Au fil des années, j’ai eu des polices préférées parmi celles qui correspondent à mes besoins professionnels.
Avec sa riche panoplie de déclinaisons et graisses l’Helvetica Neue est difficilement battable, elle est bonne à tout pour un rendu professionnel qui ne dénote jamais. Un clacissime intemporel qui résiste aux modes éphémères. J’avais tendance à lui préférer toutefois la Swiss qui est plus ronde (je crois que j’aime les polices rondes avec un grand oeil).
Parmi mes gros coups de coeur, il y avait l’Antenna (une sans serif). Quand je devais travailler un document où cette police était présente, c’était le bonheur.
Actuellement, en remplacement (car il suffit que votre boite ne renouvelle plus la licence pour que vous ne puissiez plus l’utiliser), j’ai fait contre mauvaise fortune bon coeur avec le Montserrat. Je l’utilise dans la charte des Audiofics par exemple.
J’aime aussi beaucoup le Fredoka (que j’ai pu imposer subrepticement sur des titres dans de petits ouvrages d’édition).
Pour la promo de différents magazines du groupe, je travaille aussi avec l’ITC Avenir, très propre et très lisible que j’en viens à apprécier beaucoup. Jamais décevante. L’utiliser régulièrement a upgradé toutes mes maquettes.
.
Dans les polices serif, j’en utilise assez peu (ma chef ne les trouve pas assez lisibles).
Fut un temps où j’ai beaucoup aimé le Lobster en titraille. Il a fait une entrée fracassante dans les pubs, car cette police était très originale mais exploitable (ça ne va pas toujours de pair). Son petit côté régressif “bon vieux temps” faisait des miracles par temps d’incertitude. Par contre, je l’ai tellement vue partout par la suite que j’en suis venue à saturer.
J’aime l’originalité des slabs, des hybrides sans et serifs, mais là, ça ne va pas parler à ceux qui ne connaissent que l’Arial, le Times New Roman et le Comic Sans…
.
Mes choix (quand ils sont libres) dépendent tout de même pas mal de ce qu’il faut faire de cette police. Ecrire du texte ? Ecrire des titres ? Créer un logo ? Et puis surtout pour qui / pour sous-entendre quoi ?
Contrairement à ce que pensent ceux qui ne bossent pas dans la communication visuelle, les grandes familles de polices portent une histoire et un message en elles-mêmes. Une police est propice à un usage ou ne l’est pas. On ne va pas en short, débardeur et tong à un gala de charité. Chaque police a un rayon d’action, une scène où elle est plus ou moins attendue.
99% du temps, je suis tenue d’appliquer des chartes graphiques qui verrouillent l’emploi de polices officielles pour une communication visuelle (je n’ai donc pas le droit d’en mettre d’autres).
Mais j’adore les polices, je vais sur Google Fonts ou DaFont par pur plaisir !
La police “manuscripte” qu’on voit sur le site, sur les titres de fics et de chapitres, vient de chez Google. Lors de la refonte il y a plusieurs années, j’en ai proposé une petite poignée et Tehem a validé celle qui est en place (ce n’était pas ma préférée mais au bout d’un moment, le client est roi).
.
Il y a beaucoup de polices de caractère fantaisie qui ne sont pas adaptées à mes besoins et mes usages. Force est de constater que le Comic Sans n’est jamais adapté pour ce que j’ai besoin de faire parce qu’il ne véhicule pas l’image que j’ai envie de conférer.
Mais pour rester dans les polices tout venant, données avec Windows, j’ai également une intense aversion pour le Lucida Calligraphy et le Lucida Handwriting, le Brush Script, le Monotype Corsiva qui sent bon les années 80 avec l’Apple II, et toutes les polices serif très inclinées qu’on appelle les “anglaises” illisibles que je vais vous résumer par “faire-part de mariage chichiteux”
Mais il y en a tant là-dedans qui me filent de l’urticaire…