Bonjour bonsoir à toustes !
Comme annoncé dans ma présentation, j’ouvre un sujet sur l’écriture inclusive. Bon courage, c’est plus long et moins compréhensible que ce que je pensais.
Je tiens tout d’abord à préciser que je ne sais pas tout, je n’en sais en réalité que peu, mais je voudrais en discuter pour en apprendre plus et, peut-être, entendre et comprendre des avis variés. Je tenterai de garder un point de vue objectif, mais mon avis personnel restera très présent.
- Alors, l’écriture inclusive, qu’est-ce que c’est que ce truc ?
Vous en avez sûrement déjà entendu parler, c’est le machin bizarre qui veut nous faire écrire avec des points au milieu des mots.
Vous connaissez la règle de grammaire qu’on apprend dès le primaire « le masculin l’emporte sur le féminin ». L’écriture inclusive est le moyen que des féministes ont trouvé pour résoudre ce problème de sexisme ancré dans la société, jusque dans la construction de nos paroles. Cette nouvelle manière d’écrire veut qu’au lieu d’écrire, par exemple, « les lecteurs », on écrive « les lecteur.ice.s », puisque les femmes aussi existent. Vous voyez un peu mieux de quoi je parle?
Une page consacrée sur le site mots-clés (Écriture inclusive — Agence de communication Mots-Clés) définit l’écriture inclusive comme un « ensemble d’attentions graphiques et syntaxiques permettant d’assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes »
C’est exactement ce que j’ai dit, donc…
J’espère que vous avez compris, parce que mes explications ne sont pas forcément très claires ni précises…
- Mais du coup, qu’est-ce qui ne va pas?
Mais rien ne va nulle part, voyons.
Beaucoup de choses, en fait.
Déjà, la règle de base « le masculin l’emporte sur le féminin » n’est pas entièrement vraie. Ou plutôt, elle l’est, mais elle n’est pas formulée correctement. Ne vous êtes-vous jamais demandé d’où cette règle de grammaire sortait ? En latin (et en grec, mais je m’y connais encore moins, donc je me baserai sur le latin), il existe trois genres : le masculin, le féminin, le neutre. Ce troisième genre est celui utilisé pour désigner un groupe de personnes contenant des hommes et des femmes. En français, le neutre se confond avec le masculin jusqu’à disparaître, c’est donc le masculin qui sert de neutre.
Ensuite, l’argument le plus connu : « ça complique la lecture ». Cet argument est un peu faible face aux discriminations sexistes que de nombreuses femmes subissent (je ne dis pas que les hommes ne sont pas victimes de sexisme aussi, mais ce n’est pas vraiment le sujet ici), mais on m’a expliqué récemment qu’il restait juste, et pas forcément dans le sens dont on l’aurait entendu. En effet, cette écriture peut rendre plus difficile encore une lecture déjà épineuse, notamment pour les dyslexiques. Dans un registre similaire, les logiciels utilisés par des personnes aveugles et/ou malvoyantes, qui leur permettent de leur faire écouter ce qu’iels veulent lire, ne peuvent pas lire l’écriture inclusive, puisque les points sont considérés comme des fins de phrases (pour les points médians et autres, je ne sais pas trop, par contre).
- Et qu’est-ce qu’on devrait faire alors ?
Dans l’idéal, il faudrait plutôt écrire « les lecteurs et les lectrices » suivit de ce qui est appelé un accord de proximité, c’est-à-dire accorder l’adjectif ou le participe passé (par exemple) avec le nom le plus proche qui le précède. Cela donnerait donc « les lecteurs et les lectrices sont intelligentes ».
Au passage, c’est bien « les lecteurs et les lectrices » et non pas « les lectrices et les lecteurs » dans notre exemple, parce qu’en suivant cette règle, les termes sont à placer par ordre alphabétique. On dira donc « les femmes et les hommes » mais « les lecteurs et les lectrices ».
- Pourquoi j’utilise l’écriture inclusive
Ceci est mon avis personnel, faites-en ce que vous voulez, je trouvais quand même important d’en discuter.
Je pense que je n’utilise pas l’écriture inclusive à proprement parler, mais plutôt une version particulière : je ne mets pas de point pour séparer la terminaison au féminin de celle au masculin. Vous avez dû vous en rentre compte, j’ai écrit à plusieurs reprises « toustes », qui est donc le croisement entre « tous » et « toutes ».
En réalité, l’écriture inclusive ne m’apparaît pas comme un moyen d’égalité entre hommes et femmes, mais comme un moyen d’inclusion (comme son nom l’indique). Parce qu’il n’y a pas que des hommes et des femmes sur cette Terre et la seule chose que réussit à faire cette écriture, c’est donner l’impression qu’iels n’existent pas. J’essaye donc, le plus possible, de m’exprimer de manière neutre, autant à l’écrit qu’à l’oral.
C’est pourquoi j’utilise des termes épicènes (qui n’ont, en temps normal, rien à voir avec la choucroute). Un mot épicène, c’est un mot neutre. C’est un mot qui est à la fois féminin, masculin, et aucun des deux, comme, par exemple, « gens » .
Ces mots permettent donc de désigner tout le monde : femmes, hommes, et non-binaires ! Vous pouvez en trouver un certain nombre sur le site québécois Banque de dépannage linguistique - Liste de termes épicènes ou neutres.
Vous me verrez donc (ou pas), écrire des mots un peu bizarres tels que « les lecteurices », « vous toustes », « celleux », « iels »…
Pour les plus curieuxses, vous pouvez aussi aller faire un tour sur ce site-là : https://eninclusif.fr/, sur lequel vous pouvez chercher un terme genré pour obtenir son équivalent à l’inclusif.
J’espère que c’est assez clair et compréhensible, merci d’avoir lu et j’ai hâte d’échanger avec vous sur ce que vous en pensez ^^.