NSFW : Comment écrire une scène de 🍑?

Eh bien c’est très simple.

La pornographie mettant en scène des mineurs (la pédopornographie, donc) est tout simplement illégale. Le code pénal indique clairement que l’enregistrement, la diffusion et la détention d’images pornographiques représentant des mineurs est passible d’amendes et prison, et ce qui est pris ici en compte est la majorité civile (donc, 18 ans).

Techniquement, ici, nous ne dessinons pas mais écrivons. Donc « techniquement » nous sommes dans la légalité.
Je serais d’avis que c’est toléré dans le cas où il n’y a pas de VSS ou d’abus (dans le sens abus de position adulte/mineur, parent/enfant), et surtout dans le cas où ça ne glorifie pas l’acte.

Nous avons trouvé, récemment, des fanfictions qui faisaient l’apologie d’abus sexuels, sur majeurs, certes, mais tout de même. À mon sens, c’est cautionner ces actes que de laisser ça passer sur le site.

À mon sens, nous pouvons tolérer ça si le message est intègre. Si tu veux raconter la première fois de deux jeunes (ou plus, imaginons) qui découvrent le sexe, dans un but « éducatif » (pour le lectorat, imaginons) ça n’est pas de la pédopornographie.
Si c’est uniquement pour le plaisir de se rincer l’oeil en imaginant ces mineurs s’adonner au plaisir charnel pour assouvir un désir voyeuriste et un tantinet malsain, ça partirait en suspension directe.

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Le problème avec Vivès n’est pas seulement la pédopornographie qu’il dépeint dans ses textes, mais tous ces thèmes trash qu’il aborde pour se donner un air subversif, faire un petit doigt d’honneur aux féministes et autres personnes qui luttent contre les VSS, le sexisme et l’abus d’enfants.
Si l’on reprend l’exemple de « Petit Paul », c’est clairemement à la fois de l’abus et des VSS.
Ce qui ne va pas avec cet auteur est tout ce qui va autour. Sous spoiler, parce que c’est trash (mais vous en avez déjà mentionné plusieurs au-dessus) :

Résumé

Il a donc rédigé une BD « humouristique » :clown_face: pour se moquer des féministes qui dénoncent la charge mentale, ici, Emma.
Mais aussi, il a souhaité la mort de cette artiste, a aussi énoncé qu’il voulait grandement que son fils la tue et diffuse l’image du crime sur le web, et autres joyeusetés à l’égard de cette femme.
En outre, il a énoncé clairement que l’inceste l’excite, qu’il regrette de ne pas avoir de grande soeur pour pouvoir s’y adonner, mais aussi qu’il espérait vraiment que des enfants tombent sur ses bandes dessinées et aient envie de faire de l’inceste, entre autre.

Au-delà de son « art » qui est tout à fait illégal, que les maisons d’éditions ne devraient en aucun cas diffuser et qui devraient directement l’envoyer en case prison sans passer par la case départ, c’est surtout sa personnalité qui est problématique, les propos qu’il tient et tout ce qui va avec. En soi, c’est un de ces grands « artistes poubelle » dont on parle parfois.

Alors qu’aujourd’hui bon nombre de personnes font s’élever leurs voix pour dénoncer ces abus d’autorité, ces violences, et le caractère intouchable des artistes, acteurs et autres qui commettent/soutiennent ce système patriarcal et incestueux, permettre à ces personnes de continuer à tenir leurs propos en les laissant dans la sphère médiatique et, dans le cas de Vivès, exposer son travail (même s’il ne s’agit pas du côté pédoporno), c’est complètement irrespectueux et insultant.

D’autant plus que ça arrange tous ces anti-wokistes qui crient à la cancel culture :clown_face: Voyons, une icône du subversif telle que lui ne devrait se faire lyncher de cette façon !

Mais là n’est pas le débat :clown_face:

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Je serais presque d’accord,

ça doit être drôle, à tout prix, pour éviter d’en pleurer,

si la conclusion ne me semblait pas hâtive puisque de manière générale l’expression des trauma vient… des traumas eux-mêmes. Ses textes peuvent donc en dire beaucoup sur lui, comme tu le précises. Je partage le raisonnement mais pas la conclusion car sûrement qu’il s’y débat toujours, dans ses trauma, sinon il n’en parlerait pas à tout bout de champs.

Pour ce que ça vaut, ça pourrait expliquer ses actes, ça ne les justifie en rien à un stade où, a priori, il a pleinement développé sa conscience, outil qui devrait lui permettre de distinguer ce qui est fondamentalement mauvais de ce qui est fondamentalement acceptable. Je lui paierais un bon thérapeute, au cas où… Et une cellule d’isolement ensuite, au cas où…

Bon ! Comme je m’ennuyais, j’ai lu le sujet, un peu par voyeurisme littéraire, je l’avoue :stuck_out_tongue: Je n’aurais jamais pensé au lien entre scène de pêche et scène de combat, encore qu’entre attraper un poisson et casser des dents, le lien est étroit : habileté, dextérité, finesse, ou rudesse simpliste, chacun sa technique. Du coup, je me suis dit : tiens, bah voilà comment j’écrirais une scène de pêche ! Quelques métaphores bien trouvées (ou mal trouvées ? oops), quelque chose qui se lit vite, fluide (on espère), une bonne accroche, description effrénée des mouvements sous couvert psychologique, et puis voilà : scène de combat ou de Skywalker, c’est pareil !..

Mais du coup, pourquoi on croit que la scène de caractère physique qui permet de distinguer les individus XX ou XY de l’espèce humaine, c’est si spécial ? Bah en fait, si c’est comme une scène de combat, c’est vraiment spécial. C’est une scène d’action, il se passe quelque chose ! En général, cela se fait à un moment charnière. Tout du moins dans mon écriture qui fluctue toujours les moments faibles d’un moment fort, la scène d’action est soit un moment fort intermédiaire, soit carrément une apogée, un ultime obstacle… Enfin, en gros, la fin ou l’aboutissement de quelque chose. Du coup, c’est naturel de la patiner un peu… De ce que j’ai compris des posts, finalement, le souci est de se concentrer sur la manière de contourner les interdits pour dire les choses sans les dire alors, qu’en vérité, il faudrait se concentrer sur la manière dont on veut dire les choses et pourquoi. Mettre le comment au service du texte et le lecteur à la merci du texte, plutôt que l’inverse.

D’ailleurs, quand on le dit simplement, ça paraît tout bête. Un peu comme le reste, sûrement…

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Pas que toi. Ses commentaires Facebook sous les publications d’Emma sont assez éloquents quant à sa misogynie. Je ne les posterai pas ici, mais vous pouvez facilement les retrouver vu qu’ils ont gagné en visibilité avec cette affaire. TW viol, meurtre, inceste.

C’est un peu plus subtil que ça. Il est quasi certain qu’il y a eu des menaces, ça personne ne le nie (même si on en a pas vu l’ombre d’une, mais elles peuvent très bien avoir été envoyées en privé). En revanche, il est très probable que ces menaces n’aient rien de crédible et aient surtout servi d’excuse à le déprogrammer sans avoir à admettre qu’inviter un artiste pédopornographe était peut-être une erreur.

Mise en scène de la sexualité de mineurs dans un but avoué (à de multiples reprises en interview) d’exciter ses lecteurs : oui, c’est clairement de la pédopornographie.
Et je ne vois pas ce qui te fait dire que ce n’est pas présenté comme quelque chose de bien. Rien dans les extraits que j’ai vu ne m’a donné cette impression, au contraire. Et comme je le disais, il a à de nombreuses reprises affirmé en interview qu’il étalait ses fantasmes personnels dans ses BD pour exciter ses lecteurs et les amener à « s’interroger » (entre guillemets parce qu’il reste volontairement très ambigu sur la signification qu’il donne à ce verbe dans ce contexte) sur leur attirance pour des enfants.
Il a par ailleurs affirmé plusieurs fois être excité par l’inceste. Je n’élaborerai pas sur ses fantasmes quant à ce sujet, d’autant plus que BakApple en a déjà parlé.

La simple réalisation d’œuvres pédopornographiques, sans même parler de leur diffusion ou pire de leur vente, est interdite par la loi. La pédopornographie est l’un des rares sujets qu’il est interdit de représenter même dans un but purement privé.

Pour Vivès, exciter ses lecteurs et les « pousser à s’interroger » sur le fait d’être excité par des enfants.

Comme je le disais, en l’occurrence c’est interdit donc ce n’est même pas une question morale, ses BD n’auraient jamais dû être publiées. De façon plus générale, au delà de la pédopornographie, eh bien lorsqu’une maison d’édition refuse de publier telle ou telle œuvre pour des raisons idéologiques, parce que ça ne colle pas avec leurs valeurs… ben ça n’est pas de la censure. Le simple fait de pouvoir démarcher des maisons d’édition, même si elles refusent, prouve par définition qu’on est pas censuré. Après, si ce qu’on veut publier n’est tellement plus en phase avec les valeurs de l’époque que personne n’a envie de le publier… Libre aux concernés de se tourner vers l’auto-édition, ou de se remettre en question.

Même pas. Il l’a toujours assumé. C’est seulement dans son communiqué suite à sa déprogrammation que là d’un seul coup il semble avoir appris ce qu’est l’humilité et le soutien aux victimes d’inceste (qu’il avait l’habitude de moquer sur les réseaux avant cela).

Je rejoins totalement le post de BakApple (mais je crois qu’on a vu passer les mêmes choses sur Twitter :yum: )

(Et c’est les mêmes qui défendent la subversivité de Vivès, qui dénoncent la « perversion » qui consiste à parler des LBGT aux enfants, n’est-ce pas :upside_down_face: Un peu comme si y avait un double standart…)

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Justement. Je viens de lire « Décharge mentale » qui était dans notre bibliothèque à lire (faut voir notre maison, c’est un bazar innommable, il y a des livres partout, on a une réserve de plusieurs centaines de BD et de mangas à lire).

Sur la dimension pédopornographique, je pense qu’on peut totalement exclure l’hypothèse d’une apologie. Il y a de nombreuses scènes de relations adultes/enfants, mais ce n’est pas présenté comme bien, au contraire, l’invité de la maison est extrêmement mal à l’aise et c’est presque lui - l’homme adulte - qui se fait agresser par des mineures. Il est conscient de l’aspect malsain de la chose et le partage avec le lecteur.

Je ne suis pas convaincue par sa sincérité. A mon avis il voulait juste faire du crade et se justifie après sur ce qu’on peut considérer comme un manque d’empathie.

En revanche, ce livre est d’une puissance misogyne abominable. C’est en effet une caricature et une réponse au livre d’Emma.

Mon analyse personnelle : la charge mentale est exacerbée dans ce livre, mais la femme l’assume pleinement et c’est l’homme qui souffre de la situation, car il est infantilisé et se retrouve à s’ennuyer dans sa vie et en bore-out. La maîtresse de maison est une femme parfaite, tant du point de vue (des attentes) féminin que masculin (et bonjour les clichés), idem pour les trois filles de Roger, la « victime » de décharge mentale.
Sur la sexualisation des enfants, en gros le message c’est : elles reproduisent le schéma de leur mère. L’ainée (17 ans) est déjà dans une posture de soumission aux hommes, c’est un simple objet sexuel. La benjamine (15 ans) apprend à utiliser son corps dans le but de satisfaire les hommes parce qu’ils ont des besoins, en prévision du jour où elle aura « un amoureux ». La cadette (10 ans) n’a pas de conscience sexuelle, ni de notion de consentement, elle assiste à tout cela comme si c’était un jeu et s’imprégne du modèle féminin domestique pour qu’un jour elle fasse la même chose.
À la fin de l’histoire, l’invité finit par mettre la maitresse de maison face à sa responsabilité et au mal-être de son mari qui réclame simplement de pouvoir lui aussi partager la charge mentale en faisant les courses et en travaillant davantage pour le foyer.

Le message de l’auteur, comme je le comprends, c’est que la femme est seule responsable de sa situation et qu’elle entraîne ses filles dans son éducation biaisée. Ce n’est pas présenté comme une bonne chose, mais il est clairement démontré que c’est la faute des femmes et juste la leur. Elles se complaisent dans un modèle qu’elles reproduisent. Et donc, si on tire sur la corde de l’analyse, on peut éventuellement considérer que l’auteur estime que les cas de pédophilie et d’inceste ne se produisent que parce que les femmes les laissent faire et qu’elles sont donc autant - si ce n’est plus -responsables que les hommes.

Du coup, je suis de l’avis de BakApple quand elle dit :

C’est clairement de la satire anti féministe et ce n’est même pas drôle (je n’ai aucun doute sur la dimension caricaturale, ça ne fait pas l’apologie de la pédophilie ni du viol, mais ce n’est pas amusant pour autant). Sur l’abus d’enfant, je dirais que c’est limite un « bien fait pour votre gueule, fallait mieux surveiller vos gosses ». :face_with_raised_eyebrow:

Perso, je me considère comme antiwokiste, car le wokisme est un faux humanisme qui nuie considérablement aux vraies luttes pour l’égalité et le respect des Droits de l’Homme (et souvent ça occulte tous les sujets trop complexes et trop savonneux, laissant les problèmes sociétaux s’envenimer bien comme il faut), mais dans le cas de Vivès, il me semble bien que l’appellation « auteur poubelle » est mérité. Ce ne sera pas une grosse perte pour la littérature s’il passe à la trappe.

Énorme paradoxe que j’ai essayé d’évoquer sur les réseaux sociaux et on est tous/toutes tombés un peu dénus.
Il y a ceux un peu bébêtes qui dressent le code pénal en bouclier et disent que ça ne peut pas exister (un type m’a d’ailleurs balancé que le lolicon japonais était interdit en France et que je devrais me taire, ne maitrisant pas le sujet, m’enfin je sais ce que j’ai dans ma bibliothèque et d’où ça vient, hein :face_with_raised_eyebrow: J’aime bien les gens qui vivent dans un monde parallèle où tout est rose et duveteux). Sauf que les bouquins de Vivès sont bien là. Je ne suis pas la seule à être tombée sur des trucs bizarres en librairie. Et chez moi j’ai cinq hentaï, dans un des cinq il y a des trucs qui pour moi vont à l’encontre du code pénal, pourtant le truc a été publié et vendu en France avec un isbn parfaitement légal.

Alors autant Vivès s’explique bien par ce que décrit Bak Apple :

Mais pour les mangas, c’est beaucoup plus subversif. Dans les séries accessibles aux mineurs, je pense que soit ça passe inaperçu, soit c’est soumis à interprétation, soit c’est toléré car ce n’est pas de l’apologie. Mais dans les mangas porno vendus comme pornos (en gros des trucs pour que les grands se fassent plaisir) ça me semble être parfaitement illégal.
Cela dit, cela fait bien 5 ou 6 ans que je n’ai pas regardé le rayon hentaï de la librairie, alors peut-être que les contrôles ont été durcis depuis.
Je me souviens aussi avoir lu je ne sais plus où qu’il y avait peut-être une tolérance sur les dessins, puisqu’aucun enfant réel n’était mis en danger (contrairement aux cas de trafics de photo par exemple). Mais j’ai tendance à croire que si tolérance il y a, c’est sans doute plus parce que la Justice est sous-dotée et en sous-effectif et qu’'il faut lister les priorités.

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Je crois aussi et surtout que le lolicon étant toléré au Japon, ça passe « plus facilement » en France.
La sexualisation infantile est un réel problème sociétal au Japon qui n’est pas assez remis en cause.
C’est pas un thème qu’on a abordé en anthropologie (et je regrette) mais je pense que ça a ses origines historiques et sociales, qu’il serait temps de revoir et de « corriger ». Mais ce serait certainement jouer un rôle d’Occidentale qui veut leur apprendre à vivre, alors je laisse au peuple japonais le soin de lutter, comme l’ont fait les féministes japonaises à plusieurs reprises.

Lorsque je regardais Symphogear pendant sa diffusion (de 2012 à 2020), j’ai eu ce sentiment bizarre.
Au début, l’hypersexualisation des personnages mineurs (de 12 à 18 ans) me paraissait normale, je n’avais rien à dire.
Mais avec le temps, mon éveil féministe, j’ai réalisé que ça n’était absolument pas normal. Je me sens souvent mal à l’aise avec certains passages, que je trouve bien plus dérangeants.
Même si c’est « accepté » là-bas (et encore), ça n’est pas normal, car j’ai conscience que cette sexualisation a pour but de plaire au public essentiellement masculin et gynophile.

Dans tous les cas, en France, il doit certainement y avoir une sorte de flou juridique en ce qui concerne la littérature (au sens large). Dans le cinéma, c’est hors de question, tout comme dans la vraie vie.
Mais prenons King et la fin de son roman Ça. Spoiler alert, cependant. Mais pour lutter contre Grippe-Sou et se souvenir de lui, tous doivent avoir une relation sexuelle avec la fille du groupe afin de marquer ça dans leur esprit. Ils doivent avoir une douzaine d’années, je crois. Ça n’est pas de la pornographie car suggéré, mais l’idée est là.
Mais puisque ce sont pas de vrais enfants réels, mais fictifs, et que cette scène est absente de chaque adaptation cinématographique, on voit qu’il y a un problème avec ce genre de scène en-dehors de la littérature.

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Il faut rescentrer le débat initial ici et arrêter de dévier sur d’autres sujets sociétaux qui concernent certains artistes poubelle qu’il vaut mieux ne pas nommer (:clown_face:), cependant.

Si la question initiale c’était « pouvons-nous écrire des scènes de :peach: mettant en scène des mineurs », je pense que l’on peut dire que oui, mais à certaines conditions.

En tant que modératrice, je considère que laisser passer quelque chose d’immoral revient à dire que je suis d’accord.
Donc si je tombe sur une fanfiction qui met en scène des abus, glorifiant ou banalisant l’acte, c’est une suspension directe, qu’il s’agisse de mineurs ou non.
Si au contraire cela sert à l’intrigue, permet de souligner l’immoralité de la chose, alors je serais d’avis à la laisser.
Il serait stupide de censurer la sexualité mineure tolérable (= deux mineurs ayant la majorité sexuelle, pas en-dessous, consentants), car cela pourrait permettre de tenir un propos éducatif, en quelque sorte. Même si, dans tous les cas toute scène de :peach: nécessite un rating MA et ne sera pas accessible aux mineurs.

C’est aussi, et surtout, notre responsabilité en tant qu’auteurices de fanfictions d’écrire et publier ces scènes.
Lorsque l’on a conscience des questions soulevées par ces problèmes, nous gagnons la capacité de réfléchir et provoquer la réflexion chez le lectorat.
Si vous avez connaissances des luttes féministes, LGBTQIA+ vous saurez ce qui est moralement tolérable ou non (même si la tolérance est très subjective). De même, si vous avez connaissance de tout ce qui concerne les VSS, notamment sur les enfants, vous saurez ce qui est tolérable ou non, et saurez utiliser ces connaissances dans vos textes.

En sachant tout cela, en ayant connaissance de la réalité du paysage social français (ou belge, suisse, ou d’où que vous soyez), et des luttes qui sont menées, vous pouvez vous interroger sur votre écrit.
Je suis désolée de vous l’annoncer, mais dans un sens vos fanfictions sont politiques dès que vous touchez, même du bout du doigt, ces thèmes… :face_with_hand_over_mouth:

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Enfin elle ne sera politique que pour un temps… « Recadrons cet extrait dans son contexte » qu’ils diront dans un, deux, ou cinq siècles… Et un siècle ou deux, ca passe déjà vite. La politique, ce n’est jamais qu’un angle de lecture que certains auront et pas d’autres alors, forcément, tout est politique dans l’oeil du politique.

Bref, je m’égare… Oui, ces sujets à l’heure actuelle sont quand même sacrément politisés.

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Je me permets de relancer le sujet, parce que j’ai lu toutes les réponses (qui ont parfois un peu dévié) et que le thème m’intéresse. Je voulais aussi apporter ma réflexion et mon ressenti par rapport à tout ça.

Déjà, les scènes « abricot » c’est un peu la raison de mon anonymat relatif. Mais ce ne sont pas les scènes en tant que telles qui me font honte, non. C’est plutôt l’idée, l’apriori, le jugement que l’on peut avoir à propos de l’auteur qui m’effraie le plus (tordu, pervers, en manque ?). Parce que ce genre d’étiquette qu’on colle sur le front de quelqu’un, qu’importe que ce soit justifié ou non, c’est très dur de la retirer.

J’ai commencé à écrire au collège, des romans style Harry Potter (grosse hype à l’époque, qui est resté) c’était un peu un plagiat, j’avoue mais version Ecole de dragons. J’y avais inséré un personnage de manga sans même connaître l’existence de la fanfiction, que j’ai découvert ensuite au lycée par une nouvelle amie qui m’a fait découvrir… le lemon (un peu violemment à m’imposer les images sous les yeux). Et je me suis mise à en écrire, et elle me lisait. Et inversement (je parle d’avant Internet, on échangeait nos textes et commentaires sur disquette ! Imaginez mon âge ancestral).

Avec l’ère des skyblogs, j’ai écrit de plus en plus de fanfictions car je trouvais plus de lecteurs que pour mes oeuvres originales, normal, la hype du fandom fait tout à notre place. Et, je l’avoue, quand j’écrivais sur Naruto, bien que j’accordais beaucoup d’importance à mon histoire, j’en profitais aussi pour caler mes fantasmes persos, mais autant pour le fessier que pour les combats en réalité. Toute l’histoire n’était qu’un fantasme d’une autre vie, dans un autre monde.

Et puis j’ai grandit, j’ai murit, j’ai évolué dans mon style, dans ce que j’attendais d’un récit. J’ai gardé cette fâcheuse tendance à intégrer ce genre de scènes à l’histoire, parce que… pourquoi pas ?

Trouvons-nous ça voyeur de lire ce genre d’expérience narrée par un personnage ? Moi je trouve que lire une histoire, quelle qu’elle soit est déjà voyeur en soit, c’est l’essence même de suivre un personnage dans sa vie, son destin, son évolution, son intimité à nue. Et si j’écris une aventure avec un fond de romance, avec des sentiments, des émotions profondes, quelle place occupe ce genre de scène ? Je pourrais la couper, pourtant, elle fait partie de l’histoire, je n’ai pas coupé les moments de « torture » psychologique ou physique, mes lecteurs sont des adultes. Je n’ai pas coupé la scène de valse, au contraire, j’ai essayé de lui donner une dimension intense de rapprochement et de rapport de force. J’écris pour donner à voir, à imaginer et ça me frustre beaucoup de voir dans certains récits, pourtant orientés adultes, que ces scènes-là sont coupées. Jugées inutiles ou par bienséance, chacun fait comme il l’entend, et je m’interroge encore, mais pour le moment je pense qu’amputer certains récits leur enlèverait quelque chose d’important.

Maintenant, j’ai déjà fait du fan service juste pour mon public, je plaide coupable. Mais au final, c’est lui qui me pousse chaque jour à avancer et me surpasser. Je n’ai pas été forcée et c’est parce que je le voulais bien, mais dans ce cas-là, je l’avoue, ce n’était pas vraiment utile, et je garde l’idée de supprimer une telle scène de ma version finale. Mais je ne dis pas que toute scène doit être utile à l’intrigue (ça, c’est encore un autre débat).

Pour ce qui va au-delà des normes sociales, les relations malsaines, toxiques, j’entends par là les tréfonds de la Dark Romance qui n’aident vraiment pas le genre à briller mais qui l’enfoncent encore plus, je n’approuve pas (et je n’en lis pas). Mais nos histoires sont des récits de « vie », alors encore une fois, ça dépend du contexte et du propos tenu derrière (s’il s’agit de prôner ou de dénoncer). Dénoncer est important et ça peut être un rôle qu’on choisit d’endosser quand on écrit. Le monde n’est pas tout rose, et c’est important qu’il y ai des auteurs pour parler de ce que l’humanité fait de pire (et c’est encore un autre sujet).

Finalement, on peut sauter les passages « abricot » autant qu’une description trop longue et ennuyeuse quand on lit du Zola. Le choix de nos lectures et de ce qu’on écrit nous appartient. C’est positif de trouver de tout, pour tous.

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Ah ah, merci d’avoir recentré le sujet car comme cela avait pas mal dévié, je ne savais pas trop comment insérer mon post :sweat_smile:.

Sinon, pour répondre à la question : comment faites-vous pour éviter les différents écueils ? je dirais que je ne sais pas si je les ai évités ces écueils mais je vais raconter mes trois expériences sur le sujet.
Donc j’ai écrit trois lemons et je les ai écrits un peu comme j’aime les lire.

La première tentative de lemon, était une première pour nous deux, à savoir mon héroïne (Kaori vu que je n’écris que sur CH) et pour moi-même (en écriture j’entends :wink:).
Ce jour-là là, Novembre donnait tout ce qu’il pouvait. Dimanche après-midi, jour gris et pluvieux, lumière en baisse, moment compliqué dans ma vie perso, moral en berne. Bref j’avais des émotions moroses plein la tête et le coeur alors j’ai tout jeté dans mon ordinateur et j’ai écrit un lemon de rupture (pauvre Kao :sweat_smile:).

L’avantage d’une première fois est que le personnage reste très attentif à ce qu’il ressent, donc on est beaucoup plus dans le registre de l’émotion et de la sensation que dans le déroulé, même s’il en faut quand même vu qu’il s’agit d’une scène de lemon et qu’il faut bien traiter le sujet. Mais l’accent est mis sur le reste, d’autant plus qu’il s’agissait d’une rupture.
Si un jour (dans une autre vie :sweat_smile:) j’arrive à finir cette fic, il en est prévu une deuxième et là je sais déjà qu’elle sera à l’opposé de la première et beaucoup plus lumineuse.

Deuxième tentative : toujours une première fois, donc je reprends un peu les mêmes ficelles, à savoir que je centre beaucoup plus sur la sensualité et le ressenti qu’autre chose. Comme en plus cela se passe sur une île, je me sers du décors pour appuyer le romantisme de l’instant (petites bulles enveloppantes et murmures des vagues) et rester dans la retenue concernant le :peach:

Troisième tentative : j’essaie de m’enhardir à tenter une scène en partant du postulat quevce n’est plus une première. C’est donc un peu plus hot mais j’essaie quand même de garder encor3 une certaine réserve. J’utilise normalement les termes exacts, c’est à dire qu’un sein reste un sein et non pas un globe de nacre, mais je fais en sorte qu’on comprenne ce qui se passe plus que je ne décris l’acte. Je suis allée un peu plus loin dans celle-ci mais normalement je suis restée dans le cadre que je m’étais fixé pour éviter le trash.

Bon, en me relisant, je me rends compte que j’ai l’air un peu détachée mais en fait pas du tout. Je me souviens encore de mes joues rouges, de ma panique quand quelqu’un entrait dans la pièce comme s’il pouvait lire au travers de mon ordi :laughing:.

Bref ce n’est pas un exercice facile je trouve.

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Moi aussi je suis souvent portée par mon humeur du moment, mais ça se corrige avec les relectures et réécritures. Parfois j’utilise la musique pour changer d’état d’esprit si besoin.

Au final, je pense que toutes les scènes se construisent un peu pareil : en essayant, en cherchant, et en améliorant le texte au fur et à mesure. Dans toutes les scènes on peut se planter ou faire fausse route, simplement dans le cas :peach: on se met parfois la pression… mais en y réfléchissant bien, il n’y a pas de raisons de s’en mettre plus que pour d’autres scènes importantes.

Ahahah c’est mignon je trouve ! J’avoue que quand quelqu’un arrive et que tu changes précipitemment d’onglet en essayant de paraître naturelle, comme si tu faisais un truc vraiment mal… :joy:
Lui : « Tu fais quoi ? »
Moi : « Oh rien d’intéressant… ca va toi ? Oh regarde ! Il fait beau dehors hein ? »

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Mais c’est tellement ça :joy::joy::joy:

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Puisque le sujet a été déterré, j’y vais aussi tiens :smiley:

Perso, j’en ai écrit des pelletées des scènes de smut (de lemon comme disent les vieux/vieilles). Tellement que j’ai malheureusement un peu l’impression d’écrire toujours la même chose maintenant :cry:
Bon déjà, je pense que pour commencer, il faut déjà que vous ayez envie d’en écrire. Parce que ça se voit si l’auteurice se force, et c’est un peu malaisant à lire.

Ce qui me dérange le plus, comme ça a été évoqué plus haut dans le topic, c’est le vocabulaire grossier/vulgaire pour décrire les, ahem, organes des participant.e.s. Alors après y’a toujours un juste milieu à trouver entre les insultes et la description médicale, et honnêtement je pense que ça dépends vraiment des gens. Ca m’arrive de lire des fics avec un style très travaillé, des phrases jolies et poétiques, puis la scène de lemon commence et ça commence à sortir les grossièretés du millénaire…
Comme ça a aussi été dit plus haut dans le topic, clairement, il ne faut pas se contenter de décrire ce qui se passe, faut se concentrer beaucoup (voir principalement) sur le ressenti. Les relations sexuelles ont cet avantage (à priori) de procurer des sentiments très forts à ceux qui y prennent part, alors lâchez vous sur les métaphores et hyperboles pour décrire ce que les personnages ressentent!

Enfin bref, comme pour tout, je pense que le principal c’est d’écrire un truc qu’on apprécierait lire soi-même.

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Je suis lea pire partenaire pour ça. parce que mon mec va demander ce que j’écris et j’vais lui dire en mode but en blanc. Puis il va me regarder avec des gros yeux en faisant « … Mais. Mais non ? Mais. MAIS POURQUOI ? :scream: » (vrai réaction, quand je lui ai parlé d’une scène de sexe que j’ai écris au milieu d’un champ de bataille).
Me fais mourir de rire de le voir se décomposer :joy:

J’avoue que, déjà en temps normal, j’écris de manière très… « familière » et « franche ». Donc j’appelle le truc comme ça s’appelle. Mais y a des mots que j’utilise pas parce que je les trouve… moche ? (■■■■, chatte, ce genre de machin truc là).
Après tout dépend de la scène en elle-même et des perso qui la vivent. S’ils sont plus vulgaire que d’autres, je vais l’être plus. S’ils sont plus timides, je vais plus utiliser des tournures de phrases. Si la scène est ‹ ‹ romantique › ›, je vais surtout être sur les sentiments. Si c’est juste du sexe pour du sexe, et vas-y les descriptions plus ''physiques".

J’pense que mon profil commence bien à montrer que vraiment, écrire des scènes de sexes me gênent pas voire m’amuse. J’ai un défi stupide à ce propos également. J’ai un record de personne dans un même smut. J’ai une série Ao3 qui se nomme « Porn » ! Je suis une ■■■■■■ ._.

En vrai, c’est comme n’importe quelle scène. Tout dépend du perso et du contexte.
Again, vous me verrez le dire souvent, je me prends pas la tête :person_shrugging:

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Très décomplexé tout ça, j’aimerai l’assumer autant ! Je suis admirative, t’as pas idée !

Oh mais !! Le genre de truc que je pourrais JAMAIS faire !! :rofl: :smiling_face_with_tear:

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J’ai pris la philosophie « Me prendre la tête sers à rien. Je m’amuse ou j’écris pas. » et je trouve que ça marche bien ! Sur moi du moins x)

Meuh si, un jour tu pourras ! Juste pour voir la tronche de l’autre personne c’est drôle x)

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Ahah j’aime ta philosophie ! Je vais y penser sérieusement ! Et pas seulement pour les scènes de smut (c’est comme ça qu’on dit ? XD)

Me tente pas ! :joy: Mais je suis pas prête, il va falloir que j’essaye un peu de changer d’état d’esprit !

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M’a pété un jour, après ma période de vide. Ca fait du bien uu (et oui je pense ! même si je dis juste scène de ■■■ perso lel)

Je te tente mouhahah comme Kaa dans le Livre de la Jungle « Crois en moi psss » Un jour tu le sera j’en suis sûr x)

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Ah ah, le combat de toute une vie ça :laughing:

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Plus on te le rabache dans la tête, plus il rentre :eyes:

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Bonsoir,

Pour ma part, je fais une distinction entre ce que je peux lire et ce que je peux écrire.
En tant que lectrice, lire une scène d’amour ne me pose aucun problème, mais bien souvent, je ne les trouve pas intéressantes et pas forcément utiles à une intrigue. Après, je déteste la posture de « faire de la subversion pour la subversion » et je sais que de plus en plus, je m’approche du grand âge, je fais attention à ce que je lis : je n’aime pas les scènes d’amour qui se déroulent dans la zone « grise » flirtant avec le non-consentement, la violence et surtout, quand un tabou // interdit est mis en scène par pur désir de cette « posture subversive ». J’ai l’impression que l’auteur me crie au visage : " Regarde comme je suis subversif, totalement subversif". Non, au XXIe siècle, ce n’est pas subversif.

En tant qu’auteur, j’ai évolué sur ce sujet. Quand j’ai commencé à publier sur Internet (on publiait alors sur des forums…), j’étais adolescente et j’étais convaincue qu’une histoire « mature » devait forcément contenir une scène d’échanges de fluides corporels… elles étaient mauvaises et faussement subversives, mais j’étais persuadée à l’époque que c’était comme cela qu’on écrivait comme un adulte. J’ai changé en me prenant de passion pour la littérature du XIXe siècle… où le désir ne passe pas forcément par des grognements, la sueur et une description explicite flirtant avec un cours de Yoga. Depuis, je préfère écrire sur le désir plutôt que de montrer frontalement les choses et surtout, je m’interroge toujours sur la pertinence de la scène en question. Il y a une seule histoire (une fanfiction) pour laquelle je ne pouvais pas me passer de la scène en question (je ne pouvais pas jouer la carte de l’immaculée Conception), mais j’ai essayé de rendre la scène sensuelle, sans exagération. Pour une autre fanfiction, j’avais une scène d’amour prévue mais je vais finalement la couper au montage. C’est comme ça que je procède à présent : est-ce utile à l’intrigue? Est-ce que cette scène apporte quelque chose à l’évolution de la relation entre mes personnages? Si oui, je la garde, si c’est non, je la supprime. ^^

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Je suis en partie d’accord, mais bien souvent on le voit arriver à 15 km que ce n’est qu’une sorte de fantasme assez « malsain » sous couvert d’être subversif. Et pour moi ce genre de « fantasme » est difficile à juger parce que ça me semble de l’ordre de l’inconscient, du subconscient, du moins, c’est aussi ce que je me dis pour me rassurer à propos de ces récits-là.

Ahah je vois de quoi tu parles. Je m’avance peut-être mais j’ai l’impression que certaines images « contaminent » les auteurs de fanfictions épicées. On reproduit ce qu’on lit et donc ça se répand un peu partout surtout chez les auteurs qui débutent et/ou ne lisent que ça. Je suis aussi passée par là, mais comme tu dis, on évolue dans nos attentes et dans ce qu’on a envie d’écrire.

Et là, je me demande : chaque scène (quelle qu’elle soit) doit-elle être utile à l’intrigue ? Je pense que la question mériterait l’ouverture d’un sujet.

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