais expliquer concrètement le procédé ? Ça semble coton.
Je peux partager des extraits de textes courts – très différents les uns des autres – qui pour moi remplissent bien leur rôle de transmission de l’émotion en peu de mots, mais, est-ce que ce qui marche sur moi est aussi percutant pour d’autres ? Et quelles sont les « techniques » d’écriture à l’œuvre derrière ?

Je suis d’accord que pour parler ou écrire sur une émotion, un préalable semble être de la comprendre. Et le plus facile pour la transmettre efficacement serait de réussir à saisir et mettre en mots ce que l’on a éprouvé comme bouleversements physiologiques (sensations, manifestations corporelles) la dernière fois qu’on la ressentie (si possible dans une situation analogue). Après, vu qu’on n’a pas forcément – et encore heureux – tout un cargo d’expériences traumatisantes en réserve, l’empathie peut pas mal servir : se demander ce qu’on aurait ressenti dans telle situation, puis s’interroger sur ce qu’une autre personne – si possible qu’on connaît bien – a montré dans la situation en question… pourquoi telles réactions ? Quelles émotions derrière ? Une différence entre l’émotion perçue et celle que vous pensez que vous auriez vous-même éprouvée ? Si oui, faut essayer de comprendre d’où vient l’écart et essayer – je n’ai pas dit réussir – de voir les choses via un prisme différent.

Quelques exemples :

Sanctuaire de Faulkner

Une peur paralysante

Temple ne vit pas, n’entendit pas s’ouvrir la porte de sa chambre. Au bout d’un instant, elle tourna par hasard les yeux de ce côté et y aperçut Popeye, son chapeau sur l’oreille. Sans bruit, il entra, ferma la porte, poussa le verrou, se dirigea vers elle. Tout doucement, elle se renfonça dans le lit, remontant jusqu’au menton les couvertures, et resta ainsi, anxieusement attentive aux gestes de Popeye. Il s’approcha, la regarda. Elle sentit son corps se contracter insensiblement, se dérober dans un isolement aussi absolu que si elle eût été attachée sur le clocher d’une église.

La Peur de Zweig

Peur mâtinée de culpabilité

Le son hypocrite de ses paroles la faisait frissonner ; elle avait horreur d’elle-même ! Elle détourna les yeux.
« Allons, dors bien. » Il avait dit cela d’une voix brève, d’une tout autre voix, - menaçante ou railleuse.
Puis il éteignit la lumière. Elle vit son ombre disparaître, - fantôme nocturne et silencieux. Quand la porte se referma il lui sembla que retombait le couvercle d’un cercueil. Le monde entier lui paraissait mort, seul son coeur, au fond de son corps glacé, battait farouchement dans le vide, et chaque battement augmentait sa souffrance.

Déjeuner du matin (poème bien moins long qu’il n’y paraît, c’est la mise en forme qui donne l’aspect étalé sous cache) Prévert :

La tristesse, forme de dépression momentanée ?

Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler

Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder

Il s’est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis
Son manteau de pluie
Parce qu’il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder

Et moi j’ai pris
Ma tête dans ma main
Et j’ai pleuré.

Feux de Yourcenar

Désespoir, deuil et transcendance ?

Tu pourrais t’effondrer d’un seul bloc dans le néant où vont les morts : je me consolerais si tu me léguais tes mains. Tes mains seules subsisteraient, détachées de toi, inexplicables comme celles de dieux de marbre devenus poussière et chaux de leur propre tombe. Elles survivraient à tes actes, aux misérables corps qu’elles ont caressés. Entre les choses et toi, elles ne serviraient plus d’intermédiaires : elles seraient elles-mêmes changées en choses. Redevenues innocentes, puisque tu ne serais plus là pour en faire tes complices, tristes comme des lévriers sans maître, déconcertées comme des archanges à qui nul dieu ne donne plus d’ordres, tes vaines mains reposeraient sur les genoux des ténèbres. Tes mains ouvertes, incapables de donner ou de prendre aucune joie, m’auraient laissé tomber comme une poupée brisée. Je baise, à la hauteur du poignet, ces mains indifférentes que ta volonté n’écarte plus des miennes ; je caresse l’artère bleue, la colonne de sang qui jadis incessante comme le jet d’une fontaine surgissait du sol de ton cœur. Avec de petits sanglots satisfaits, je repose la tête comme un enfant, entre ces paumes pleines des étoiles, des croix, des précipices de ce qui fut mon destin.

Les mains sales de Sartre

Une certaine forme de morgue, colère enrobée de mépris

Comme tu tiens à ta pureté, mon petit gars ! Comme tu as peur de te salir les mains. Et bien, reste pur ! A quoi cela servira-t-il et pourquoi viens-tu parmi nous ? La pureté, c’est une idée de fakir et de moine. Vous autres, les intellectuels, les anarchistes bourgeois, vous en tirez prétexte pour ne rien faire. Ne rien faire, rester immobile, serrer les coudes contre le corps, porter des gants. Moi j’ai les mains sales. Jusqu’aux coudes. Je les ai plongés dans la ■■■■■ et dans le sang.

L’étranger de Camus

Explosion de colère avec un brin de joie sauvage

Alors, je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose qui a crevé en moi. Je me suis mis à crier à plein gosier et je l’ai insulté et je lui ai dit de ne pas prier. Je l’avais pris par le collet de sa soutane. Je déversais sur lui tout le fond de mon cœur avec des bondissements mêlés de joie et de colère. Il avait l’air si certain, n’est-ce pas ? Pourtant, aucune de ses certitudes ne valait un cheveu de femme. Il n’était même pas sûr d’être en vie puisqu’il vivait comme un mort. Moi, j’avais l’air d’avoir les mains vides. Mais j’étais sûr de moi, sûr de tout, plus sûr que lui, sur de ma vie et de cette mort qui allait venir. Oui, je n’avais que cela. Mais du moins, je tenais cette vérité autant qu’elle me tenait. J’avais eu raison, j’avais encore raison, j’avais toujours raison ! […] Lui parti, j’ai retrouvé le calme. J’étais épuisé et je me suis jeté sur ma couchette.

Le ravissement de Lol V. Stein de Duras

Le coup de foudre ? Qui me semble davantage tenir de l'émotion que de l'amour qui lui est un sentiment ;)

Elles ne sont pas surprises, se regardent sans fin, sans fin, décident de l’impossibilité de raconter, de rendre compte de ces instants, de cette nuit dont elles connaissent, seules, la véritable épaisseur, dont elles ont vu tomber les heures, une à une jusqu’à la dernière qui trouva l’amour changé de mains, de nom, d’erreur.

C’est pas faux (c’est même assez vrai xD), mais je dirai que c’est tout de même un peu plus compliqué que ça. Il y a une frontière floue entre certains états (qui s’accompagnent de modifications physiologiques) qui peuvent à la fois être considérés comme des émotions complexes et des sentiments. Par exemple la mélancolie est un état émotionnel en plus d’être un sentiment. Que la haine prenne corps dans un instant ne rage, n’empêche pas que cela eut été, en même temps, un état psychologique – et un sentiment installé de manière durable – ayant engendré le coup de sang. Il y a des résidus émotionnels qui enrobent les sentiments : pas si simple de distinguer les deux.

Ps : j’ai regardé le tuto que tu partages Oldgirl et, même si ça ne me parle pas plus que ça, je suppose que c’est des conseils pertinents et pouvant aider les personnes en galère sur le sujet :wink:

9 « J'aime »

Bonjour, Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs,

Je me demande s’il serait possible de dresser une sorte de lexique pour les différents émotions, afin d’avoir une banque de réactions émotionnelles sous la main pour écrire des fictions ?

Je pense que ceci pourra aider plusieurs utilisateurs, débutants ou non.

Je vous prie d’agréer, Mesdemoiselles, Mesdames, Messieurs, mes salutations distinguées.

1950m

4 « J'aime »

Ca peut effectivement être un bon outil pour ceux qui en ont besoin. Un bon dictionnaire des synonymes (et antonymes par la même occasion) est aussi très efficace, ne serait-ce que pour doser l’intensité d’une émotion.

Par contre, je me vois mal réaliser un tableau avec : emotion 1 : colère / symptômes visibles, sensations ressenties… Déjà c’est un travail immense et presque sans fin et ensuite, (et ça ça m’interroge sur son efficacité) : toutes les émotions ne se ressentent pas de la même façon d’un personnage à l’autre ! C’est aussi multiple que les caractères humains. Une colère sera explosive chez un, éphémère chez un autre, froide ou non, revencharde, suscitée par l’injustice, la frustration… et ce n’est que la colère. Qui devient rouge, qui sert les poings à s’enfoncer les ongles dans les paumes, qui se mord les lèvres, qui devient livide, qui tourne les talons, qui tape du pied ou du poing sur la table…

Dans ce cas, autant prendre chatgpt ou autre ia qui dispose déjà d’une base de données. Où est la création littéraire, l’inventivité ou la sensibilité d’un auteur ? Ecrire des émotions, ce n’est pas piocher et trouver la bonne case avec la bonne recette toute faite. Enfin, c’est comme ça que je le vois… sans vouloir offenser personne, je ne voudrais pas paraître pédante.

Mais je suis fervente de tout ce qui peut permettre de s’ameliorer et d’évoluer (même si, rappelons le quand même, nous ecrivons pour le fun et pas pour gagner notre pain quotidien). Dans ce cas, tout outil, tout travail de recherche ou exercice d’écriture est bon à prendre. Ca ne serait pas une methode qui m’attirerait mais nous sommes tous différents donc, si ca te tente… go ^^
Pour personnellement réfléchir à comment nuancer des émotions et les montrer, oui, ca peut être un exercice intéressant pour ceux qui peinent avec ça.

(Sinon il y a aussi le dessin animé « Vice Versa » , des studios pixar. C’est pour les enfants mais c’est vachement bien présenté. Et très drôle. Souvent je me représente les bonhommes hihihihi, ca me fait marrer, hahemmm, c’est pas le sujet)

Tout comme faire des schémas pour les scènes d’actions. Moi ça, je fais :wink:

11 « J'aime »

Il y a un article qui rejoint et complète une partie de ce qui est dit dans la vidéo.

Oui, j’ai découvert ce blog grâce à tes partages Oldie. Merci pour ça d’ailleurs, il est vraiment très intéressant. Du coup, je repartage.

J’ajoute qu’à mon sens, une scène émouvante se prépare en amont.
Ma dernière lecture à réussi l’exploit de me faire pleurer. Je n’ai pas d’extrait à partager car c’est l’ensemble du roman qui a fait de cette scène un véritable déchirement. J’ai passé des pages et des pages avec les personnages, je me suis attachée à eux, j’ai ressenti l’intensité du lien qui les unissait pendant des heures de lecture. Alors quand vient la scène de leur séparation, j’ai véritablement souffert avec eux.
J’approuve donc le conseil sur l’importance de faire comprendre les enjeux.
Faire ressentir la tristesse d’une séparation, par exemple, c’est d’abord montrer à quel point les personnages tiennent les uns aux autres.

9 « J'aime »

1950m
Ce que vous cherchez, je l’ai. Ce livre mine d’or a été déjà cité sur le forum et je l’ai acheté à l’époque.

Si vous êtes bilingue en anglais, voici les références :

The emotion thesaurus: A writer’s guide to character expression, de Becca Puglisi et Angela Ackerman
296 pages. Une liste complète et précise de 122 émotions détaillées comme suit en fiches pratiques :

  • définition
  • manifestations physiques et comportements
  • sensations internes
  • réactions du mental face à cette émotion (répercussions psychologiques)
  • manifestations aiguës et effets psychosomatiques de cette émotion sur le long terme
  • signes que l’on tente de réprimer cette émotion
  • autres émotions auxquelles elle peut mener si la situation qui la cause empire
  • émotions vers lesquelles elle peut évoluer si ça n’empire pas
  • verbes forts associés
  • petite astuce pour les auteurs

C’est tout ce dont vous pouvez rêver pour pratiquer le « montrer plutôt que raconter » l’émotion (quand c’est opportun de le faire).


Si, pour une raison ou une autre, vous avez des difficultés à aborder les émotions, que ce soit pour les faire vivre dans des personnages (ou même peut-être, pour les lire/deviner correctement dans vos relations interpersonnelles, on ne sait pas), ce livre pourra être précieux.

Toutes les manifestations somatiques décrites ne sont pas à utiliser en avalanche.
Si vous connaissez vos personnages et que vous êtes capable de dire comment ils sont humainement, sans les considérer sous le prisme de leur métier, vous saurez quelles réactions leur « ressemblent » ou pas.

10 « J'aime »

Merci, Mademoiselle, Madame, pour cette référence.

Mais malheureusement, je ne maîtrise pas très bien la langue de Shakespeare.

Je m’arrangerai avec le lien de LianSepia.

Sinon, j’essayerai de chercher des livres dans les bibliothèques les plus près de chez moi.

Encore une fois, merci de votre aide.

Je vous prie d’agréer, Mademoiselle, Madame, mes salutations distinguées,

1950m

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Mais nan ! 122 ? On peut ressentir autant de choses différentes ? Punaise !
… bon quand même, je n’avais pas tort… c’est abyssal comme travail…:sweat_smile::scream:

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122 ? C’est vrai que ça fait un sacré nuancier :stuck_out_tongue:
Bizarrement ça m’évoque ce dialogue :

– Quoi ? Mais on ne peut pas ressentir tout ça en même temps !
– Si, mais toi tu as la capacité émotionnelle d’une petite cuillère.

Ron et Hermione, l’Ordre du Phénix

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On va au delà des 5 émotions primaires de Vice-Versa… C’est sûr.

Certaines me semblent proches, mais j’ai l’impression que c’est un ouvrage résolument pratique, qui permet à celui qui veut l’utiliser de trouver la chose exacte, au lieu de devoir en lire plusieurs pour faire des croisements et des extrapolations, à la louche.
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Pour un exemple en français, je viens de lire le dernier chapitre de Hieronymus (en date). Il utilise très bien le « show dont tell » en seconde partie, pour faire passer les émotions de son personnage, avec une utilisation des silences aussi.

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