Hello à tous,
Sujet récurrent s’il en est et qui est censé toucher tout écrivain, amateur ou pas. Je vous propose ci-après un article tiré de l’ancien forum agrémenté d’une petite illustration qui résume bien la situation aussi :
Les muses de la non inspiration
Quelle est votre muse la plus assidue ?
article de Yahiko, le 10 novembre 2017 à 23:40:08
Les causes de la page blanche
Toute personne écrivant régulièrement des histoires un peu plus longues qu’un tweet s’est déjà retrouvée face au mal de l’écrivain par excellence qu’est la page blanche .
La littérature à ce sujet est foisonnante. Sur les blogs, les sites ou les forums autour de l’écriture, de nombreuses méthodes sont mentionnées pour se sortir de ce mauvais pas. Tant est si bien qu’il n’est pas rare pour l’auteur bloqué dans son récit de pouvoir lire des conseils du style « Trouve toi-même la méthode qui te convient le mieux », ou « Fais comme tu le sens, chacun est différent ».
En général, pour m’être déjà retrouvé dans cette situation, aussi bienveillantes que puissent être les personnes prodiguant ces réponses, d’un point du vue très prosaïque, très terre-à-terre, ce n’est pas très utile. Ça n’aide que moyennement. En effet, à cause de la multitude des astuces, il n’est pas vraiment possible d’essayer chacune d’entre elles une par une. Une vie ne suffirait peut-être pas.
C’est un peu comme si face à une maladie, vous testiez à l’aveuglette tous les médicaments existants. Le mieux, reste quand même de diagnostiquer son blocage, d’essayer de comprendre ses causes, pour trouver la ou les méthodes appropriées pour en venir à bout.
Ce qui suit ne consiste donc pas en un catalogue de trucs et astuces contre la page blanche, mais une liste, non exhaustive cependant, des différentes causes possibles à ce problème.
1. Manque de disponibilité intellectuelle
Écrire est une activité exigeante. Sans forcément rentrer dans la psychologie de comptoir, il est clair qu’avoir des soucis professionnels ou personnels, être en plein déménagement ou être sur le point de changer de boulot peut ne pas être propice à la disponibilité intellectuelle nécessaire pour l’écriture. Cela va au-delà d’une simple difficulté à se concentrer. Il est toujours possible de laisser passer cette période, sans perdre de vue son projet littéraire. Continuer à prendre des notes et consacrer une dizaine de minutes par jour à réfléchir dessus, sans forcément écrire. Ceci afin de revenir dans le bain plus facilement le moment venu.
2. Manque de connaissances
Écrire un roman policier en Crimée du temps de Tamerlan par exemple, ça ne s’improvise pas. Tout comme il peut être compliqué d’écrire une scène mettant en jeu une profession exotique si on ne la connaît pas ou très mal. S’il s’agit d’un univers imaginaire, on peut aussi facilement se retrouver coincé si l’univers en question n’a pas été assez travaillé. Si je dois écrire sur une conspiration de vaste ampleur mais que mes acteurs politiques ne sont pas très bien définis, il est probable que je vais au-devant de quelques problèmes. La phase de documentation et de conception est donc très importante. Cela permet de nourrir l’imagination. Après, pour celui qui maîtrise déjà parfaitement son sujet, par exemple une histoire réaliste dans un contexte de la vie quotidienne, il va sans dire que cette phase n’est pas nécessaire.
3. Incohérences
Une incohérence pas forcément bien identifiée dans l’intrigue peut bloquer consciemment ou inconsciemment l’imagination. Un peu comme s’il y avait un mur invisible issu de la logique inconsciente qu’on ne voit pas mais qui bloque dans la rédaction. Par exemple, la psychologie d’un personnage, ses motivations peuvent ne pas être cohérente avec les actions, tôt ou tard dans l’intrigue, qu’il est censé effectuer. Ou bien l’histoire peut ne plus être cohérente avec l’univers, le contexte. Ceci n’est pas forcément des choses dont on a explicitement conscience, mais qui peuvent nous bloquer. Écrire demande donc de la rigueur et un souci du détail certain, surtout si l’univers est riche et l’intrigue complexe.
4. Trous
Pour ceux qui ont besoin d’un plan pour écrire leur histoire, s’il y a trop de trous dans l’intrigue, il peut parfois être difficile de faire le lien entre les différentes étapes. Dans ce cas, il n’y a pas trente-six façons d’y remédier : bosser davantage le plan.
5. Manque d’originalité
Un blocage peut également survenir si l’histoire ou un passage de l’histoire n’est pas assez original. Si vous avez déjà, à maintes reprises, lu ou vu ce que vous vous apprêtez à écrire, cela peut entamer sérieusement votre motivation. Parce qu’écrire ça peut être très long et difficile. Le remède à cela, c’est trouver quelque de plus original. Plus facile à dire qu’à faire cependant.
6. Histoire trop longue, trop ambitieuse
L’histoire est parfois tout simplement trop longue à raconter, ce qui est décourageant. Il vaut mieux écrire une histoire plus courte que ne pas finir une histoire longue. J’ai déjà eu à raccourcir une histoire sur laquelle j’étais bloqué pendant une semaine, et grand bien m’en a pris puisque ça m’a ouvert de tous nouveaux horizons. En raccourcissant la fin, en la modifiant substantiellement, mon histoire est devenue beaucoup plus cohérente et la tension dramatique plus intense. Ça m’a clairement remotivé et inspiré. C’est cependant souvent un crève-cœur pour un auteur que de devoir amp**er une histoire, mais c’est parfois un mal nécessaire.
Évidemment, je n’ai pas la prétention ici d’être exhaustif. Si vous voyez d’autres causes possibles à la page blanche, n’hésitez pas à en faire part en commentaire. J’espère néanmoins que cela pourra aider certains à dépasser ou contourner cet obstacle.
Bon courage dans vos projets littéraires !
Vous pouvez retrouver ce texte sur mon blog .