Un peu taquiné par un collègue qui a réagi professionnellement à la plaisanterie ci-dessus, je m’en vais remettre une égratignure supplémentaire au franglais prêt-à-penser d’entreprise…
Quel mot magnifique, le coaching ! 
Le cocorico
du jour sera de courte durée, car les sources s’avèrent déroutantes.
Bien sûr, the coach dérive de notre coche, le chariot couvert, attesté sous les mérovingiens. 
Le cocher, conducteur de char, de carrosse, de diligence, a traversé les âges armé de son fouet et de sa moustache.
Le coche reliait les villes via les relais de poste, marquant la culture populaire :
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Le béjaune descend du coche, naïf, sans argent et sans appui en la grande ville.
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Le négligent manque le coche.
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La mouche du coche de La Fontaine s’enfle de son importance factice, voletant autour du personnage central. 
Mais au-delà, tout se complique ! On n’en finit pas de cocher les origines possibles de ce mot redoutable :
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Le hongrois kocsi, grande voiture couverte, pourrait être un ancêtre, à nous parvenu via l’Autriche et Venise, 
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Ou le tchèque koczi, donnant l’allemand Kutsche,
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Le coghe - variantes cogge, cogghe - était un navire de commerce en vogue aux Pays-bas et dans le monde Hanséatique, qui a donné le coche de rivière, petite embarcation hâlée par des chevaux. Le coghe aurait aussi contribué à fixer la coque, avec l’aide de la conque. 
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Plus scabreux pour le coach moderne : une acception attribue au coq, et par analogie à l’homme, la paternité de la mâle action de cocher sa femelle, de la couvrir, de la chauchier. Soyons courtois et serviable : cochons la compagne dont on partage la couche ! 
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En parlant de couple, signalons pour être complet la coche, la truie, femelle du cochon. 
Reste l’héritage du siècle puritain, qui voit le confesseur jésuite, Eminence grise et directrice de conscience, promu cocher des âmes de ces dames patronnesses.
Il y aurait donc tout cela dans le coaching ?
Une fois décortiqués les circonvolutions marketing et le rhabillage sémantique moderne du vocabulaire d’entreprise, à la parfin perdure le parfum des origines.
Bien sûr il est des inventions véritables, de concepts qu’il faut bien habiller d’un nom.
Mais la raison pour laquelle un terme s’est trouvé choisi par l’usage n’est jamais complètement gratuite, révélant une partie des sens sous-jacents et, peut-être, en bridant la destination.
Est-ce le cas du coaching ? Peut-on, faut-il se défaire de ces images que charrie malgré lui notre coche du jour ?
Source : ici, là et là