Allez, un petit couple illégitime pour la nuit. ça va faire plaisir à @ensorceleurisee…
Ils se ressemblent mais…
obvier à quelque chose : l’éviter, la prévenir, l’empêcher. Dérivé du latin, ob-viare, littéralement aller au devant de, au sens de « agir pour devancer ». Quasiment le même sens que prévenir, d’ailleurs. « Qui bien prévoit obvie à maint méchef »
obvie vient bien sûr d’une étymologie latine proche, ob-vius, qui va au-devant, au sens de « qui s’impose de soi ». Obvie signifie évident, tout comme son cousin anglais obvious.
J’adore l’idée du duo / duel de mots, grand merci pour « obvie » et « obvier ». Voici ma (première) contribution sur le thème des « faux amis » :
aiglefin (ou églefin) : poisson de mer voisin de la morue, qui, salé et fumé, prend le nom anglais de haddock (et oui !)
aigrefin : individu rusé, habile à duper autrui pour parvenir à ses fins ; escroc.
Exemple (un peu tiré par les cheveux) : Hier, je fus la dupe d’un aigrefin, poissonnier de son état, qui fit passer trois kilos de cabillaud pour de l’aiglefin…
Par une curieuse association d’idées (et alors que j’étais plutôt sur du vocabulaire géologique), je suis retombée sur camus.
Camus (adj.) : qui a le nez (le museau) court et aplati.
… mot qui m’a immédiatement fait penser à ceci, parce que je suis monomaniaque et que j’assume (c’est du fanart, oui. Pas de moi. Mais c’est Albator. C’est toujours Albator)
Et puisque nous nous amusons dans une section vocabulaire, voici sur quoi je suis tombé par hasard, de Camus : "Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde." Cette formulation est un peu apocryphe, disent les commentateurs. N’importe, elle milite tout à la fois pour la richesse de notre vocabulaire et une certaine honnêteté intellectuelle.
@AuBe_in_Arcadia : moi quand je lis « Camus », je pense… au chevalier d’or du Verseau dans Les chevaliers du Zodiaque ! C’était juste histoire de causer dessins animés des années 80…
… et pour enchaîner sur un mot de vocabulaire dérivé :
Camarde : nom commun désignant allégoriquement la Mort, venant de l’adjectif « camard » (qui a le nez plat, écrasé), parce que le crâne de la Mort ne possède pas de nez.
Exemple tiré d’Edmond Rostand, au moment de la mort de Cyrano (qui, donc, a toujours un très grand nez ) :
« Je crois qu’elle regarde…
Qu’elle ose regarder mon nez, cette Camarde ! »
Bon alors de mon côté, j’ai (bon sang j’ai l’impression de jouer au Scrabble ! ) :
Méplat : petite partie plane sur un objet de forme irrégulière (un vaisseau spatial par exemple… ), courbe ou présentant des saillies.
L’exemple par lequel je l’ai découvert utilisait ce nom pour décrire certaines parties aplaties d’un visage, genre les pleins et les déliés.
Prévarication : grave manquement d’un fonctionnaire, d’un homme d’Etat, d’un juge… aux devoirs de sa charge. Acte de mauvaise foi commis dans une gestion. Provient du latin praevaricatio.
Exemple concret : les Balkany. Ou, plus cool, le seigneur Léodagan qui met du pognon à gauche.
On peut dire que celui-là reste assez dans l’air du temps…!
Allez, je met ma pierre à l’édifice en vous proposant un peu de jargon Psychomot :
-Syncinésie : mouvement parasites involontaire qui a lieu dans une autre partie du corps pendant un mouvement volontaire.
On en a tous. La plus connue est celle des femmes qui mettent du mascara et ouvrent la bouche de concert avec les yeux.
Exemple : je l’observais maquiller ses yeux avec la ravissante syncinésie de sa bouche s’ouvrant avec eux.
L’enfant était si appliqué à découper sa feuille qu’il présentait une jolie syncinésie, passant la langue en rythme de ses ciseaux.
Je renonçai à visser le pied du meuble, j’avais conscience de faire des grimaces et ces syncinésies me faisaient rire de manière irrépressible rendant mon vissage impossible.
C’est un grand plaisir que d’écrire des synesthésies! Je savais que tu allais rebondir avec ce mot là, j’ai songé à le mettre dans la continuité pour ses sons communs mais je me suis dit que j’allais te laisser ce plaisir
Bonus pour cet exemple qui m’a bien fait marrer !!! « Si y a quelqu’un, il ferait mieux de sortir tout de suite, parce que si je le chope par surprise je lui mets la dérouillée de sa vie ! »…
Je connaissais, comme Oldie, « synesthésie », mais ce mot-là que je n’avais jamais entendu, je le mets direct dans mon carnet ! Grand merci ! (Pour la petite histoire, je joue du piano. Et pour certains morceaux, je suis tellement concentrée sur ce que font mes mains que j’oublie totalement les muscles de mon visage. Ces derniers, ravis d’être ainsi livrés à eux-mêmes, font absolument n’importe quoi. Mais au lieu d’expliquer ça, je dirai à présent « les syncinésies dont je suis la triste victime m’empêchent de jouer en public » ! )
Puisque nous sollicitons les Hellènes, restons à Athènes :
l’aréopage : Littéralement, colline consacrée au dieu Arès, située à l’ouest de l’Acropole. Elle était le lieu de réunion du Conseil et tribunal d’Athènes, réputé pour sa compétence, son intégrité et sa sagesse. Aréopage désigne donc aussi ce tribunal, cette assemblée.
Par extension, toute assemblée prestigieuse, souveraine dans son domaine de compétences.
Au second degré, groupe de personnes se donnant à lui-même bien plus d’importance qu’il n’en a.
Ma grand-mère vient de m’apprendre un mot que je ne peux m’empêcher de partager avec vous, même si il s’agit d’un anglicisme et que mes sources françaises ne dépassent pas Wikipedia…
… l’ultracrepidarianisme ! Pour faire court, il s’agit de la tendance à donner son avis sur des sujets qui sortent de notre champ de compétence. Ce mot aux sonorités barbares vient d’une locution latine, « Ne supra crepidam sutor judicaret » (Pline l’Ancien), qui signifie « Que le cordonnier ne juge pas au-dessus de la chaussure »… « Supra crepidam » et « Ultra crepidam » signifiant à peu près la même chose (« au-dessus / au-delà de la chaussure »), l’expression a donné « ultracrepidarian » en anglais.
Tiens, je connais une ou deux personnes qui ont cette fâcheuse manie! C’est intéressant de voir que mêmes de petites choses comme ça ont une dénomination!
J’adore « syncinésie », sinon, le premier exemple est très parlant! C’est génial, mon carnet devient de plus en plus garni!
J’aime bien l’ultracrepidarianisme, digne représentant des isthmes menant la pensée sur leurs étroits sentiers.
Ma fille m’a replongé hier dans un roman médiéval. Voici la pêche du jour : devinez-vous ce qu’est un leu ?
J’ai d’abord cru que c’était un « lieu ». Mais le contexte n’était pas d’accord.
Alors j’ai cherché. Et le vénéré CNRTL a répondu : le Leu est une unité monétaire roumaine !
Le contexte a secoué la tête, cette fois avec un sourire narquois.
Et finalement, Wikipédia a proposé une hypothèse, complètement compatible avec le Roman de Renart : le leu est le loup ! Et de rappeler la seule expression où persiste ce mot de nos jours, incognito il est vrai : à la queue leu leu, en réalité à la queue le leu, qui renvoie aux meutes de loups, se déplaçant bien souvent en marchant dans les pas les uns des autres.
Est-ce qu’il y a eu besoin de te pousser beaucoup pour que tu plonges ?
Sinon, j’avais oublié cette histoire de « leu », mot que j’avais pourtant entendu dans… Les Visiteurs II - ne le regardez pas, « c’est pas mauvais, c’est très mauvais » (à entendre avec la voix de De Funès dans La grande vadrouille… )
Le mot du jour…
… pétrichor (je croyais l’avoir déjà vu sur ce site mais une brève recherche m’indique que non) : odeur particulière de la terre après la pluie.
(Ou alors pour un fauconnier ?)
C’était juste histoire de causer dessins animés des années 80…
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), courbe ou présentant des saillies.
