En ce qui me concerne, j’hésite à changer d’avatar trop fréquemment. De même que le pseudo – si on s’amuse à changer tout le temps, on perd un marqueur identitaire fort.
J’admets que c’est perturbant de s’adresser des années à quelqu’un qui a une certaine trombine web, et un nom. Et puis soudain vous vous retrouvez à passer de crystalpurebleue18 avec une image trop Disney de fée des bois à Marcelcustomfuego67 avec un avatar Fast and Furious…
Imaginez que du jour au lendemain, l’équipe du site change pseudo et avatar, et repasse en badge de Membre… (Hé hé).
Est-ce qu’un avatar est l’équivalent d’une chemise ou d’une coupe de cheveux dont on change selon les humeurs ?
Moi ça me perturbe toujours quand quelqu’un fait ça sur FB. J’ai des contacts relativement triés sur le volet et subitement qu’une personne inconnue se retrouve dans mes contacts alors que je l’y ai pas mise et se permette de se mêler de mes conversations privées me fait toujours extrêmement bizarre / insécurisant. Celui ou celle qui voulait rigoler risque fort de rigoler tout seul derrière une porte fermée.
Plus jeune, il m’est arrivé de faire des tests empiriques sur l’impact d’un changement d’avatar sur des forums où je me trouvais depuis plusieurs années. J’avais pris une vraie photo de moi avec quelques éléments et un maquillage qui me donnaient un look très vaguement « gothique » (ça n’a jamais été une « phase » de mon adolescence, c’était l’equivalent d’un selfie avec un filtre Instagram).
Eh bien pour exactement les mêmes messages, en écrivant de la même manière, j’ai vite déclenché chez quelques membres nouveaux, qui n’avaient pas d’historique, une vague d’hostilité assez nette à tout ce que je disais.
Mon propos n’est pas de démontrer des aprioris regrettables mais bien de souligner l’impact plus ou moins conscient qu’on génère en changeant de présentation, dans un monde où l’habit numérique tend à faire le moine…
Pour terminer, j’avais fini par remettre une « photo normale » (oui faut savoir qu’on aimait vivre dangereusement sur le site où j’étais, on avait nos vrais noms et nos vraies têtes ! Un truc inenvisageable aujourd’hui… …).
Eh bien vous allez rire, en remettant une photo bien mignonne et bien lisse, pshouff ! Soudain j’étais quelqu’un qu’on pouvait écouter et avec lequel on pouvait discuter posément.
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Éventuellement, si vous n’avez pas la côte, changez votre avatar. On ne sait jamais. Il y a un petit côté « table rase » ou nouvelle identité qui permet de se « refaire une virginité » pour effacer ses ardoises et son passif.
C’est d’une facilité désarmante sur le web.
Il y a aussi parfois le motif plus simple qui veut que la croissance est exponentielle à l’entrée dans l’adolescence. On peut adorer se projeter sur un visuel et découvrir, quand on change d’établissement une saison plus tard que non, décidément, cette image et ce pseudo ne correspondent plus à notre maturité du moment.
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Si je devais mettre un nouvel avatar d’aujourd’hui, ce serait « ma tête en toon » avec l’air d’être tout droit sortie d’un Pixar.
Je trouve ça très amusant. Moins trompeur mais plus charmant qu’un gros filtre beauté Hollywood sur face App.