Écrire en étant hypersensible

Bonjour :slight_smile:

J’ai " découvert " il y a quelques semaines l’hypersensibilité ( tres bien décrite,expliquée dans le post « Je suis hypersensible et mon quotidien est différent du vôtre », sur huffingtonpost.fr).

L’hypersensibilité, c’est avoir une sensibilité plus haute que la moyenne, provisoirement ou durablement, pouvant être vécue avec difficulté par la personne concernée elle-même ou perçue comme « exagérée », voire « extrême », par son entourage (merci Wikipedia). Tout est vécu de façon beaucoup plus intense que la plupart des gens et que se protéger des émotions/stimulus extérieurs est plus difficile.

J’aimerai beaucoup savoir si certains auteurs ici le sont également, et comment votre hypersensibilité influence votre écriture, les combats que vous menez, ou les avantages que vous y trouvez.

Personnellement, je dois dire que c’est beaucoup de stress et de tension (alors que j’adore écrire!). Je me remets énormément en question, je cherche la perfection et un mot que je ne trouve pas, un passage mal écrit peut me valoir des jours de blocage parce que je n’arrive pas à trouver le bon terme. C’est un loisir, mais je me mets la pression pour finir un chapitre, je me culpabilise de ne pas écrire assez ou assez vite. Je peux m’en vouloir au point de ne pas réussir à continuer une histoire, et là, c’est le cercle vicieux: je n’arrive pas à écrire, donc je stresse, donc je n’arrive pas à écrire… Voilà voilà.

J’ai parfois l’impression de me « vider » de mon énergie et de devoir attendre de me reposer pour pouvoir me remettre à écrire.

Mais d’un autre côté, j’ai une perception de la psychologie de mes personnages très fine, des histoires qui sortes de l’ordinaire (enfin, j’essaye !) et une façon de décrire les interactions très visuelles (tout simplement parce que je le vois très bien en écrivant).

Et vous? Comment ça se passe?

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Je ne sais pas si je dois me réellement considérer comme hypersensible parce que je n’en souffre plus. Il serait intéressant de voir comment tu peux te relier au plaisir plutôt qu’à la pression. Une question que je me pose souvent quand je commence à stresser (et ça m’aide énormément) c’est « c’est quoi l’enjeu ? » :wink:

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Alors non, je pense pas être hypersensible, hyperstressée oui, pas hypersensible. :sweat_smile: Quand j’écris c’est avant tout pour me détendre, libérer mes émotions si je puis dire, exprimer mon inconscient. Si je commence à stresser quand j’écris, alors j’écris plus, fin, pourquoi je continuerai à faire un truc qui me stresse alors que de base, c’était pour mon plaisir ? ^^

Il y a une seule fois où j’ai trouvé ça insupportable d’écrire, au point où je versais des larmes, c’est quand j’ai tenté d’écrire une « biographie » sous le conseil de mes proches. On m’a souvent dit « oui, écris ton histoire, tu pourras extérioriser ça et en plus, tu aimes écrire » alors je l’ai fait. ça a tenu un chapitre, parce que c’était pour moi, horrible, je pleurais, je stressai, je me fatiguai. Bref, ça m’a rien extériorisé du tout au contraire, ça m’a rendu mal, si bien que j’ai abandonné complètement cette idée de raconter mon histoire.

En tout cas, je te souhaite un bon courage et que la Force soit avec toi ! :facepunch:

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Aaaaah l’hypersensibilité, un bien grand mot.

Depuis toute petite, beaucoup m’ont reproché d’être trop sensible. Parce que oui, je pleurais ou démarrais au quart de tour très très facilement - à tort ou à raison - et encore maintenant, je prends les choses toujours trop à cœur et ça joue souvent sur mon humeur.

C’est en commençant à m’intéresser aux soins énergétique et prenant rendez-vous que j’ai appris ce qu’était l’hypersensibilité - il y a maintenant 4/5 ans de cela, ce qui m’a permis de comprendre certaines choses et à mieux me connaître.
Par contre, je ne laisse pas l’hypersensibilité me définir, encore moins me dicter. Je déteste qu’on utilise l’hypersensibilité comme excuse à tout va : il faut savoir l’accueillir et l’apprivoisé et cela ne veut pas dire la nier.
Entre autre, là où ce n’est pas toujours facile, c’est de devoir subir l’humeur des gens, car comme tu l’a si bien dit, je perçois et ressens leurs émotions de façon plus intenses et qu’obligatoirement je prends sur moi pour ne pas péter les plombs…

Mais ce n’est pas une tare et j’ai réussi à transformer ce petit défaut en une jolie qualité pour mes projets créatif comme l’écriture, car je laisse volontairement cette hypersensibilité influencer mon écriture pour mieux retranscrire les sentiments de chaque personnage, les comprendre mais l’exercice le plus difficile - cependant faisable - c’est d’en ressortir indemne car ça peut rester collé à la peau pendant des heures, des jours ou des mois. Les émotions sont plus exacerbées que jamais.

Et sur ces deux derniers points, je suis comme toi, la pression monte (et pas la bière malheureusement) car je ne suis pas productive à 100%, mon énergie est déjà vidé à cause du quotidien - notamment à cause du travail, les clients et les gens en général - et en plus, ça m’empêche de dormir correctement, et me voilà plongée dans une spirale infernale et vicieuse. En plus, je ne peux même pas puiser ma créativité dans mes rêves qui est l’une de mes grandes sources d’inspiration.

Je sais maintenant qu’en période hivernale, j’arrête de me forcer sur quoi que ce soit et je dois encore accepter que cette période est longue et fastidieuse, et que je dois prendre également soin de moi avant tout de chose. Et il faut à tout pris que j’arrête d’essayer de savoir ce que pense les gens, comment ils se sentent et surtout cesser de tenter de les comprendre : c’est souvent une perte de temps et de l’énergie gâché, car même si c’est donnant-donnant, eux ne feront pas l’effort ou ne percuteront jamais - et mon cerveau ne prendra jamais de pause.

Je le dis et me répète : il faut accepter ce trait de caractère et le transformer en quelque chose de plus positif - et pour des créatifs, je pense sincèrement que c’est un plus :slight_smile:

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Tu veux dire que tu n’es plus hypersensible, ou que ce n’est plus une souffrance pour toi?

Et pour la pression, c’est vrai que me rapeller que ce n’est rien d’important m’aide… Mais un peu, un moment. Et ça recommence plus tard.

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Merci pour ta réponse :slight_smile:
L’idée de la biographie est intéressante, mais si tu ne peux pas raconter ce qui t’es arrivé directement, peut-être que le faire vivre à un autre personnage, même partiellement, sera plus simple?
C’est quelque chose que je fais, c’est parfois un peu dur à l’écriture mais on se sent un peu plus léger ensuite.

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Merci pour ton retour !
Je me reconnais dans ce que tu dis et personnellement, on m’as tellement mis dans la tête que je ne devais pas me « laisser aller » que je suis toujours dans le contrôle et dans l’analyse de mes réactions, pour qu’elles ne soient pas extrêmes… Je subi mes émotions mais je les maîtrise, enfin j’essaye surtout de ne rien laisser voir.

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Je le fais déjà, du moins en partie, je transmets pas toute ma vie à un personnage si tu vois ce que je veux dire. Je fais « du mal » au personnage, d’une façon métaphorique. Ex : j’ai souffert de boulimie, mais c’est pas pour autant que les personnages vont en souffrir aussi, cependant, ils souffrent plutôt de malnutrition, de faim ou encore d’empoisonnement, voyez le lien. xD

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Mais comme tout le monde, tu as le droit de t’exprimer, te sentir mal, pleurer ou te mettre en colère. Nous sommes humains, enfin je pense - j’espère. Les gens sont bien content quand nous leur prêtons une oreille sans les juger :slight_smile:
Après pour éviter qu’on te pompe toute ton énergie, il ne faut pas hésiter à mettre des barrières. Si tu n’es pas bien dans ta tête, il te sera difficile d’aider autrui ou faire des activités quelconques - à part être une machine automatique.
Et ne te flagelle pas, car tu procrastine et que tu ne mets pas toute ton énergie pour l’écriture. Pense à toi. Le cerveau est une éponge et si tu ne l’essore pas, il ne va pas imbiber grand chose, voir plus rien ^^

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Ce n’est plus une souffrance pour moi.

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En fait c’est une stratégie douloureuse. Les émotions sont des messagères de besoins. Quand tu les réprimes, elles s’expriment d’autant plus fort alors que si tu apprends à t’y relier, elles sont moins douloureuses et moins durables. Personnellement, je verbalise énormément ce que je ressens et ça aide bien. Quand je ne peux pas les exprimer à l’oral, je les écris. :slight_smile: Ça ne déborde quasiment plus !

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Je crois que je peux dire que je suis un peu à l’inverse. Je ne suis pas hypersensible, je suis Asperger. J’ai beaucoup de mal à canaliser et gérer mes émotions, ou à ressentir les émotions adéquates parfois.

écrire m’aide énormément à gérer tout ça, et à mieux me maîtriser. C’est un peu une façon d’analyser ou de comprendre.
ça ne veut pas dire que je suis satisfaite de mes productions, mais je sais qu’écrire me fait du bien, m’aide à me sentir mieux. Donc… j’écris pour moi avant tout :wink: Je suppose que le seul conseil que je puisse te donner est d’écrire pour toi, pour t’aider sans te mettre la pression, sans provoquer de blocage. Et puis, à force, ça deviendra de plus en plus facile !

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Hey, merci pour ton témoignage !

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Merci beaucoup pour les retours et les conseils :slight_smile:
Ça m’a fait du bien.

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Miaou, ça parle d’hypersensibilité ? :eyes:

Je le suis aussi, et c’est assez pénible des fois, tant à cause de mes propres émotions que celles des autres. On ne peut rien me dire sans que mes émotions fassent les montagnes russes (un compliment = grosse bouffée de fierté et de joie, sourire immense et feu d’artifice mental qui s’exprime par des ptits sauts sur place, une humeur chanteuse (au grand désespoir de ma famille hem), tandis qu’une remarque négative = au choix, tristesse, déprime, culpabilité… même si ladite remarque est tout à fait légitime, ça me fait vraiment mal émotionnellement), sans juste milieu, et c’est épuisant. Ajoutez à ça une dose de stress qui rend le sommeil aléatoire et paf, vous avez la recette pour un cercle vicieux bouffeur de chagon.

Pourtant, POURTANT, y a un avantage : je n’ai pas besoin de forcer pour me mettre à la place de mes personnages, comprendre leur fonctionnement ou leurs réactions. Bon, il suffit que j’écrive un truc un peu triste ou un peu trop joyeux et je dois installer une gouttière entre l’ordi et moi pour éviter de l’inonder avec la pluie de larmes qui s’ensuit (bizarrement en écho avec les larmes versées par les personnages, d’ailleurs :thinking:)
Mais du coup, c’est très facile pour moi d’écrire certains trucs, genre les descriptions émotionnelles, vu que quelque part, je vis ce qu’ils vivent.
En revanche, je n’ai jamais eu de problème d’écriture à cause de l’hypersensibilité. Ou, en tous cas, je n’ai jamais réfléchi à s’il y avait un lien entre les deux ou pas :thinking: En y repensant, je crois que j’écris davantage sous l’effet d’une émotion forte (notamment négatives, mais là je me demande si c’est pas une sorte de mécanisme de défense un peu inconscient :thinking:), mais je n’ai jamais réellement fait gaffe.
Voilà, c’était ma modeste contribution au sujet ^^

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Jusqu’à présent, je ne me considérais pas comme étant quelqu’un d’hypersensible (sensible oui, mais pas hyper…) et puis quand je lis ça :

J’ai l’impression que c’est tout moi !

En fait je me reconnais dans la totalité de ton poste et pour être honnête, j’ai pas encore appris à combattre ça… :sweat_smile:
Parfois ça va, parfois ça va pas et parfois ça va pas du tout. La semaine passée encore j’ai eu l’impression de détester écrire et c’est juste affreux comme ressenti ! Parce que comme toi, j’adore écrire et faudrait pas que ça devienne une plaie au point de se rendre mal.

Du coup bah, je te serai pas d’une grande utilité vu que je suis pareille… :eyes:

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Exactement, personnellement je fais des rush et après je bloque pendant plusieurs semaine exactement pour « me remettre »
très juste.

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Salut :slight_smile:

Pas de soucis, je voulais surtout avoir des témoignages et des ressentis!
Merci pour le tien.
Tu sais, ce serait peut-être intéressant que tu te renseignes/ fasses des tests pour confirmer que tu es hypersensible. Je pense que c’est important de se connaître : on a plus besoin de « pauses », de retrait. Personnellement je suis très perméable au stress ( sans surprise) et j’ai parfois le besoin de m’écarter des autres, même de proches bienveillants. C’est juste un moment, mais c’est comme ça :wink:

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D’accord, merci de le partager. Ça fait toujours du bien de savoir qu’on est pas le/la seul(e).
Et après une pause, ça repartd comme si de rien… Non?

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Bonsoir !
Je voudrais aussi pouvoir donner mon avis, étant moi même hypersensible ^^

Je suis assez d’accord avec ton premier message : travailler et me concentrer me demande une énergie considérable. Je suis épuisée chaque jour parce que je travaille dur et j’ai aussi ce côté assez perfectionniste.

Ma famille n’a jamais vraiment accepté cette hypersensibilité : pour beaucoup de gens comme ça, on nous appelle les « drama queens » :roll_eyes: … Ce qui n’est pas très facile à vivre au quotidien, on se sent parfois un petit peu seul parce que les gens n’ont pas envie de comprendre.

Et puis certains sens sont hyper aiguisés ! Moi par exemple, j’ai remarqué il y a peu que j’étais hyperesthète (c’est-à-dire hypersensible de l’ouïe). Un claquement de porte inattendu, des petits chuchotements, n’importe quel bruit peut être dérangeant. Personnellement ce qui m’est très désagréable, c’est le brouhaha de la ville.

Faut pas oublier que la moitié des artistes sont hypersensibles ! Et considérant la littérature comme un art à part entière, autant en faire une force et donner tout notre trop plein de sensibilité à nos personnages ! :blush:

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