Les ratings appliqués au cinéma et vous

Ce n’est pas forcément non plus édifiant pour les adultes, hein :stuck_out_tongue:
Plus sérieusement, je sais que certains programmes spécialement vulgaires comme les Anges et Secret Story étaient déconseillés moins de 10 ans, je me souviens qu’il y a une dizaine d’années, il avait même été envisagé de relever le curseur à moins de 12 pour certaines émissions… je ne sais plus si c’était passé.

Oui, je plaisantais avec Twilight, je sais que c’est plutôt 50 nuances de Grey (qui est à l’origine une fanfic Twilight, donc on y revient xD) qui est considéré comme précurseur au genre de la Dark Romance (même si de ce que j’en sais les récits de DR peuvent être plus sombres que 50 nuances qui reste plutôt de la romance érotique classique). Après, je veux bien croire que le phénomène soit en plein essor en ce moment/ait le vent en poupe chez les adolescentes… n’empêche, qu’il n’a rien de très nouveau. Des romances toxiques ayant la cote chez les jeunes filles, ça existe depuis un sacré bail. La belle et la bête, syndrome de Stockholm glamourisé ou pas ? :wink:

À l’époque de mon adolescence, c’était les Yaois/Slashs avec consentement douteux qui étaient plus spécialement appréciés… Même si c’était un garçon soumis/efféminé qui jouait le rôle de la fille face au bad boy « violent mais in love », ça ne change pas vraiment la teneur du propos. Il me semble que c’est juste des mêmes tropes qui se répètent sous différents avatars et que c’est très ancien comme dynamique de couple, malsaine mais fantasmée.

Et, même, si j’approuve la nécessité de mettre des avertissements sur ce genre de contenus, je ne pense pas qu’il faille non plus trop dramatiser leur impact sur les dynamiques relationnelles futures. C’est plus ou moins une sorte de porno soft (et verbeux), le problème est plus ou moins le même que pour le « vrai » porno : faire comprendre aux adolescents – qui, malgré toutes les précautions, y seront tôt ou tard confrontés à l’insu de leurs parents – qu’il y a un décalage sensible entre un fantasme sexuel, un fantasme sexuel qu’on aurait envie de concrétiser (et ce n’est pas le cas de nombreux fantasmes qui ne restent que ça : des fantasmes) et la réalité de vie sexuelle de l’individu dans ses relations avec un autre individu (avec ses propres fantasmes, qu’il a ou non envie de mettre en acte). Le problème c’est de faire comprendre que la pornographie (sans jugement de valeur sur ce qui est mis en jeu dans ce type de médias) n’est pas une version réaliste ni enviable de la sexualité et que ce n’est absolument pas un guide sur ce à quoi doivent ressembler des relations sexuelles ou amoureuses…

Je comprends ton point de vue et tes réserves sur l’exposition des enfants aux informations, mais je t’avoue que je ne suis pas tout à fait raccord avec tes réserves. Je rejoins complètement @Somniuspera : regarder le JT ou s’intéresser aux infos, même jeune, peut être une bonne chose, à condition qu’il y ait un accompagnement derrière. Le pire que pourrait effectivement faire à ce propos les parents, il me semble, c’est de restreindre drastiquement l’accès à l’info des enfants mais en parler régulièrement devant eux de manière plus ou moins subtiles, sans jamais prendre la peine de fournir d’explications.

Je pense qu’il y a une vraie différence entre « exposer » et « surexposer » : on n’est pas obligé de laisser un enfant devant les chaînes d’info en continu ou de lui montrer des images particulièrement violentes sans débriefing, mais on peut tout à fait aborder les grands sujets d’actualité avec lui de manière adaptée à partir de 8/9 ans (en tous cas, perso, ça ne me semble pas aberrant de laisser des mômes de cet âge-là regarder les infos… avant, je doute que ça les intéresse ou qu’ils y comprennent quoi que ce soit). Le monde est souvent atroce et les JT c’est anxiogène, c’est vrai, mais justement, le cacher ne le rendra pas moins violent. En revanche, apprendre aux enfants à comprendre ce qu’ils voient, à poser des questions, à développer un esprit critique, ça peut les aider à mieux appréhender la violence et, à terme, à y faire face.

Après, je te rejoins sur le fait qu’on n’est pas forcément obligés de se farcir et de leur proposer le JT tous les soirs si ce n’est pas notre truc, qu’on trouve ça trop inquiétant et redondant (ou orienté… mais c’est – encore – un autre sujet :stuck_out_tongue: ). Mais de temps à autre, qu’on regarde le journal en famille avec un gosse jeune et lui décrypte l’actualité, bah, je trouve ça très bien. Expliquer ce qu’est le réchauffement climatique, ce qu’implique une guerre, ou pourquoi certaines décisions politiques font débat, c’est aussi leur donner des bases/outils pour comprendre le monde qui les entoure.

Et puis, sur un plan purement pragmatique, les enfants sont déjà exposés à beaucoup d’informations, qu’on le veuille ou non (même s’ils ne vont pas sur les réseaux sociaux, ni sur internet ): rien qu’à l’école ou en discutant avec leurs amis (dont les parents seront peut-être moins protecteurs), ils auront sans doute des échos de l’actu. Si on ne leur donne pas quelques clefs pour interpréter ce qu’ils voient et entendent, ils risquent d’être plus vulnérables face aux fausses informations ou aux discours anxiogènes…si on ne peut pas contrôler l’exposition à l’information, mieux vaut tâcher d’en faire un enrobage étayant. C’est comme les levées de bouclier contre l’éducation sexuelle en maternelle, je veux bien comprendre l’envie de « préserver l’innocence » des enfants le plus longtemps possible concernant des sujets auxquels ils ne devraient – dans un monde idéal – pas être exposés, sauf qu’ils risquent tout de même de l’être, pas forcément de la bonne manière et de ne rien y comprendre; alors autant faire confiance aux enseignants/professionnels pour être pédagogues et les informer de la manière la plus adaptée possible en fonction de la tranche d’âge.

Pour en revenir à la presse et au JT, il me semble que c’est la même chose : oui, les infos peuvent être angoissantes, mais avec pas mal de précautions, elles peuvent aussi être un outil précieux pour aider les enfants à grandir et à mieux appréhender le monde qui les entoure… même si le monde qui les entoure est souvent moche. Digression pure : ça me rappelle une réplique de Walking Dead ça, « le monde dans lequel on vit… »

Bref, je pense que tout est une question de dosage et d’accompagnement. Cacher la réalité n’efface pas les problèmes, mais apprendre à l’affronter, même petit à petit (avant 8 ans – ou l’âge qu’en tant que parent on juge adapté – si on veut les familiariser avec les problèmes de société/infos, y’a des journaux spécialisés pour enfant et des vidéos du style « un jour/une actu », qui peuvent être très bien, servir d’entrée en la matière), ça me semble essentiel. Tant qu’on est sur le sujet, moi qui ai vécu en frontière belge quand j’étais gamine, j’ai un super souvenir de « Les Niouzz » (JT belge « pour les enfants »); je regrette qu’on est pas quelque chose du style en France :wink:

C’est pas faux : pas vu/lu Outlander (j’hésite depuis des années et vu le nombre de trucs en liste d’attente, que je veux lire ou voir, je ne dépasserai sans doute jamais mon hésitation :sweat_smile:) mais j’ai eu l’impression que si le viol avait autant choqué/fait jaser (outre son aspect insoutenable à regarder), c’était parce que la victime était un homme adulte et viril… ce qui était – est – assez inédit dans le paysage télévisuel/cinématographique.

Et pour revenir au sujet d’origine, voilà une petite anecdote toute fraîche – presque drôle – sur l’importance pour les parents de faire attention à ce que regardent leurs bambins/à essayer de respecter les ratings quand y’en a :

Il y a deux semaines, un enfant de 8 ans, ayant eu des gestes inappropriés envers l’un de ses petits camarades (moui…), l’a justifié en affirmant qu’il voulait faire « comme les gens amoureux à la télé », suite à cela il a, dans la foulée, révélé regarder des « trucs pour adultes » avec ses parents et sa grande sœur à un éducateur ; forcément ça nous a tous filé froid dans le dos et – puisqu’on vit dans un monde horrible et que, dès qu’on bosse avec des enfants dont les situations familiales sont scrutées par les services sociaux, les révélations crispantes sont monnaie courante – j’investigue en entretien psy. Après, avoir fait le tour de la question, il s’est avéré que les « trucs pour adulte » c’était Mercredi et – quelle atroce série :nauseated_face: – Gossip Girl. Bon, c’était franchement pas approprié/adapté pour un enfant de 8 ans (encore moins un enfant ayant des difficultés de compréhension) mais on s’attendait à pire / a tous eu un Ouf de soulagement en constatant qu’on s’était à tort – pour une fois – emballés avec la mention « du truc pour adultes avec des gens qui font des trucs d’amoureux ». Bref, mieux vaut scrupuleusement respecter les ratings quand on a des enfants prépubères dans les parages.

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