Je me rappelle encore du cours de français en primaire, où j’ai appris la règle du masculin qui l’emporte sur le féminin, et des protestations indignées de toutes les filles de la classe. Même si on s’y fait avec l’habitude, le sentiment d’injustice est resté.
« Le masculin l’emporte sur le féminin » Pourquoi ? C’est objectivement injuste.
On pourrait se dire, ce n’est pas grave, ce n’est que de la grammaire.
Sauf que la langue est vectrice de pensée.
Est-ce qu’on peut vraiment être sûr, quand on dit que le masculin l’emporte sur le féminin, que ça ne se cantonne qu’à la grammaire ? Est-ce que ça ne fait pas que renforcer le patriarcat ? Et quand on apprend aux enfants que, pour désigner un groupe avec 500 femmes et un seul homme, on utilise le masculin, est-ce que ça ne renvoie pas inconsciemment l’idée que la présence de ce seul homme vaut plus que celle de toutes ces femmes ? Ce n’est pas anodin je pense.
C’est pourquoi je trouve intéressant de réfléchir sur la langue et de faire des propositions pour la rendre plus équitable.
Je suis d’accord, il faut que les changements ne rendent pas l’apprentissage du français encore plus dur, surtout pour des personnes ayant déjà des difficultés.
C’est ce qui fait que le point médian est souvent critiqué. Mais ce n’est en réalité qu’une contraction d’une forme inclusive plus longue.
Les Français sont prêts.
Les Françaises et Français sont prêtes et prêts. (Inclusif)
Les Français.e.s sont prêt.e.s.
Rien n’empêche d’utiliser la version longue si les points médians compliquent trop.
Et surtout, l’écriture inclusive ne se réduit pas qu’à ça. Il existe d’autres règles, qui peuvent être juste de nouvelles habitudes à prendre.
- L’accord de proximité :
Les Françaises et Français sont prêts.
Ou
Les Français et Françaises sont prêtes. - La possibilité pour un groupe mixte, de le désigner par le masculin ou le féminin, au choix.
- Une proposition de genre neutre.
- C’est également passé par la féminisation des noms de métiers, dont beaucoup sont rentrés dans la norme maintenant, malgré les réfractaires. Moi je suis bien contente de pouvoir dire que je suis une autrice amatrice, plutôt qu’un auteur amateur.
La liste est non exhaustive, il doit y avoir d’autres règles mais je ne les connais pas toutes.
De toute façon, une langue évolue en permanence. Pourquoi ne pas essayer de la faire tendre vers une version plus inclusive ?
Ce ne sont que des propositions, utilisées par certaines personnes, et c’est l’usage, le temps et l’habitude qui feront qu’elles s’instaureront dans la norme, ou pas.
Et petit fun fact pour la fin :
Nous avons déjà toutes et tous de l’écriture inclusive sur un document officiel : notre pièce d’identité avec « né(e) »