Ils ont écrit

Moi aussi ( et pas que parce que c’est mon prénom promis :sweat_smile: )

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« Dans l’amitié dont je parle, [les âmes] s’unissent et se confondent de façon si complète qu’elles effacent et font disparaître la couture qui les a jointes . Si l’on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne peut s’exprimer qu’en répondant : " Parce que c’était lui, parce que c’était moi " ».

Michel de Montaigne – Essais – « De l’Amitié »

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@drumthis Cette citation bon sang, ça me ferait pleurer tellement je la trouve belle !!

Mention spéciale à cette phrase puisque VOILA quoi, c’est trop facile de s’y identifier et c’est impossible de ne pas être touché Q_Q


Certains auteurs ont une citation très célèbre, qui leur colle à la peau un peu comme si c’était leur second nom. En voilà une de mon auteur japonais préféré (encore et toujours du japonais, désolée :pray:)

『うつし世はゆめ 夜の夢こそまこと』 —江戸川乱歩

utsushi yo wa yume - yoru no yume koso makoto

« Le monde ici-bas n’est que rêve. Seuls les rêves nocturnes sont réalité. » —Edogawa Ranpo

Je la trouve juste sublime, mais je ne saurais trop décrire pourquoi. Peut-être est-ce parce que c’est du Japonais moderne, et non pas contemporain, et donc on trouve un archaïsme dans sa langue ? Ou peut-être est-ce juste parce que c’est mon auteur favori ? :upside_down_face:


Sinon, juste question, faut-il nécessairement que les citations que l’on partage soient de la prose/poésie ? Il y a un certain nombre de chansons dont les paroles sont, à mes yeux, magnifiques, et je me demandais si c’était du hors sujet ou non.

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Je crois que certaines paroles de chansons y ont leur place :wink:
J’ai moi aussi partagé une strophe du « Cantique mécanique » de Laurent Voulzy.

Très belle, ta citation à propos des rêves… sais-tu que parfois un beau rêve me met de bonne humeur pour toute la journée ?

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parfois un beau rêve me met de bonne humeur pour toute la journée

Mais TELLEMENT. Les beaux rêves qui animent nos nuits influent pour sûr notre humeur au réveil. Mais dans le même cas, les cauchemars, ou les rêves moins agréables aussi… C’est l’autre face de la pièce :sweat_smile:

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… La citation du jour, extraite de Citadelle (Antoine de Saint-Exupéry) :

"Seigneur, je sais que toute aspiration est belle. Celle de la liberté et celle de la discipline. Celle du pain pour les enfants et celle du sacrifice du pain. Celle de la science qui examine et celle du respect qui accepte et qui fonde. Celle des hiérarchies qui divinise et celle du partage qui distribue. Celle du temps qui permet la méditation et celle du travail qui remplit le temps. Celle de l’amour par l’esprit qui châtie la chair et grandit l’homme, et celle de la pitié qui panse la chair. Celle de l’avenir à construire et celle du passé à sauver. Celle de la guerre qui plante les graines, et celle de la paix qui les récolte.
Mais je sais aussi que ces litiges ne sont que litiges de langage et que chaque fois que l’homme s’élève, il les observe d’un peu plus haut. Et les litiges ne sont plus."

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Comment ne pas citer Yves Duteil…
"Dans le fond des tiroirs y’a des chansons qui dorment
Et des mots que jamais on n’a dits à personne
Qui auraient pu changer le cours d’une existence
Mais qui ont préféré rester dans le silence. "

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Je reviens à Victor Hugo, parce que… parce que c’est Victor Hugo, quoi. (Un phalène est un papillon nocturne, pour comprendre la citation dans son intégralité…)

"Se connaître en bonheur, ce n’est pas facile.
Le hasard n’est autre chose qu’un déguisement. Rien ne trompe comme ce visage-là. Est-il la Providence ? Est-il la fatalité ?
Une clarté peut ne pas être une clarté. Car la lumière est vérité, et une lueur peut être perfide. Vous croyez qu’elle éclaire, non, elle incendie.
Il fait nuit ; une main pose une chandelle, vil suif devenu étoile, au bord d’une ouverture dans les ténèbres. Le phalène y va.
Dans quel mesure est-il responsable ?"

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… Excusez-moi de blinder ce sujet, mais je suis en train de lire Le Faucheur (le onzième tome des Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett) et je ne peux pas m’empêcher de partager avec vous cette description de l’horloge à balancier de la Mort (personnage récurrent dans tous les récits de Pratchett) - c’est surtout la dernière phrase que j’adore :

« Dans le vestibule de la Mort se dresse une horloge au balancier comme une lame, mais dépourvu d’aiguilles, parce que dans la maison de la Mort il n’existe d’autre temps que le présent. […] Le balancier est une lame qui aurait donné envie à Edgar Allan Poe d’arrêter d’écrire pour entamer une carrière de comique solo dans des tournées de patronage. Il va et vient en ronronnant, découpe en douceur de fines tranches de temps dans le jambon de l’éternité. »

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https://images.app.goo.gl/3vdmqtCxvDXioSmh9

« Je perdis toute liberté. Elle occupa toutes mes pensées, hypothéqua mes jours, mes nuits. Un clou noir dans mon cœur. »

Marguerite Duras « Le Marin de Gibraltar. »

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Hier, en expliquant l’idée que j’ai eu pour mon mémoire de M1 à mon petit-ami, j’ai voulu prendre pour exemple un roman de l’auteur que j’étudie, afin d’appuyer mon propos. (la distinction entre le récit raconté type « il était une fois, une histoire » et le récit personnel (réel ou fictif) « je m’appelle X et voici mon histoire »)

Bref, je suis tombée sur cet extrait du premier chapitre, troisième page :

C’est pourquoi j’ai décidé de raconter mon histoire dans un livre que je pourrai présenter, chaque fois que l’on me posera la question rituelle [de l’origine de mes cheveux blancs malgré mon jeune âge et de l’étrange cicatrice de ma femme], en répondant : « Tout est expliqué en détail dans mon ouvrage. Je vous invite à le lire, en espérant qu’il arrivera à vous convaincre. »
Cependant, quels que soient les faits à raconter, je ne possède aucune connaissance en matière d’écriture. J’aime les romans et j’en ai lu beaucoup, mais depuis que j’ai appris la rédaction en première année d’école technique, l’occasion ne s’est jamais présentée de rédiger autre chose que des lettres administratives. Pourtant, lorsqu’on lit les romans d’aujourd’hui, on dirait qu’il suffit de s’épancher à longueur de plume sur le papier et d’y coucher tout ce qui vous passe par la tête ; pourquoi n’en serais-je pas capable moi aussi ? De plus, il s’agit dans mon cas d’un événement que j’ai moi-même vécu, et non d’une fiction, ce qui devrait rendre l’exercice encore plus facile ; sous-estimant ainsi les difficultés, j’ai commencé d’écrire, mais je me suis rendu compte peu à peu que les choses n’étaient pas si simples.

Edogawa Ranpo - Le démon de l’île solitaire (traduction par Miyako Slocombe ; paru au Japon en feuilleton entre 1929 et 1930)

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@BakApple : Très bel extrait, merci de nous l’avoir fait découvrir ! Il m’a fait penser (par associations d’idées) à un incipit que j’adore, celui d’Alexis ou le traité du vain combat de Marguerite Yourcenar. Je trouve qu’il s’agit d’une réflexion très pertinente (et belle, et bien écrite, mais en même temps c’est Yourcenar, c’est pas Jo le Clodo :roll_eyes:) sur l’écriture en générale et l’écriture de soi en particulier.

« Cette lettre, mon amie, sera très longue. Je n’aime pas beaucoup écrire. J’ai lu souvent que les paroles trahissent la pensée, mais il me semble que les paroles écrites la trahissent encore davantage. Vous savez ce qui reste d’un texte après deux traductions successives. Et puis, je ne sais pas m’y prendre. Ecrire est un choix perpétuel entre mille expressions, dont aucune ne me satisfait, dont aucune surtout ne me satisfait sans les autres. Je devrais pourtant savoir que la musique seule permet les enchaînements d’accords. Une lettre, même la plus longue, force à simplifier ce qui n’aurait pas dû l’être : on est toujours si peu clair dès qu’on essaye d’être complet ! Je voudrais faire ici un effort, non seulement de sincérité, mais aussi d’exactitude ; ces pages contiendront bien des ratures ; elles en contiennent déjà. Ce que je vous demande (la seule chose que je puisse vous demander encore), c’est de ne passer aucune de ces lignes qui m’auront tant coûté. S’il est difficile de vivre, il est bien plus malaisé d’expliquer sa vie. »

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En première lecture, je me demande s’il ne s’agirait pas plutôt de deux traductions successives d’un texte ?

Mais à la réflexion, cette histoire de traditions successives se défend aussi…
« Deux traditions qui se succèdent » sont la marque d’un changement de règne, d’une civilisation qui bâtit sur les ruines de la civilisation précédente. Un exemple en trois temps :

  • les mythes celtiques mettent en scène des héros solaires (Gauvain) et des champions (Gorlois, Arthur, Marc, etc.) qui n’accèdent pleinement au pouvoir que via l’union avec une femme (Ygerne, Guenièvre, Iseut). Souvent un neveu ou un cousin (Tristan, Lancelot, etc.) vient compliquer l’affaire. Ces contes laissent transparaître des schémas antérieurs matrilinéaires très anciens, enfouis sous une couche de société patriarcale et guerrière.
  • le christianisme conquiert ces régions d’Europe de l’ouest romanisée et, faute d’effacer ce qui précède, l’assimile en sur-imposant une lecture chrétienne. (Sauf en Irlande, non romanisée, cependant gagnée à la foi chrétienne elle aussi)
  • La vie de cour médiévale met en valeur l’amour courtois en contrepoids des récits épiques. Une nouvelle interprétation s’empare de la matière de Bretagne, y ajoutant une dimension dramatique, peut-être plus féminine, qui chamboule sa trame.

Les contes de Bretagne (Grande et Petite) entrelacent ces couches. C’est ainsi que je pourrais comprendre « traditions successives », non d’un texte, mais d’un corpus entier : un écheveau riche et complexe.

Bien sûr les relectures de la matière de Bretagne ne s’arrêtent pas pour autant et se succèdent ensuite à un rythme plus rapide (j’ai sûrement raté des étapes) :

  • Le romantisme du 19ème revisite l’ensemble, à mi-chemin entre recherche des récits de l’origine et leçons sur la destinée. Tolkien pourrait peut-être être considéré comme un descendant proche ?
  • L’héroïc Fantasy fleurit, sur de nombreuses bases notamment la matière de Bretagne. De mon point de vue, c’est bien souvent une reprise de pouvoir du récit épique, un rhabillage du récit initiatique primal.
  • Des sentiments régionalistes et des mouvances féministes s’inspirent ou récupèrent cette matière dans les années 70. Il en restera au moins quelques beaux romans et pièces musicales.
  • Un olibrius pille la matière de Bretagne pour en faire… quoi exactement ? Une allégorie de la realpolitik, s’appuyant sur la médiocrité pour viser des idéaux nébuleux ? Vous voyez qui je veux dire ? Allez, j’arrête de vous taquiner, les filles !
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Non mais évidemment que c’est « traductions » !!! Merci d’avoir repéré la coquille ! Cela dit, cette dissertation sur la matière de Bretagne était fort intéressante !

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Allez je viens de tomber sur celle-là en lisant la préface d’un roman :

« Je n’ai pu aimer que là où la mort mêlait son souffle à celui de la beauté. »

Par ce bon vieil Edgar Allan Poe ! :open_book:

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Oh misère, :sob: :sob: :sob: je vais la prendre pour la mettre en exergue de ma fic de défi ! merci BakApple !

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Moins classique :

“ Dans les caveaux du cœur et de l’esprit se cache le danger. Il y a des trous dans le plancher de l’esprit.”

“Hannibal” Bryan Fuller

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Mais de rien ! :stuck_out_tongue:
C’est aussi pour ça qu’existe ce topic, non ? Il nous aide à trouver de belles citations, de beaux extraits qui pourront stimuler notre imagination, ou notre inspiration, et parfois même plus !

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Le commentaire n’est pas de moi… et la phrase citée est bien de Guitry, je pense. :wink:

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« Ce qui permet au mal de perdurer est l’inaction de hommes de bien ».
Une citation d’Edmund Burke que j’apprécie beaucoup et qui ai ma philosophie de vie pour ainsi dire. Et oui, je sais qu’on la voit souvent au cinéma ou ailleurs.
Une autre pour la joie et la bonne humeur, d’Aldous Huxley que j’ai vu en intro du film « La Sirène Rouge » :
« Comment savez-vous si la Terre n’est pas l’enfer d’une autre planète ? »

Good day and smile !^^
Kenavo.

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