Pour la beauté de l’exercice… Et je ne rends pas hommage aux capacités de Matt pendant ses interviews, lui c’est un habitué.
Tracy : Bon, ça ne te fait pas bizarre de faire une interview avec quelqu’un d’autre qu’Artus ?
Matt : Si tu me laisses parler à ta place, non, ça f’ra comme d’habitude.
Tracy : Ça promet.
Matt : Je suis un baratineur, tout le monde le sait. Fais-moi confiance et laisse faire le maître.
Tracy : J’ai créé un monstre…
Comment vous vous êtes rencontrés ?
Matt : Oh, ça commence à dater. Elle était plus jeune que moi à l’époque.
Tracy : C’est pas une indication ça. J’ai fait exprès de choisir ton toi de trente-cinq ans pour cette interview, pour qu’on ait le même âge.
Matt : Et c’est une excellente idée, malgré l’bazar anachronique que ça génère. J’avais vingt-deux ans, quand je suis apparu, auréolé de mystères, dans la salle de gala d’un navire de luxe, où il n’y avait que moi et le p’tit Scotty. Et bien sûr Tracy cachée dans l’ombre, ou plutôt derrière son écran d’ordinateur. Tu avais dix-neuf ans, si ma mémoire est bonne. Enfin bonne, en théorie, sur le papier, elle est extraordinaire, mais vu que mon cerveau dépend du sien, c’est pas toujours ultra précis en réalité.
Tracy : À l’époque, je ne savais pas qu’il deviendrait… Ça.
Matt : J’te remercie d’avoir fait de moi un génie de la musique aussi beau que brillant et talentueux.
Tracy : Un génie du mal aussi. Matt est un méchant, en fait.
Matt : Tu grilles les étapes, laisse le monsieur poser ses questions !
Une fanfic impossible ?
Matt : Tu vois ?
Tracy : Hum. En fait, Matt est l’antagoniste principal de ma fanfiction pokémon les Train Twins. C’est, sur le plan littéraire, techniquement, un méchant. C’est quand mon spin-off Dark Love a pris de l’importance qu’il est devenu un « héros », avec de grosses guillemets.
Matt : J’ai du mal à m’imaginer dans un second rôle, je suis une rockstar mondialement connue. Mais le plus drôle je trouve, c’est de vivre dans le monde des Pokémon et personne ne s’en rend compte. Mon monde a l’air beaucoup plus fun que le vôtre.
Tracy : Pour transformer l’histoire de Matt en fiction originale, j’ai dû passer sous silence quelques trucs.
Matt : Si tu l’dis, je m’vengerai…
Tracy : Comme par exemple le fait que Matt ait des chats, plusieurs chats. J’ai déjà été obligée de transformer le malosse de Corentin en toutou anonyme, alors j’ai eu un peu la flemme de parler des skitty de Matt. Des chats roses, c’est pas commun dans le monde réel.
C'est quoi un skitty ?
Matt : Tout le monde sait déjà que tu collectionnes les cartes pokémon, mais ils sont au courant pour les poneys en plastique ? Et j’crois qu’on se demande tous comment tu as fait pour te documenter sur la vie sexuelle des gays…
Tracy : Question suivante !
Potes ou pas potes ?
Matt : C’est pas l’mot qui convient j’crois. Tracy ?
Tracy : Si on avait vécu dans le même monde, Matt et moi on ne se serait jamais côtoyé, mais genre jamais. On n’a rien en commun.
Matt : En dehors de not’manie de mâcher nos mots et nos négations.
Tracy : En dehors de ça, oui. Matt est beau, populaire, sociable, passionné de musique, ambitieux, tout ce que je ne suis pas et qui me fait un peu peur par-dessus le marché. Je ressemble plus à Cyk ou à Artus à la rigueur, et pourtant je pense que je n’aurais pas été pote avec eux non plus.
Matt : C’est un peu triste quand même, non ? De décrire des personnages, avec autant de sincérité et d’affection, pour se dire qu’en fait ils sont tous irréels et que jamais tu n’auras des amis comme ça.
Tracy : Je n’sais pas. C’est peut-être pour ça que j’écris. Et toi, ça ne te fait pas bizarre d’être un personnage de fiction ?
Matt : Bizarre n’est pas le mot. Je suis un chanceux, ma vie n’est pas parfaite, mais elle reste géniale, je ne sais pas si ça aurait été aussi grandiose dans le monde réel, sans doute que non. Et j’me dis que peut-être, tant que tes écrits trainent quelque part, je pourrais vivre éternellement et jouer jusqu’à la fin du monde avec les gars. Ça, ça me plaît bien comme idée.
Pourquoi ce nom ?
Tracy : Aucune idée. J’avais besoin d’un prénom et Matt est sorti de nulle part. A l’origine, Artus devait s’appeler Arthur, mais je trouvais que ça manquait d’originalité, déjà Matthieu me gênait un peu. J’ai hésité avec Matthias.
Matt : En tout cas, on a des noms qui claquent, Matthieu Paris, tout le monde me dit que ça sonne bien. Artus Borg aussi, c’est classe.
Tracy : Le nom de famille Borg, je l’ai découvert par hasard parce qu’un jour j’ai croisé quelqu’un qui portait ce nom, et effectivement je trouve qu’il claque. J’ai dû vérifier sur internet pour être sûre qu’il n’y avait pas autant de Matthieu Paris et d’Artus Borg que de Harry Potter, et j’ai découvert par hasard que Matthieu Paris était un célèbre moine bénédictin.
Matt : Ah ah ah ! Ça c’est pas commun. Ah, pt’être que Tracy n’aurait pas été pote avec Artus ou moi, mais avec Coco pt’être que si. Ils ont la même manie de raconter des anecdotes dont tout le monde se ■■■■.
Tracy : Ah oui Corentin, lui je me souviens pourquoi il porte ce nom. A la base, ce n’était qu’un figurant lors du casting sauvage des Train Twins dans l’Archipel Orange. J’avais juste besoin d’un physique et d’un prénom, alors je me suis inspirée d’une connaissance qui s’appelle vraiment Corentin.
Matt : Ah, super ! J’aimerais bien rencontrer le vrai Coco.
Tracy : J’aime autant pas. J’ai eu un mal de chien à me détacher de l’image mentale que j’avais de l’autre Corentin pour décrire ton Corentin. Il n’était pas sensé entrer dans la bande, et puis finalement si.
Matt : Peut-être que la question du nom concernait plutôt Dark Love.
Tracy : J’te laisse libre de donner ta version ou pas. De mon côté, je voulais juste un nom qui rappelle un peu un boys band visant une carrière internationale.
Matt : Oui, et moi d’habitude en interview je dis que ça vient de ma façon d’aimer les gens. Je ne suis pas quelqu’un de si sympa que ça… Mais, évidemment, il y a une autre origine à ce nom, et j’crois que Tracy a envie de le raconter un jour, je m’en voudrais de la spoiler.
Tracy : Merci.
S’il était une musique ?
Matt : éclat de rire
Tracy : Alors ça, c’est la question la plus compliquée de toutes. Matt est la musique, pas une musique, il est l’essence de la musique.
Matt : J’vois de qui j’tiens mon côté baratineur. C’est pt’être le seul point sur lequel j’en veux à Tracy : en fait, c’est elle qui a écrit toutes les chansons que je pensais avoir écrites, et c’est elle qui a choisi que dans mon monde, les gens soient dingues de mes chansons. C’est comme si on m’enlevait ma réussite.
Tracy : Si Matt était une musique… Je n’sais pas. Il est l’ensemble de son œuvre. Déjà que je n’arrive pas à choisir une musique préférée, je ne sais pas si je dois nommer une de ses chansons ou une vraie chanson de notre monde pour qualifier Matt.
Matt : Si Tracy était une musique, elle serait Celestial, d’Ed Sheeran.
Tracy : Heureusement qu’on fait cette interview le 14 octobre 2022, cette chanson est sortie y a même pas quinze jours.
Matt : Pour toi, mais moi là j’débarque de 2035, c’est un vieux machin. Et si je la cite, c’est que c’est toi qui y pense… Admet-le, c’est un peu ta vie, non ? « We were made to be, nothin’ more than this. Finding magic in all the smallest things. The way we notice, that’s what really matters. Let’s make tonight go on and on and on. » Je sais que tu l’as dit à ton cousin : ce que décrit Ed, sur ce qu’il ressent grâce aux Pokémon, tous les enfants de votre âge l’ont connu.
Tracy : Certes, mais pour autant est-ce que c’est vraiment la chanson qui me correspond le plus ?
Matt : Le premier roman original que tu as réussi à écrire est une fanfiction pokémon déguisée. Même pour écrire un boyslove avec des OC - c’est comme ça qu’vous dites ? OC ? - tu as besoin d’y mettre des pokémon.
Tracy : Mais la chanson d’Ed Sheeran est aussi une chanson d’amour, et très sincèrement, ma vie amoureuse a été d’une banalité affligeante, le romantisme est plus dans ton monde que dans le mien.
Matt : Arrête deux minutes, tu es mon auteure, je sais ce que tu penses de l’amour. Tu accordes plus d’importance à l’amour familial et à l’amitié qu’au romantisme, ok, mais encore une fois, c’est toi qui as écrit mes chansons…
Tracy : J’aimerais bien qu’Artus chante Celestial pour toi, un jour.
Matt : Peut-être qu’il l’a déjà fait et que tu ne le sais pas encore parce que tu n’écris pas ton histoire dans l’ordre.
Tracy : Après réflexion, si Matt était une chanson, il serait With or Without You, de U2.
Matt : Solution de facilité ça, c’est ta chanson préférée.
Tracy : Non, ma préférée c’est How to Save a Life.
Matt : J’imagine que c’est une allusion à Artus et moi ?
Tracy : J’avoue que la subtilité n’est pas mon fort. Et il adore U2.
Matt : Oui, mais il préfère Beautiful Day.
Tracy : Ou alors Call on Me ?
Matt : Ça c’est le machin chanté par le kalosien beau gosse qui ressemble à Artus ? Vianney ?
Tracy : En duo avec Ed Sheeran.
Matt : T’as un problème avec Ed Sheeran. Pour quelqu’un qui trouve ridicule les boys-love sur les membres de BTS, tu sais que ça fait très fangirl ton transfert d’Artus et moi sur Ed et Vianney ?
Tracy : Eh, j’fais pas un transfert. Et j’vous ai créé bien avant de connaître cette chanson, c’est eux qui ont plagié les Dark Love, pas l’inverse.
Matt : J’vois aussi de qui j’tiens mon hypocrisie et ma mégalomanie.
Les trois mots pour le définir ?
Matt : Ah ah ! Sans déconner, vous trouvez pas qu’on a déjà assez parlé ?
Tracy : Et assez écrit.
Matt : Si c’est pour conclure cette interview en beauté, je dirais que Tracy est cynique, farouche et romantique.
Tracy : J’ai cru que tu allais pomper mon avant-propos, mais… Romantique ? Sérieusement ? D’où tu sors ça ?
Matt : Je t’ai lu, j’ai bien été obligé. Tu ne trompes personne.
Tracy : Je ne vais pas faire dans l’originalité, mais je dirais que Matt est malin, manipulateur et romantique. Il est beaucoup d’autres choses, mais ce sont ces trois éléments-là qui le définissent le mieux.
Matt : Je suis ce que tu as fait de moi et j’suis assez fier du résultat.
Tracy : Tant mieux. Certains de mes personnages doivent m’en vouloir pour leur destin.
Matt : Moi aussi je t’en voudrai pt’être un jour.
Tracy : Ce qui compte ce n’est pas l’arrivée, c’est la quête.
Matt : Ça c’est pas d’toi.
Tracy : Non, c’est une chanson d’OrelSan.
Matt : Connait pas.
Tracy : Un autre chanteur français, enfin kalosien. C’est un peu galère parfois, de trouver des titres de musique pour toi. J’écris en français, tu as un prénom qui fait très européen, mais tu es sensé vivre dans une sorte de Japon parallèle de la planète Pokémon.
Matt : Japon ?
Tracy : On verra plus tard pour la leçon de géographie, Matt.
Matt : Sans façon. Merci pour votre temps, on recommence quand vous voulez !
Tracy : Moui…