NSFW : Comment écrire une scène de 🍑?

En effet, cela dépend vraiment de ce qu’on lit et de nos influences. En ce qui concerne la subversion, c’est vraiment quelque chose qui m’agace, surtout venant de personnes de ma génération (j’ai 35 ans) : autant chez un jeune auteur, je peux comprendre (ado // jeune adulte, on a tous mis en scène des fantasmes parce qu’à l’époque, on était un peu novice sur le sujet) mais qu’un auteur « mature » multiplie ce genre de scènes sans avoir un minimum de recul, ça me consterne. J’avais commencé à lire un récit original sur une autre plateforme : l’histoire avait des problématiques intéressantes et le style était bon, mais j’ai fini par abandonner à cause des scènes qui devenaient de plus en plus « subversives » mais sans réel recul. J’ai abandonné ma lecture après une scène d’inceste (ça, c’est clairement la limite à ne pas franchir avec moi. Je ne peux pas cautionner. Je ne peux pas accepter qu’un auteur « adulte » puisse jouer avec ce sujet juste par envie d’être subversif… désolée pour la parenthèse).

En ce qui concerne les scènes « gratuites », je viens de me souvenir que dans « American Gods » de Neil Gaiman, il y a trois scènes d’amour qui n’ont rien à voir avec l’intrigue. En temps normal, ce genre de scènes m’aurait fait lever les yeux en l’air, mais j’ai bien apprécié parce que je pense avoir compris ce qu’il a voulu démontrer : l’amour entre deux personnages ne passait pas forcément par une scène torride. Ces scènes sont gratuites, purement érotiques, pour montrer le contraste avec l’amour liant Ombre et sa femme. J’ai trouvé ce procédé plutôt malin.

Pour en revenir à la question de la gratuité, tout dépend de notre perception de l’écriture, de ce qui se joue au moment du passage à l’écrit et quel part de contrôle on souhaite avoir sur les fantasmes / le subconscient.

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L’absence de recul est le réel problème en fait. Qu’on parle d’inceste ou de viols en général, pour moi, on n’est plus dans le registre de la scène de :peach: classique, ou du moins, on ne devrait plus l’être. On va se placer au niveau de scènes de type torture ou meurtre: savoir à quel niveau de détail et de violence on va se placer, c’est finalement un choix artistique. L’auteur peut décider d’indiquer que ça a eu lieu, sans s’étaler, tout comme il peut décider de montrer de manière extrêmement crue et visuelle à quel point c’est l’horreur (et dans ce cas, un petit avertissement avant, ce n’est pas de refus…).
Et donc, de la même façon, on peut très bien vouloir faire le choix de décrire un inceste parce que ça existe, parce que c’est ignoble, et qu’on a envie de montrer que c’est ignoble.
À partir du moment où on pose ça au calme juste pour dire « han regardez comme je suis trop subversif », on se place du côté du fantasme, on objectifie l’enfant victime d’inceste, et c’est extrêmement malsain. Et quand je dis ça, je ne le dis pas pour critiquer le fait d’écrire sur des fantasmes ou sur des paraphilies, c’est même sain que des personnes qui se sentent jugées pour des trips perçus comme un peu trop exotiques par le commun des mortels puissent s’exprimer, et potentiellement trouver un public. Mais quand on décrit des pratiques qui font des victimes, qui s’exercent sur des personnes non consentantes, ou dont le consentement est biaisé, on ne peut pas ne pas en tenir compte. Finalement, écrire de l’inceste pour être subversif (et donc cool, d’une certaine manière), c’est prendre une position qui consiste à dire « ouais mais c’est la société qui est trop coincée en fait ». Après c’est peut-être réellement le message que l’auteur voulait faire passer…

C’est toujours assez subjectif de juger de la gratuité d’une scène. Généralement, une scène de :peach: entre deux persos (ou plus) est a minima une brique dans la construction de leur relation, comme le sera un dialogue ou toute scène les faisant intervenir ensemble. Mais quand il s’agit d’une scène de :peach: (j’abuse vraiment de cet émoji ^^), on peut avoir tendance à attendre d’elle qu’elle soit un gros morceau de la colonnne centrale, et pas juste un bris de tuile qui sert à boucher un petit trou, parce que ça fait racolage.
Ce qui pose une autre question: le racolage est-il gratuit ?
On peut avoir juste envie de divertir aussi, le public appréciera ou non.

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Oh purée, le topic qui me ramène pas mal de temps en arrière, à me fracasser la tête contre les murs en lisant de ces trucs dans les fanfics (Harry Potter principalement à l’époque). Le plus récurrent étant les protagonistes qui restent « au garde-a-vous » toute la nuit (Bon, messieurs, direction l’hôpital, parce que rester dans cet état plus de 4 heures, c’est une urgence thérapeutique et vous n’aimerez pas ce qui se produira si ça n’est pas soigné :sweat_smile: )
J’ai un vieux souvenir d’un type qui avait publié sur ffnet un ensemble de drabbles « réalistes » sur les différents thèmes qu’on retrouvait dans les fics yaoi de l’époque (mention spéciale à celui dédié sur le mpreg, à base de Harry qui doit rester sous polynectar pendant 9 mois, et bien entendu à un moment il oublie et ça se passe extrêmement mal, avec pour couronner le tout un Draco au caractère détestable (au moins, c’est canon). Ça a du trauma pas mal de monde à l’époque (et je ne m’étendrai pas sur celle concernant les très en vogue à l’époque pairings élève/prof, starring Neville-le-nouveau-prof-de-botanique. Et un gamin détruit, un :sob: )

Sinon, je plussoie @Anthaus. Il y a même un monde entre un Stephen King qui va écrire des scènes ignobles, mais qui ont pourtant un rôle dans le roman (ne serait-ce que traumatiser le lecteur parce que la scène est traumatisante pour le personnage, c’est une raison valable. Bon, des fois c’est limite, mais on va dire que je ne pense qu’à « Ça » :smiley: ), et des auteurs qui vont choquer pour choquer en mode « huhuhu je suis le nouveau Sade » (et j’aurais tendance à classer le sieur Vivès dans cette catégorie).

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Que voilà un sujet des plus … intéressant ! Merci à toi missjhin d’avoir déterrer le sujet^^
En France, il existe deux tabous : le sexe et la mort.
Il n’existe que peu de fanfictions qui n’évoquent pas au moins la mort (j’espère ne pas me tromper), alors pourquoi le sexe serait-il à exclure ?

Il y a beaucoup de choses qui s’entendent dans vos échanges, et des arguments très justes lorsque l’on parle de cohérence avec le récit, le contexte, ou bien le développement interpersonnel.
Et je suis navrée de lire que certaines personnes en sont à éviter les « passages osés » par pur principe, parce qu’ils desserviraient inévitablement le récit, ou parce que c’est tout simplement indécent.

Très vite dans ma fic sur World of Warcraft, j’ai décrit une scène d’intimité plus ou moins détaillée, et ce n’est pas la seule. Car ces scènes montrent l’attachement et l’amour de deux êtres, même si parfois elles sont amenées à décrire un moment plus violent et dur. C’est inévitablement du voyeurisme, et je ne pense pas être une personne dont la vie tourne autour de ses hormones de façon démesurée^^

En revanche, je déplore que d’autres puissent se servir de ces scènes par pure perversion. Mais je pense aussi que chacun est libre d’écrire ce qu’il veut, tout comme chacun est libre de lire. L’écriture peut être un exutoire, ne l’oublions pas^^

Personnellement, j’écris ces scènes comme j’aimerais les lire en tant que lectrice. Et comme beaucoup d’écrivains en herbe, je me fais plaisir !! (Houlà, ça fait pas un peu limite là … ?):face_with_open_eyes_and_hand_over_mouth:

je pense que quelque soit ce qui nous pousse à les rédiger, ces scènes très intimes vont rechercher quelque chose en nous, et peuvent faire écho à notre histoire, voire à des fantasmes.
Dans tous les cas, l’écriture mérite qu’on la respecte, tout comme nos lecteurs, et surtout les récits que l’on raconte.

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Je me rappelle de l’époque où j’ai commencé la fanfic (hello skyblog, you’re dead). C’était. Que. Ca.

De la zone grise. Des non pris pour des oui ou se transformant en oui pendant l’acte, ce genre de truc moche. J’ai littéralement grandi en lisant ça, quelle image mdr. Mais c’était aussi en grande partie l’époque qui faisait ça. Ca fait plus de dix ans maintenant et on va pas se mentir, beaucoup de chose ont changé en disant par rapport à la sexualité (aux sexualités).

Dont le rapport à la « zone grise », aussi. Elle existe moins en fanfic. Voire elle directement notée en mode « attention c’est douteux par ici ». J’ai rarement vu une histoire ces dernières années où ce n’était pas noté ou que c’était « c’est comme ça que le sexe marche et point barre ».
Ce qui je trouve, est déjà un point gé-nial.

Youhou, on s’applaudit, on a grandi o/

Donc ouais, le rapport à la sexualité et aux scènes de sexes ont pas mal bougé dans la fanfic. Et avec nous mêmes, obvi, en passant. Dieux merci ._.

J’avoue qu’aujourd’hui la vibe est très… D/S voire - slash toxiqueland. On peut accuser Christian Grey et ses sosies plus ou moins pires et psychopathes que lui.
Mais, de ce que je lis hein (et je lis pas sur Wattpad, sorry not sorry je veux pas me retrouver là-bas THANKS U), c’est surtout plus une facilité à écrire slash se faire lire slash faire découvrir un autre style de sexualité que un truc réellement toxique comme on pouvait avoir quand j’étais plus jeune, avec mes 11onzes, à lire des scènes de culs plus proches du viols de des scènes avec amour et consentement.

Perso j’en écris. J’avoue. Parce que je trouve ça fun et que ça fait parti de mon défi « écrire le plus de kins possibles » (oui j’ai des défis chelous, on juge pas uu). Et j’aime bien en lire donc ça me gêne pas d’en écrire. Mais ça dépend des perso, ça dépend des relations et ça dépend des scènes.

As always, tout dépend du contexte et des perso dedans o/

J’ai un peu divagué (vagué) mais hé. C’est bien aussi de voir l’avancement du monde des fandoms .-.

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Ha Ha Ha !!

Voilà un fil de discussion qui m’a bien fait rire ! :joy: Mais au-delà de ça, les points de vue de chacun sont intéressants et il est toujours fascinant de découvrir l’auteur derrière le lemon et la personne derrière les mots.

Comme beaucoup ici, j’ai a mon palmarès un certain nombre de scènes de ce genre, plus ou moins adroites je l’avoue.

Ma vision dans ce domaine est simple, même s’il ne me semble pas l’avoir vue exprimée dans ce thread (mais peut-être les larmes de rire provoquées par les diverses boutades m’ont-elles aveuglée ?), je considère ces scènes comme les autres.

L’acte décrit est naturel, au même titre que manger et dormir, en tout cas à mes yeux. S’il est accompli dans le respect mutuel, je trouve qu’il a tout à fait sa place dans une histoire.

Même plus ! Je mets un point d’honneur parfois à en rédiger des sains, des beaux, ne serait-ce que pour contrebalancer l’effet auprès des jeunes lecteurs-trices de certaines scènes malsaines inspirées de la dark romance.

Si les fanfictions nées de la DR ont un effet désastreux sur l’entrée dans l’âge adulte des jeunes, elles peuvent aussi réparer les dégâts… En tout cas c’est mon avis ! :blush:

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6 messages ont été scindés en un nouveau sujet : Fantasmes de la Dark Romance et vicissitudes du féminisme

Avec plaisir ! :wink: Et merci à toi pour avoir accepté cette petite discussion. :slightly_smiling_face:

Haha, oui c’est vrai que je ne me suis jamais exprimée je crois sur ce topic, en tout cas sur le sujet soulevé (j’adore le hors-sujet en revanche, mais ça je crois que c’est un fait connu et reconnu sur le forum :grin: ).

Les scènes NSFW sont pour moi difficiles à écrire.

Disons qu’il y a 2 tendances qui s’opposent en moi : d’abord, l’érotisme et le romantisme, où j’aime décrire l’émotion ressentie par les personnages en ne décrivant pas trop ce qu’ils sont en train de faire dans les détails (sur un plan plus « pornographique »). À ce niveau-là, je préfère laisser le lecteur s’imaginer ce qu’il se passe sous les couvertures au niveau « anatomique », dirons-nous. Je reste dans le suggéré (j’indique toutefois toujours si les persos sont nus, ou habillés, ça me paraît important). En revanche, j’insiste sur le décor (le moment du jour ou de la nuit, le lieu, le temps qu’il fait dehors), sur l’impact que cela a sur les personnages à ce moment précis, conjugué au ressenti pur que leur confère l’acte charnel. Je m’arrête sur leur psychologie, sur leur histoire personnelle, que je mets en lien avec ce qu’ils sont en train de vivre : est-ce par exemple leur première fois ? Comment ont évolué leurs sentiments et leur désir pour l’autre personne au fil du temps, comment évoluent-ils au moment où ils s’unissent à elle, avaient-ils seulement imaginé que cela pourrait arriver un jour ? J’aime particulièrement travailler sur des personnages réprimés qui s’étaient abstenus par conviction ou devoir moral, et qu’un long chemin d’acceptation a finalement conduit à s’adonner au :peach: et à l’amour :face_with_hand_over_mouth: . J’aime ce moment où les tensions et les barrières cèdent, ce moment suspendu entre la terreur et la résistance, l’acceptation résignée puis enfin, la grâce et l’accueil complètement consenti de l’acte et du plaisir qui en découle et qui terrasse tout l’être.

Cela crée une sorte d’alchimie où les personnages non seulement s’unissent entre eux mais aussi au monde qui les entoure car pour moi, l’acte charnel réussi mène justement à ce sentiment d’extase mystique où on a le sentiment d’atteindre au divin. C’est du pur plaisir physique qui mène à un état d’être superieur, à une fusion totale entre deux êtres (ou plus que deux êtres, rayez les mentions inutiles :stuck_out_tongue_winking_eye: ). En fait, c’est justement ma définition de l’érotisme. Cela permet d’exprimer aussi beaucoup de nuances : la douceur, comme la faim brûlante pour l’autre, la soif sauvage de son corps et de son âme, pour la Vie avec un grand « v » en général. Nonobstant, je n’écris pas ces scènes en un claquement de doigts, cela demande je trouve une certaine subtilité dont je suis naturellement dépourvue.

Ensuite, l’autre tendance en moi qui semble s’opposer à la première, c’est la pornographie. Celle où l’on décrit de façon un peu chirurgicale, si je puis dire, l’acte charnel. Celle qui semble prédominer d’ailleurs dans le milieu de la fanfiction. Si beaucoup d’auteurices semblent se sentir à l’aise avec l’écriture de scènes de :peach: sous cet angle-là (ce qui ne veut pas dire que ces scènes sont de qualité non plus, puisque se sentir à l’aise avec ne veut pas dire non plus qu’on excelle dans la façon de les traiter, mais ça c’est un autre débat), ce n’est pas mon cas.

Dès que je tente de les aborder de cette manière, je me sens déconnectée automatiquement de mon sujet et de ma fic en général, j’ai le sentiment de tomber dans la parodie et le nanar malgré moi. Ce n’est pas que je me sente inconfortable dans l’absolu avec ça (bien au contraire, même), c’est que je trouve que c’est un exercice très délicat que d’écrire des scènes pornographiques sans tomber dans le grotesque, la vulgarité et/ou la grossièreté et le mauvais goût. Et c’est dommage, car j’aimerais bien me laisser aller à écrire de façon crue, aussi, sans pourtant faire impasse sur l’émotion et le romantisme. Mais je n’ai pas encore trouvé la recette pour faire quelque chose de bien à ce niveau-là.

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Merci @Helios pour ces précisions :pray:.

Donc, si je comprend bien, tu préfères le romantisme, plus naturel, prude et « sérieux », que l’érotisme, qui s’avère être du fan-service grotesque et facile à tes yeux, malgré ta tentation à aborder les scènes intimes sous cet angle. Il faut dire que le nombre de fanfictions « matures » lamentables n’a pas dû t’aider à pleinement apprécier ce type de lectures.

Est-ce bien ca ?

Pour ma part, tant qu’elles sont consentantes, et que les personnages ne sont ni des enfants, ni des animaux, je ne dit pas non aux fanfictions dites « lemon » :+1: (Hé hé).

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Hum, alors, je ne sais pas si je me suis mal exprimée ci-dessus, mais ce n’est pas tout à fait ça. Peut-être est-ce à tort, mais comme je l’expliquais dans mon précédent post, je tends à faire la différence entre érotisme et pornographie.

Et donc, lorsque tu écris :

« Donc, si je comprend bien, tu préfères le romantisme, plus naturel, prude et « sérieux », que l’érotisme, qui s’avère être du fan-service grotesque et facile à tes yeux, malgré ta tentation à aborder les scènes intimes sous cet angle. »

Il faut juste remplacer « érotisme » ici par « pornographie » :wink: .

La pornographie, pour moi, c’est l’acte charnel décrit de façon crue. Or, c’est cela que je ne me sens pas maîtriser, car c’est difficile je trouve d’écrire une telle scène sans tomber dans la vulgarité, le ridicule et le mauvais goût malgré soi. Je pense que c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il y a tant de scènes de smut si mal écrites : cela témoigne de la difficulté de l’exercice.

Mais l’érotisme, qui permet justement le romantisme, c’est plus suggéré. On décrit la scène d’une façon plus sublimée, plus sensuelle, plus esthétique. On laisse le lecteur s’imaginer justement l’acte d’un point de vue purement pornographique s’il le souhaite, parce que ce n’est pas là-dessus qu’on se concentre avant tout.

Je viens de trouver cette discussion sur Quora, je trouve qu’il y a plein d’interventions intéressantes et bien mieux écrites que les miennes sur le sujet.

Cela étant, je ne dirais pas que le romantisme et/ou l’érotisme sont « prudes » pour autant, le terme ne convient pas à mon sens. Dans le terme prude, il y a la notion de puritanisme, qui réprime tout ce qui a attrait à la sexualité justement, alors que l’érotisme est une sublimation esthétique et sensuelle de cette dernière.

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En fait, je voulais à la base taper « pornographie », mais j’ai pris les devants, au cas où la modération viendrait à modifier mon commentaire ou m’envoyer un avertissement :wink:.

Ceci dit, ton argument sur la « difficulté à écrite de scènes pornos », peut s’appliquer à l’érotisme et le romantisme. En soit, écrire une romance est déjà un exercice difficile.

Pour la discussion sur Quora, je suis d’accord sur le fait que la pornographie peut détruire l’image d’une personne (Quand bien même je ne suis pas allergique à ce genre de scènes). Généralement, dans les scènes érotiques de films, les acteurs font semblant de faire l’amour, là où dans la pornographie, les actes sont réels. Et je ne suis pas certains que les actrices pornos arrivent à se détacher de l’image que l’industrie rose lui ont donné.
Là où à l’inverse, Sharon Stone est plus restée dans les mémoires pour ses performances de comédiennes que pour ses scènes osées dans Basic Instinct, quand bien même il est le long métrage le plus connu de sa filmographie.

On peut très bien être prude sans être puritain :wink:. Et quand je disais que le romantisme était plus « prude », je voulais dire par là qu’il y a des limites graphiques, contrairement à la pornographie, qui est radicale et sans concession.

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J’espère que les activités artificieuses, les trompe-l’œil des préoccupations humaines, ou les relations cyniques ou perverses, ne vous arrêtent pas pour forger des personnages intéressants ?

S’il fallait se cantonner aux canons de bien-pensance du moment, on sombrerait dans l’éducatif le plus abêtissant…

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Bien sûr que non ^^

Je me bornais à parler de ces scènes « olé olé » dont il était question dans le thread.

Hors de question pour moi d’ériger en exemple de relation, un de ces exemples dont vous faites mention, je trouve cela bien trop dangereux pour les jeunes lecteurs-trices qui tombent facilement dans le piège de « c’est émoustillant ça doit être bien en vrai ».

Je préfère que les relations cyniques et perverses restent là où elles sont : parmi les problèmes :+1:

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C’est aussi à ça que nous servons, en tant que modos, lorsque les membres ne se modèrent pas eux-mêmes.
Le Règlement indique que toute représentation dégradante ne peut être tolérée, et les fanfictions qui enfreignent ce règlement pourront être suspendues.
Nous avons longtemps eu ce débat en marge du rating MA, sur ce qui était toléré ou non, y compris dans le cas de scènes de pêche non consensuelles etc. Doit-on cautionner tout ce qui a trait aux abus sexuels, ou au contraire tout censurer ? Oui et non, c’est toujours un petit débat.

En général, les textes engagent la responsabilité de leurs auteurices.
Lorsque j’écris un texte, je peux exprimer inconsciemment des opinions et influencer autrui. Si j’écris des personnages profondément misandres, un.e lecteurice qui n’a pas de recul pourrait se laisser convaincre que les hommes sont vraiment des sous-individus, qu’ils méritent d’être dominés et rabaissés, etc. Mais imagine que je voulais justement dénoncer la misandrine banalisée ? Mon sous-texte est complètement passé à la trappe, et je ne comprendrais pas pourquoi mon texte serait suspendu et censuré, alors que je voulais justement pointer du doigt une dérive de notre société !!
(remplace la misandrie par ce que tu veux, là en tête j’avais le roman Lolita de Nabokov avec le détournement de mineur pour illustrer, sinon…)

Pour en revenir à la pêche, donc.
En tant qu’auteurice, il en va de notre responsabilité de prendre gare à cela. Les scènes de sexe « déviant » (abus, inceste, détournement de mineur et j’en passe) qui nuit à autrui peuvent être intéressantes et tolérables si cela se justifie via une dénonce de cette déviance.
Le risque est toujours que notre texte soit incompris, mais généralement il y a des signes qui permettent de comprendre si la personne qui a écrit ce texte pense sincèrement ce qu’elle écrit ou si elle dénonce.
Il nous est déjà arrivé de trouver des fanfictions où un personnage X était abusé et y prenait du plaisir, dans une romantisation et une banalisation de ces abus évidentes. Nous ne pouvons tolérer cela car, comme tu le dis, des lecteurices non avisés pourraient croire que c’est ça, la norme, et donc se créer une image inexacte du consentement et du respect d’autrui. À mon sens, cela porte gravement atteinte à l’intégrité d’autrui. Même si ici ce sont des personnages fictifs, le monde réel n’est pas si différent que cela par moments.

Et quoi qu’il arrive, le rating doit être adapté à tout cela, et des « trigger warnings » devraient être obligatoires.
Je sais que ça doit être très désagréable pour les personnes ayant été victimes d’abus de lire une fanfiction innocente, avant de tomber face à face avec un chapitre glorifiant ces abus sans avoir été prévenue en amont que cela pourrait éveiller d’anciens traumatismes.
Notre objectif étant de rendre ce site agréable et accueillant, c’est la moindre des choses que nous mettions toutes et tous des moyens en œuvre pour se respecter les uns les autres.

… et ça ramène toujours au débat de l’utilité de ce genre de scènes, si ce n’est par pur voyeurisme… :stuck_out_tongue:
(oui, j’ai des relents de mon mémoire, ça grouille sous ma peau c’est pas très agréable)

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