La fanfiction, votre entourage social et vous

Mon copain oui, il en a lu certains. Quelques unes mes amies, mais ces dernières ne connaissent pas vraiment le monde de la fanfiction, donc difficile pour elle de comprendre cette « passion ». Mais moi-même, j’ai du mal à « aborder » ce sujet avec mes amies irl, parce que ce que j’écris est loin, voire très très loin de ce que je suis irl. C’est une partie de ma personnalité que je préfère garder dans mon monde virtuel, si je puis dire.

Bah, quand j’ai connu mon copain, je le connaissais pas irl, donc c’était plus facile pour moi d’en parler, il a lu quelqu’un et avait plutôt bien aimé. Maintenant que je vis avec lui irl, c’est plus difficile pour moi, va savoir pourquoi. Et je veux absolument pas qu’il lise ce que j’écris, ça me rend mal à l’aise.
Avec mes amies, je leur en ai parlé, surtout quand ça me manquait d’écrire, elles trouvaient ça surprenant, car j’écris beaucoup pour elles, et elles ignoraient que ça prenait une bonne partie de mon temps parfois, elles ont voulu me lire, j’ai un peu paniqué, je dois l’admettre, mais elles n’ont pas le temps, donc ça me soulage un peu. Et j’ai aussi cette incroyable chance de garder un pseudo compliqué et long, qui fait que si elles veulent me lire…bah, elles peuvent pas trouver sans me le demander. :rofl:

Je pense que c’est en partie pour cela que je veux pas que mes amis irl, mes proches lisent mes fanfics. Je n’en veux pas de leur réaction positive ou négatif. Pour moi, c’est mon petit péché mignon, que je veux garder, mon imaginaire, si dans la vie réelle, on vient me perturber, je n’aurai plus ce plaisir d’avoir ce monde à moi.

Je réponds pas toutes aux questions, car ce serait me répéter. Mais pour conclure, ce n’est pas la peur des réactions, c’est surtout une envie de préserver ce petit coin de paradis que cela est pour moi. Ecrire des fanfics, ou tout simplement écrire, les publier pour que des inconnus les lisent, ça entache pas ma vie irl, ça soulage ou ça booste ma psychologie, ça me fait de bien. Donc je ne veux pas que ma vie irl s’y incruste. Je veux juste garder ça pour moi, rester anonyme et partager avec des anonymes qui apprécieront ou pas ce que j’offre à moi-même et aux autres.

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Malheureusement oui, dans l’esprit de certaines gens, il y a des loisirs « utiles » et des loisirs « inutiles », et c’est justement ça que je voulais pointer dans mon sujet… Enfin ça mais que pas, d’où le fait que je sois restée dans l’implicite.

Mais du coup c’est pour ça que d’aucuns considèrent d’un mauvais œil la fanfiction : selon eux c’est pas « utile » dans le sens où tu n’écris pas de fiction originale, tu « pompes » sur l’univers d’un autre créateur, donc c’est de la « sous-littérature », et tu ne vaudras en tant qu’autrice que lorsque tu écriras ta propre tambouille et te feras publier parce que toujours selon eux, l’écriture ne vaut que si on vise la publication – et que si l’on atteint le succès derrière. Et ils fantasment à fond sur la chose éditoriale aussi, pensant qu’il te suffira juste d’envoyer ton manuscrit pour que tu sois à tous les coups publiée – surtout si tu écris bien, y’a pas de raison que ça fonctionne pas ! --, tout à fait ignorants qu’ils sont du fait que se faire publier et même, vivre du métier d’écrivain (ce sont là deux choses différentes) est extraordinairement difficile de nos jours.

Tous sont appelés, peu sont élus…

Alors même que ce n’est pas ton ordre, ta nécessité intime à toi mais la leur, qu’ils projettent sur toi par incapacité à voir qu’il n’y a pas que leur vision du monde qui existe et qui vaille.

On est hélas à fond dans ce que l’on nomme la hustle culture : le culte du productivisme et de l’utilitarisme qui a aussi corrompu la sphère des loisirs qui se veut bien sûr en principe être un safe space, le lieu où l’on peut justement échapper à toutes ces injonctions folles de toujours être dans la performance et l’excellence à ses yeux et à ceux d’autrui…

Et justement, le domaine de l’écriture a été complètement corrompu par la hustle culture : tu écris ? Ah bien, mais faut absolument que tu te fasses publier sinon ça sert à rien. Même quand toi tu ne le veux pas et que tu es heureuse dans ta passion pour l’écriture sans chercher à faire éditer tes manuscrits (et accessoirement sans chercher non plus du même coup la renommée et la sécurité financière qui peut aller avec, mais pas toujours). Je veux dire : bien sûr, il faut que cette envie de publication, voire de succès, vienne de la personne qui écrit, si c’est ce qu’elle veut et cherche à obtenir, alors c’est tout à son honneur, mais personne ne devrait se sentir obligé de la forcer si au contraire, ça ne l’intéresse pas, mais sous prétexte que la vie ici-bas ne vaut pas sans la visibilité à tout prix.

Et personnellement, le paradigme de la hustle culture me révolte à un point que vous n’imaginez pas. Du moins, ce qui me révolte, c’est qu’on veuille l’imposer à tout le monde alors qu’elle ne convient pas à tous, justement.

Petite anecdote perso : il y a près de 10 ans je discutais avec un type inconnu dans une soirée, d’à peu près mon âge. On discutait bien, il avait l’air ouvert sur plein de trucs, et on parlait de nos loisirs… À un moment, du coup, je commets l’erreur fatale de lui dire que je prends des cours de roumain. Véridique : le type se met à me regarder d’un air à la fois apeuré et incrédule comme si je lui avais sorti que j’étais un alien et me répond, d’un ton suspect (je cite dans le texte !) : « Mais euh… c’est quoi l’intérêt ? »

J’étais sidérée, mais sur le point de lui dire que c’était le même que d’apprendre l’anglais ou l’espagnol, et de lui demander quel était l’intérêt, pour lui, d’être passionné de cinéma comme il l’était. Mais il n’a pas attendu ma réponse, il avait justement perdu tout intérêt pour ma personne, et est parti fissa rejoindre sa bande de potes. On n’a plus parlé du tout du reste de la soirée, et je l’ai plus jamais revu après :rofl: .

Ça prête à rire mais c’est une réalité : il y a des gens qui jugent les loisirs des autres alors même que ça ne touche en rien à leurs vies. Il y a des loisirs acceptables parce que largement pratiqués dans la société, et d’autres qui souffrent de préjugés parce que marginaux ou entachés d’une mauvaise réputation : prenons quelqu’un qui adore faire le ménage, par exemple, pour lui c’est une passion, il y passe du temps et peut vous parler de tas de techniques de nettoyage différentes le sourire aux lèvres, mais vu que beaucoup de gens détestent faire le ménage, que c’est globalement vu comme une contrainte lourde, s’il en parle autour de lui on lui dira qu’il a un TOC et qu’il devrait aller voir un psy. Alors que non, il le vit très bien, merci pour lui. Mais il y a des gens qui font les demandes et les réponses à votre place… Rien ne sert de se justifier auprès d’eux, de tenter de les contredire : tout ce que vous leur direz sera retenu contre vous.

Ainsi, un « Non merci j’adore la fanfic, et même ma fic originale, je n’ai pas envie de tenter de la faire publier, de toute façon le marché de l’édition est saturé de manuscrits donc je préfère m’abstenir et puis ça me va aussi très bien comme ça. » de votre part, pourra vous valoir pour réplique de celle de ces bornés ignorants et mauvais psychologues : « Oh mais pourquoi tu dis ça ! T’écris bien ça va marcher, ne pars pas défaitiste, tu manques juste de confiance en toi ! »

(Euh c’est quoi le rapport Ginette, et pourquoi m’infantilises-tu en insinuant que je n’ai pas confiance en moi et que tu serais donc en devoir de m’enseigner alors qu’en fait, je maîtrise le sujet 100 fois mieux que toi :roll_eyes: ?)

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Intéressant ce sujet…
Déstabilisant aussi. :sweat_smile: Je vais expliquer pourquoi.

J’écris des fanfictions depuis l’âge de 15 ans, j’ai commencé à les poster sur internet à l’âge de 16 ans. Aujourd’hui je suis… Beaucoup plus vieille. :grin: Au lycée, seuls mes amis proches savaient que j’écrivais un peu pour le plaisir, je n’en parlais pas et ils ne savaient pas sur quoi j’écrivais. J’ai juste partagé quelques chansons parodiques avec une vieille copine de collège et des poèmes avec mon meilleur ami, c’est tout (notez que ce n’était pas mes fanfictions que je partageais).
Il n’y a qu’une seule amie à qui j’ai commencé à en parler au lycée puis à la fac, c’est la seule à avoir lu mes fanfics et je l’ai assommé avec des spoils, mais elle aimait ça. Elle trouvait que j’avais un don pour créer des personnages et pour les histoires d’amour entre eux (selon ses critères de lectrice de shojo de 17 ans, mais ça me faisait super plaisir).

Il y a eu plusieurs barrières, tout d’abord dans le temps j’étais très introvertie, secrète pour ne pas dire taiseuse. Dévoiler des choses sur soi c’est s’exposer, on se fait juger, jauger et on donne le bâton pour se faire battre. Sans parler des gens qui veulent se mêler, participer, vous aider… (Ça c’est ma mère. Elle aussi elle a déjà fouillé ma chambre et trouver des brouillons, heureusement pas les miens : ceux d’une copine de forum que je relisais, ça m’a permis de noyer le poisson.)
Par contre, une fois en confiance (ou alors avec des anonymes sur internet) je ne m’arrête plus, cela dit le plus intime et le plus profond je le garde pour moi.
Bref.
Deuxième barrière : pendant longtemps j’ai écrit exclusivement des fanfictions sur Pokémon. Aujourd’hui, le phénomène s’universalise, les premiers joueurs ont vieilli, ils en parlent avec nostalgie ou s’assument complètement comme fans alors que qu’entre 13 et 18 ans aimer Pokémon restait synonyme de : « Mais t’as six ans dans ta tête woh ? »
Du coup, en début de thèse j’ai osé avouer à des copains de chantier que j’écrivais des fanfics pokémon. Ils avaient grandi avec Pokémon, ils étaient ouverts d’esprit (et l’un d’eux m’a dit : « Ah ma copine aussi écrit des fanfictions, mais sur Harry Potter »). Mais je n’ai jamais parlé de mes histoires, concrètement. Ils savaient juste que j’écrivais. Idem pour mon cousin qui est un ancien joueur de Pokémon.
Récemment, j’en ai parlé à un collègue, parce que j’ai confiance en lui et qu’on devient assez proches avec le temps. Mais là encore, je ne raconte pas mes histoires. En revanche, je lui parle de mes interrogations sur le « rating » par exemple. En tant que père d’un enfant de dix ans, il peut me lancer au sujet de ce que son fils peut comprendre, des choses choquantes ou pas, et de l’utilité des fictions (et des fanfictions) dans l’apprentissage de la vie, en particulier de la Mort, la vie sentimentale et la vie sexuelle, surtout en free access sur internet, où il n’y a pas les mêmes filtres puisque pas d’éditeur.

Cela dit, je découvre aujourd’hui une autre barrière : dans les années 2005-2010, je faisais partie d’une communauté de pokéfans assez étoffée, on écrivait entre nous et beaucoup, c’était aussi je crois le début des fanfictions sur internet. Grâce à ça et aux IRL, j’ai trouvé des amis avec qui je peux parler écriture de fanfictions.
Aujourd’hui, cette communauté a disparu, ou plutôt elle a évolué avec la transformation d’internet (adieux les forums : vive les réseaux sociaux et le discord, tout va vite, trop vite, tout passe par le relationnel : on lit les copains au lieu de lire des inconnus au hasard… Et les univers sont si nombreux, si différents qu’on est soit boulimique de tout - et donc on ne savoure pas - soit on reste enfermé dans son petit monde, et je plaide coupable puisque pokémon/pokémon quoi). De fait, malgré les énormes progrès que j’ai fait dans l’écriture, j’ai moins de lecteurs qu’autrefois. C’est… Bizarre.

J’ai mis du temps à écrire ce pavé. En lisant le post de SteliosAbaris, je me suis sentie un peu mal l’espace d’un instant (c’est pas de ta faute hein ^^').

c’est que des nanas plutôt jeunes qui écrivent et qui ont du mal à contrôler leurs émotions » = en effet, je suis une fille et j’ai commencé jeune, pour les émotions je ne sais pas trop. Au final, peut-être puisque je me suis mise à écrire parce que je me faisais iech et que je stressais pour l’après-bac. Je crois qu’il y avait un côté « ami imaginaire » aussi.

« passé un certain âge, il est anormal de continuer à écrire de la fanfic, cela prouve l’immaturité de la personne » = l’immaturité peut-être pas, mais j’ai considérablement réduit mon activité d’écriture entre ma rencontre avec mon conjoint (2009) et le milieu de ma thèse (2015). J’étais dans un autre cycle, très actif et globalement épanouissant. Je me suis remis à l’écriture quand j’en ai eu marre de passer tout mon temps sur ma thèse.
Puis, l’an dernier, reprise puissante de l’écriture et retour ici parce que l’après-thèse s’est accompagné d’une baisse de charge de travail importante et ça m’a perturbé (bah ouais quand vous travaillez 7/7 parfois la nuit avec plein de projets et que du jour au lendemain vous n’avez plus rien à faire ou presque et plus d’argent ça clache). J’ai besoin de créer en fait, je ne peux pas me contenter de lire et de jouer ou de travailler manuellement sans faire marcher le cerveau à haute cadence.

écrivains ratés incapable d’écrire une fiction originale alors que c’est à cela qu’on prouve réellement son statut d’auteur. En plus, ils ne pourront jamais se faire publier par un éditeur et devenir célèbre, quel drame, surtout pour ceux qui écrivent très bien et mériteraient de s’essayer à la fiction originale ! = ça m’a longtemps perturbé et en fait ça me perturbe encore.
C’est une tentation quand on écrit de se prendre pour un écrivain. Comme l’écriture est chronophage (en plus écrivain est un métier en soi), c’est difficile d’accepter que ce ne soit qu’un « passe-temps », comme s’il y avait un besoin maladif de rentabiliser le temps. C’est un phénomène global, moi qui travaille dans l’archéologie je le vois : c’est un vrai métier, et les passionnés d’archéo s’emballent parfois en se prenant pour ce qu’ils ne sont pas, ils ne sont pas incompétents, mais ils ne sont pas professionnels non plus, c’est un statut un peu zarb. En tant qu’auteure de fanfiction je me vois comme ça, j’écris oui, et plutôt pas mal, mais je ne suis pas écrivaine.
J’ai des idées d’œuvres originales, j’en ai plein, j’en ai d’ailleurs listé une partie sur mon fil de présentation il y a deux jours. Je ne me lance pas à cause du worldbuilding qui prend trop de temps et parce que je suis aussi bloquée par cette idée (cette tentation) : « si je fais une création originale, pourquoi ne pas essayer de la publier ? Ce serait bête de ne pas le faire… Sauf que… Je n’ai pas le temps, et il y a trop de concurrence, et c’est un gros morceau, et la qualité n’est pas là… » Quand je vois ce que ça donne pour publier un malheureux papelard de 15 pages dans une revue scientifique, je ne me vois pas me bagarrer avec un roman de 300 pages, un éditeur-requin et ensuite me retrouver avec 200 exemplaires d’un livre à vendre dans les salons du livre de Péchu-les-oies et Saint-clous-sur-la-bouillasse.
Très bonne citation d’ailleurs de Stelios :

Ainsi, un « Non merci j’adore la fanfic, et même ma fic originale, je n’ai pas envie de tenter de la faire publier, de toute façon le marché de l’édition est saturé de manuscrits donc je préfère m’abstenir et puis ça me va aussi très bien comme ça. » de votre part, pourra vous valoir pour réplique de celle de ces bornés ignorants et mauvais psychologues : « Oh mais pourquoi tu dis ça ! T’écris bien ça va marcher, ne pars pas défaitiste, tu manques juste de confiance en toi ! »
(Euh c’est quoi le rapport Ginette, et pourquoi m’infantilises-tu en insinuant que je n’ai pas confiance en moi et que tu serais donc en devoir de m’enseigner alors qu’en fait, je maîtrise le sujet 100 fois mieux que toi :roll_eyes: ?)

Donc j’écris des fanfics, parce que c’est plus rapide et plus confortable… En bonne feignasse et lâche que je suis. Même si je suis aussi frustrée de ne pas avoir plus de temps pour en écrire plus, sur Pokémon et sur d’autres sujets que Pokémon : le Disque-Monde, Scooby-Doo, les Tuniques Bleues, Lucky Luke, Time Squad, Naruto, Soul Calibur, Monstre et compagnie, (quand je parlais de boulimie…).

Longtemps j’ai été fière de mon petit talent, même si l’une de mes frustrations est que je ne sais écrire que des histoires d’Aventure. Un héros, de l’action, quelques combats, une jolie fille, un baiser à la fin et hop ! J’aurais aimé pouvoir tester d’autres styles comme la Science-Fiction, le Policier-Thriller, l’Horreur, l’Epopée (historique ou de fantasy)… Mais je suis très maladroite dans ces histoires trop complexes.
Mais bon, mes quelques lecteurs appréciaient mes écrits et mon style, malgré que… « c’est très mal écrit et bourré de fautes »
:sweat_smile: (Merci les études d’Histoire qui m’ont permis de grandement m’améliorer niveau syntaxe et grammaire mais c’est une lutte de chaque instant, mes posts sur le forum en sont la preuve je crois, je n’étais pas dyslexique mais c’en était pas loin à l’origine.)

Avec le temps, je me suis aperçue que j’avais quand même tendance à mettre de la romance un peu partout, même si c’est light. Et puis en 2015, pour la Saint Valentin, j’ai écrit une fanfiction pokémon qui est clairement une romance (romance/aventure). J’adore cette histoire, je la trouve bien construite et à travers elle j’ai corrigé deux de mes gros défauts : l’écriture « théâtral » ou script de film et la longueur (histoire 50 000 mots en 9 chapitres c’est tout à fait honorable). Je l’ai d’ailleurs lu à ma fille de 2 ans, petit bout par petit le soir, pour l’aider à dormir suite à l’arrêt de la tétine. Au final, il n’y a qu’elle qui a entendu mes fanfictions pour l’instant, et elle ne comprend pas évidemment. :rofl:

Mais à force de mettre de la romance partout, j’ai commencé à me sentir frustrée, d’abord parce que je reste dans le tout public donc pas de sexe et ensuite parce qu’au XXIe siècle je ne mets en scène que des couples hétéronormés dans un schéma type premier amour - prince charmant - mariage. Du coup, là, avec ma nouvelle fanfiction très longue, je me suis dit que j’allais mettre des blagues salaces et des scènes un peu chaudes (juste un peu, pour rester dans le rating 16 ans).
Et qui dit fanfic longue dit personnages secondaires, et comme j’aime bien les spin-off, j’ai décidé de faire un spin-off yaoi, pour sortir de mes habitudes… Je l’ai quasiment fini, je le publierai ici quand j’aurai suffisamment avancé ma fic principale pour éviter les spoil. Je trouve l’histoire très émouvante et dans un style bien rythmé, ça me change.
Ouais… J’étais contente de moi… Mais :
les fanfics c’est « que du smut avec des histoires gay » ; « sinon, si c’est pas du smut, c’est que de la romance »

Euh… Ben en fait après quasiment vingt ans d’écriture amateur, je pensais m’améliorer et en fait je suis en train de tomber dans tous les clichés, les uns après les autres…
:disappointed_relieved:

Au final, si j’écris des fanfictions, c’est pour me sentir bien et c’est moche à dire mais une partie de mon bien être dépend du fait que mes proches ne savent pas ce que je fais et me laisse tranquille.
:bear: <= émoticône ours dans sa caverne

J’ajoute une petite parenthèse pour la fille de paysan @lilicoud37 ramenée à un vrai métier : je suis un peu dans le même cas (vaguement), et je m’obstine à rester dans le milieu de l’archéologie contre l’avis de mes parents, car ce métier ne me mets pas à l’abri du besoin (toujours pas de CDI, un salaire au smic, beaucoup de déplacements et de travail le weekend, je vis aux crochets de mon mari en gros).
Paradoxalement, je trouve que c’est un « vrai » métier (mes parents eux non, mais je les ■■■■■■■) car ça reste un métier technique et scientifique, contrairement à tout ce qui va être métier artistique. C’est moche à dire, mais moi qui dessinait autrefois et qui aurait de fait pu choisir de me lancer dans une carrière de dessinatrice, ça me paraissait casse-gueule, selon les mêmes critères que mes parents. Je suis imprégnée de cette pensée que je trouve pourtant abjecte, c’est ma contradiction. On en a rigolé avec l’auteur de BD Etienne Willem. Il a fait des études d’Histoire parce que ses parents voulaient qu’il ait un « vrai métier » alors qu’il voulait être dessinateur. Je lui ai répondu que mes parents pensaient que des études d’Histoire ce n’était pas un vrai métier non plus.

En revanche, j’ai besoin de sens dans mon travail et j’ai besoin de me sentir dans mon élément, or c’est une chose que je ne peux pas avoir ailleurs que dans l’archéologie. J’ai un parcours un peu atypique, j’ai fait de la biologie aussi, j’ai enseigné (l’histoire), j’ai fait du bénévolat, de la médiation, mes amis sont d’horizons différents (merci les rencontres internet pour le coup), et j’ai pris pleinement conscience il y a un peu moins de dix ans que j’étais finalement quelqu’un de marginal derrière mon côté passe-partout Madame Tout-le-Monde. Je suis passée par plusieurs phases de dépression et la réponse est en fait simple : j’ai besoin d’un monde qui me ressemble, sinon je suis en souffrance psychologique parfois extrême.
La fanfiction c’est aussi ça, rester dans un monde qui nous ressemble.

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Oh, la vache.
Qu’est-ce que je peux dire après vos interventions ?

Si je reprends les questions du début.
Mon entourage « au sens large » ne sait pas. Ce n’est pas tellement que je le cache, c’est plutôt que le « sens large » ratisse dans les collègues d’avec lesquels je ne suis pas proche. Pas assez pour parler des loisirs.
Et quand il m’arrive de le faire, ils restent un peu stupéfaits en trouvant ça… disons… original. – Non les miens n’ont pas été élevés au Pokémon. C’est complètement une autre génération.

Ma famille est au courant, mais ne me lit pas.
C’est dommage parce que je ne fais pas de fautes, je m’embête à ficeler de bons scénarios (je crois) et qu’il n’y a pas de porno. Donc techniquement, s’il n’y avait pas « la barrière du fandomat » (du format fandom), ils pourraient me lire.

Ma soeur endure stoïquement que je n’aie personne à qui parler de l’avancement de mes chapitres, de mes futures idées, de mes blocages, de mes dialogues marrants…

Reste ma meilleure copine qui comprend. Elle en écrit aussi. :stuck_out_tongue:


J’ai découvert plus tard l’opinion négative que « des gens » avaient sur la fanfiction. Mais une fois que j’avais chopé le virus, eh bien, ils pouvaient toujours parler… Je ne me reconnaissais pas dans les critiques proférées.

Et honnêtement ceux qui essaient de me vendre la publication via maison d’édition, je les regarde comme s’ils avaient perdu l’esprit. :smiley: Lâcher la proie pour l’ombre ? Quel intérêt ? (en tous cas pas un intérêt financier, c’est sûr…)
Alors quitte à ne pas être payée…

En tant que fanfiqueuse, je vois que je suis lue, j’ai un accès direct aux lecteurs, on peut discuter. Certains m’aident avec leurs remarques.

Je m’en fiche de vendre, moi. Je veux juste écrire, ça entretient mes neurones. Et si ça peut en distraire quelques-unes pendant une demi-heure, qu’est-ce que je peux demander de plus ? C’est sans intermédiaire, directement du producteur au consommateur, personne qui s’engraisse au passage : le circuit court, c’est tendance.

18 « J'aime »

Parce qu’il y a des loisirs « utiles » ? C’est quoi les critères ? Parce que bon, pour moi, un loisir est là pour apporter du bien-être, de la satisfaction à celui qui le pratique.

En temps normal oui, un loisir est sensé rester un loisir… Mais pas pour tout le monde. Je ne sais pas si c’est le critère « perte de temps » ou « ne rapporte rien » qui pose le plus problème en fait…
Je perdais mon temps en lisant ou en brodant. Je ne rapporte rien en écrivant ou en fabriquant des bijoux pour moi ou mes enfants.
Mais tout va bien… j’écoutais déjà pas quand j’avais 15 ans, c’est pas pour écouter à 40 xD

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Je suis vraiment navrée Tracy, ce n’était bien sûr absolument pas mon intention en rédigeant ce sujet. J’ai pour malheur d’avoir une écriture qui « frappe » même quand je tâche de m’exprimer modérément. Parfois cela me demande des heures pour rédiger un post « soft » et à l’arrivée, je m’aperçois que malgré tous les efforts que j’ai faits pour adoucir mon expression, quelque chose de la ferveur un peu brute qui me caractérise suinte quand même à travers ce qui reste du texte initial que j’avais élagué. On ne change pas une équipe qui gagne en mordant même après qu’elle a perdu toutes ses dents (euh… cette phrase vous est offerte par la confrérie de la punchline ■■■ :rofl: ).

Je voulais juste rapporter (certes avec mes mots mais dans le fond, le propos reste identique en substance) les critiques négatives que trop souvent des fanfiqueurs peuvent entendre sur leur passion et sur eux-mêmes, parfois même de la part d’autres fanfiqueurs. Je suis désolée si cela t’a perturbée.

Je me suis justement beaucoup retrouvée à travers tes mots et ceux des camarades qui préfèrent établir une frontière entre leur passion pour la fanfic et le reste du monde. C’est aussi ma posture… Je me protège même si c’est souvent source de frustration (ne pas partager peut être douloureux), et puis si c’est pour tenter le diable et récolter en retour des « C’est quoi l’intérêt ? », « Tu devrais te faire publier, t’as des compétences, c’est dommage que tu n’écrives pas tes propres histoires. », ce n’est pas la peine, surtout que plus le temps passe et plus je deviens hargneuse. Je connais mon entourage… Et d’une manière générale, je suis très « perso », sauf avec les quelques rares personnes à qui j’accepte de m’ouvrir.

Retrouvée dans ces mots-là, mais pas que. J’aimerais aussi beaucoup rajouter des choses sur le métier, et la distinction que l’on peut faire entre « métier noble » et « métier alimentaire », car cela me touche aussi personnellement, et ton post et celui de @lilicoud37 ont fait vibrer une corde sensible, mais justement je préfère rester discrète sur mon expérience personnelle à ce niveau-là.

Ces choses-la font partie intégrante de la fanfic, de son identité. Et les clichés se forment toujours sur la base de faits, en l’occurrence ici, celui que la fanfic est très imprégnée de romance, d’érotisme et de pornographie voire de fétichisme. En fait pour ma part cette donnée est une donnée neutre, mais des gens semblent voir cela d’un mauvais œil, et c’est ainsi que naît un préjugé négatif sur une pratique spécifique. Or on peut aussi inverser la vapeur et chercher à comprendre authentiquement et positivement pourquoi ce genre de récit est aussi présent dans la fanfic, et pourquoi il est important d’encourager les personnes qui écrivent dans ces registres à ne pas justement en avoir honte. Par exemple pour les personnes LGBTQIA+ cela leur permet d’explorer leur sexualité dans un espace sécurisé en sortant du carcan hétéronormé. Ou bien, des jeunes filles, jeunes femmes ou femmes hétérosexuelles peuvent elles aussi explorer leur sexualité en mettant en scène des hommes entre eux (on a le droit de voir double et de se rincer l’œil enfin là plutôt, les deux yeux :nerd_face: !). Et c’est naturel et sain, et de toute façon il faut de tout pour faire un monde. Et puis rien n’interdit de s’améliorer en tant qu’auteur et écrivain en s’essayant à la romance, à l’érotisme ou à la pornographie (ou aux 3 en même temps dans un seul et même récit), car ce sont des genres à part entière et légitimes.

Justement sur le sujet j’avais beaucoup aimé la vidéo de la YouTubeuse clara dfx (je suis sur téléphone donc je créerai le lien plus tard quand je passerai sur PC) : https://m.youtube.com/watch?v=VwSnY0Gk190.

9 « J'aime »

Très sincèrement, ce sujet est de plus intéressants et c’était vraiment prenant de découvrir toutes vos réponses, de se rendre compte que certains aspects précis sont réellement propres et spécifiques à chacun tandis que d’autres nous regroupent.

Je me sens toujours extrêmement chanceuse quand je lis ce genre de questions car tout m’a toujours semblé si facile à ce propos, et j’ai grandement conscience que ce n’est vraiment pas le cas de tout le monde.

Tout d’abord, Papé et Mamé, mes grands-parents, sont extraordinaires et peu importe le fandom, ils n’y connaîtront rien soyez-en assurés, mais ils liront avec une volonté certaine. Et ça me touche parce que ce n’est pas du tout dans leurs cordes, rien ne leur est familier, mais notre proximité leur confère une sorte de curiosité envers ce que j’essaie de faire. Ils ont donc lu du Pokémon, du Marvel, du TES, et ils n’ont jamais abandonné, ils m’épatent. Bien évidemment, je leur glisse une image ou un anecdote du lore de temps à autres pour les aider, et j’adore voir leur tête un peu perdue ou perplexe, je les adore tout court en fait :smiling_face_with_three_hearts:

Maman m’aide aussi. Pardonnez mes diminutifs, je les aime trop pour les appeler autrement, je trouverais ça trop sobre pour toute l’affection que je leur porte :blush:
Elle n’aime pas trop quand ça part trop dans des trucs « bizarres » pour reprendre ses mots donc je ne lui ferai jamais lire du TES mais si je lui dis que j’ai écrit sur du Professeur Layton, elle y a joué donc là, elle va lire. Et quand elle le fait du coup, je me sens super anxieuse et j’attends son verdict avec grande impatience parce que son avis est archi important x) Je crois que je lui ai toujours dit que j’écrivais, même quand c’était mes petits poèmes nuls au collège, je lui montrais. Globalement je lui partage tout, ceci ne fait donc pas exception.

Pour le reste, globalement je sais à qui je peux le dire, à qui je dois le cacher.
Mon copain… le sait et en écrit aussi, on se lit mutuellement et je dois avouer que je trouve ça très plaisant ! Mes amis proches le savent aussi vite fait, peu me lisent ou bien rarement, mais ils me soutiennent toujours même quand je leur annonce des trucs du genre, « Hey Billy, je vais écrire une histoire Dora x Marvel » !
Mais je n’irai jamais dire ça à des costagiaires etc, alors là… Je n’ai pas très envie que mon lieu de « travail », bien que j’adore ce que je fais, soit mêlé à mes loisirs.
Je leur en dis surtout le moins possible sur moi.

Et de leur part ou de la part de ma famille, je n’ai jamais eu le droit à des critiques gratuitement rabaissantes. Ils ne me critiquent pas sur le fait que ce n’est pas un loisir … euh… « utile » ou quoi que ce soit du genre. Heureusement, j’ai du mal à concevoir la valeur de cet argument pour descendre le fait de rédiger des fanfictions…
Chacun profite de son temps libre comme il le désire, d’autant plus que je ne fais pas que ça de ce dernier.

Enfin, pour ce qui est d’écrire de l’original, j’ai un peu peur de déborder sur un autre sujet qui n’est pas celui-ci donc je vais aborder ça rapidement : ça me tenterait bien mais je n’en ai pas le temps, et par conséquent, pas le courage. Je préfère grandement écrire des petits histoires sans prise de tête de temps à autre plutôt que de me stresser à chercher du temps (que je n’ai pas) pour écrire. Je veux que ça reste un moment de détente, agréable. Personne dans mon entourage ne vient contrarier la légitimité de ce que je choisis d’écrire, au profit de récits originaux. Surtout pas avec des histoires de publication… C’est si irréaliste et… Uh, non merci. J’ai bien quelques idées hors fandoms, mais j’aimerais que ça reste court, concis, je n’ai pour l’instant pas envie de faire des romans ou autres. Alors je me laisser voguer.

Désolée, ce n’était pas très construit comme réponse, mais ce sujet me tenait à cœur :grinning_face_with_smiling_eyes:

16 « J'aime »

Mon entourage, mes amis particulièrement et même certains membres de ma guilde sur WoW qui sont aussi mes amis en vrai. xD ( j’en connais certain depuis belle lurette. ) Ils savent que j’écris des fanfictions et ils trouvent ça plutôt sympa. Certain m’encourage et me pousse à continuer malgré ma douce et magnifique dyslexie. D’autre lisent, j’ai eu des retours en commentaire pour certain d’autre préfère me le dire à l’oral. Voir le petit commentaire sur ma fic sur WoW principalement même si j’ai un un ami qui laisser un commentaire récemment sur mon OS Sur Gears of War. J’étais vraiment contente :smiley: ( D’ailleurs, je suis la seule à écrire sur ce fandom ici. Au moins mes écrits risque pas être noyés dans la masse. :rofl: )

Mes amis et ceux de ma guilde savent mon amour très prononcé pour le personnage d’Anduin et que j’écris principalement sur lui. ( D’ailleurs, si je ne parle pas de lui ils sont choqués, je l’ai est tellement matrixé avec Anduin qu’ils viennent en parler d’eux même :rofl: J’en suis très fière eux :smiley: beaucoup de blague la dessus. J’ai même un ami qui a dessiné une petite BD de mon elfe de sang qui gueule Anduin à tout va et un autre ou il a dessiné Lynawen l’héroïne de mon récit et Anduin. Je les adore, ils sont vraiment trop beau et drôle. :star_struck: Pour ma propre sécurité mental, je préfère éviter de donner l’accès à mes fics à certain de mes amis pour éviter les commentaires très troll et emplie de mauvaise foie qui sont juste là pour le simple plaisir de me trigger. :sweat_smile:

Sinon, j’ai jamais subie de préjugé, de moquerie quoique ce soit en réalité. Les gens qui juge la dessus je comprends pas.On écrit bien sur ce on veut. Perso, j’ai pas l’objectif d’écrire un truc original déjà j’ai la flemme faut pas se mentir. xD Surtout quand je joue et que je plonge dans mes univers favoris, j’ai souvent mon imagination en ébullition. Je pense à plein de trucs qui pourrai être sympa à écrire. Même si la moitié reste dans ma tête parce que au final ça n’aboutie pas. :slightly_smiling_face:

12 « J'aime »

Ça m’a touchée cette partie là de ton message ! Ça m’a rappelé quand j’ai partagé ta première fic et que @OldGirlNoraArlani m’a gentiment expliqué que ça rentrait dans la catégorie PWP et m’a mis le lien du lexique de la fanfiction. Je cochais toutes le cases de ce qui est mal vu en fanfiction :rofl::sob::rofl:. Sur le coup je me suis sentie honteuse (oui oui l’EnSorceleurisée qui écrit du porno sans sourciller à piqué un joli fard) puis je me suis recentrée sur pourquoi j’écrivais et les qualités de mon écrit et j’ai continué parce que c’était mon récit et que je l’écrivais exactement comme je le voulais. Au final je suis assez fière de mon chemin initiatique adulterien réunificateur féminin :wink:

Envie de rebondir sur l’original. Pour ma part, je suis tombée dans la fanfic par hasard et j’ai découvert ici un réel plaisir d’écrire et une mine d’informations pour améliorer le style etc. Certains défis m’appellent en criant et je m’y jette joyeusement. Mon récit original s’est simplement imposé à moi donc je fonce mais je n’en attends ni gloire, ni richesse (j’ai déjà prévu de reverser des dividendes à ma muse quand ce sera en vente et sur Netflix :rofl:). Blague à part, je ne suis pas sûre que ce soit plus difficile que la fanfiction : certes, il faut créer le personnage et l’univers mais en fanfiction, respecter le canon demande tout autant de recherche, finalement :wink:

14 « J'aime »

Bon, je me lance …

Mon Chéri est le seul à savoir. S’il regarde ça avec bienveillance, je sais qu’il ne lira pas. Etant dyslexique +++, la lecture est plus une torture pour lui qu’un plaisir. Je lui épargnerais donc ça ^^. Ensuite, mes enfants ne savent pas encore lire, donc … Pour l’instant, ils m’aident éventuellement à parfaire mes connaissances sur les fandoms : Petit Ours Brun et Pat Patrouille (si ça intéresse quelqu’un, je suis au taquet lol) :rofl:

Blague à part, pour répondre à la question : Non. personne ne sait. Peut-être y-a-t-il une part de gêne ? Je ne sais pas. Toujours est-il que je préfère garder ça pour moi. Peut-être que si ma maman était toujours là, je partagerais ça avec elle, elle adorait lire. Mon père et mes amis sont loin alors quand on se voit … on parle d’autres choses plus importantes et plus … concrètes (?) ^^ Et puis j’aime bien mon identité secrète.

Grâce à la fanfiction, j’ai rencontré des gens formidables : Cristina, ma pré-lectrice, @Elane67 pour qui je le suis de temps en temps, (je parle avec elles deux presque tous les jours sur Skype), j’ai eu la chance d’écrire avec un de mes auteurs préférés, j’échange avec deux ou trois lectrices régulièrement, plus ponctuellement avec d’autres … Et j’adore ça. Finalement, si on considère que ces personnes font partie de mon entourage, mon entourage est donc au courant.

Ici, je suis Angel Dust et j’écris des fanfictions sur City Hunter.
Dans la vraie vie, je suis une maman comme les autres et ça me va bien. Pour le coup, je me vois mal échanger à la sortie de l’école avec un dialogue du genre :

  • « Bonjour ! Ca va ? »
  • « Oui, oui, super, j’ai pu boucler une side story dans un A.U. J’ai fait attention à pas être trop O.O.C. comme la dernière song-fic mais il faudra que je fasse gaffe au rating. »
  • « Heuuu … »
  • « J’ai aussi un projet de cross-over mais il faut que ça mijote encore un peu. »
    :crazy_face:

Un peu comme

Et je partage totalement cette satisfaction :

Astree a parfaitement bien résumé ça :

Voilà, moi, je m’évade quand j’écris, et j’ai l’impression que si je laisse entrer d’autres personnes dans ma bulle … bah, ça sera plus une bulle épanouissante et agréable… Un loisir quoi … quelque chose qui fait du bien …

Donc, pour conclure simplement : mon entourage ne sait pas (sauf Chéri) et ne lit pas sauf mes « amis de fanfictions » parce qu’il font partie de mon entourage (virtuel, certes mais ils sont font partie).

12 « J'aime »

Moi j’aime bien la façon dont tu écris, c’est pas le soucis. J’écris des fanfics depuis longtemps mais je ne connaissais pas l’univers de la fanfiction dans sa globalité, je ne connaissais que celle des fanfics pokémon qui est un peu différent (surtout sur des sites tout public où on se censure pour respecter le règlement). Ce sont effectivement les propos que tu as entendu et présentés ici qui m’ont perturbé, je n’en avais pas pleinement pris conscience.

A propos de la sexualité, on en parlait justement avec mon collègue (c’est d’ailleurs comme ça que j’ai commencé à lui dire que j’écrivais des fanfics). Que l’on soit hétéro ou homo ou je ne sais quoi, on se disait que c’était grave que l’apprentissage de ces choses là se fasse trop souvent par le biais des porno, parce que toutes les fictions standards sont édulcorées voire censurées ou au contraire surréalistes et réservés à des publics avertis (bonjour GOT et l’inceste entre Cersei et Jamy).
Tout l’apprentissage passe par internet, or les fanfictions sont libres de présenter les choses de manière adaptée. J’en suis venue à me dire que mettre du sexe dans les fanfics vient instinctivement de la censure abusive des oeuvres publiées/diffusées sur les canaux classiques. Les personnages se rapprochent, se lient, murissent et au moment de passer au lit, hop ! Coupure et on passe à autre chose. Ouais, alors on apprend aux gens comment il faut séduire son partenaire avec des fleurs, des mots gentils, de la loyauté et des centres d’intérêts communs, mais une fois dans l’intimité, silence radio démer... credi vous. Et là tu ne peux te reposer que sur tes proches plus expérimentés (quand ils ont le courage d’en parler) ou sur les porno (qui ne sont pas adaptés) ou sur internet et sa jungle aléatoire, parce qu’on peut tomber sur des youtubeuses (ou youtubeurs d’ailleurs) de très bon conseil ou sur des pervers(es) infâmes.
Du coup, dans les Train Twins je m’entraine pour préparer les chapitres des « premières fois » de manière à rester en rating 16 tout en étant assez clair et éducatif, que ça aide au moins un peu les lecteurs, parce que mine de rien c’est super important dans une histoire relationnelle de savoir gérer les tensions sexuelles et les risques, surtout quand on est jeune entre 16 et 20 ans. Ne pas en parler c’est une faute de réalisme je pense.

9 « J'aime »

Ah, j’ai l’impression de t’avoir traumatisée avec ça… :sweat_smile:

Si ça peut te rassurer, j’ai connu le problème inverse. Ce qui est mal vu « de l’extérieur » par des gens qui connaissent peu la fanfiction, est mieux vu de l’intérieur !
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En 2014, j’étais snobée, mes histoires ne plaisaient pas parce que je ne faisait pas de romance (ou à peine suggérée de loin, vaguement) et que quand il y en avait, eh bien il n’y avait pas de scènes de sexe (adepte du fameux « fondu au noir ») – donc pour mes lectrices, c’était moins intéressant qu’une autre fanfiction qui en comportait.

Moi je cochais (coche ?) toutes les cases pour que ça fasse un flop total. :joy:
Donc tu vois Enso, il y a deux poids deux mesures, tu n’as aucune matière à te désoler d’être pile dans ce qui motive ton lectorat !

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Pour partager avec l’entourage, c’est certain, si j’avais écrit une romance homosexuelle… (eh attendez une minute… mais j’en ai une !!!), je n’aurais pas été très motivée pour essayer de faire lire. La culture familiale est très… obtuse.

Bien consciente du rôle de la fanfiction en tant que source d’information à propos de relations pour les plus jeunes, mon choix est de ne pas écrire de sottises ou de verser dans des stéréotypes. Je le fais déjà bien assez sans m’en rendre compte ! :smiley:

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Euh… Ben en fait après quasiment vingt ans d’écriture amateur, je pensais m’améliorer et en fait je suis en train de tomber dans tous les clichés, les uns après les autres…

Je me retrouve également dans la remarque de Tracy ci-haut, même si je n’ai pas vingt ans d’écriture de ce type. Je l’ai dit dans une autre discussion (mais allez savoir où ?), je n’ai pas l’impression de m’être améliorée par rapport au moment de mes premières fanfics.

Pourquoi ? Quand je me suis lancée, je n’avais aucun a-priori, je n’avais pas la moindre idée des attentes ou des goûts des autres. J’avais du scénario, plein plein plein de descriptions, des explications glissées ça et là au sujet de la série, avec justement le souci d’être lisible par mon entourage proche (car je pensais que ma mère ou des amis voudraient me lire – ha ha ha, quelle innocente).

J’essayais, en toute modestie :joy: d’écrire un épisode qui « fasse vrai », mais en étant consciente que je devais être abordable par des externes qui ne connaissaient pas.
Bref, je m’appliquais à fond. :blush:

Maintenant c’est plutôt : ah tiens, ce serait bien que je pose un semblant de scénario. J’ai pas le temps, et j’aurai bien une idée plus tard. Tant pis, je vais colmater avec de la psycho et des dialogues. :laughing:

10 « J'aime »

Ah mais la psycho et les dialogues c’est bien aussi :smile: ! Et puis justement ces deux procédés peuvent eux aussi faire avancer le scénario. Bon je défends tour ça mais c’est bien sûr parce que je suis une adepte des longs portraits psychologiques, sans doute un excès de lectures de classiques dans ma vie, mais je ne me vois pas écrire une fic autrement, je n’y arrive pas, et demeure pour moi le mystère de « comment faire une bonne fic et des bons persos sans tartiner 3 pages de la vie intérieure de Jean-Gérard ou de Marie-Micheline, sans consacrer des chapitres entiers à la description atome par atome du mobilier d’une pièce et en ne se cantonnant au contraire qu’à de l’action efficace qui en peu de mots dit l’essentiel de l’histoire et des personnages en général ».

C’est sans doute la raison pour laquelle toutes mes tentatives de one-shot se soldent par des échecs, qui se finissent en multi-chapitres que je ne termine jamais ; et pourquoi quand je me lance pour écrire un seul chapitre, je finis par être obligée de diviser celui-ci en 5 chapitres :rofl: :partying_face: .

8 « J'aime »

Salut a tous/toutes.
Je me fais une réflexion en vous lisant. Le constat serait de dire que la fanfic’ a mauvaise presse, mais ça va au delà de ça. En 2022, être geek serait-ce enfin bien (mieux) vu qu’il y a 25 ou 30 ans? Venez vous asseoir au coin de feu avec papy :older_man:t2::crazy_face:
Au millieu des années 90, ado, dans une petite ville lambda, si tu annonçait que tu aimais X-Files, Buffy ou les super héros tu avais direct l’étiquette du gentil neuneu. Aujourd’hui on parle de Game of Throne avec les collègues a la pause café, on assume aimer les dessins animés, ça passe crème. On se dit geek, mais au final c’est de la culture générale.
Par contre dès qu’on y consacre du temps, des moyens, on est de nouveau considéré comme un gentil neuneu (bien souvent). J’entends par là collectionner des figurines, faire du cosplay, écrire des fanfictions…
On a rarement la chance de trouver IRL des gens « comme nous » capable de « perdre du temps », comme on pourrait croire, dans des chimères.
Sur internet, ici sur ce site par exemple, on partage en sachant qu’on ne sera pas juger durement, ou gratuitement. C’est important et précieux (merci belle communauté :sweat_smile:).
Personnellement, j’ai la chance d’être marié à la même merveilleuse personnes qui lisait déjà mes fictions ado, et on se lit toujours. Mes amis, mes frangins savent également que j’écris. Ils me demandent les liens, par politesse, n’ayant que rarement le temps de me lire (quel délicatesse :sweat_smile:).
Tout ça pour dire, peu de gens me lisent, mais ce n’est pas méchant. La fanfiction pour moi, c’est thérapeutique, c’est un défouloire. C’est un passe temps. Lise qui pourra, qui voudra. Courage a qui voudra :sweat_smile:

12 « J'aime »

Mais tellement :rofl:, on te ragardait avec un mélange de pitié et de condescendance…

Exactement ! Maintenant beaucoup se revendiquent « geek » parce que c’est à la mode; c’est devenu un terme générique fourre-tout :thinking:

Houla, tout ce que j’aime, mais alors code rouge aux regards condescendants :scream:

Ils sont ici les gens « comme nous » :heart_eyes:, ou alors dans les conventions même si en France c’est dur dur mais il ne faut pas désespérer :wink::smiling_face:

10 « J'aime »

La même :sweat_smile: Dire que je collectionne ? No-souci. Dire que j’écris ? Pas a tout le monde. Mon costume pas terminé ? C’est pas top secret, mais pas loin :sweat_smile:

A l’époque ça me faisait grincer des dents que l’on puisse utiliser le mot « fan » a toute les sauces. J’avais l’impression qu’il fallait un minimum d’investissement (émotionnel) personnel, comme un titre de noblesse. D’un coup, au millieu des années 90 tu pouvais te revendiquer fan de yaourt ça choqué personnes… Les mots comme « geek », « fan », « nerd » ont perdu de leur superbe en 20 ans…

8 « J'aime »

J’en conclus que vous êtes plus âgés que moi, parce qu’au collège si on ne regardait pas c’était qu’on était un gros gros loser. :sweat_smile:
Du coup il fallait se forcer à regarder. :rofl:
Mais j’avais le même problème avec pokémon : à 13 ans, socialement Buffy et XFiles c’était oui, Pokémon, c’était la raillerie assurée.

Ils se cachent. T’as encore un tabou qui demeure, sans doute lié à ce que tu disais plus haut avec Bucky. Difficile même passé la trentaine ou la quarantaine d’oublier qu’on a été traité de neuneu. Mais quand tu as les roustons de le dire fièrement devant tout le monde, tu te rends compte que t’en as un ou deux qui sortent du bois.

10 « J'aime »

Le « vous » c’est pour Bucky et moi, rassure moi :sweat_smile: (je suis vieux mais pas a ce point)

Complètement d’accord. Au final j’ai rapidement pris le pli de ne pas me vexer de l’opinion des autres. Dès l’adolescence, j’ai laisser couler. Être soi même, aide parfois les autres a être eux même. Et ça c’est top :+1:

10 « J'aime »

Votre conversation en général et le point qu’a soulevé @firestorm61 (cité ci-dessus) me fait justement penser encore plus à ça : on se « planque » pour se protéger parce qu’on est marginaux et vus comme des grands enfants par des personnes obtuses, mais le jour où ce que nous aimons secrètement depuis tant d’années devient populaire, certains de ceux qui nous regardaient d’un mauvais œil se posent en « découvreurs » de la chose et en font des caisses et des caisses pour dire que « c’est génial, que c’est trop bien, j’te jure c’est trop excellent tu devrais trop regarder moi je suis fan ! » On se sent après coup encore plus insulté et nié dans son être profond. On est bien sûr ravis qu’ils apprécient l’œuvre, et ravis à l’idée de pouvoir enfin la partager avec eux, mais on aimerait, de leur part, une certaine modestie, un respect de la fanbase originelle qui a son mot à dire mais qui se retrouve finalement noyée dans la masse sous les flots de l’enthousiasme provoqué par la médiatisation et la démocratisation de son œuvre préférée, après que cette même fanbase fut cantonnée aux ténèbres des années durant : en gros, ce ne sont jamais les fans authentiques qui sont mis en avant, mais toujours les « tard venus ». Je trouve ce phénomène vexant.

10 « J'aime »

Pas vraiment, j’avoue j’aime sortir ma science et expliquer qui est qui dans le MCU. Un peu comme a l’époque lorsque Star Wars est devenu tendance, début 2000. J’ai l’impression d’être un druide geek guidant la nouvelle génération :crazy_face: (j’exagère).
En tout honnêteté, ça dépend de l’amour que j’ai pour la fandom. La popularisation d’x-files a l’époque je ne l’ai pas bien vécu. 3 ou 4 ans a te faire insulter de débile, a avoir droit au sous entendu (le X de X-Files, y en a qui imaginait des choses, voyez vous), et des « alors, elle est où la vérité ? ». Et d’un coup, du jour au lendemain, c’est devenu tendance, et tout le monde en parlait…
Tu te sens dépossédé d’un truc pour lequel tu as souffert, un univers pour lequel tu t’es battu…
C’est un sentiment étrange un peu…

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