Fanfiction Avatar en encyclopédie illustrée

19e carton

J’ai conçu cette créature en privilégiant des critères fonctionnels avant toute considération esthétique. J’espère cependant qu’elle ne sera pas trop laide. Certains détails rappelle les Na’vi du film Avatar, ce qui est bien entendu voulu.

De par leur forme générale, les Atlantes ressemblent aux amphibiens terrestres comme les tritons, à la différence majeure qu’ils n’ont pas de poumons, mais des branchies. Ils sont également beaucoup plus grands, de la taille d’un crocodile, mesurant 3,5 mètres de long et pesant en moyenne 200 kg.

Les principales différences résident dans leur tête, dotée de deux paires d’yeux. Cela leur confère une vision binoculaire frontale très précise, utile pour marcher sur les parois des poches de gaz, et une vision latérale très complète pour la surveillance.

Il possède également deux antennes équipées de transmetteurs magnétiques longue distance capables d’interagir avec le fer contenu dans les roches, sur une portée de plus de 1 000 mètres. À l’extrémité des antennes se trouvent des capteurs magnétiques très sensibles, semblables à ceux des requins terrestres. On en trouve également sous la tête. Les champs magnétiques constituent leur principal moyen de communication.

La tête porte une paire d’oreilles. Il peut également émettre des sons en claquant des dents, mais il est dépourvu de cordes vocales. Sa bouche est conçue pour avaler, et non pour mâcher. Il peut ainsi avaler des proies pesant jusqu’à 50 kg.

Parmi ses caractéristiques secondaires, il possède une ventouse dans chacune de ses quatre mains. Celles-ci lui permettent de s’agripper au plafond des poches de gaz. À cette profondeur, la pression est telle (jusqu’à 1 000 kg/cm²) que ces ventouses le transportent sans effort. Sans parler de la gravité plus faible et de la force de poussée des gaz très denses des poches.

Sa peau est recouverte de photophores bioluminescents, dont il peut modifier les motifs à sa guise, une caractéristique utile notamment pour le camouflage. Juste sous la peau se trouve une couche conductrice, véritable cage de Faraday, qui le protège des attaques électriques et lui permet de les conduire.

Sa température corporelle est régulée à 44 °C pour le cerveau et son sang est très chargé en oxygène supercritique. Il peut ainsi rester sans respirer jusqu’à quarante heures. Cependant, il ne supporte pas les très basses pressions et perd connaissance en dessous de 100 bars, soit 2 000 mètres de profondeur. La surface de l’océan Atlantis lui est donc inaccessible.

1 « J'aime »

20e carton

C’est un cycle de vie à la fois proche et lointain de l’humain. Vivre intensément mais mourir jeune, ou vivre paisiblement mais très vieux. Il faut faire son choix.

Les Atlantes ont un cycle de vie assez typique des vertébrés de cette lune. Il diffère cependant de celui de leurs homologues terrestres.

Les durées sont données en temps terrestre.

Conception : Les Atlantes sont des créatures sexuées à fécondation interne. Le mâle utilise son pénis pour féconder la femelle. Cependant, une femelle isolée peut s’autoféconder (parthénogenèse), mais cela reste rare.

Phase ovipare : L’œuf fécondé se développe dans le ventre de la mère pendant environ un mois avant d’éclore. La larve qui en émerge pèse environ 100 g.

Phase aplacentaire : La larve se développe dans le ventre de la mère en se nourrissant de glandes et ne possède pas de cordon ombilical. Cette phase dure 10 mois et, à partir du septième mois, le fœtus devient conscient et peut communiquer avec le monde extérieur par électromagnétisme. Son éducation commence avant même la naissance.

Naissance : Le nouveau-né émerge du corps de sa mère après une gestation de 11 mois. Il pèse alors environ 20 kg et mesure 1 m. Il sait déjà nager, marcher et manger. Cependant, il lui reste encore beaucoup à apprendre pour devenir indépendant.

Enfance : Cette période dure de 9 à 11 ans après la naissance. L’enfant a acquis les bases nécessaires à son indépendance, généralement grâce à ses parents. À la fin de cette période, il pèse environ 120 kg et mesure 2,6 m.

Puberté : Les Atlantes, comme la plupart des animaux de l’Atlantide, ne sont pas sexués à la naissance ni dans l’équivalent de leur génome. L’environnement influence le choix du sexe. Un enfant complètement isolé devient une femelle dans 90 % des cas. Deux enfants isolés deviendraient un mâle et l’autre une femelle. C’est un événement particulièrement important dans la vie de l’enfant et de sa famille.

Adolescence : Elle dure de 3 à 4 ans, période de maturité sexuelle. L’adolescent se prépare à la vie adulte selon le sexe qu’il a développé. Les mâles, plus grands et plus forts que les femelles (170 kg contre 230 kg), se consacrent à l’alimentation du foyer/clan. Les femelles se consacrent à l’éducation des enfants et à l’entretien du foyer.

Accouplement/Mariage : Varie selon la culture et l’époque, mais marque généralement le début de la vie reproductive adulte. Les unions sont généralement stables. Les infidélités existent, mais ne sont pas cachées. Grâce à leur système de communication, les Atlantes ne peuvent dissimuler leurs sentiments.

Âge adulte : 12 à 15 ans après la naissance, la vie adulte commence. Les Atlantes ont une capacité de régénération bien supérieure à celle des vertébrés terrestres. Ils peuvent régénérer des organes ou des membres entiers, tant que leur corps reste viable. Cependant, les régénérations impliquent des erreurs et, en s’accumulant, elles fragilisent l’individu. Plus un individu est blessé, malade ou stressé, plus son espérance de vie est courte.
Dans les civilisations primitives, un adulte vit généralement 50 ans en moyenne. Dans les sociétés plus avancées, certains individus peuvent vivre plus de 500 ans. En fait, une personne menant une vie ascétique, avec un peu de chance, pourrait vivre indéfiniment.

Mort : Dans les sociétés primitives, les morts violentes ou dues à une maladie sont les plus courantes. Cependant, un tiers des décès sont encore dus à la dégénérescence. Dans les sociétés avancées, ce type de décès est largement répandu.

21e Carton

Les Atlantes pratiquent ce qu’on appelle généralement la télépathie. C’est une sorte de Wifi biologique pour faire simple.

Le cerveau des Atlantes repose sur des réseaux neuronaux et sa structure est commune à tous les systèmes autonomes plus ou moins complexes.

Comparés aux humains, ils possèdent un sens externe supplémentaire : des capteurs magnétiques. Ceux-ci leur permettent de naviguer dans le champ magnétique d’Atlantis et de Jupiter, de localiser proies et prédateurs, et de communiquer.

La communication entre les centres de décision internes et externes est meilleure que chez les humains. Ils peuvent ainsi ordonner la fermeture d’une artère endommagée ou l’auto-amputation d’un membre blessé, comme la queue d’un lézard terrestre.

Surtout, ils disposent d’un simulateur interne bien plus complet que celui des humains. Leur imagination multisensorielle est beaucoup plus détaillée et complexe.

De plus, le simulateur est directement connecté aux antennes. Ainsi, un Atlante peut transmettre son imagination. Il communique par le biais de schémas visuels, auditifs, olfactifs et émotionnels, codés par des ondes magnétiques. Pour améliorer la vitesse et la qualité de la transmission tout en la rendant moins audible, deux individus connectent leurs antennes.

Le simulateur est également contrôlé par la fonction objective, siège des impulsions (ou inconscient), ce qui rend difficile pour un Atlante de les dissimuler. Ainsi, les Atlantes perçoivent les autres grâce à une aura, une hallucination qui se superpose au système visuel.

Le cerveau atlante est 50 % plus complexe que celui des humains, principalement en raison de ses fonctions supplémentaires.

Ce couple atlante pratique l’accouplement mental en connectant leurs antennes et en fusionnant leurs imaginations. Cette pratique est émotionnellement équivalente à l’accouplement sexuel humain.

22e Carton

Le progrès est exponentiel. La grande différence avec la Terre est qu’il n’y a pas d’âge du feu. Car le feu sous l’eau, ben ça ne marche pas. Il faudra trouver d’autres solutions.

La date de la première explosion nucléaire est considérée comme l’année « 0 » dans la Nouvelle Histoire de l’Atlantis. Avant cela, l’histoire préatomique des Atlantes peut être divisée en quatre périodes principales :
Remarque : dates en année terrestre.

Âge des cavernes : Des groupes familiaux vivent dans les tunnels de lave. La technologie se limite à quelques outils : filets, lances, couteaux, casiers et ustensiles de rangement. L’organisation sociale repose sur des clans familiaux de quelques centaines d’individus au maximum. Atlantis compte moins de 100 000 Atlantes.

Âge des Cavaliers : Les Atlantes ont domestiqué des animaux, dont un en particulier, un grand prédateur, ce qui leur a permis de conquérir les « montagnes » – des zones volcaniques riches en nutriments. Ils émergent des tunnels de lave et leur population augmente considérablement. Ils sont 50 millions à la fin de cette période. Des cités, des cités-États, puis des « royaumes » apparaissent ; l’ennemi n’est plus la Nature, mais les groupes voisins. Une élite dirigeante émerge et leur société se stratifie.

Âge des métaux : Les Atlantes commencèrent à maîtriser le cuivre, puis surtout le bronze. Le fer était également utilisé, mais s’oxydait rapidement. Le bronze servait à la fabrication d’armes ainsi que de divers mécanismes. Ils pouvaient désormais capter les rejets les plus utiles et les canaliser vers de nouvelles zones de culture : les plaines. La population mondiale atteignit 200 millions. Des empires apparurent.

Âge de l’énergie : Les Atlantes apprirent à maîtriser l’énergie chimique. D’abord pour fabriquer des explosifs, puis pour alimenter des machines de plus en plus grandes et rapides, alimenter des villes de plus en plus peuplées et coloniser les zones les plus arides des plaines. Cette ère prit fin avec la maîtrise de l’énergie atomique. On comptait alors plus de 2 milliards d’Atlantes et deux empires rivaux.

23e carton

C’est comme un cheval, mais capable de vous dévorer. Traitez-le avec précaution.

La première étape décisive de l’histoire des Atlantes fut la domestication d’une autre espèce. On l’appelait « poisson-terreur » avant la domestication, puis « poisson-amoureux » par la suite. Cet animal carnivore a à peu près la même silhouette qu’un grand requin terrestre, mesurant 9 mètres de long et pesant 3 tonnes. Cependant, sa vie sociale est plus complexe que celle d’un requin et il vit souvent en couple. Physiologiquement, il est assez semblable aux Atlantes.

La domestication se déroule selon un processus spécifique. Un Atlante, généralement un mâle, choisi pour ses qualités, est appelé à devenir un « cavalier-amoureux ». Il apprend d’abord le langage magnéto-télépathique du « poisson-amoureux ». Ensuite, il établit un lien psychologique avec le fœtus d’un « poisson-amoureux » alors qu’il est encore dans le ventre de sa mère. Si tout se passe bien, ce lien durera toute sa vie. L’Atlante entretient un lien émotionnel fort avec sa monture, un lien si fort que la mort de celle-ci entraîne souvent le suicide de son cavalier. Les Atlantes s’accrochent aux « poissons amoureux » sur leur dos grâce à leurs ventouses palmaires et peuvent désormais s’échapper des grottes et conquérir les abysses en toute sécurité. Les cavaliers jouissent d’un prestige social et d’un rang élevés.

Les « poissons amoureux » domineront jusqu’à la fin de l’Âge de l’Énergie, où ils seront supplantés par les machines autopropulsées.

24e carton

Les schtroumpfs marins ! Je ne l’ai pas fait exprès.

Avec l’Âge des Cavaliers, les Atlantes émergèrent des grottes. Ils ressentirent rapidement le besoin de protection. Il n’y a pas de mauvais temps sous la mer, mais ils doivent se méfier des prédateurs, des nuisibles et… des voleurs. Et ils ont aussi besoin de poches de gaz, physiologiquement parlant.

Un autre animal allait se révéler très utile : la « coquille-chapeau ». Cet animal, qui peut atteindre 16 mètres de diamètre et 8 mètres de haut, est constitué d’une coquille conique en calcaire et de 16 pieds, mi-tentacules, mi-nageoires. Il se place au-dessus d’une source riche et filtre autant de nutriments que possible dans le cône de sa coquille. Les Atlantes commencèrent à les protéger et à privilégier les plus grands. Une fois la taille souhaitée atteinte, il était abattu, sa chair récupérée, et sa coquille devenait les toits des maisons.

La coquille était placée au-dessus d’un mur annulaire fait de pierre et d’un mortier à base de chaux cuit dans des poches de gaz chaud. Portes et fenêtres sont fermées par des grilles en os, puis en métal chez les plus riches. Les grilles permettent à l’eau de circuler pour oxygéner l’intérieur.

Les maisons sont reliées à des sources de gaz par des tuyaux tissés en matières organiques. Ainsi, une poche de gaz est maintenue sous le cône du toit. Ces gaz alimentent diverses « plantes » qui produisent nourriture et lumière. La réaction CH4 + O2 est particulièrement productive. Le CH4 provient du sol, et l’O2 présent dans l’eau est souvent produit par l’électrolyse naturelle de l’eau, comme l’« oxygène noir » des profondeurs terrestres. La poche de gaz permet également de stocker de la nourriture qui, autrement, pourrirait dans l’eau.

25e carton

Le travail des métaux est crucial pour une civilisation avancée. Il fallait trouver un moyen de le rendre possible sous l’eau.

Le travail des métaux nécessite des températures élevées. Faire du feu dans l’eau est complexe, mais les profondeurs de l’Atlantide regorgent de sources chaudes, parfois très chaudes.

Ainsi, les Atlantes apprirent à capter les gaz les plus chauds, atteignant parfois 2 000 K, et à les concentrer dans des fours. Ces fours furent d’abord utilisés pour la poterie et la chaux, puis pour la métallurgie. Ces fours étaient installés dans des structures semblables à des maisons, mais avec des ouvertures plus larges pour permettre la circulation de l’eau et éviter une chaleur excessive.

La source de gaz chaud est canalisée dans un tuyau (A) en poterie réfractaire. Le gaz est concentré dans le four (B), où sont placés des récipients contenant les préparations (C). Il s’agit de vases contenant des moules en sable, sur lesquels sont déposés des fragments de bronze. La chaleur fera fondre le bronze et le fera occuper le moule. L’ouverture du four (D) permet au fondeur d’accéder au four (lorsqu’il est froid) ou de manipuler le métal en fusion avec des perches si nécessaire.

Une fois l’opération terminée, la vanne inférieure (E) est ouverte pour permettre au gaz de s’échapper vers l’extérieur de la forge. La vanne supérieure (F) est également ouverte pour permettre à l’eau de monter dans la forge et de refroidir le four.

C’est une fonderie artisanale qui est représentée ici, mais des installations de plus en plus grandes seront construites à l’Âge des Métaux et surtout à l’Âge de l’Énergie.

26e Carton
C’est moins compliqué que l’elfique.

Les Atlantes communiquent par télépathie multisensorielle via des champs magnétiques. Pour échanger un concept, ils peuvent envoyer une image, un son, une odeur ou tout autre motif sensoriel.

Pour désigner un poisson, ils peuvent envoyer son image complète. Mais cela nécessite une bande passante importante et ralentit la communication. Ils simplifient donc sa représentation avec le schéma le plus simple possible.

Assez rapidement, les Atlantes ont pris l’habitude d’écrire ces motifs pour les archiver. Ainsi, leur écriture est basée sur des idéogrammes, comme les systèmes d’écriture chinois ou égyptien. Ces idéogrammes ne sont pas toujours communs à tous les peuples atlantes. Et lorsque deux Atlantes de cultures différentes se rencontrent, ils doivent revenir à un échange plus détaillé et plus lent.

Les Atlantes ont également développé les mathématiques vers -10 000, initialement pour la comptabilité. Ayant quatre doigts à chacune de leurs mains, ils ont développé un système octal, en base 8 : 0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 20…
Leur système de notation a évolué vers une écriture assez proche des chiffres arabes. Les nombres sont composés de segments, du fait de leur mode d’écriture.

Au départ, les nombres et les idéogrammes étaient gravés dans la pierre ou l’os (depuis au moins -500 000). Puis, ils ont gravé des tablettes d’argile ; celles-ci étaient cuites après gravure pour être conservées dans l’eau (vers -10 000). Les tablettes recouvertes d’une sorte de cire ont été introduites vers -4000. Vers -1500, un type de papier épais, estampé et cuit est apparu. Il a progressivement supplanté la terre cuite, notamment pour les grands tirages. Ce n’est que vers 400 que les Atlantes parvinrent à produire ce papier estampé à grande échelle pour une large diffusion.

27e carton

C’est un monde où l’on ne peut voir les étoiles !

Les Atlantes de l’Histoire Ancienne connaissent quatre mondes :

  • Le Monde Inférieur, le monde de lave qui détruit et fertilise à la fois.

  • Le Monde du Milieu, les abysses d’Atlantis, l’habitat des Atlantes. Le Monde du Milieu est perçu comme une sphère depuis au moins 200 000 ans. Les Atlantes ont parcouru l’intégralité de leur monde depuis cette période. Notez que cet écosystème n’abrite pas les mégastructures biologiques de la surface ni leurs Arbres Cerveaux.

  • Le Monde Supérieur, le monde de la surface, inaccessible pour eux, mais d’où ils reçoivent souvent des débris : cadavres d’animaux de toutes sortes et les énormes volumes de blocs d’Arbres Corail en train de couler.

  • Le Monde des Esprits, en fait l’énorme champ magnétique combiné de Jupiter et d’Atlantis, dont ils ressentent la présence partout. Il ponctue le jour des abysses avec sa période de 18,6 heures, qui correspond à la rotation combinée de Jupiter et d’Atlantis : lorsqu’Atlantis passe au-dessus du même endroit de Jupiter.

De par leur structure neuronale, les Atlantes ont tendance à personnifier des événements naturels difficiles à comprendre, comme les humains.

Ainsi, le Monde des Esprits est perçu comme la force fondatrice de leur monde, incarnée par une sorte de divinité toute-puissante mais immatérielle.

Le Monde des Esprits ordonne au Monde Inférieur de nourrir le Monde du Milieu de ses rejets nourriciers (ce qui est, en fait, plus ou moins exact). Mais le Monde Inférieur exige sa part de sacrifices par ses éruptions et ses tremblements de terre, qui tuent régulièrement.

Le Monde Supérieur, quant à lui, est sujet à diverses interprétations : un monde de damnés ou, à l’inverse, un paradis. Le Monde Supérieur suscitera toujours une vive curiosité chez les Atlantes, qui tenteront régulièrement d’y accéder. De nombreuses légendes lui sont liées. Ce n’est qu’à l’Âge de l’Énergie que ce rêve ancien se réalisa.

Les Atlantes, comme toutes les créatures, ont une certaine peur de la mort. Mais ils voient les choses différemment des humains en raison de leurs capacités télépathiques. Leur esprit est perçu comme une âme errante immortelle qui habite les corps mortels et passe de l’un à l’autre : « L’âme est l’eau, le corps est le contenant.»

Les Atlantes pratiquent généralement l’endocannibalisme (qui existe également chez de rares groupes humains). Autrement dit, ils mangent leurs morts lors d’un rituel funéraire, car ils ne supportent pas de voir les corps de leurs proches dévorés par la vermine ou en décomposition – la décomposition est très rapide sous l’eau.

Le symbole du Monde des Esprits est le cristal, qui marque l’incarnation parfaite du Monde des Esprits dans le Monde Souterrain chaotique, destiné à être offert au Monde du Milieu. Son culte est omniprésent.

À gauche : Représentation des quatre mondes selon la cosmographie atlante.

Le Monde des Esprits est représenté par deux cristaux qui pincent le Monde Souterrain.

Le Monde du Milieu entoure le Monde Souterrain.

Le Monde Supérieur, à l’extérieur du disque, a des contours flous car ses limites sont inconnues.

28e carton

Un monde sans limites naturelles. On peut aller où on veut, horizontalement et, dans une certaine mesure, verticalement.

À l’Âge des Cavernes, les Atlantes vivaient en petits clans de 50 à 100 individus, chacun occupant un tunnel de lave. Il y avait un couple dominant, mais celui-ci détenait peu d’autorité, et les décisions étaient prises de manière relativement démocratique. Les contacts entre les autres groupes sont rares et les géniteurs sont échangés pour limiter la consanguinité. Des conflits surgissaient lorsqu’un clan voyait son habitat devenir stérile ou inhabitable et devait en trouver un autre.

À l’Âge des Cavaliers, la population des clans augmenta considérablement pour atteindre 1 000 individus, mais leur organisation resta inchangée. Les conflits pour les ressources s’intensifièrent fortement vers -100 000, lorsque la totalité de l’espace vital de l’Atlantis fut occupée. Les structures politiques évoluèrent alors vers des tribus de plus en plus grandes pour mieux résister aux conflits. Cela conduisit à l’émergence de royautés électives oligarchiques. Les cavaliers représentent l’élite dirigeante, la noblesse de ces royaumes. Mais la société est plutôt égalitaire et les différences sociales sont assez limitées. Vers - 5 000, on trouve de grands royaumes, dont le plus grand compte 5 millions d’habitants et contrôle 10 % des abysses de l’Atlantis.
Il convient de noter qu’à cette époque, la culture des Atlantes était déjà très homogène car, contrairement à la Terre, aucun obstacle géographique ne s’opposait aux déplacements dans les abysses.

Au cours des périodes suivantes, les structures politiques se complexifièrent et les États s’étendirent. Les spécialistes maîtrisant le travail des métaux, puis la construction mécanique, finirent par supplanter l’ancienne noblesse des cavaliers. À l’aube de l’ère atomique, les abysses de l’Atlantis étaient sous le contrôle de deux grands empires fédéraux de taille similaire.

La guerre existait, mais elle était ritualisée. Elle ressemblait à des compétitions sportives où chaque armée devait suivre des règles, mais où il était permis de tuer son adversaire. Parfois, une armée vaincue se rendait et était massacrée. Les vainqueurs mangeaient les corps des vaincus, en signe de respect. D’où une certaine réticence à utiliser des armes permettant des massacres à très grande distance, comme les torpilles explosives apparues vers -60.

29e carton

J’ai essayé d’imaginer des trains sous marins mais ce n’était pas très convaincant.

Pendant longtemps, les montures des « poissons amants » constituaient le seul moyen de transport dans les profondeurs d’Atlantis. Mais leur capacité de transport était limitée.

Les Atlantes ont donc construit des remorques pour leurs montures dès -200 000. Ces chariots sous-marins, de la taille d’une camionnette terrestre, peuvent contenir 8 mètres cubes de marchandises et peser jusqu’à 2 tonnes. La remorque nécessite un pilote pour être correctement guidée.
L’équipe se déplace à une vitesse moyenne de 5 km/h pendant dix heures maximum, avant de se reposer pendant cinq heures minimum. Il faut donc plus de 110 jours terrestres pour atteindre le point le plus éloigné de cette lune. Ce moyen de transport reste lent et coûteux.

Avec l’ère de l’énergie, les Atlantes ont pu construire des cargos beaucoup plus grands. Vers -100, le développement de moteurs puissants a permis la construction de cargos lourds. Celui-ci mesure 36 mètres de long, possède un volume de chargement de 1 000 mètres cubes et une capacité de 250 tonnes. Il est propulsé par deux hélices entraînées par des moteurs à pistons brûlant du méthane et de l’oxygène supercritiques. Sa vitesse de croisière est de 15 km/h et il lui faut 25 jours terrestres pour atteindre le point le plus éloigné de la lune. Il est construit dans un matériau similaire à l’acier Corten ; les hélices et les articulations sont en bronze. La cabine est en zinc afin que le sens magnétique du pilote ne soit pas altéré par les matériaux magnétiques. Malgré ses phares, le cargo peut naviguer dans l’obscurité totale, et le pilote peut alors se fier uniquement à son sens magnétique pour localiser le sol.

Des cargos plus grands et plus rapides seront construits au fil du temps.

30e carton
J’ai essayé de concevoir quelque chose d’original et de fonctionnel.
Ces villes sous-marines peuvent être comparées à des forêts d’algues Macrocystis ou de varech géant.

À la fin de l’ère de l’énergie, de très grandes villes sont apparues. Elles étaient souvent construites dans les plaines, mais au pied des montagnes.

Les structures étaient plus grandes que par le passé et plus vulnérables aux tremblements de terre fréquents. Pour éviter ces risques, maisons, usines et autres bâtiments flottaient et étaient reliés au sol par des câbles ou des chaînes. Ils pouvaient également être déplacés si nécessaire.

Chacun de ces bâtiments était alimenté en gaz par des canalisations et, à partir de -70, en électricité. Ils contenaient tous une poche de gaz, généralement du méthane, pour les maintenir en suspension et offrir à leurs habitants un environnement rappelant des tunnels de lave.

Les bâtiments étaient généralement construits en béton armé, mais les plus prestigieux étaient en laiton et en verre. En général, plus un bâtiment était cossu, plus il était éclairé et éclairé.

31e carton
Retour des abysses ! Tiens c’est le nom d’un autre film de JC.

Les Atlantes comprirent depuis un moment que pour atteindre le Monde du Dessus, il fallait maintenir une pression minimale, autour de 100 bars. Dès le début de l’Âge des Métaux (- 5000), ils tentèrent de construire des conteneurs capables de résister à cette pression. Mais les métaux de l’époque étaient incapables de résister à une telle pression, et les expéditions se terminèrent par des explosions qui tuèrent instantanément les malheureux aventuriers.

Ce n’est qu’en - 75 qu’un « bathyscaphe » capable de résister à cette pression fut construit, et il put atteindre la surface de l’océan de l’Atlantide avec un seul passager. Mais celui-ci ne put y rester très longtemps car l’engin ne disposait d’aucune réserve d’oxygène et le passager devait rester en apnée.

Il fallut 16 années terrestres pour développer un « bathyscaphe » doté d’un système d’oxygénation et d’une propulsion électrique, capable de rester à la surface une vingtaine d’heures. Au fil du temps, les bathyscaphes se perfectionnèrent et purent rester à flot plusieurs jours. Des stations fixes d’observation du ciel furent également créées. Alimentées par un câble électrique, elles pouvaient rester à la surface pendant des semaines.

L’exploration du Monde du Dessus pouvait alors commencer et révélerait bien des choses jusque-là inconnues des Atlantes.

Ci-dessus : un « bathyscaphe » motorisé construit en – 59. Il fait 16 m de long, dont la partie pressurisée en bronze ne mesure qu’à peine 4 m³. La partie inférieure est remplie en permanence d’eau qui est ré oxygénée. La partie supérieure est remplie de méthane. L’équipage est composé de deux membres. Le premier, dans la poche à gaz, observe à travers les hublots ; le second, dans l’eau, s’oxygène et regarde en dessous.

32e carton
Ils aimeraient tant sortir de leur prison de métal !

Coincés dans les chambres pressurisées des bathyscaphes, les Atlantes ne voyaient l’extérieur qu’à travers d’étroits hublots. Cependant, ils réalisèrent qu’ils pouvaient percevoir les ondes radio émises par les créatures extérieures. Pour mieux les analyser, il leur fallut cependant rester longtemps sur place, et c’est en -37, avec l’installation d’une station longue durée, que ces travaux purent débuter.

De tous les animaux du Monde du Dessus, c’est avec une certaine espèce volante que les Atlantes parvinrent à communiquer le mieux. En fait, ils les connaissaient depuis toujours, mais seulement à l’état de cadavres, lorsqu’ils sombraient dans les abysses. Ils les appelèrent « Beaux Poissons aux Grandes Nageoires du Monde du Dessus », bien que les scientifiques atlantes aient finalement conclu qu’ils vivaient dans un gaz ténu et non dans l’eau. Ils sont appelés Ikrans dans les films Avatar.

Certains aventuriers parvinrent à établir des relations complexes avec les Ikrans et à échanger des images mentales. Ils purent ainsi explorer le Monde du Dessus par procuration.

Les Atlantes percevaient également les esprits des Arbres Coraux, en particulier ceux de la ceinture équatoriale, et tentaient de communiquer avec eux. Mais ces esprits, dont l’intelligence était trop différente de celle des animaux, se contentaient d’un contact à distance. Leur existence et leurs origines resteraient encore mal comprises pendant un certain temps.

33e carton
Les Atlantes n’ont eu que 50 ans pour découvrir et comprendre le système solaire.

Les Atlantes, émergeant des abysses, découvrirent eux aussi un monde totalement inconnu : le ciel, les planètes, les étoiles… Leurs yeux avaient une vision lointaine limitée, et ce n’est qu’avec la construction de jumelles et de télescopes qu’ils purent apercevoir les plus petits objets célestes.

La première découverte (en -75) fut celle du Soleil, dont ils ignoraient totalement l’existence. Cette boule de lumière intense, la « Grande Lumière d’En Haut », les fascina un temps avant de percer le secret de sa source d’énergie avec la découverte de l’énergie nucléaire en -25.

Presque simultanément, ils découvrirent Jupiter, dont ils percevaient la présence grâce à son champ magnétique intense et la baptisèrent le Monde des Esprits.

Les lunes voisines, Io et Europe, furent découvertes peu après (-74).

Les premiers télescopes (en -57) permirent de découvrir Ganymède et Callisto ainsi que d’autres satellites mineurs. En -50, la plupart des corps célestes majeurs du système solaire furent découverts. Les étoiles étaient enfin visibles. Deux corps célestes attireront particulièrement leur attention : Europe, « Perle Blanche du Ciel », et la Terre, « Perle Bleue du Ciel ». Sur Europe, ils perçoivent la présence d’un océan et d’une source d’oxygène sous la couche de glace. Et sur Terre, la présence d’océans et d’oxygène.

Pour rappel, les noms atlantes sont composés d’une association de concepts – à la chinoise – et non de sons.

34e carton

« Vers l’infini et au delà ! »
Pour donner une idée plus précise, le Starship de Space X pourrait être placé en orbite d’Atlantis sans son booster.

Après plusieurs tentatives et développements, la première fusée atlante atteignit l’orbite basse en l’an 13.

Les fusées sont préparées dans des ateliers remplis de gaz neutres, au plus profond de l’océan. Une fois prêtes, elles sont remontées à la surface dans un conteneur et lancées dans l’atmosphère.

Ces fusées utilisent des propergols liquides hypergoliques stockables, souvent de la diméthylhydrazine/tétroxyde de diazote. L’utilisation de propergols cryogéniques, plus efficaces, est très peu pratique sous l’eau.

Atteindre l’orbite basse d’Atlantis est plus facile que sur Terre, malgré son atmosphère plus épaisse et son altitude plus élevée : 600 km contre 300 km. La gravité y est beaucoup plus faible et la vitesse orbitale est de 3 600 m/s contre 7 800 m/s sur Terre. De même, la rentrée atmosphérique, beaucoup plus lente, génère beaucoup moins de chaleur.

Alors que sur Terre, avec ce même type de carburant, 5 % de la masse initiale d’une fusée atteint l’orbite, sur Atlantis, ce pourcentage est de 17,5 %. De ce fait, les fusées Atlantis sont souvent à un seul étage pour la mise en orbite (SSTO).

Une fois en orbite basse, la vitesse de rotation (Dv) nécessaire pour quitter le champ gravitationnel de Jupiter est de 5 400 m/s. Cela donne une Dv totale de 9 000 m/s, inférieure à celle de la Terre (11 000 m/s). C’est dans ce cas qu’un deuxième étage est généralement utilisé.

Bravo pour ton travail et ta constance, format et contenu !
Je pense que tout roman d’anticipation ou de science fiction devrait commencer par un développement de ce genre.

1 « J'aime »

35e carton

Les analyses scientifiques ne peuvent être effectuées que sur place !
J’aime bien aussi imaginer des vaisseaux spatiaux.

Les deux royaumes de l’Atlantide rivalisent dans l’espace, tant pour développer de nouvelles armes que pour explorer le système solaire, à commencer par celui de Jupiter.

En 15 et 16, les principales lunes de Jupiter furent survolées, et en 18, le premier Atlante fut placé en orbite basse.

En 20, la première sonde atterrit sur Europe. Elle détecta la présence d’un océan de 100 kilomètres de profondeur sous 5 kilomètres de glace. Cela suscita l’intérêt des Atlantes, car ils pouvaient y vivre. Il ne restait plus qu’à pénétrer la croûte de glace.

De 21 à 25, des atterrisseurs atterrirent sur Io, Callisto et Ganymède. Io était considérée comme inhabitable. Callisto et Ganymède contenaient de l’eau liquide, mais sous d’importantes épaisseurs de glace. Le reste du système jupitérien fut exploré. Jupiter reçut sa première sonde en 22, qui conclut à l’absence de vie. En 23, un nouvel atterrisseur s’est posé sur Europe et a découvert de la vie gelée dans la glace d’Europe. Il s’agit de bactéries, ce qui ravive l’intérêt pour la Lune.

En 26, la première mission habitée vers Europe a eu lieu. Trois Atlantes ont atterri dans un laboratoire pressurisé. Ils ont foré la glace à l’aide d’une sonde chauffée par énergie nucléaire. Des échantillons ont été prélevés au fond de l’océan. La vie se limitait à des bactéries, certes assez complexes, mais pas d’animaux multicellulaires. Il s’est avéré que l’océan d’Europe était trop froid et trop pauvre en oxygène pour que les Atlantes puissent survivre sans abri.

L’atterrisseur habitable d’Europe comprend une section habitable sphérique en acier inoxydable de 6 mètres de diamètre pesant environ 200 tonnes. La moitié de ce poids est constituée d’eau nécessaire aux passagers. Cette eau protège également les occupants et l’équipement des radiations puissantes de Jupiter.

Le vaisseau spatial est assemblé en orbite basse autour d’Atlantis. On le voit ici avec ses étages de descente et de remontée. De retour sur Atlantis (visible devant Jupiter sur l’image), la cabine largue l’étage moteur et effectue sa rentrée atmosphérique, tombant dans l’eau.

Outre une foreuse thermique qui fait fondre la glace, le vaisseau spatial est équipé de petits rovers télécommandés qui lui permettent d’explorer les environs.


Merci pour tes remarques.
Je répondrais oui et non.
Normalement toutes histoires se déroulant dans un univers imaginaire devraient faire l’objet d’une étude comme ça. En fait il y a que les écrivains rigoureux ou les cinéastes influents qui le font. Sur d’autres productions, on s’aperçoit que le fond n’est parfois pas très épais. Les Star Wars Disney sont une abomination sur ce point, surtout qu’on sait maintenant que le scénario était écrit au fur et à mesure du tournage.
Après dans un récit écrit, présenter d’embler l’univers, tuerai le suspense. En fait il faut le dévoiler petit à petit. Dans un film, on n’a clairement pas le temps de tout exposer.

4 « J'aime »

Je suis d’accord. La force de conviction nait de la combinaison entre originalité et cohérence. Il n’est pas besoin de tout dévoiler pour faire sentir la profondeur du monde, de son cachet particulier.

3 « J'aime »