Oh là là, mais je les avais complètement oubliés eux !
J’ai jamais vraiment accroché non plus. Je pourrais juste citer deux de leurs chansons: Julie la P’tite Olive, qui était un bon gros délire avec des potes, et effectivement Petit Bonhomme. Le texte est vraiment bon je trouve, la manière dont il décrit le processus de radicalisation et la bascule irrémédiable du jeune garçon, et face à cela, la maman en témoin impuissante et seule, ouch…
Des Wriggles Les Voisins me faisait bien rire mais sinon, ce n’est vraiment pas mon truc; les paroles de Petit Bonhomme m’avait vraiment surprise : j’écoutais distraitement – et indépendamment de ma volonté – le CD en voiture (mon mari aime bien ce groupe), je ne faisais pas vraiment attention aux paroles et pouf, tout d’un coup, sur un des premiers couplets, j’ai été interpelée par je ne sais plus quels mots et ai redressé l’oreille en mode mais « qu’est-ce que c’est que drôle de texte/de quoi elle parle cette chanson ?! ». Eh oui, cette chanson est étonnement douce en dépit du propos dur. Le texte est très intelligemment écrit et la perspective adoptée surprenante… bon, du coup, je l’ai réécoutée par hasard récemment, d’où le partage… elle est d’une tristesse.
Je n’ai pas réussi à publier la vidéo (peut-être protégée contre la copie ? À moins que ce soit Youtube, ou moi, qui ait bugué ^^") hier, dans les musiques du moment, mais je crois que les paroles de la chanson « Noir et Blanc » de Lavilliers font partie des plus belles/touchantes que j’ai entendues.
Petit extrait, même si la chanson entière est un must :
Ça dépend des latitudes
Ça dépend d’ton attitude
C’est 100 ans de solitude
Y a du sang sur mon piano
Y a des bottes sur mon tempo
Au-dessous du volcan, je l’entends, je l’entends
J’entends battre son cœur
La musique parfois a des accords mineurs
Qui font grincer les dents du grand libérateur
De n’importe quel pays, de n’importe quelle couleur
La musique est un cri qui vient de l’intérieur
Sheller – Maman est folle
Maman est folle
On y peut rien
Mais c’qui nous console
C’est qu’elle nous aime bien
Quand elle s’envole
On lui tient la main
Comme un ballon frivole
Au gré du vent qui vient
Tais-toi Léopold
Surtout ne dis rien
Les gens dans leurs cache-col
N’y comprendraient rien
Bachelet – Vingt-ans
En ce temps-là j’avais vingt ans
Et toi t’en avais presque autant
T’avais un parfum de verveine
Et de grenade lacrymogène
Et puis, surtout, tu m’prenais pour Verlaine
Alors soudain ça a été nous
Comme un tonnerre, un coup d’grisou
Y avait plus qu’nous dans nos blousons
Y avait plus qu’nous dans nos chansons
Dans les discours Carrefour de l’Odéon
En ce temps-là j’avais vingt ans
J’avais vingt ans pour très longtemps
Julien Clerc – Ma préférence
Oui je sais
Cet air d’indifférence qui est
Sa défense
Vous fait souvent offense
Mais quand elle est
Parmi mes amis de faïence
De faïence
Je sais ma défaillance
Je le sais
On ne me croit pas fidèle à
Ce qu’elle est
Et déjà vous parlez d’elle à l’imparfait
Mais elle est
Ma préférence à moi
J’approuve totalement
Maman est folle ça a l’air d’être quelque chose aussi, je vais de suite aller écouter ça
De mon côté, je viens de (re)découvrir Najoua Belyzel et, surtout sur ses premiers albums, elle aborde des thèmes particulièrement durs avec une délicatesse et une poésie que je trouve assez remarquables. Le rejet qu’elle exprime régulièrement pour sa propre existence fait que tout ne me semble pas correspondre au rating du forum, mais je pense avoir trouver des extraits dans les clous.
D’abord, un petit extrait de la chanson Comme toi. Au départ, je pensais qu’elle parlait « simplement » d’une relation toxique, mais apparemment le thème principal est en fait la schizophrénie. C’est effectivement plus subtil mais ça transparait dans les paroles, et je pense que le fait que les deux thèmes semblent se chevaucher est volontaire.
Comme toi - Najoua Belyzel
J’effacerai pour toujours ton âme de la mienne
Et quand naîtra ce jour, je n’se serai plus la même
Tout contre toi, j’irai briser les miroirs où se reflétait
Ton regard qui me poursuivait
Sans doute le couplet où on ressent le mieux les hallucinations et la dissociation d’avec la réalité, voir d’avec sa propre personne.
Ensuite, la chanson Docteur Gel, sur un pédiatre au comportement inapproprié. Je n’ose pas remettre ici la plupart des paroles, mais la fin me semble bien résumer le tout. Pour le coup, l’ensemble de la chanson m’a vraiment pris aux tripes, mais elle est très dure, peut-être pas adaptée à tous les publics…
Najoua Belyzel - Docteur Gel
Mais Docteur Gel, plus coupable que moi
Il fait si froid sous tes doigts
Plus malade que moi
Edit: ça y est, j’ai écouté Maman est folle. L’amour du gosse pour sa mère, ça en fait une chanson très positive au final, c’est magnifique
Intéressant, je ne me rappelais plus du tout de cette chanteuse (j’ai tilté que c’était l’interprète de « Gabriel s’attend… », seulement en faisant la recherche vers les morceaux que tu conseillais ) mais c’est vrai que les thèmes explorés sont rudes et traités de manière originale. Je ne suis pas du tout fan du style de voix (ce qui fait que j’ai un peu plus de mal à apprécier; quand je ne suis pas cliente de l’interprète, j’ai beaucoup plus de mal à adhérer au propos) mais j’ai trouvé le texte sur « Docteur gel » assez terrible : c’est glaçant, le morceau est poignant et prend aux tripes comme tu dis. J’ai beaucoup apprécié, merci du partage !
De Mathilde.
Le premier extrait est tiré de sa chanson « A la gloire des femmes en deuil » .
Je chante aujourd’hui
A la gloire des femmes piliers
Je chante leur bravoure
Elles qui portent sans jamais plier
Je chante aujourd’hui
A la gloire des femmes coriaces
A la gloire des femmes trésor
Unies jusque devant la mort
Le deuxième est extrait de « le corps des femmes »
Oui, je suis libre, oui, je suis belle
J’incarne la beauté immortelle
Je suis la force, irrésistible
La féminité irascible
Ils peuvent parler, ils peuvent juger
Ils peuvent détester et cracher
Quoiqu’ils en disent, et quoiqu’ils fassent
Mon corps de femme est un palace
Je suis tout à fait d’accord pour l’extrait de La chanson des vieux amants de Brel.
S’il est permis de citer des chansons d’une langue autre que le français, mais qui est aussi émouvante, je propose une chanson calmante, à allusion religieuse.
Govori Gospode (Parle Seigneur) (texte de Vladika Nikolaï Velimirović), interprété par Danica Crnogorčević
Sous balise spoiler par la modération"
https://www.youtube.com/watch?v=lbNq5Z11h_A
Voici le texte
Govori Gospode, sluga Tvoj Te sluša
Tebe, samo Tebe, željna mu je duša
Nemoćan je sluga da vidi i čuje
Dok u njemu Tvoje ne zastruje struje.
Pomozi mom vidu, pomozi mom sluhu,
Slava Ocu i Sinu i Svetome Duhu!
Govori Gospode, pre svršetka puta
Da mi s pravog puta duša ne zaluta
Govori mi tiho, al nek bude jasno
Govori Preblagi, dok ne bude kasno.
Pomozi mom vidu, pomozi mom sluhu
Slava Ocu i Sinu i Svetome Duhu!
Znam govorio si, al opet govori,
Dok od Tvojih reči srce se razgori,
Dok se vid otvori, i sluh se osnaži
O govori Oče, slugu Tvog ublaži.
Pomozi mom vidu, pomozi mom sluhu,
Slava Ocu i Sinu i Svetome Duhu!
Znam govorio si kroz Proroke davne
I kroz Sina svoga i kroz svece slavne,
Al, smiluj se crvu, govori ponovo,
Na jeziku Tvome, staro biva novo.
Pomozi mom vidu, pomozi mom sluhu,
Slava Ocu i Sinu i Svetome Duhu!
Neka reči Tvoje u meni zabruje
Da Tvoj sluga čuje i braći kazuje
Govori Gospode, sluga Tvoj Te sluša
Tvoga slatkog glasa željna mu je duša.
Pomozi mom vidu, pomozi mom sluhu,
Slava Ocu i Sinu i Svetome Duhu!
Voici la traduction :
Parle Seigneur, Ton serviteur T’écoute
Mon âme Te désire, ne désire que Toi
Ton serviteur ne peut pas entendre et voir
Tant que Ton électricité ne circule pas
Aide à ma vue, aide à mon ouïe,
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit !
Parle Seigneur, avant la fin du chemin
Pour que mon âme ne s’écarte pas du droit chemin
Parle-moi doucement, mais que ce soit clair
Parle le Miséricordieux, avant qu’il ne soit trop tard.
Aide à ma vue, aide à mon ouïe,
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit !
Je sais que tu as parlé, mais parle encore,
Tant que Tes mots ne brûlent pas mon cœur,
Tant que ma vue ne s’ouvre pas et mon ouïe s’affine,
O parle, Père, adoucis Ton serviteur.
Aide à ma vue, aide à mon ouïe,
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit !
Je sais que Tu as parlé il y a longtemps par tes Prophètes
Par ton Fils et des Saints vénérés,
Mais aie pitié du ver, parle encore,
Sur Ta langue, l’ancien devient nouveau.
Aide à ma vue, aide à mon ouïe,
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit !
Laisse Tes paroles résonner en moi
Pour que Ton serviteur entend et les dise à ses frères
Parle Seigneur, Ton serviteur T’écoute
Son âme a soif de Ta voix.
Aide à ma vue, aide à mon ouïe,
Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit !
Bonne écoute à ceux et celles qui veulent se laisser émouvoir par cette chanson.
Toutes mes sincères salutations,
1950m
Bonjour,
Moi, ce qui me gêne n’est pas la langue utilisée mais le thème religieux (voire prosélytique ?) de ces paroles.
Nous nous trouvons sur un forum public dédié à la fanfiction. Nous évitons, pour des raisons évidentes de concorde, d’aborder des sujets politiques ou religieux de notre côté… (d’ailleurs, il me semble que c’est interdit dans le règlement du forum mais, à vérifier auprès des modos)
Aimer une chanson ou des paroles ne dispense pas de retenue et ne permet pas forcement de la publier en intégralité ici.
En ce qui me concerne, je ne partage pas beaucoup de musiques, non pas parce que je n’en écoute pas, mais parce que les vidéos associées et les paroles ne sont pas adaptées pas à cet endroit là : un forum de fanfictions. Les réseaux sociaux (Facebook ou X pour ne citer que les plus célèbres) sont parfaits pour ça.
Cordialement
Angel
Rien à ajouter au commentaire d’Angel Dust.
Merci d’éviter les messages à caractère religieux.
Les chansons qui nous touchent profondément, nous font chavirer le cœur et nous prennent aux tripes. Parfois, leur simplicité musicale et lyrique nous bouleverse inexplicablement, créant une émotion intense. Voici mon palmarès personnel :
Médaille de bronze : « Adieu Monsieur le professeur » de Hugues Aufray.
« Adieu, Monsieur le Professeur
On ne vous oubliera jamais
Et tout au fond de notre cœur
Ces mots sont écrits à la craie
Nous vous offrons ces quelques fleurs
Pour dire combien on vous aimait
On ne vous oubliera jamais
Adieu, Monsieur le Professeur »
Médaille d’argent : « Mon vieux » de Daniel Guichard
"Dans son vieux pardessus râpé
Il s’en allait l’hiver, l’été
Dans le petit matin frileux
Mon vieux
Y’avait qu’un dimanche par semaine
Les autres jours, c’était la graine
Qu’il allait gagner comme on peut
Mon vieux"
Médaille d’or : Je la discerne à une chanson qui tout en étant légère et même grivoise en apparence, s’avère être une plaidoirie passionnée contre la peine de mort, dont la conclusion coupe le souffle comme une plongée dans l’eau glacée après un sauna. C’est, bien sûr « Le Gorille » de Georges Brassens.
« Car le juge, au moment suprême
Criait « maman! », pleurait beaucoup
Comme l’homme auquel, le jour même
Il avait fait trancher le cou
Gare au gorille! »
Chapeau Monsieur Brassens !
Allez, quelques vers qui tapent juste et – peut-être – serrent les tripes.
Didier Wampas (ce poète incompris) - C’est politique (extraits choisis)
Je me lève pendant la nuit
Pour voir le soleil briller
J’prends mon vélo le matin
Et j’vais voir ma mère à l’Ehpad
Les cargos attendent au large
Il y a du soleil sur Bruxelles
J’écris des chansons sur mon lit
Je pense à toi comme d’habitude
J’écoute la RTBF
Et aussi Lucinda Williams
Je n’ai pas peur de l’avenir
C’est trop facile
Miossec - Brest
Tonnerre, tonnerre, tonnerre de Brest
Même la Terre part à la renverse
Le Recouvrance que l’on délaisse
La rue de Siam, ses nuits d’ivresse
Ce n’est pas par manque de politesse
Juste l’usure des nuages et de tes caresses
Ceci n’est pas un manifeste
Pas même un sermon, encore moins une messe
Mais il fallait bien qu’un jour je disparaisse
Zaho de Sagazan (qui a bien mérité de briller aux Victoires) - La tristesse
Marionnettiste je suis
Et sûrement pas l’inverse
Les émotions sont des couleurs
Je suis le peintre qui les renverse
Et sûrement pas l’inverse
Qui va là, tristesse
Vous ne m’aurez pas ce soir
J’ai enfin trouvé la sagesse
Et désormais les pleins pouvoirs
Quelle audace de me faire croire
Que je ne suis qu’un pauvre pantin
Manipulé par vos mains
Dégoulinantes de désespoir
Je me permets de remonter le topic, j’ai une passion pour les citations (et de manière dérivée pour la citation de paroles de chansons) ^^
Peut-être a-t-il rêvé - Raphaël
Puis il ouvre un journal
Sans le vouloir vraiment
Tout ça lui est égal
Un morceau de métal
Dans sa gorge est planté
Mais il semble vivant
Peut-être a-t-il rêvé
Comme dans un songe on croit trouver de l’or
Le matin au réveil
C’est un peu de soleil
Fondu au matin
L’identité - Têtes raides
De rétention en cale de fond
J’en ai même oublié mon ombre
Je promène moi dans vos décombres
On m’a donné un bout de rien
J’en ai fait cent mille chemins
J’en ai fait cent
J’en ai fait un
Et pour l’exemple – Jean Ferrat
On l’a cloué et sa misère
Sur un mur blanc au grand soleil
Un clou au coeur et pour l’exemple
Il a saigné sur le soleil
[…]
Gens qui passez, vous ne voyez
Ni mort ni sang sur le soleil
Ni oiseaux noirs dans le ciel blanc
Ni mouches noires entre ses dents
Vous ne voyez que son espoir
Sur le soleil
Que votre espoir
Au grand soleil