Conciliabules autour du vocabulaire

Hello !
Je viens vous partager une trouvaille (inédite pour moi, mais peut-être la connaissiez-vous déjà).

Il s’agit du mot schibboleth (schibboleths au pluriel), qui vient de l’hébreu, et qui désigne un signe de reconnaissance, d’appartenance à un groupe, sur le plan verbal. En gros, un mot, une catégorie de sons, que seule une population connaît/peut employer, et qui permet notamment d’identifier tout étranger à cette population.

Dans la Bible, le mot schibboleth signifie « épi », « branche » (Genèse 41:7, Job 24:24, Zacharie 4:12) (à rapprocher de l’arabe senbala « épi »), ou encore « flot », « torrent » (Psaumes 69:2).

Quelques exemples de schibboleth :

  • Pendant la Première Guerre mondiale, les Alsaciens avaient leur « signe de reconnaissance » pour se différencier des Badois et Souabes qui tentaient d’imiter leur accent/patois. À la question " Was esch das ?" (Qu’est-ce que c’est ?) que l’on posait en désignant un parapluie, la bonne réponse était le mot barabli – les Badois disaient « Schirm », et les Souabes « Regenschirm ».

  • Après le tremblement de terre du Kantô de 1923, qui a ravagé Tôkyô, les civils japonais s’étaient montés contre les Coréens (sur qui on rejetait la faute, suite à une longue histoire de tensions à cause de l’invasion japonaise en Corée et en Mandchourie). Les Coréens ne pouvant prononcer le son /g/ ou /j/ sans leur accent, il suffisait de leur faire dire « gojuuen » (dix yens) ou « gojuusen » (dix sen – centimes de yen de l’époque), ou encore tous les sons de la consonne /g/ (ga.gi.gu.ge.go) pour les repérer. À tort, des Chinois et des Japonais du nord (Tôhôku notamment) ou du sud (Okinawa) ont été massacrés car leur langue et dialecte les confondait avec des Coréens.

Si vous voulez en savoir plus, je me suis appuyée sur la page Wikipédia dédiée à ce sujet : :computer_mouse: Schibboleth ; notamment suite à une lecture d’un roman de fiction dont l’intrigue débute en 1923 pendant ledit Daijishin (et j’avais des doutes quant à la violence de la répression des Coréens à l’époque).

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Le protocole

Ce mot a sournoisement envahi nos vies :

  • les protocoles sanitaires se succèdent à rythme soutenu depuis presque deux ans, et ce n’est pas terminé.
  • les protocoles de communication régissent les réseaux et les interactions entre ordinateurs, téléphones, terminaux et bientôt objets connectés de tous acabits.
  • plus largement, le terme protocole, au sens de Instructions ou compte rendu écrit de toutes les étapes d’une réalisation, tend à remplacer la procédure, partout où son emploi est réputé impératif - c’est-à-dire qu’il est recommandé de ne pas trop réfléchir avant d’obtempérer ! Et ce pour toutes raisons « supérieures » confondues : réglementaires, religieuses, médicales, sécurité, interopérabilité, etc.
  • le protocole diplomatique veille aux règles et usages à observer dans les relations internationales entre chefs d’état ou leurs représentants, dans les cérémonies et dans les relations officielles.
  • le protocole d’accord explicite les étapes de négociations, rassemble les minutes (procès verbal) pour se terminer par l’accord intervenu entre représentants ayant reçu pouvoir de leurs mandataires.
  • le protocole des notaires, des avoués, des huissiers, etc. est le recueil contenant les formules à employer dans la rédaction d’actes publics par les officiers ministériels, pour l’intitulé et la clôture d’actes, de procès-verbaux ou pour la correspondance officielle de chefs d’État, ministres, hauts fonctionnaires, etc.

Mais si l’on remonte plus loin - c’est là où je veux en venir, vous vous en doutez !

  • le prothocole ou protocolle estoit la marque du papier qu’on mettoit au bord; à cause dequoy il estoit defendu aux Notaires de rongner leurs Registres afin qu’on puisse découvrir les faussetez : Ce qui ne se pourroit, si la marque estoit emportée. Au 17ème siècle, le protocole était un paragraphe sur un papier officiel, apposé à l’acte et qui en garantissait l’authenticité.
  • Protocole descend du mot grec πρωτόκολλον [prôtokollon] première [feuille] collée, transcrit en latin sous la forme protocollum qui prend le sens de commencement ou d’entête. Le mot vient de πρῶτον [prôton] premier et de κόλλα [kolla] gomme, colle.
    image
  • Sous l’empire romain d’orient, ce mot désignait en fait la première feuille collée à un rouleau de papyrus, plus résistante, pour envelopper et protéger ledit rouleau. Elle portait, outre des formules religieuses, le nom du fabricant du rouleau et du gouverneur sous lequel avait été fait ce rouleau, puisque l’Etat romain avait le monopole de la production. Au 5ème siècle après J.-C., l’empereur Justinien oblige tout notaire de la capitale, Constantinople, à utiliser les feuilles de papyrus avec la date et le nom du ministre du budget de l’époque.

Sources : ici et

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La dépiction

Dans ma chasse aux néologismes anglais, je viens de tomber sur un os !
La dépiction sentait la traduction littérale, qu’une peinture ou une description aurait avantageusement supplantée.
Aucune dépiction chez Larousse, chez Littré ou au CNRTL.
Je croyais donc avoir capturé ce suppôt d’Albion, à pourfendre et redresser avec panache.
Que nenni !

Il s’agit d’un terme de philosophie. Et là, forcément, ça se complique…

De manière intuitive, la dépiction donne à voir de façon immédiate et souvent transparente une portion de réalité alors que la description linguistique construit ou permet de saisir le contenu sémantique correspondant, sans rien présumer de sa présentation sensible. Cette caractéristique confère à l’image une puissance visuelle incomparable qui peut aller jusqu’à la fascination et encourage l’idée qu’elle se passe de toute médiation interprétative. Bien que centrale d’un point de vue conceptuel, la distinction est cependant peu marquée dans l’usage terminologique courant où il n’est pas rare d’intervertir les verbes décrire et dépeindre. Extrait de l’encyclopédie philosophique.

Et Léon Mychkine nous met en garde de ne pas confondre les sœurs ennemies, la dépiction et la ressemblance.

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Moi je dis « à mort les contenus sémantiques ». :smiley:

J’arrive à piger de quoi ça parle, mais bon sang de bois, combien de membres vont rester sur le carreau avec la définition philosophique ? Même ceux qui ont passé la Terminale ?

Il n’en reste pas moins que je te suis : depiction, pour moi c’était anglais, et je le comprenais spontanément comme une peinture descriptive (plutôt qu’une description pittoresque).

En tous cas, ce n’est certainement pas le nom traduit du verbe « dépeindre » : la dépeinture c’est juste enlever la peinture. :smiley:
On est mal…

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Espèce de sa-laud !

Bougre de sa-lope !

Vous vous en doutez, si nous nous immisçons en pleine scène de ménage, c’est pour la bonne cause, celle du vocabulaire !

Quitte à s’insulter copieusement, autant procéder avec tact et précision, dans les fics comme dans la vie.

Si l’éditeur du site nous laisse faire…

Vous le constatez, les insultes en vogue dans l’intimité de ce couple en colère, quoique homonymes, ne s’accordent nullement comme féminin et masculin l’une de l’autre.
C’est que les sens sont différents - les griefs du ménage appartiennent à des planètes distinctes…
Faut-il en déduire que cette dissymétrie exonère les femmes de grossièreté et les hommes de concupiscence ?

Je crains que non…

Voyons en détail :

  • Le sa-laud (substantif) a bien un féminin, la salaude. Il s’agit d’abord d’une personne sale, répugnante, d’une grande malpropreté ou obscénité. Puis le terme glisse du physique au moral et désigne une personne méprisable, dénuée de toute moralité, ou profondément nuisible.
  • Sa-lope (substantif ou adjectif) a une signification première très proche, désignant une personne très sale, très malpropre. Puis, suivant un glissement analogue, s’étend à une personne vile, basse, qui se conduit mal et inspire de la répugnance.
    • mais sa-lope est toujours féminin. Signe des temps (du 17ème au 19ème siècle), cette focalisation sur la femme spécialise le sens en débauchée, de mœurs dépravées ou qui se prostitue.
    • Donc pas de masculin ? En fait il semble bien que la sa-lope se cherche encore son compagnon… parce qu’elle en a trop ! Car elle en a connu des salopard, salopiot, salopin (influencé par gamin), salopiau, salopiaud (influencé par sa-laud), salopiat (influencé par galapiat)…

En tout cas, avec tous ces partenaires, elle reste bien une débauchée !

Sources ici et

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Bienvenue pour ce billet de Noël !
Aujourd’hui je vous propose de tirer la longue pelote du

Mèl

  • Vous avez suivi la dernière évolution pour l’avoir vécue : le mèl est une intégration aux forceps dans le français d’entreprise, encore déconseillé par certains dictionnaires, de l’américain e-mail, après le succès trop timide du courriel.
  • Cet e-mail est évidemment la variante électronique du mail.
  • Ce mail désigne bien sûr le courrier, au sens des lettres et paquets.
  • Mais ce sens dérive de celui désignant le sac de transport de ces lettres et paquets (1650), emprunté au français malle.
  • Le terme Malleposte associe en effet explicitement le réseau des relais de poste et le contenant - la malle - assurant l’inviolabilité du-dit courrier.
  • A l’origine cette malle n’est pas une volumineuse boite de bois cerclée de fer ou de cuir, mais bien un sac utilisé pour transporter des petits objets personnels.
  • La malle descend, à travers le francique malha, du Vieil Haut-allemand malho- ou malaha, sac.

Source ici

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Le ressui

  • Lieu où les bêtes fauves et le gibier vont se sécher après la pluie ou la rosée du matin.
    • On dit qu’un cerf est au ressui, lorsqu’il se met sur le ventre au bord du bois pour y rester peu de temps.
    • Se dit aussi lorsqu’il se repose et laisse sécher sa sueur.
    • À l’égard du gibier à plume, on lui donne du ressui en le plaçant dans un parc où il trouve du sable.
  • Défaut d’une poterie humide qui, en séchant, fait couler l’or appliqué, ou d’une céramique après la cuisson.

Source

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Jamais, jamais, jamais, jamais entendu ce mot ! Ni le verbe, d’ailleurs.

Le Littré comme source ? Une bonne réolution de faire des infidélités à ton dictionnaire habiuel ?

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« Le ressui » : quel mot extraordinaire !!! Merci !

La « dépiction » citée un peu plus haut m’a fait penser à une notion littéraire dont je croyais avoir parlé quelque part ici (mais apparemment non, ou alors j’ai mal cherché : l’ekphrasis (ou ecphrasis). Il s’agit, dans une œuvre littéraire, de la description, souvent minutieuse, d’une œuvre d’art (tableau, sculpture, objet…).

Une des ekphrasis les plus connues (et les plus anciennes) se trouve dans L’Iliade : Homère décrit le bouclier d’Achille (lien du chant correspondant ici), qui représente lui-même l’ensemble de la vie (ambitieux…).

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Une petite citation d’Emilie du Châtelet, traduisant les Principia Mathematica d’Isaac Newton :

" Deux sphères, dont toutes les parties agissent en raison renversée du carré des distances, étant composées, l’une et l’autre, d’orbes concentriques dont les densités du centre à la circonférence varient suivant une loi quelconque, s’attirent réciproquement avec des forces qui sont en raison renversée du carré des distances de leurs centres."

Sa professeure de physique de 2nde demande à ma fille d’en déduire la formule de l’attraction universelle ! Vous vous en doutez, la difficulté ne réside pas dans la physique, mais dans le français. A l’époque, on ne disait d’ailleurs pas « Sciences physiques », mais « Philosophie naturelle » !

Voici ma traduction en français « moderne » :
Deux boules, dont les centres de masse correspondent à leurs centres géométriques respectifs, s’attirent réciproquement avec des forces proportionnelles à l’inverse du carré de la distance entre leurs centres.

A ce propos, je vous suggère cette courte et modeste nouvelle philosophique qui se déroule dans la Comté.

Toute cette digression pour parler de l’expression « en raison de » :

  • de nos jours, c’est l’équivalent de « à cause de »,
  • au 17ème siècle, « en raison de » signifiait « suivant le même raisonnement, la même logique que ». Plus précisément, la raison pouvait indiquer une proportionnalité, et c’est le sens ci-dessus chez Mme du Châtelet : « suivant le même ratio que ».
  • la « raison renversée » exprimait la proportionnalité avec l’inverse (1/x) de la grandeur concernée. Aucune ombre d’égarement ou de folie…

Le terme raison embrasse de nombreuses significations et apparaît dans de nombreuses expressions :

  • La raison désigne la pensée, l’intellect, notamment face à l’affect, l’arbitraire ou le religieux, avec de nombreuses variantes psychologiques ou philosophiques que je ne vais pas détailler ici.
  • Une raison désigne une cause, un argument, etc.
  • l’acception de raison que je voudrais approfondir est synonyme de ratio,
    • littéralement le quotient de deux grandeurs proportionnelles.
    • l’étymologie de raison est en effet le latin ratio, qui signifie pensée ou faculté de penser, ou plus précisément de calculer. Le quotient n’est pas loin…
    • C’est le cas par exemple lorsque l’on parle de la raison d’un associé, cela désigne son intérêt, sa part dans une société commerciale : sa raison est de 2/3 : elle possède 66,7% de l’entreprise. Vous l’avez compris, dividendes et intérêts vont ici « de raison » !
    • C’est aussi le cas dans l’expression « à raison de », qui exprime une idée de proportion : Rajouter le sucre à raison d’une cuiller par verre de lait.
    • Les plus matheux se souviendront aussi de la raison d’une suite arithmétique (Un+1 = Un + r) ou d’une suite géométrique (Un+1 = r . Un)

Source cnrtl et quelques souvenirs de terminale

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Fesse-mathieu

N’ayez crainte ! Nous ne verserons pas dans la grivoiserie impénitente !

Comment se fait-ce ?

  • Tout d’abord, précisons que ce fesse, employé ici, n’est point l’une des moitiés charnues du postérieur, mais le présent 3ème personne du verbe fesser qui, au 15e siècle, a d’abord signifié « battre avec des verges ».
    Ce dernier terme mériterait lui-même une digression, mais gardons-le pour la bonne bouche ! :smiling_imp: :innocent:
  • Pour ce qui concerne ce pauvre Mathieu, il s’agit tout bonnement de Saint Mathieu, l’un des douze apôtres et des quatre évangélistes. Avant de se convertir, il avait été prêteur. Les usuriers étaient appelés confrères de Saint Mathieu. Puis tout créancier fut nommé un mathieu. Selon Antoine Oudin, fesser Sainct-Mathieu signifiait pratiquer l’usure au 17ème siècle. D’après Alain Rey, le fesse-mathieu est l’individu qui, pratiquant indignement son premier métier, met à mal la réputation de l’apôtre.

Source ici.

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Merci pour cette explication sur le « fesse-mathieu ». Je connaissais le mot mais j’en ignorais l’origine…

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:rofl: Et moi qui viens de voir ce mot dans des mots fléchés en m’interrogeant sur le sens… Merci pour l’explication !

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Am Stram Gram

Vous connaissez tous cette comptine :
Am, stram, gram,
Pic et pic et colégram,
Bour et bour et ratatam,
Am, stram, gram.

Evidemment, ça ne veut rien dire.
En apparence…

Car une interprétation l’apparente à une incantation chamanique en vigueur dans les veillées funèbres chez les Francs et autres peuples germaniques.
Elle permettrait la possession de l’officiante par l’esprit loup. Les paroles originales auraient été :

Emstrang Gram
Bigà bigà ic calle Gram
Bure bure ic raede tan
Emstrang Gram

ce qui se traduit par :

Toujours fort Grain
Viens donc viens, j’appelle Grain,
Surviens car je mande au brin,
Toujours fort Grain.

Le Grain dont il est question ici est le loup céleste, qui survit dans Isengrin, dont on a déjà parlé ici du masque féroce. Ce loup n’est pas sans rapport avec le masque lunaire. Les « loups de la lune » Managarm (Sköll, Répulsion et Hati, Haine) prennent la vie des mourants et se nourrissent de leur chair. Lors du Ragnarok, ils finiront par dévorer le soleil et la lune, dans la mythologie nordique.

Selon l’historien Jean-Pierre Poly, l’invocation se faisait lors d’un banquet funéraire tenu 3 jours après le trépas du défunt. L’officiante, armée de sa baguette (le tan ci-dessus), invoquait Mana-Gram, le loup céleste, sensé lui conférer la vision de l’avenir. Après avoir désigné sa victime au loup de la nuit, elle entrait alors en transe et partait dans une chevauchée nocturne, entre rêve et révélation.

Peut-être n’est-ce pas un hasard si la dernière survivance de cette invocation des forces obscures, a pour objet de tirer une victime au sort…

Source ici

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acérer

Dès le 12ème siècle, sous des formes variables (acherer, aserrer, assirier), ce verbe signifie garnir d’acier, par exemple la lame d’un outil ou d’une arme, pour en renforcer le tranchant :

  • Les portes [ils] desferrerent à grans pels [pieux] acerés. Chanson d’Antioche relatant la première croisade.
  • Cela que le soudart aux espaules ferrées, Que le cheval flanqué de bardes acerées, Ne put faire par force, amour le fait seulet. Ronsard

Au sens figuré, il signifie aiguiser, rendre plus vif :

  • …la soirée s’acérant des mille aiguilles d’un froid subtil. Jules Barbey d’Aurevilly.
  • Les crocs acérés du loup Euh… ce lieu commun est… de moi.

En somme, aucun rapport avec serré, mais tout à voir avec l’acier.

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Labadens

Un mot vieilli mais pas si vieux que ça !

Il vient du nom d’un personnage d’Eugène Labiche, dans le vaudeville l’Affaire de la rue de Lourcine, écrit en collaboration avec Albert Monnier et Édouard Martin et représenté pour la première fois à Paris au Théâtre du Palais-Royal, le 26 mars 1857.

Cette pièce regorge de noms hauts en couleur et un peu ridicules :

  • le rentier Lenglumé
  • le chef cuisinier Mistingue
  • Ces deux protagonistes se sont rencontrés au repas organisé la veille par « l’institution Labadens », du nom du propriétaire et maître de pension Labadens, dont ils sont tous deux d’anciens élèves.

Un labadens désigne, par extension, tout camarade de classe ou de pension, un comparse, un acolyte.

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Jamais entendu ce mot ! Je ne sais même pas comment le prononcer !

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D’après Wiktionnaire, ça se prononce comme ça s’écrit ! :stuck_out_tongue:
Plus sérieusement, on dit \la.ba.dɑ̃\ (là-bas, dent) ou encore \la.ba.dɑ̃s\ (là-bas, danse) ! :wink:

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Vous êtes sûrs que vous ne confondez pas avec…

La baderne

D’après le cnrtl, souvent vieille et de service il s’agit d’une « personne que son âge ou sa santé mettent hors d’état de rendre des services. »

Ex : Malgré les apparences, Oldie n’est pas encore une vieille baderne.
Mais soyez patients.

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Battre son plein

Voilà une expression qui a fait couler beaucoup d’encre. Il y eut longtemps débat.
Pourquoi ? A cause du pluriel !
Diriez-vous Les festivités battent son plein ou Elles battent leur plein ?

  • Première interprétation, maritime :

    • Le plein est le moment de plus haute marée, et l’on dit que la marée bat son plein lorsque, ayant atteint sa plénitude, elle demeure un temps stationnaire.
    • L’expression battre son plein se serait généralisée pour prendre le sens de « culminer, être à son apogée. »
    • Par conséquent, dans cette acception, « son » est un adjectif, « plein » est un nom et il s’ensuit au pluriel : les festivités battent leur plein.
  • Autre interprétation, qui n’a plus la faveur du moment, mais qui me paraît mériter l’attention : l’expression battre son plein s’appliquerait initialement… aux instruments de musique à percussion, qui battent le rythme !

    • Une cloche que l’on vient de libérer de son moule en brisant celui-ci, est prudemment testée. Lorsqu’elle est fêlée, elle rend un son terne et faux. Au contraire, lorsque la cloche est réussie, sans défaut, elle rend un son plein.
    • Le tambour, frappé en son centre, rend un son plein, non assourdi.
    • En effet ces deux instruments sont bien « battus » et ils rendent un son plus ou moins plein selon les circonstances…
    • Le sens induit de « donner sa pleine puissance, culminer » est parfaitement plausible.
    • Mais dans cette acception, « son » est un nom et « plein » est un adjectif. On dirait donc au pluriel : les festivités battent son plein.

Alors qui a raison ?

S’il faut en croire Littré, à l’avis duquel se rangent le CNRTL et l’Académie, c’est la piste maritime qu’il faut suivre.
Vu les poids lourds ayant opté pour la première hypothèse, l’affaire paraît entendue.
Pourtant cette unanimité semble reposer sur l’avis initial du seul Littré…

Votre avis, lectrices et lecteurs ?

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