Le passé du subjonctif

Ah oui, je confirme !!! :grin: Ma question était d’ordre plus général : quels sont vos choix, et pourquoi choisir telle option plutôt que telle autre ? Ma position sur le sujet est assez tranchée : jamais à la 1ère personne (car je trouve ça trop bizarre) sauf circonstance exceptionnelle (quand je veux attirer l’attention sur cet emploi), parfois à la 3ème lors d’une focalisation sur un personnage plutôt cultivé et / ou guindé (mais jamais dans les dialogues). Des fois, je m’interroge pendant de longues minutes sur l’emploi du passé ou du présent. En fait, cette question vient d’une remarque de @ChiaraCadrich sur un de mes textes. Le passage incriminé était le suivant :

« Il n’eut ni le temps ni la présence d’esprit de l’arrêter, alors qu’il avait su avant même qu’elle n’achève sa phrase ce qui risquait de se produire. »

Chiara me demandait pourquoi je n’avais pas écrit « avant même qu’elle n’eût achevé sa phrase »… Et j’étais bien en peine de répondre. Après plusieurs relectures de cette phrase (oui je sais je chipote), je crois que c’est parce que ça ferait trop de verbes « avoir » dans la phrase (soit en verbe, soit en auxiliaire) et deux temps composés différents qui s’enchaînent, chose que je n’aime pas trop. Bref, je trouvais que ça aurait alourdi ma phrase, alors que le point de vue de Giles (érudit et relativement guindé) l’aurait justifié. Et même maintenant, j’hésite encore en me relisant… :sweat_smile: La concordance des temps, c’est terrible.

Ah oui, je comprends très bien. J’ai écrit toute une histoire de Sherlock Holmes (dans le fandom non de la série mais des récits de Conan Doyle) et j’ai utilisé l’imparfait du subjonctif quasiment partout malgré l’emploi de la 1ère personne (puisque c’est Watson qui raconte). Ah tiens, je n’ai pas posté cette histoire ici… :thinking: Bon, je vais y remédier…

Tout pareil. Et quand l’histoire se passe à un siècle antérieur au XXème, c’est beaucoup plus facile !

Ne lui jette pas la pierre… C’est difficile d’aborder le sujet quand la moitié des élèves trouve qu’en effet, le passé simple, c’est trop difficile pour eux (et même le présent d’ailleurs - cela dit, c’est vraiment un temps difficile car il y a beaucoup d’exceptions) ! :sob:

La règle de l’emploi du passé du subjonctif est assez simple :

  • le verbe d’une proposition principale est au passé ou au conditionnel : la proposition subordonnée est au subjonctif passé. Exemple : Elle craignait (passé) qu’il ne cherchât à l’embobiner. Il faudrait (conditionnel) qu’elle fût bien stupide pour se laisser faire !
  • le verbe d’une proposition principale est au présent : la proposition subordonnée est au subjonctif présent. Exemple : Elle craint qu’il ne cherche à l’embobiner.
  • le conditionnel passé peut être, dans certains cas, remplacé par le subjonctif plus-que-parfait (j’avoue, c’est ce que je préfère). Exemple : « Il aurait fallu qu’il le fît » peut être remplacé par « Il eût fallu qu’il le fît » ou « Encore eût-il fallu qu’il le fît » (ce que je trouve assez classe)…

Mais ça, c’était avant ! Car comme il est précisé dans l’article envoyé par @fulmineo, depuis les années 70, on accepte le subjonctif présent partout et il est devenu la nouvelle norme. L’imparfait du subjonctif n’est plus guère employé que dans la littérature (et ce de moins en moins).

En latin, la concordance des temps est obligatoire, tout comme en espagnol d’ailleurs (ça commence à disparaître un peu mais l’imparfait du subjonctif est encore très utilisé, comme après « como si » : « como si fuera »…), donc il est normal que râlent les profs de latin !!! :roll_eyes:

(OK c’est un peu long… Désolée.)

EDIT : Comme on est partis sur autre chose avec @fulmineo, j’ai coupé le sujet en deux…

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