Conciliabules autour du vocabulaire

Un joli mot de notre langue, loin d’être usité de nos jours, à savoir

Volucre,

Du latin volucris « oiseau », de l’adjectif volucer, -cris « qui vole, ailé », de volare, voler.

Nom masculin rare et littéraire, signifiant oiseau.

Nom dérivé, en histoire de la littérature, Volucraire, « Ouvrage médiéval généralement en vers, traitant des oiseaux et contenant des réflexions morales »

Références, Définition et Étymologie

Exemple, Les volucres, depuis l’Antiquité, tout particulièrement l’aigle, sont considérés comme les messagers du ciel, porteurs de présages véridiques et infaillibles.

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Oh, il est bien sympa celui-ci, je le garde merci ! :grin:

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Demeurons dans le registre des oiseaux :wink:

Hiéracocéphale, adjectif rare,

Étymologie, du grec Ἱέραξ, épervier, et ϰεφαλὴ, tête.

Signifie « À tête d’épervier », s’applique tout particulièrement au dieu égyptien Horus, ou tout autre dieu humanoïde qui a la tête de ce rapace.

Références, Définition et Définition

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L’argent n’a pas d’odeur

Vous connaissez cette expression.
Ce n’est pas tout-à-fait le cas pour les pièces : elles prennent bien, après un long usage, une odeur de cuir patiné et d’oxyde terreux un peu fade.

Mais d’où vient-elle ?

Lorsque Vespasien succéda à Néron, les Caisses étaient vides ! L’empereur, à court de ressources, leva des impôts tous azimuts. L’une de ces taxes, appelée chrysargyre, touchait l’industrie et le commerce, et se trouvait également appliquée à la collecte d’urine !

Il ne s’agit aucunement d’un canular, puisque l’urine, par sa forte teneur en ammoniaque, était une denrée très utile en teinturerie, permettant de dégraisser les peaux, blanchir les tissus ou fixer certaines teintures.
Le principe est intemporel et imparable : taxer les activités humaines essentielles, comme la nourriture ou l’urine !

Pour aller jusqu’au bout de l’idée, l’empereur fit construire les Vespasiennes- toilettes publiques pour hommes uniquement - payantes ! Et revendait le précieux liquide aux teinturiers.

Mais son entourage, son fils Titus notamment, lui reprochèrent son manque de decorum et des pratiques… puantes.
« Pecunia non olet » aurait répondu l’empereur (source plus exacte) : « l’argent ne pue pas », ce que l’histoire a retenu comme « L’argent n’a pas d’odeur ».

Par extension, l’expression a fini par illustrer l’indifférence quant à l’origine de la fortune, qu’elle soit liée à des activités peu reluisantes, ou même carrément criminelles !

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En voilà une origine qui n’est pas pissée des hannetons…

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Ça risque de finir dans Le poteau rose ! Il me semble qu’on parle de quelque chose qui n’est pas piqué des hannetons (de leurs vers, j’imagine ):woman_shrugging:

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Oui je confirme, c’était bien un jeu de mots pas piqué des hannetons ! Et j’avais aussi pensé en effet qu’il pourrait être à cheval avec le topic du poto rose.

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Ca c’est du jeu de mots qui m’en bouche un quack !

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Je propose la thématique du sacré à travers plusieurs mots.

Hiéro- , préfixe du grec ἱερὸς [ieros] (« sacré » et, par extension, divin), il sert à la formation des mots suivants :

Hiérophanie, ἱερὸς, sacré, et φαίνειν, rendre visible, faire connaître, « Manifestation du sacré, révélation d’une modalité du sacré ».

Hiérophante, Ἱεροφάντης, de ἱερὸς, sacré, et φαίνειν, montrer , celui qui montre les choses sacrées, « Terme d’antiquité. Titre du prêtre qui présidait aux mystères d’Éleusis, et qui enseignait les choses sacrées aux initiés. »

Hiérogamie, hieros, « sacré », et de ‑gamie, tiré du grec gamos, « union, mariage », « Union sacrée d’un dieu et d’une déesse ; figuration animée d’une telle union, dans divers rites. »

Hiérodrame, du grec Ἱερὸς, sacré, et drame, signifie « Représentation des actions d’un dieu qui se donnait dans les temples des païens. » Et, parfois, « S’est dit quelquefois d’un oratorio ou d’un drame dont le sujet est emprunté à l’histoire sainte. »

Hiérodule, Ἵερόδουλος, de ἱερὸς, sacré, et δοῦλος, esclave, terme de l’Antiquité signifiant « Serviteur attaché à un temple. »

Hiéroscopie, Ἱερὸς, sacré, et σϰοπεῖν, examiner, « Terme d’antiquité. Divination fondée sur l’inspection des victimes, et de ce qui se passait dans les sacrifices. »

Hiéromancie, hieros, « sacré », et manteia, « prédiction, divination », « Divination pratiquée lors de sacrifices faits aux dieux. »

Hiéroglyphe, de ἱερὸς, sacré, et γλύφειν, graver, « Nom donné aux signes que les Égyptiens employaient pour exprimer leurs idées par l’écriture. » Et signifie, par extension, quelque chose d’incompréhensible, de difficile à déchiffrer (pour une écriture, un langage ou un style), quelque chose d’obscur et d’énigmatique.

Hiérarchie, du latin hierarchia, qui vient du grec ἱεραρχία, de ἱερὸς, saint, et ἄρχειν, commander, gouvernement des choses sacrée, signifie en théologie « Ordre et subordination des neuf chœurs des anges, qui constituent l’ensemble des purs esprits et sont répartis en trois groupes. La hiérarchie céleste. La hiérarchie angélique. Par métonymie. Chacun de ces trois groupes, ou ordres. ». En religion, « Ordre et subordination des divers degrés de l’état ecclésiastique ». Plus généralement, « Ensemble des grades, rangs, niveaux successifs par lesquels se transmet et s’exerce une autorité. » Et « Classement établi par ordre d’importance relative entre deux ou plusieurs éléments de même nature. »

Hiérarque, Ἱεράρχης, du grec ἱερὸς, sacré, et de ἄρχειν, être à la tête, qui signifie « Chef de prêtres, d’une hiérarchie. »

Hiératique, Ἱερατι ϰὸς, dérivé de ἱερὸς, sacré, qui paraît avoir eu primitivement le sens de fort 'ἱερὸς στρατὸς, ἱερον δίφφον, γιερὴ ἲς Τηλεμάχοιο) ; d’où, par extension, divin, sacré ; sanscrit, ishara, fort ; l’esprit rude serait inorganique, adjectif signifiant « Qui concerne les choses sacrées, qui appartient aux prêtres. » Et par extension, « Dont la solennité semble s’inspirer d’un rite et prend un caractère sacré. Attitude hiératique. Visage hiératique. Le jeu hiératique d’un acteur. ». Terme de sculpture et de peinture « Style hiératique, style dans lequel la religion impose à l’artiste des formes traditionnelles. » « Écriture hiératique, signes hiératiques, écriture cursive, qui est une abréviation de l’écriture hiéroglyphique et dont les signes sont dérivés, signe à signe, des caractères hiéroglyphiques. » Et « S’est dit, dans l’antiquité, d’une des espèces de papier d’Égypte. »

À ne pas confondre avec l’adjectif Hiéronymique, du grec Ἱερώνυμος, Jérôme, de ἱερὸς, saint, et de ὄνυμα, nom, signifie « Qui appartient à saint Jérôme ».

Exemple, Ces hiéroglyphes d’un hiérodule qui traite d’un hiérodrame ont été donnés à son hiérarque pour être soumis à une hiéromancie.

Références, HIÉROPHANIE : Définition de HIÉROPHANIE , Littré - hiérarchie - définition, citations, étymologie , hiérarchie | Dictionnaire de l’Académie française | 9e édition , Littré - hiérarque - définition, citations, étymologie , Littré - hiératique - définition, citations, étymologie , hiératique | Dictionnaire de l’Académie française | 9e édition , Littré - hiérodrame - définition, citations, étymologie , Littré - hiéroglyphe - définition, citations, étymologie , HIÉROGLYPHE : Définition de HIÉROGLYPHE , Littré - hiérodule - définition, citations, étymologie , Littré - hiéroscopie - définition, citations, étymologie , Littré - hiérophante - définition, citations, étymologie , hiéromancie | Dictionnaire de l’Académie française | 9e édition , hiérogamie | Dictionnaire de l’Académie française | 9e édition , Littré - hiéronymique - définition, citations, étymologie

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Cette liste me paraissant un peu courte :stuck_out_tongue_winking_eye:, j’ajoute Hiérosolymite : « de Jérusalem ».
Du latin hiérosolymitanus, mais au-delà, l’étymologie grecque semble exclue, tant s’opposaient les cultures grecque et juive

6 « J'aime »

Je ne prétendais pas non plus à l’exhaustivé :wink:
Merci de me rappeler les Hiérosolymites, je ne les ai pas oubliés :smile:

5 « J'aime »

L’usage des archaïsmes sont-ils permis lorsque justifié ? Ils ont néanmoins une beauté indescriptible, mais qui nous permet de décrire certaines choses… De mettre le doigt sur le bon terme en quelque sorte. Respectueusement vôtre, 1950m.

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L’héraldique a en effet un vocabulaire très particulier… Très bien pour les description des armures de famille, non ? Toutes mes salutations respectueuses, Vôtre 1950m.

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Confronter

Voilà un mot étymologiquement limpide !

  • On y relève le suffixe « con- », du latin « cum », avec, qui exprime l’adjonction (combiner), la réunion (concubins, concitoyens), le parallélisme (collatéral), la simultanéité (concomitant), voire l’identité (consanguin, concentrique)
  • En l’occurence, on peut aussi voir dans ce suffixe, son sens d’intensité, que l’on trouve dans condamner ou combattre ou encore compliquer, littéralement plier, entortiller complètement.
  • Et bien entendu le « front », qui évoque la ligne de démarcation de part et d’autre de laquelle on fait pression, ou encore deux protagonistes se faisant face, poings serrés et mâchoires crispées…

étymologiquement limpide, donc, puisque s’impose naturellement l’image de deux adversaires, à l’opposition… frontale !

Hé bien je ne suis pas d’accord !
Dans une confrontation, il y a trois acteurs, non pas deux !

En effet, en français, une personne (1) confronte une chose (2) à (ou avec) une autre chose (3), chacune de ces dernières pouvant bien sûr être des personnes.

  • « Le juge a décidé de confronter le prévenu à la victime. »

  • « Ce n’était pas trop de toute une vie pour confronter l’un par l’autre, ce monde où nous sommes et ce monde qui est nous. » Marguerite Yourcenar, L’œuvre au noir.

  • Lorsque Anne Sinclair écrit « Confronter le réel me semble bien plus confortable que fantasmer et rêver. », c’est une faute de français, ou disons typiquement une licence journalistique : le poids des mots confronté à l’orthodoxie syntaxique…

  • On ne dit surtout pas, « Je vais le confronter, ce porc ! »
    Indépendamment de votre juste cause et de votre irrésistible motivation à en découdre, ce serait un anglicisme, directement calqué sur « I’ll confront the bastard ! »

  • On doit dire « Je vais me confronter à ce salopard ! »

  • Vous trouvez cela trop mou, pas assez percutant ? Vous avez raison, alors changeons de registre, raccourcissons et profitons des facilités du français à s’appuyer sur de savoureux glissements de sens : « Je vais m’le farcir, ce porc ! »

  • Ainsi « J’aime à vous confronter » n’est correct que si le « vous » désigne deux personnes distinctes, et non à une seule via le pluriel de politesse.

Signalons enfin cet emploi transitif indirect, assez vieilli mais correct : se trouver contigu à, limitrophe de :
« Mon terrain confronte, côté Est, à une ferme appartenant à ma cousine. »

Sources : cnrtl ou LeRobert

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Au risque de (re)lancer un débat éternel…
Si, ça se dit de « confronter quelqu’un », c’est même sans doute l’usage le plus courant de nos jours. C’est peut-être un anglicisme, ça n’en fait pas une erreur.

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Coruscant, adjectif, qui provient du « latin coruscans, de coruscare, briller », terme littéraire et vieillie, signifie brillant, étincelant, qui brille intensément, qui scintille.

Exemple, les yeux bleus coruscants de cet homme m’étonnent.

Références, Larousse, Robert, CNRTL

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OH MERCI !!! Il va me servir, celui-là ! :star_struck:

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Petite expression découverte au fil d’une de mes lectures : Tout à trac

Signification: Tout à coup, sans réfléchir, brusquement

D’après mes recherches, l’origine de l’expression « tout à trac » remonte au milieu du XVIème siècle.
Le trac utilisé dans cette expression est pris dans son sens du XVème siècle, à savoir la piste ou la trace d’un animal et viendrait vraisemblablement du verbe traquer. « Tout » quant à lui serait synonyme de tout à fait.

Cela dit, j’ai du mal à relier le sens et l’origine de l’expression du coup :sweat_smile:

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Les pistes d’animal, ca disparait vite ? Il faut y aller maintenant, sans tarder ! Ou bien, vite, nous allons le perdre ! Je suppose…

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« Violon d’Ingres »

J’ai trouvé cette expression en tombant sur la vidéo que vous voyez ci-dessus. J’avoue que je me suis senti bête de ne pas la connaître (peut-être que je suis trop jeune).

Elle désigne en réalité une passion, une activité à laquelle on aime se consacrer en dehors de sa profession, en référence à Ingres, le peintre et disciple de Jacques-Louis David, qui aimait pratiquer la musique durant son temps libre.

Source : «C’est mon violon d’Ingres»: comment est née cette expression?

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