Oh, on parle de littérature ? J’arrive !
Un peu la flemme d’argumenter sur pourquoi j’aime autant ces titres mais en voici quelques-uns jetés à l’emporte-pièce, et en toute honnêteté, j’ai du mal pour mes favoris à faire la différence entre le titre et le contenu qu’ils renferment – quand on aime on ne compte pas !
1) Lus :
– Les Seigneurs du Vieux-Castel, de Mateiu Caragiale. Traduction non littérale mais 1000 fois plus poétique que le titre original, Craii de Curtea-Veche, soit « Les libertins de la Vieille-Cour » (la Vieille Cour désigne celle de l’ancienne résidence princière de Bucarest, qui abrite désormais un musée) ;
– Long John Silver – La relation véridique et mouvementée de ma vie et de mes aventures d’homme libre, de gentilhomme de fortune et d’ennemi de l’humanité, de Björn Larsson. Si ça ne vous donne pas envie de le lire, c’est que votre esprit s’est égaré quelque part dans ses propres abysses…
– Adieu prairies heureuses, premier tome de l’autobiographie de la poétesse britannique Kathleen Raine. Le titre, original et français (Farewell happy fields) est une citation du Paradis perdu de Milton. J’aime aussi beaucoup celui du 4ème et dernier tome, que je n’ai pas lu, et qui de plus n’a pas été traduit en français, India Seen Afar ;
– Les Chroniques de San Francisco, d’Armistead Maupin. Ma saga littéraire favorite, dont je m’inspire (jusqu’au titre lui-même) pour ma grande fic. Le titre original est Tales of the City, qui provient de A Tale of Two Cities, le roman de Dickens. Il y a 9 tomes, et 2 d’entres eux portent des titres que j’aime aussi beaucoup, Michael Tolliver est vivant (Michael Tolliver Lives) et Mary Ann en automne (Mary Ann in Autumn) ;
– Mystères de Lisbonne (Mistérios de Lisboa), de Camilo Castelo Branco. Ça peut paraître fade, comme titre, après tout, il y a bien eu Les Mystères de Paris d’Eugène Sue, véritable phénomène littéraire de son époque. Mais les deux romans n’ont rien à voir, quoiqu’il aient en commun le côté « feuilleton » propre au XIXe siècle… Raoul Ruiz l’a adapté en film en 2010, il dure près de 4 ou 5 heures, et c’est un diamant brut, autant que le roman (un pavé…) ;
– The Wanderer, l’un des titres anglo-saxons du Grand Meaulnes. Que j’ai lu bien sûr en français. Mais cette traduction m’émeut encore plus que le nom original du roman ;
– Les Maîtres de Glenmarkie, de Jean-Pierre Ohl ;
– Que ma joie demeure, de Jean Giono ;
– Méridien de sang, ou le Rougeoiement du soir dans l’Ouest (Blood Meridian or the Evening Redness in the West), de Cormac McCarthy. Ah, et le personnage du Juge, inoubliable…
– La Chaussée des Merry Men, de R. L. Stevenson (The Merry Men). Dans sa traduction récente, car je crois me souvenir qu’une ancienne s’intitulait Les Gais Lurons. Sauf que cette « chaussée des ‹ Merry Men › » semble bien plus mystérieuse, d’autant plus que les Merry Men en question sont un nom bien trompeur…
– Les Aventuriers de l’absolu, de Tzvetan Todorov ;
– La Mort à Venise (Der Tod in Venedig), de Thomas Mann ;
– La Fiancée de Corinthe (Die Braut von Korinth), poème de Goethe ;
– Venu du temps dièse (Venea din timpul diez), de Bogdan Suceavă ;
– Les Aventures d’Arthur Gordon Pym de Nantucket (The Narrative of Arthur Gordon Pym of Nantucket), de Poe (même si le roman est absolument horrible, je me suis d’ailleurs bien fait avoir jadis par le titre qui me laissait augurer un bon vieux roman d’aventures bien traditionnel, eh bah non, quelle atrocité que ce récit !) ;
– Chronique d’un château hanté, de Pierre Magnan ;
– His Dark Materials, de Philip Pullman. Je ne suis pas trop fan de la version française, À la croisée des mondes. Je préfère le titre original, lui aussi tiré de Milton, puisque Pullman voulait à la base écrire sa propre version du Paradis perdu. C’est court, ça claque, c’est mystérieux et poétique et mystique à souhait – qui est ce his ? Et quels sont ses dark materials ? Dans la trilogie, on ne le saura pas tout de suite, loin de là…
Bon je vais arrêter ici sinon j’ai pas fini. Et je vais passer aux
2) Pas lus :
– La Nuit des temps, cité par @ensorceleurisee ;
– Les Hauts de Hurlevent, cité par @OldGirlNoraArlani (et j’ajoute aussi Tous les matins du monde et Le songe d’une nuit d’été et Autant en emporte le vent ) ;
– La Nuit bengali, de Mircea Eliade ;
– Mélancolie d’Emmanuel Berl, d’Henri Raczymow ;
– Un jeune mort d’autrefois : Tombeau de Jean-René Huguenin, de Jérôme Michel ;
– Mort, où est ta victoire ?, de Daniel-Rops (c’est une citation biblique, Daniel-Rops était un écrivain catholique…) ;
– La Légende des siècles, d’Hugo ;
– Invitation à des orages d’été, de Reinhard Lettau ;
– Le Roi qui voulait voir la mer, de Gérard de Cortanze (une sorte de biographie romancée de Louis XVI, que je compte bien lire, vu l’affection que j’ai pour ce roi) ;
– Le Chemin de la Croix-des-âmes, essai de Bernanos ;
– L’espérance est un risque à courir, essai sur les résistants chrétiens durant la Seconde Guerre de Jérôme Cordelier ;
– Ceux de 14, de Maurice Genevoix ;
– Les Carnets du sous-sol, de Dostoïevski ;
– La trilogie non traduite en français à ce jour de John Drake, variation autour des personnages de L’Île au trésor de Stevenson (même si quant au titre et, oserais-je le dire, quant au contenu, on ne fera jamais mieux que le roman de Björn Larsson que j’ai cité plus haut) : Flint and Silver, Pieces of Eight, Skull and Bones.
Ça fait déjà beaucoup, non ? Bon allez, je mets le point final, sinon demain j’y suis encore.