La fanfiction, votre entourage social et vous

Désolée, il faut m’éclairer : c’est quoi du smut ?

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Synonyme de l’abréviation « PWP ? » (Plot, What plot ?), Smut signifie que le principal but de l’histoire qui porte cette dénomination est la mise en place de scènes érotiques.

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Voilà, exactement XD

Je ne sais plus comment c’était venu mais j’avais parlé de mes fanfics à mes parents (pour leur demander de me relire, je crois). Je ne savais pas du tout à l’époque que la fanfic était souvent « mal vue »… et eux non plus, puisqu’ils ont découvert la chose quand je leur en ai parlé XD
J’écris sur des fandoms qui n’intéressent pas ma mère mais je pense que le jour où je ferai une fanfic sur Mentalist elle sera ma première lectrice :joy:
De leur côté, mon père, mon frère et ma copine me harcèlent pour avoir une avant-première de mes textes… mais quand je leur envoie le lien après publication ils trouvent jamais le temps de lire :upside_down_face:
Au final, dans mon cercle proche c’est mes potes que ça intéresse pas tant que ça qui sont mes lecteurs les plus assidus :joy:
M’enfin bon ^^

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Alors c’est marrant que nous n’ayons vraisemblablement pas tous la même définition du smut, car au contraire pour moi le smut c’est de la pornographie pure et dure, là où je fais justement une nuance entre érotisme et pornographie et donc entre scènes érotiques et scènes pornographiques.

À mon sens l’érotisme est plus subtil que cela là où la pornographie (le fameux « PWP »), c’est du sexe pour du sexe, avec des contenus vraiment on ne peut plus graphiques. C’est là que je placerais le smut. Par exemple pour moi le slow burn avec du fluff qui a quelques scènes pornographiques au milieu d’un ensemble qui globalement n’est pas de la pornographie contient du smut mais n’est pas du smut à proprement parler. Je n’arrive pas à être plus claire, mais tant pis car c’est vrai que ce n’est pas le sujet même si c’est une question intéressante :grin: .

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moi ma mère sait que j’écris mais pas des fanfictions. Je partage cela avec mon copain qui le sait mais n’aime pas lire. Après je me retiens sur le thème assez dramatique et pouvant me relier sur ma vie privée car je m’inspire : prénoms et thème rappelant mon entourage. J’ai peur de la réaction de mes parents.

Je savais pas que les fanfictions sont mal vu j’apprend quelque chose là :thinking:

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Tiens, ce topic me rappelle un peu celui sur le partage de fics sur les réseaux sociaux. Du coup je risque de me répéter, mais peut-être d’y rajouter des trucs en plus. :eyes:

Autant la fanfic est mal connue, autant malaimée car victimes de préjugés (type c’est que de la romance gnan-gnan ou du PWP ou autres trucs dégradants) je suis moins d’accord.
En fait, j’ai plus le sentiment qu’on est sur une redécouverte de la fanfic ces derniers temps. Evidemment, ça dépend surtout du regard critique qu’en ont les auteurs publiés (d’original, évidemment, ils ne se rabaissent pas à cette sous-littérature !) mais vu que des fanfics sont vraiment publiées sous la forme de romans (je pense aux « romans » Code-Lyoko qui en fait sont des fanfics – dire qu’y avait ça dans la médiathèque du Mans !).

Enfin du coup.

votre entourage (conjoint, enfants, famille proche ou éloignée, collègues, amis ou juste « potes » ou connaissances ; bref votre entourage social au sens large, et même vos animaux, si vous voulez, oui, oui :crazy_face: ) a-t-il connaissance de votre passion pour la fanfiction ? Est-ce une chose dont vous lui avez déjà parlé, et si oui, comment ces personnes ont-elle reçu cela ?

Oui et non.

Mes amis du collège ont été les premiers au courant, je crois, ou alors c’était mon petit frère. Je sais plus comment je leur ai annoncé. Mais de mémoire, ça avait été bien reçu, donc point positif. Faut dire que j’en étais (et le suis) très proche, donc il y avait peu de chances de me prendre un vent ou du jugement. :stuck_out_tongue:

Mes parents se doutent d’un truc (ma mère plus que mon père – faut dire qu’avec le partage de quelques-unes de mes fanfics sur FB où je les ai a dû mettre la puce à l’oreille) mais ne réclament pas nécessairement à lire ou quoi. Pour eux, le terme de « fanfic » est inconnu. Et même s’ils voulaient lire, je crois que je leur donnerai un mauvais lien, parce que vu comment les relations familiales sont mauvaises dans mes histoires, ils se douteraient d’un truc. (merci maman d’autant alimenter mes fanfictions – grâce à toi mes personnages ont un peu plus de profondeur)

Ma soeur et mon frère sont donc au courant ; d’ailleurs c’est justement parce que je lui parlais de @violetteduncan26 qui, malgré son jeune âge, connaissait et aimait Shrek que je l’ai dit à ma soeur – l’alcool n’avait pas aidé ce soir-là. Mais aucun ne me lit. Et c’est peut-être pas plus mal. :thinking:

Mon copain le sait, aussi, a essayé de me lire, mais quand il a vu combien j’adulais Cicéron, il a préféré éviter. On le comprend. :sweat_smile: Il m’encourage à sa façon, parfois maladroitement, et ça fait plaisir.
Des fois je laisse échapper en présence de sa famille que j’écris, mais j’ai jamais officiellement avoué ça. :eyes:

Et sinon, le must, ça a été un collègue de boulot à l’usine, à qui je l’ai avoué sans trop y croire. Et miracle : réception ++ et encouragements, il m’a demandé où il pourrait me lire. Et après avoir feuilleté l’OS du défi du moment (potions magiques, été 2021 :stuck_out_tongue: ) il avait l’air grave cho poteto pour en lire plus selon ce qu’il trouverait. J’attends encore de ses nouvelles. x)
Mais quand je le dis aux gens, en face à face, c’est toujours avec l’appréhension de ce qu’ils peuvent penser. C’est super dur de ne pas paraître bizarre en parlant de cet univers si mal connu et mal apprécié !

Après, c’est surtout que je commence à accepter (bon ça fait maintenant 2~3 ans !) que je fais du bon boulot, que je mérite d’être lue et avoir des retours, que je n’écris pas du caca qui convaincrait un non-initié que la fanfic c’est (au choix) du porno/érotisme, de la romance nunuche, mal écrit, bourré de fautes etc. (et en vrai, quand on voit la qualité de ce que proposent certains membres, on peut affirmer qu’on s’en sort vraiment bien ici, comparé à Wattpad (histoire de tirer sur l’ambulance)).
Du coup, évidemment c’est surtout auprès de gens de confiance, mais dans le cas de mon collègue, c’est surtout parce que étonamment on est vachement sur la même longueur d’ondes. On discute de tout et de rien, on vanne pas mal, je me sentais assez en confiance pour en parler – au risque de recevoir un mauvais accueil en annonçant que je fais dans la fanfic. Et comme il n’avait pas l’air de connaître le terme ou l’univers, ça m’a aidée. :stuck_out_tongue:

Je n’irais pas le crier sur tous les toits. « Eh, moi, BakApple, écris de la fanfic ! » (enfin, au lieu du pseudo, imaginez mon vrai prénom/nom), c’est loin d’être mon idée. D’une parce que je n’aime pas me mettre trop en avant, et de deux parce qu’il y a quand même des trucs honteux sur mon profil. :face_with_hand_over_mouth: (même si je suis assez contente du résultat sur ma fic Miraculous, il faut admettre que l’univers très enfantin pourrait lever quelques sourcils – allez expliquer que j’en ai fait un truc mature quand on voit combien la série est colorée et mignonne)
Mais s’il faut que je vende mes deux derniers gros projets en date, comptez sur moi ! Je suis tellement fière de ce que ça donne, je pense en faire un partage un jour sur mon profil FB. :eyes:

(après il faut aussi dire que mon entourage social n’est pas trop branché fanfics – à part quelques amis qui lisent quand vraiment ça les intéresse, j’ai rarement de leurs retours. C’est surtout les amis « d’internet » qui me lisent – en même temps, pour la plupart on s’est rencontrés ici !)

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Ah question épineuse…
Pour commencer, plantons le décor :
Dans mon cas, j’ai tout fait à l’envers… Il y a près de 25 ans, alors adolescente, j’écrivais sur ma machine à écrire. Je ne connaissais pas l’univers de la fanfiction, et c’était donc de l’original. Je ne parlais jamais de mes textes, même si je suppose que ma mère se doutait de ce que je faisais - les rafales de mitraillette ne venaient visiblement pas d’une kalach xD Je la soupçonne même d’avoir fouillé mes tiroirs pour me lire mais ceci est une autre histoire !
Lorsque je suis arrivée au bac, je me suis engagée dans des études longues et prenantes (et scientifiques) qui m’ont écarté de l’écriture. Je n’avais plus le temps, donc… c’est resté en sommeil. Longtemps.
Presque 20 ans : c’est le temps qu’il m’a fallu avant d’ouvrir un traitement de texte et recommencer à écrire. C’est en découvrant l’existence de la fanfic avec des années de retard que j’ai eu envie d’écrire de nouveau. Au début, j’ai écris pour mes enfants, j’avais envie de leur inventer des histoires. Puis… je suis tombée dans la passion Harry Potter.

Ceci étant dit, ça fait quelques années désormais que j’écris de la fanfic Harry Potter. Beaucoup d’histoires, longues souvent, un rythme de publication soutenu. Je me sers de la fanfic pour affuter mon style, et mon compagnon est au courant et me soutient à fond. Mes filles me soutiennent aussi et sont fières de dire aux copains que leur maman écrit ^^

Pour le reste de ma famille ? Je n’en parle pas. Pas du tout. Je n’ai pas envie de devoir m’expliquer, de devoir me justifier. Ou de faire face à des critiques sur un loisir « inutile » qui ne rapporte rien. Mes amis non plus ne savent rien, parce que je n’ai pas envie d’avoir à me justifier. L’idée même de devoir expliquer à mes parents ce qu’est la fanfiction m’épuise !

Pourtant, je n’ai pas honte d’écrire de la fanfiction, bien au contraire. Je ne veux juste pas avoir à m’expliquer ou à me justifier. J’écris avec sérieux, avec le même sérieux que j’écrirais de l’original, et je ne publie qu’après avoir corrigé soigneusement. Si je pouvais en vivre, je signerai sans la moindre hésitation…

ça semble un peu paradoxal tout ça, mais je rêve depuis que je suis petite d’être écrivain et d’être publiée. Pas forcément d’être célébre, surtout pas. Juste d’en vivre.
J’ai eu beaucoup de désillusions, mes parents se sont fait une joie de me ramener sur terre (fille de « paysans » très terre à terre) en m’obligeant à me diriger vers un « vrai » métier. Je n’ose même pas imaginer les commentaires face à la fanfiction, alors que j’emprunte l’univers de quelqu’un d’autre !

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Idem :rofl::rofl::rofl:, et ça vaut pour amis, collègues etc…
Et je te rejoins sur le fait de devoir se justifier d’un loisir « inutile » :roll_eyes:; qui pourtant nous apporte tellement à nous auteurs / lecteurs de ces fandoms qui nous passionnent et ont bien souvent aidés certains d’entre nous à traverser de mauvaises passes…

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Parce qu’il y a des loisirs « utiles » ? C’est quoi les critères ? Parce que bon, pour moi, un loisir est là pour apporter du bien-être, de la satisfaction à celui qui le pratique.

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Je les entend d’ici : il vaudrait mieux faire du sport c’est bon pour la santé OU tant qu’à écrire pourquoi ne pas faire de l’original, être publiée et devenir riche :rofl: ??

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Ah merci, je me suis posée la même question !

Du coup rien de tout ça ne me fait penser à un loisir, quand on pratique le sport par choix et plaisir, s’en est un, si c’est nécessaire pour la santé moins. L’aspect loisir est aussi dans la possibilité de choisir celui qui plaît.

Tant que je suis là, répondons au sujet.

J’ai toujours parlé de mes écrits fanfictions autour de moi, amis, famille et même à des connaissances de jeux en ligne.

Ça n’a jamais été mal reçu, sans doute parce que je déteste le smut, le fluff, et les Mary-sue qui sont souvent à l’origine d’un mauvais œil envers la fanfiction.

On m’avait simplement demandé pourquoi je j’écrivais que des choses tristes, mais ça a fait la même avec mes dessins et originaux !

J’ai pu échanger très rapidement avec beaucoup de personnes qui pratiquaient aussi sans osé parler de ce loisir interdit… Pour de bons résultats et beaucoup de soutien dans les deux sens.

Côte relation plus proche, j’ai attisé l’intérêt de mon compagnon parce qu’à l’époque j’écrivais une fanfiction Seigneur des Anneaux en utilisant l’alphabet Quenya ! Il ne lit pas mes écrits, principalement parce qu’il ne lit pas du tout ! Mais je lui raconte souvent ce que je prépare ou que je lis et on échange sans problème là-dessus ! Il connaît généralement la fin de mes histoires avant leur écriture et me permet de tester des idées…

Dernièrement c’est mon frère qui a lu pour la première fois une de mes fics. Je fut très étonné et inquiète car un personnage est inspiré de son ancien avatar de jeu. Au final, il a été heureux de re-découvrir de nombreux souvenirs à travers mes mots et attends même la suite !

Évidemment l’appréhension de la fanfiction reste, nous devons tous admettre que certains de nos confrères n’aident pas à faire une bonne image…
Mais que ce soit mon chéri ou mes proches une fois qu’ils ont su que je n’étais pas dans ces eaux, nous avons ri ensemble des Sue, couples aberrants, relations sales et verse étranges.

C’est souvent en ne parlant pas de la fanfiction, de ce que l’on écrit qu’on renforce l’opinion que certains peuvent en avoir. Et si on ne veut pas partager (ça arrive souvent quand on écrit, même en original), rien n’empêche de dire qu’on en écrit et ce qu’on y apprécie. Sinon, ça reste ce loisir tellement étrange que personne ne veut en parler.

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– Signé : mes parents, toujours, tout le temps.

:slightly_smiling_face:

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C’est un peu un retour qu’on me fait des fois. Comment répondre sans se braquer dans ces moments-là ?
Je me sens tellement insultée, comme si, puisque mon travail n’avait pas vocation à être publié, il n’avait aucune valeur.
Alors que bien au contraire, je m’éclate plus avec de la fanfiction que de l’original. :roll_eyes:
Et même si j’aimerais être publiée, pourquoi pas gagner de l’argent avec mes écrits (ce rêve de gamine rapidement brisé par mes parents libraires), je me fais une raison. Le plaisir que je prends à écrire des fanfics prime sur l’argent que je pourrais me faire avec.
(et avouez c’est quand même marrant de se dire qu’on peut écrire sur Oui-Oui et ramener une partie des lecteurs en enfance)

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Mon copain oui, il en a lu certains. Quelques unes mes amies, mais ces dernières ne connaissent pas vraiment le monde de la fanfiction, donc difficile pour elle de comprendre cette « passion ». Mais moi-même, j’ai du mal à « aborder » ce sujet avec mes amies irl, parce que ce que j’écris est loin, voire très très loin de ce que je suis irl. C’est une partie de ma personnalité que je préfère garder dans mon monde virtuel, si je puis dire.

Bah, quand j’ai connu mon copain, je le connaissais pas irl, donc c’était plus facile pour moi d’en parler, il a lu quelqu’un et avait plutôt bien aimé. Maintenant que je vis avec lui irl, c’est plus difficile pour moi, va savoir pourquoi. Et je veux absolument pas qu’il lise ce que j’écris, ça me rend mal à l’aise.
Avec mes amies, je leur en ai parlé, surtout quand ça me manquait d’écrire, elles trouvaient ça surprenant, car j’écris beaucoup pour elles, et elles ignoraient que ça prenait une bonne partie de mon temps parfois, elles ont voulu me lire, j’ai un peu paniqué, je dois l’admettre, mais elles n’ont pas le temps, donc ça me soulage un peu. Et j’ai aussi cette incroyable chance de garder un pseudo compliqué et long, qui fait que si elles veulent me lire…bah, elles peuvent pas trouver sans me le demander. :rofl:

Je pense que c’est en partie pour cela que je veux pas que mes amis irl, mes proches lisent mes fanfics. Je n’en veux pas de leur réaction positive ou négatif. Pour moi, c’est mon petit péché mignon, que je veux garder, mon imaginaire, si dans la vie réelle, on vient me perturber, je n’aurai plus ce plaisir d’avoir ce monde à moi.

Je réponds pas toutes aux questions, car ce serait me répéter. Mais pour conclure, ce n’est pas la peur des réactions, c’est surtout une envie de préserver ce petit coin de paradis que cela est pour moi. Ecrire des fanfics, ou tout simplement écrire, les publier pour que des inconnus les lisent, ça entache pas ma vie irl, ça soulage ou ça booste ma psychologie, ça me fait de bien. Donc je ne veux pas que ma vie irl s’y incruste. Je veux juste garder ça pour moi, rester anonyme et partager avec des anonymes qui apprécieront ou pas ce que j’offre à moi-même et aux autres.

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Malheureusement oui, dans l’esprit de certaines gens, il y a des loisirs « utiles » et des loisirs « inutiles », et c’est justement ça que je voulais pointer dans mon sujet… Enfin ça mais que pas, d’où le fait que je sois restée dans l’implicite.

Mais du coup c’est pour ça que d’aucuns considèrent d’un mauvais œil la fanfiction : selon eux c’est pas « utile » dans le sens où tu n’écris pas de fiction originale, tu « pompes » sur l’univers d’un autre créateur, donc c’est de la « sous-littérature », et tu ne vaudras en tant qu’autrice que lorsque tu écriras ta propre tambouille et te feras publier parce que toujours selon eux, l’écriture ne vaut que si on vise la publication – et que si l’on atteint le succès derrière. Et ils fantasment à fond sur la chose éditoriale aussi, pensant qu’il te suffira juste d’envoyer ton manuscrit pour que tu sois à tous les coups publiée – surtout si tu écris bien, y’a pas de raison que ça fonctionne pas ! --, tout à fait ignorants qu’ils sont du fait que se faire publier et même, vivre du métier d’écrivain (ce sont là deux choses différentes) est extraordinairement difficile de nos jours.

Tous sont appelés, peu sont élus…

Alors même que ce n’est pas ton ordre, ta nécessité intime à toi mais la leur, qu’ils projettent sur toi par incapacité à voir qu’il n’y a pas que leur vision du monde qui existe et qui vaille.

On est hélas à fond dans ce que l’on nomme la hustle culture : le culte du productivisme et de l’utilitarisme qui a aussi corrompu la sphère des loisirs qui se veut bien sûr en principe être un safe space, le lieu où l’on peut justement échapper à toutes ces injonctions folles de toujours être dans la performance et l’excellence à ses yeux et à ceux d’autrui…

Et justement, le domaine de l’écriture a été complètement corrompu par la hustle culture : tu écris ? Ah bien, mais faut absolument que tu te fasses publier sinon ça sert à rien. Même quand toi tu ne le veux pas et que tu es heureuse dans ta passion pour l’écriture sans chercher à faire éditer tes manuscrits (et accessoirement sans chercher non plus du même coup la renommée et la sécurité financière qui peut aller avec, mais pas toujours). Je veux dire : bien sûr, il faut que cette envie de publication, voire de succès, vienne de la personne qui écrit, si c’est ce qu’elle veut et cherche à obtenir, alors c’est tout à son honneur, mais personne ne devrait se sentir obligé de la forcer si au contraire, ça ne l’intéresse pas, mais sous prétexte que la vie ici-bas ne vaut pas sans la visibilité à tout prix.

Et personnellement, le paradigme de la hustle culture me révolte à un point que vous n’imaginez pas. Du moins, ce qui me révolte, c’est qu’on veuille l’imposer à tout le monde alors qu’elle ne convient pas à tous, justement.

Petite anecdote perso : il y a près de 10 ans je discutais avec un type inconnu dans une soirée, d’à peu près mon âge. On discutait bien, il avait l’air ouvert sur plein de trucs, et on parlait de nos loisirs… À un moment, du coup, je commets l’erreur fatale de lui dire que je prends des cours de roumain. Véridique : le type se met à me regarder d’un air à la fois apeuré et incrédule comme si je lui avais sorti que j’étais un alien et me répond, d’un ton suspect (je cite dans le texte !) : « Mais euh… c’est quoi l’intérêt ? »

J’étais sidérée, mais sur le point de lui dire que c’était le même que d’apprendre l’anglais ou l’espagnol, et de lui demander quel était l’intérêt, pour lui, d’être passionné de cinéma comme il l’était. Mais il n’a pas attendu ma réponse, il avait justement perdu tout intérêt pour ma personne, et est parti fissa rejoindre sa bande de potes. On n’a plus parlé du tout du reste de la soirée, et je l’ai plus jamais revu après :rofl: .

Ça prête à rire mais c’est une réalité : il y a des gens qui jugent les loisirs des autres alors même que ça ne touche en rien à leurs vies. Il y a des loisirs acceptables parce que largement pratiqués dans la société, et d’autres qui souffrent de préjugés parce que marginaux ou entachés d’une mauvaise réputation : prenons quelqu’un qui adore faire le ménage, par exemple, pour lui c’est une passion, il y passe du temps et peut vous parler de tas de techniques de nettoyage différentes le sourire aux lèvres, mais vu que beaucoup de gens détestent faire le ménage, que c’est globalement vu comme une contrainte lourde, s’il en parle autour de lui on lui dira qu’il a un TOC et qu’il devrait aller voir un psy. Alors que non, il le vit très bien, merci pour lui. Mais il y a des gens qui font les demandes et les réponses à votre place… Rien ne sert de se justifier auprès d’eux, de tenter de les contredire : tout ce que vous leur direz sera retenu contre vous.

Ainsi, un « Non merci j’adore la fanfic, et même ma fic originale, je n’ai pas envie de tenter de la faire publier, de toute façon le marché de l’édition est saturé de manuscrits donc je préfère m’abstenir et puis ça me va aussi très bien comme ça. » de votre part, pourra vous valoir pour réplique de celle de ces bornés ignorants et mauvais psychologues : « Oh mais pourquoi tu dis ça ! T’écris bien ça va marcher, ne pars pas défaitiste, tu manques juste de confiance en toi ! »

(Euh c’est quoi le rapport Ginette, et pourquoi m’infantilises-tu en insinuant que je n’ai pas confiance en moi et que tu serais donc en devoir de m’enseigner alors qu’en fait, je maîtrise le sujet 100 fois mieux que toi :roll_eyes: ?)

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Intéressant ce sujet…
Déstabilisant aussi. :sweat_smile: Je vais expliquer pourquoi.

J’écris des fanfictions depuis l’âge de 15 ans, j’ai commencé à les poster sur internet à l’âge de 16 ans. Aujourd’hui je suis… Beaucoup plus vieille. :grin: Au lycée, seuls mes amis proches savaient que j’écrivais un peu pour le plaisir, je n’en parlais pas et ils ne savaient pas sur quoi j’écrivais. J’ai juste partagé quelques chansons parodiques avec une vieille copine de collège et des poèmes avec mon meilleur ami, c’est tout (notez que ce n’était pas mes fanfictions que je partageais).
Il n’y a qu’une seule amie à qui j’ai commencé à en parler au lycée puis à la fac, c’est la seule à avoir lu mes fanfics et je l’ai assommé avec des spoils, mais elle aimait ça. Elle trouvait que j’avais un don pour créer des personnages et pour les histoires d’amour entre eux (selon ses critères de lectrice de shojo de 17 ans, mais ça me faisait super plaisir).

Il y a eu plusieurs barrières, tout d’abord dans le temps j’étais très introvertie, secrète pour ne pas dire taiseuse. Dévoiler des choses sur soi c’est s’exposer, on se fait juger, jauger et on donne le bâton pour se faire battre. Sans parler des gens qui veulent se mêler, participer, vous aider… (Ça c’est ma mère. Elle aussi elle a déjà fouillé ma chambre et trouver des brouillons, heureusement pas les miens : ceux d’une copine de forum que je relisais, ça m’a permis de noyer le poisson.)
Par contre, une fois en confiance (ou alors avec des anonymes sur internet) je ne m’arrête plus, cela dit le plus intime et le plus profond je le garde pour moi.
Bref.
Deuxième barrière : pendant longtemps j’ai écrit exclusivement des fanfictions sur Pokémon. Aujourd’hui, le phénomène s’universalise, les premiers joueurs ont vieilli, ils en parlent avec nostalgie ou s’assument complètement comme fans alors que qu’entre 13 et 18 ans aimer Pokémon restait synonyme de : « Mais t’as six ans dans ta tête woh ? »
Du coup, en début de thèse j’ai osé avouer à des copains de chantier que j’écrivais des fanfics pokémon. Ils avaient grandi avec Pokémon, ils étaient ouverts d’esprit (et l’un d’eux m’a dit : « Ah ma copine aussi écrit des fanfictions, mais sur Harry Potter »). Mais je n’ai jamais parlé de mes histoires, concrètement. Ils savaient juste que j’écrivais. Idem pour mon cousin qui est un ancien joueur de Pokémon.
Récemment, j’en ai parlé à un collègue, parce que j’ai confiance en lui et qu’on devient assez proches avec le temps. Mais là encore, je ne raconte pas mes histoires. En revanche, je lui parle de mes interrogations sur le « rating » par exemple. En tant que père d’un enfant de dix ans, il peut me lancer au sujet de ce que son fils peut comprendre, des choses choquantes ou pas, et de l’utilité des fictions (et des fanfictions) dans l’apprentissage de la vie, en particulier de la Mort, la vie sentimentale et la vie sexuelle, surtout en free access sur internet, où il n’y a pas les mêmes filtres puisque pas d’éditeur.

Cela dit, je découvre aujourd’hui une autre barrière : dans les années 2005-2010, je faisais partie d’une communauté de pokéfans assez étoffée, on écrivait entre nous et beaucoup, c’était aussi je crois le début des fanfictions sur internet. Grâce à ça et aux IRL, j’ai trouvé des amis avec qui je peux parler écriture de fanfictions.
Aujourd’hui, cette communauté a disparu, ou plutôt elle a évolué avec la transformation d’internet (adieux les forums : vive les réseaux sociaux et le discord, tout va vite, trop vite, tout passe par le relationnel : on lit les copains au lieu de lire des inconnus au hasard… Et les univers sont si nombreux, si différents qu’on est soit boulimique de tout - et donc on ne savoure pas - soit on reste enfermé dans son petit monde, et je plaide coupable puisque pokémon/pokémon quoi). De fait, malgré les énormes progrès que j’ai fait dans l’écriture, j’ai moins de lecteurs qu’autrefois. C’est… Bizarre.

J’ai mis du temps à écrire ce pavé. En lisant le post de SteliosAbaris, je me suis sentie un peu mal l’espace d’un instant (c’est pas de ta faute hein ^^’).

c’est que des nanas plutôt jeunes qui écrivent et qui ont du mal à contrôler leurs émotions » = en effet, je suis une fille et j’ai commencé jeune, pour les émotions je ne sais pas trop. Au final, peut-être puisque je me suis mise à écrire parce que je me faisais iech et que je stressais pour l’après-bac. Je crois qu’il y avait un côté « ami imaginaire » aussi.

« passé un certain âge, il est anormal de continuer à écrire de la fanfic, cela prouve l’immaturité de la personne » = l’immaturité peut-être pas, mais j’ai considérablement réduit mon activité d’écriture entre ma rencontre avec mon conjoint (2009) et le milieu de ma thèse (2015). J’étais dans un autre cycle, très actif et globalement épanouissant. Je me suis remis à l’écriture quand j’en ai eu marre de passer tout mon temps sur ma thèse.
Puis, l’an dernier, reprise puissante de l’écriture et retour ici parce que l’après-thèse s’est accompagné d’une baisse de charge de travail importante et ça m’a perturbé (bah ouais quand vous travaillez 7/7 parfois la nuit avec plein de projets et que du jour au lendemain vous n’avez plus rien à faire ou presque et plus d’argent ça clache). J’ai besoin de créer en fait, je ne peux pas me contenter de lire et de jouer ou de travailler manuellement sans faire marcher le cerveau à haute cadence.

écrivains ratés incapable d’écrire une fiction originale alors que c’est à cela qu’on prouve réellement son statut d’auteur. En plus, ils ne pourront jamais se faire publier par un éditeur et devenir célèbre, quel drame, surtout pour ceux qui écrivent très bien et mériteraient de s’essayer à la fiction originale ! = ça m’a longtemps perturbé et en fait ça me perturbe encore.
C’est une tentation quand on écrit de se prendre pour un écrivain. Comme l’écriture est chronophage (en plus écrivain est un métier en soi), c’est difficile d’accepter que ce ne soit qu’un « passe-temps », comme s’il y avait un besoin maladif de rentabiliser le temps. C’est un phénomène global, moi qui travaille dans l’archéologie je le vois : c’est un vrai métier, et les passionnés d’archéo s’emballent parfois en se prenant pour ce qu’ils ne sont pas, ils ne sont pas incompétents, mais ils ne sont pas professionnels non plus, c’est un statut un peu zarb. En tant qu’auteure de fanfiction je me vois comme ça, j’écris oui, et plutôt pas mal, mais je ne suis pas écrivaine.
J’ai des idées d’œuvres originales, j’en ai plein, j’en ai d’ailleurs listé une partie sur mon fil de présentation il y a deux jours. Je ne me lance pas à cause du worldbuilding qui prend trop de temps et parce que je suis aussi bloquée par cette idée (cette tentation) : « si je fais une création originale, pourquoi ne pas essayer de la publier ? Ce serait bête de ne pas le faire… Sauf que… Je n’ai pas le temps, et il y a trop de concurrence, et c’est un gros morceau, et la qualité n’est pas là… » Quand je vois ce que ça donne pour publier un malheureux papelard de 15 pages dans une revue scientifique, je ne me vois pas me bagarrer avec un roman de 300 pages, un éditeur-requin et ensuite me retrouver avec 200 exemplaires d’un livre à vendre dans les salons du livre de Péchu-les-oies et Saint-clous-sur-la-bouillasse.
Très bonne citation d’ailleurs de Stelios :

Ainsi, un « Non merci j’adore la fanfic, et même ma fic originale, je n’ai pas envie de tenter de la faire publier, de toute façon le marché de l’édition est saturé de manuscrits donc je préfère m’abstenir et puis ça me va aussi très bien comme ça. » de votre part, pourra vous valoir pour réplique de celle de ces bornés ignorants et mauvais psychologues : « Oh mais pourquoi tu dis ça ! T’écris bien ça va marcher, ne pars pas défaitiste, tu manques juste de confiance en toi ! »
(Euh c’est quoi le rapport Ginette, et pourquoi m’infantilises-tu en insinuant que je n’ai pas confiance en moi et que tu serais donc en devoir de m’enseigner alors qu’en fait, je maîtrise le sujet 100 fois mieux que toi :roll_eyes: ?)

Donc j’écris des fanfics, parce que c’est plus rapide et plus confortable… En bonne feignasse et lâche que je suis. Même si je suis aussi frustrée de ne pas avoir plus de temps pour en écrire plus, sur Pokémon et sur d’autres sujets que Pokémon : le Disque-Monde, Scooby-Doo, les Tuniques Bleues, Lucky Luke, Time Squad, Naruto, Soul Calibur, Monstre et compagnie, (quand je parlais de boulimie…).

Longtemps j’ai été fière de mon petit talent, même si l’une de mes frustrations est que je ne sais écrire que des histoires d’Aventure. Un héros, de l’action, quelques combats, une jolie fille, un baiser à la fin et hop ! J’aurais aimé pouvoir tester d’autres styles comme la Science-Fiction, le Policier-Thriller, l’Horreur, l’Epopée (historique ou de fantasy)… Mais je suis très maladroite dans ces histoires trop complexes.
Mais bon, mes quelques lecteurs appréciaient mes écrits et mon style, malgré que… « c’est très mal écrit et bourré de fautes »
:sweat_smile: (Merci les études d’Histoire qui m’ont permis de grandement m’améliorer niveau syntaxe et grammaire mais c’est une lutte de chaque instant, mes posts sur le forum en sont la preuve je crois, je n’étais pas dyslexique mais c’en était pas loin à l’origine.)

Avec le temps, je me suis aperçue que j’avais quand même tendance à mettre de la romance un peu partout, même si c’est light. Et puis en 2015, pour la Saint Valentin, j’ai écrit une fanfiction pokémon qui est clairement une romance (romance/aventure). J’adore cette histoire, je la trouve bien construite et à travers elle j’ai corrigé deux de mes gros défauts : l’écriture « théâtral » ou script de film et la longueur (histoire 50 000 mots en 9 chapitres c’est tout à fait honorable). Je l’ai d’ailleurs lu à ma fille de 2 ans, petit bout par petit le soir, pour l’aider à dormir suite à l’arrêt de la tétine. Au final, il n’y a qu’elle qui a entendu mes fanfictions pour l’instant, et elle ne comprend pas évidemment. :rofl:

Mais à force de mettre de la romance partout, j’ai commencé à me sentir frustrée, d’abord parce que je reste dans le tout public donc pas de sexe et ensuite parce qu’au XXIe siècle je ne mets en scène que des couples hétéronormés dans un schéma type premier amour - prince charmant - mariage. Du coup, là, avec ma nouvelle fanfiction très longue, je me suis dit que j’allais mettre des blagues salaces et des scènes un peu chaudes (juste un peu, pour rester dans le rating 16 ans).
Et qui dit fanfic longue dit personnages secondaires, et comme j’aime bien les spin-off, j’ai décidé de faire un spin-off yaoi, pour sortir de mes habitudes… Je l’ai quasiment fini, je le publierai ici quand j’aurai suffisamment avancé ma fic principale pour éviter les spoil. Je trouve l’histoire très émouvante et dans un style bien rythmé, ça me change.
Ouais… J’étais contente de moi… Mais :
les fanfics c’est « que du smut avec des histoires gay » ; « sinon, si c’est pas du smut, c’est que de la romance »

Euh… Ben en fait après quasiment vingt ans d’écriture amateur, je pensais m’améliorer et en fait je suis en train de tomber dans tous les clichés, les uns après les autres…
:disappointed_relieved:

Au final, si j’écris des fanfictions, c’est pour me sentir bien et c’est moche à dire mais une partie de mon bien être dépend du fait que mes proches ne savent pas ce que je fais et me laisse tranquille.
:bear: <= émoticône ours dans sa caverne

J’ajoute une petite parenthèse pour la fille de paysan @lilicoud37 ramenée à un vrai métier : je suis un peu dans le même cas (vaguement), et je m’obstine à rester dans le milieu de l’archéologie contre l’avis de mes parents, car ce métier ne me mets pas à l’abri du besoin (toujours pas de CDI, un salaire au smic, beaucoup de déplacements et de travail le weekend, je vis aux crochets de mon mari en gros).
Paradoxalement, je trouve que c’est un « vrai » métier (mes parents eux non, mais je les ■■■■■■■) car ça reste un métier technique et scientifique, contrairement à tout ce qui va être métier artistique. C’est moche à dire, mais moi qui dessinait autrefois et qui aurait de fait pu choisir de me lancer dans une carrière de dessinatrice, ça me paraissait casse-gueule, selon les mêmes critères que mes parents. Je suis imprégnée de cette pensée que je trouve pourtant abjecte, c’est ma contradiction. On en a rigolé avec l’auteur de BD Etienne Willem. Il a fait des études d’Histoire parce que ses parents voulaient qu’il ait un « vrai métier » alors qu’il voulait être dessinateur. Je lui ai répondu que mes parents pensaient que des études d’Histoire ce n’était pas un vrai métier non plus.

En revanche, j’ai besoin de sens dans mon travail et j’ai besoin de me sentir dans mon élément, or c’est une chose que je ne peux pas avoir ailleurs que dans l’archéologie. J’ai un parcours un peu atypique, j’ai fait de la biologie aussi, j’ai enseigné (l’histoire), j’ai fait du bénévolat, de la médiation, mes amis sont d’horizons différents (merci les rencontres internet pour le coup), et j’ai pris pleinement conscience il y a un peu moins de dix ans que j’étais finalement quelqu’un de marginal derrière mon côté passe-partout Madame Tout-le-Monde. Je suis passée par plusieurs phases de dépression et la réponse est en fait simple : j’ai besoin d’un monde qui me ressemble, sinon je suis en souffrance psychologique parfois extrême.
La fanfiction c’est aussi ça, rester dans un monde qui nous ressemble.

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Oh, la vache.
Qu’est-ce que je peux dire après vos interventions ?

Si je reprends les questions du début.
Mon entourage « au sens large » ne sait pas. Ce n’est pas tellement que je le cache, c’est plutôt que le « sens large » ratisse dans les collègues d’avec lesquels je ne suis pas proche. Pas assez pour parler des loisirs.
Et quand il m’arrive de le faire, ils restent un peu stupéfaits en trouvant ça… disons… original. – Non les miens n’ont pas été élevés au Pokémon. C’est complètement une autre génération.

Ma famille est au courant, mais ne me lit pas.
C’est dommage parce que je ne fais pas de fautes, je m’embête à ficeler de bons scénarios (je crois) et qu’il n’y a pas de porno. Donc techniquement, s’il n’y avait pas « la barrière du fandomat » (du format fandom), ils pourraient me lire.

Ma soeur endure stoïquement que je n’aie personne à qui parler de l’avancement de mes chapitres, de mes futures idées, de mes blocages, de mes dialogues marrants…

Reste ma meilleure copine qui comprend. Elle en écrit aussi. :stuck_out_tongue:


J’ai découvert plus tard l’opinion négative que « des gens » avaient sur la fanfiction. Mais une fois que j’avais chopé le virus, eh bien, ils pouvaient toujours parler… Je ne me reconnaissais pas dans les critiques proférées.

Et honnêtement ceux qui essaient de me vendre la publication via maison d’édition, je les regarde comme s’ils avaient perdu l’esprit. :smiley: Lâcher la proie pour l’ombre ? Quel intérêt ? (en tous cas pas un intérêt financier, c’est sûr…)
Alors quitte à ne pas être payée…

En tant que fanfiqueuse, je vois que je suis lue, j’ai un accès direct aux lecteurs, on peut discuter. Certains m’aident avec leurs remarques.

Je m’en fiche de vendre, moi. Je veux juste écrire, ça entretient mes neurones. Et si ça peut en distraire quelques-unes pendant une demi-heure, qu’est-ce que je peux demander de plus ? C’est sans intermédiaire, directement du producteur au consommateur, personne qui s’engraisse au passage : le circuit court, c’est tendance.

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Parce qu’il y a des loisirs « utiles » ? C’est quoi les critères ? Parce que bon, pour moi, un loisir est là pour apporter du bien-être, de la satisfaction à celui qui le pratique.

En temps normal oui, un loisir est sensé rester un loisir… Mais pas pour tout le monde. Je ne sais pas si c’est le critère « perte de temps » ou « ne rapporte rien » qui pose le plus problème en fait…
Je perdais mon temps en lisant ou en brodant. Je ne rapporte rien en écrivant ou en fabriquant des bijoux pour moi ou mes enfants.
Mais tout va bien… j’écoutais déjà pas quand j’avais 15 ans, c’est pas pour écouter à 40 xD

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Je suis vraiment navrée Tracy, ce n’était bien sûr absolument pas mon intention en rédigeant ce sujet. J’ai pour malheur d’avoir une écriture qui « frappe » même quand je tâche de m’exprimer modérément. Parfois cela me demande des heures pour rédiger un post « soft » et à l’arrivée, je m’aperçois que malgré tous les efforts que j’ai faits pour adoucir mon expression, quelque chose de la ferveur un peu brute qui me caractérise suinte quand même à travers ce qui reste du texte initial que j’avais élagué. On ne change pas une équipe qui gagne en mordant même après qu’elle a perdu toutes ses dents (euh… cette phrase vous est offerte par la confrérie de la punchline WTF :rofl: ).

Je voulais juste rapporter (certes avec mes mots mais dans le fond, le propos reste identique en substance) les critiques négatives que trop souvent des fanfiqueurs peuvent entendre sur leur passion et sur eux-mêmes, parfois même de la part d’autres fanfiqueurs. Je suis désolée si cela t’a perturbée.

Je me suis justement beaucoup retrouvée à travers tes mots et ceux des camarades qui préfèrent établir une frontière entre leur passion pour la fanfic et le reste du monde. C’est aussi ma posture… Je me protège même si c’est souvent source de frustration (ne pas partager peut être douloureux), et puis si c’est pour tenter le diable et récolter en retour des « C’est quoi l’intérêt ? », « Tu devrais te faire publier, t’as des compétences, c’est dommage que tu n’écrives pas tes propres histoires. », ce n’est pas la peine, surtout que plus le temps passe et plus je deviens hargneuse. Je connais mon entourage… Et d’une manière générale, je suis très « perso », sauf avec les quelques rares personnes à qui j’accepte de m’ouvrir.

Retrouvée dans ces mots-là, mais pas que. J’aimerais aussi beaucoup rajouter des choses sur le métier, et la distinction que l’on peut faire entre « métier noble » et « métier alimentaire », car cela me touche aussi personnellement, et ton post et celui de @lilicoud37 ont fait vibrer une corde sensible, mais justement je préfère rester discrète sur mon expérience personnelle à ce niveau-là.

Ces choses-la font partie intégrante de la fanfic, de son identité. Et les clichés se forment toujours sur la base de faits, en l’occurrence ici, celui que la fanfic est très imprégnée de romance, d’érotisme et de pornographie voire de fétichisme. En fait pour ma part cette donnée est une donnée neutre, mais des gens semblent voir cela d’un mauvais œil, et c’est ainsi que naît un préjugé négatif sur une pratique spécifique. Or on peut aussi inverser la vapeur et chercher à comprendre authentiquement et positivement pourquoi ce genre de récit est aussi présent dans la fanfic, et pourquoi il est important d’encourager les personnes qui écrivent dans ces registres à ne pas justement en avoir honte. Par exemple pour les personnes LGBTQIA+ cela leur permet d’explorer leur sexualité dans un espace sécurisé en sortant du carcan hétéronormé. Ou bien, des jeunes filles, jeunes femmes ou femmes hétérosexuelles peuvent elles aussi explorer leur sexualité en mettant en scène des hommes entre eux (on a le droit de voir double et de se rincer l’œil enfin là plutôt, les deux yeux :nerd_face: !). Et c’est naturel et sain, et de toute façon il faut de tout pour faire un monde. Et puis rien n’interdit de s’améliorer en tant qu’auteur et écrivain en s’essayant à la romance, à l’érotisme ou à la pornographie (ou aux 3 en même temps dans un seul et même récit), car ce sont des genres à part entière et légitimes.

Justement sur le sujet j’avais beaucoup aimé la vidéo de la YouTubeuse clara dfx (je suis sur téléphone donc je créerai le lien plus tard quand je passerai sur PC) : POURQUOI TOUT LE MONDE DÉTESTE LES FANGIRLS ? (hystérie, misogynie & pouvoir des fans) - YouTube.

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