Je ne comprendrais jamais les meufs qui fantasment sur la dark romance . Surtout quand, en parallèle, elles vont gueuler au nom de la « lutte contre le patriarcat et la misogynie », alors que ce genre d’histoire est l’exemple même du sexisme.
Sur le principe, je suis complètement d’accord avec toi, et cette hypocrisie m’agace aussi. Nonobstant, quand on y réfléchit bien, je ne vois pas forcément d’antagonisme entre les 2 positions. Disons que pas mal de ces femmes qui aiment la dark romance et s’y projettent le font par catharsis, par envie de pimenter, à travers l’imaginaire, leur quotidien, mais aussi par goût pour l’interdit, mais savent pertinemment qu’une telle relation d’emprise (de l’homme « pervers narcissique » sur la femme hypnotisée par cette manipulation) en vrai serait détestable, horrible et traumatique en tous points, tant sur le plan individuel que collectif, puisque cela n’aiderait en rien à l’avancée du féminisme, de l’égalité hommes/femmes ainsi qu’à la régression du patriarcat et de la masculinité « toxique ». Au fond, pour elles-mêmes, en vrai, elles ne le souhaitent pas. Mais le fantasme, quant à lui, est plaisant. Il permet d’explorer certaines choses sans nuisance concrète. C’est pour ça qu’on dit qu’il y a souvent un fossé entre un fantasme et sa réalisation. Le fantasme a une fonction essentielle pour l’esprit. Maintenant, c’est sûr, la promotion et la normalisation de la dark romance, à travers l’art et la littérature, demeure problématique, puisque forcément cela a une influence sur la société ; et le tout serait ainsi de pouvoir opérer une synthèse dialectique entre la purgation psychique nécessaire sur le plan imaginaire qu’offre la mise en avant d’un tel fantasme relationnel, et le danger réel que cette même mise en avant représente pour les femmes dans la vie de tous les jours. Synthèse sans doute impossible, c’est certain. Mais y réfléchir, déjà, ne peut pas faire de mal.
Qu’elles veuillent se vider les ovaires en lisant des histoires où une femme se fait dominé par un « mâle alpha », okay, grand bien leur fasse. Elles ont le droit au plaisir . Par contre, il faut assumer derrière.
Seulement, ce genre de meufs donne sans arrêt des leçons de moral aux autres et crache à la gueule des hommes « au nom du féminisme », alors que ce sont elles les plus perverses. Soit en lisant des histoires typiquement sexistes, soit en finissant comme esclaves sexuelles volontaires pour des millionnaires émiriens.
Pour l’égalité homme/femme, elle est acquise depuis de nombreuses années . Seulement, pour certaines, ce n’est toujours pas assez, et veulent simplement la domination de la femme sur l’homme, et non un vrai vivre-ensemble entre les deux sexes. Cela s’appelle de la misandrie.
De toute façon, les gens parlant de problèmes sociaux sont généralement ceux qui le subissent le moins.
Je suis d’accord. Mais qu’on soit homme ou femme, sans distinction, ce sont souvent les plus moralisateurs qui sont aussi les plus « pervers », comme tu dis. Sans doute qu’arborer une façade extrémiste dans la vertu est une manière de détourner l’attention sur le fait que l’on aime justement des choses que la morale collective réprouve… Regarde par exemple le scandale du « Porta potty » que tu évoquais justement ci-dessus : il concerne non seulement ces femmes dont tu parles, mais aussi des hommes très haut placés qui affectent en surface la vertu conférée par les principes religieux qu’ils prétendent suivre, mais qui sont les premiers à s’adonner à des pratiques humainement dégradantes dans le secret de leurs palais.
En tant que femme qui vis les choses de l’intérieur (comme toutes les femmes, ou presque), permets-moi d’objecter. Bien au contraire, nous avons encore du chemin à faire avant que cette égalité en droits ne soit pleine et entière… Car les droits que les femmes ont acquis de haute lutte est une chose, mais le changement des mentalités de nombreux hommes, mentalités qui peuvent justement bloquer l’exercice de ces droits et l’obtention de nouveaux, en est une autre. Et le secours que le droit nous apporte ne garantit pas hélas que ces mentalités changeront de sitôt. Au contraire, le recours au droit permet aux femmes de « passer en force », si je puis dire, mais jamais vraiment de façon optimale, car il y a toujours un énorme travail de fond à faire, un travail de conversion des mentalités, en somme, car le patriarcat est pluri-séculaire et ne sera pas défait aussi facilement.
Je pense voir ce que tu veux dire et pouvoir me mettre à ta place, mais sur ce point, je suis aussi en désaccord. Justement, les femmes vivent toujours sous la houlette du patriarcat et des violences sexuelles et sexistes, cela se voit dans l’actualité ces derniers temps et, même si les sociétés occidentales ont fait des progrès considérables au fil des dernières décennies (tandis que certains états demeurent toujours aussi arriérés et mortifères envers les femmes et leurs droits), le chemin reste encore long et semé d’embuches. Ainsi, certains hommes qui se sentent menacés luttent très activement contre l’égalité que nous demandons, cela se vérifie aussi. Ils se sentent menacés, car ils ne veulent pas perdre le pouvoir que leurs pairs ont eus sur les femmes des siècles durant. Et cette lutte réactionnelle autant que réactionnaire passe par des mouvements forcément de plus en plus violents (masculinisme, incel, MGTOW…), qui montrent à quel point il y a encore beaucoup d’hommes qui ne supportent pas que nous sortions de leur emprise, que nous revendiquions non seulement les mêmes droits, mais aussi la fin des violences sexuelles. Alors, en réaction à cela, l’extrême inverse se développe chez certaines femmes : la misandrie et la violence idéologique envers les hommes. Ce sont des réactions en chaînes de part et d’autre, qui témoignent bien de la difficulté pour les hommes et les femmes de trouver un terrain d’entente, et de faire preuve de compréhension et d’empathie mutuelles pour l’expérience existentielle intérieure des deux sexes. Bien sûr, certains groupes de femmes n’ont pas besoin de cela pour développer cette tendance naturellement. Mais quand même. Ça ne vient pas de nulle part.
Bon, c’est un débat sensible qui peut vite partir en cacahuète et qui emmène de toute façon le topic sur du hors-sujet et une pente glissante, donc ce sera ma dernière contribution dessus. Les filles, si vous estimez que mes messages ne respectent pas la charte, n’hésitez pas à les supprimer.
Merci encore de tes réponses @Helios . Même si je ne suis pas totalement d’accord avec toi, je vois où tu veux en venir . Et c’est sympas de pouvoir échanger sur ce sujet sans en venir aux insultes faciles.
Sinon, pour revenir à nos moutons (Beeee ), tu n’as pas exprimé ton opinion sur les scènes de fesses dans les fanfictions.
Syndrome de la sauveuse ? (syndrome du sauveur au féminin quoi)
C’est un argument que j’ai déjà vu passer, sur le fait que les hommes des dark romances ont souvent un passé lourd, eux-même ont été victimes ce qui fait d’eux ce qu’ils sont : des types violents, manipulateurs, abusifs, etc. Et que l’héroïne est un peu comme un ange gardien.
Et une copine autrice qui est aussi psychologue (qui n’aime pas la dark romance soit dit en passant) dit que c’est un fantasme comme un autre les fantasmes d’abus et de violences. Le truc, qu’elle rappelle, c’est que c’est que comme tout fantasme ça doit être encadré, ça n’exempte pas du consentement et de la sécurité des individus, du moins dans le monde réel. Dans la littérature, bah ça ne reste qu’un fantasme. On ne peut pas censurer ça, précisément parce que ce serait de la censure et une entrave à la liberté d’expression et à la liberté artistique, mais ça reste quelque chose à ne pas placer entre toutes les mains et qu’il ne faut pas normaliser. Je ne suis pas une grande fan des trigger warning, mais dans le cas des « dark romance » je trouve bien de mettre un avertissement en préface avec des rappels à la loi et éventuellement des liens vers des associations de protections de victimes, voire carrément le numéro de la police.
Petite parenthèse sur le sujet : j’ai récemment vu un documentaire sur la sexualité des prêtres. Documentaire très sérieux basée sur plusieurs études sociologiques menées sur 3 continents (Amérique du nord, Europe et Afrique), et dedans les sociologues et les associations d’aide aux concubines de religieux estiment que la moitié des prêtres catholiques sur ces trois continents ont des relations intimes. Toujours selon ces études, la moitié des prêtres seraient homosexuels. Ces études ont mis en lumière une double hypocrisie de l’Eglise catholique qui prône le célibat (et l’abstinence) des prêtres et l’homophobie. Faites ce que je dis pas ce que je fais en gros.
J’avais déjà entendu parler de ces études (notamment de la thèse « des soutanes et des hommes ») dans un premier documentaire sur les abus sexuels au sein de l’Eglise, j’ai découvert (et regardé) ce 2e documentaire dans le cadre de l’écriture d’une nouvelle.
Je confirme. Et même il y a beaucoup d’inégalités insidieuses, par exemple sur les carrières professionnelles qui restent très inégales même en France, des trucs auxquels on ne pense pas comme les compétitions d’échecs (je crois qu’il n’y a toujours aucune femme dans le top 100 des meilleurs joueurs mondiaux et elles sont toujours rares dans les tournois mixtes). En tant que « jeune » maman (enfants de 4 ans et demi et 1 an) l’inégalité H/F elle m’a frappé de plein fouet, plus que jamais avec la maternité, alors que depuis l’adolescence j’avais l’impression d’être relativement épargnée sur les autres aspects. Quoi que. Dans les relations amoureuses également (puisqu’on parle scène de smut), encore aujourd’hui, un homme peut séduire une femme par son charisme, son intelligence, sa gentillesse, sa richesse, son talent (artistique par exemple), sa force… Une femme, quand bien même elle a toutes ces qualités, dans une relation amoureuse, on lui demande AVANT TOUT d’être BELLE. Juste belle. Le reste c’est bonus. Un homme n’ira jamais avec une femme qu’il considère laide, alors qu’une femme peut aller avec un homme laid du moment qu’il compense avec autre chose. Il n’y a qu’à voir aussi les couples avec une différence d’âge. Plus une femme vieillie moins elle désirable, un homme qui vieillit peut encore séduire assez longtemps, et on trouve plus volontiers des couples avec un homme plus âgé qu’une femme plus âgée. De fait, même si on prétend que la femme et l’homme sont égaux en France, ce n’est pas le cas. La femme reste un objet et un trophée, avant d’être un être humain. Et au lieu de tendre vers une égalité qui irait sur plus de considération des qualités psychologiques, on va plutôt vers des hommes trophées, on demande plus volontiers qu’avant aux hommes d’être eux aussi des beaux gosses avant toute chose (c’est d’ailleurs ce qui ressort du gros de la production de romances contemporaines pleines de scènes olé-olé - je repense au meme que Oldie avait trouvé sur les « hommes qui ont perdu leur chemise » sur les couvertures de livre). Je trouve ça d’une tristesse…
J’en ai entendu parlé aussi . Il y a eu différentes études depuis des années, et elles montrent en effet l’hypocrisie de la part de certains membres de l’Église Catholique. Là où les prêtres hétéros sont tout à fait neutres vis à vis de l’homosexualité.
Et en effet, c’est à se demander pourquoi les catholiques n’autorisent pas le mariage des prêtres comme le font les orthodoxes . Pourtant, les églises de ces derniers sont tout à fait seines.
Ce que tu dis là vaux aussi pour la gente masculine. Beaucoup de femmes recherchent des hommes que la société et la télévision leurs défini, et les hommes par ras-le-bol fuient ce genre de femme qui fait passer l’idée de la réussite avant tout. Elle fait passer l’argent et la sécurité avant l’amour, et malheureusement la simplicité est comme un synonyme d’échec. Et c’est à cause de ca qu’il y a les mouvements MGTOW, dû à l’exigence stupidement élevée d’une partie des femmes dites « occidentales ». Elles se battent pour les 10% des hommes qui ont le fric/pouvoir/notoriété.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, s’il vous plaît. Je n’ai pas dit que TOUTE la gente féminine est comme ca. Seulement, la proportion est suffisamment notable pour que nombre d’hommes n’aient plus envie de prendre de risques. La mondialisation et l’esprit consumériste gangrènent la planète et partout tout s’affaisse , dans quel gouffre profond tomberons-nous ?
Alors je reprends juste ce point parce qu’on en discutait aux Imaginales avec d’autres personnes, mais ça, c’est valable pour des femmes adultes, ayant grandi dans un environnement sain, qui ont déjà pu se construire une idée d’une relation saine et voient les dérives toxiques de ce genre de trucs.
Sauf que… les Dark Romance, ben y’a pas de limite d’âge pour en lire en fait (pour les films je sais pas ce que ça vaut, c’est pas un genre qui m’intéresse donc je me contente de suivre de loin). Et des ados de 12-13 ans peuvent se retrouver avec ce genre de bouquins dans les mains (alors que bon déjà les scènes explicites voilà, c’est pas de leur âge et le bouquin prévoit pas nécessairement de TW pour signaler la présence de ce contenu). Pour peu qu’elles aient pas un environnement familial/amical idéal, ben elles vont pas nécessairement remettre en question tout ça, et l’intérioriser comme un élément « banal » de leur sexualité.
Et là où ça devient vraiment problématique, c’est que ce genre de romance qui fait visiblement fantasmer du monde (dont des gamines hein), bah ça se retrouve beaucoup sur internet, dont sur des sites comme wattpad, qui est quand même fréquenté par beaucoup de mineures, qui lisent beaucoup de ces contenus, parce c’est ce qui est mis en avant là-bas, parce que c’est ce qui fait parler et qui marche. Sauf que les limites d’âge et les trigger warnings, encore une fois… bah si c’est censé être une obligation à respecter, y’a pas beaucoup de contrôles que ça, en fait. Et je ne parle même pas du temps de réaction quand une histoire est signalée pour son contenu mal classé…
Et c’est là que les Dark Romance peuvent faire des ravages, en entrant directement en conflit avec tout ce que les luttes pour les droits des femmes ont arraché avec peine au fil des ans : parce que à force de lire des trucs de ce genre, sans aucun message de prévention nulle part, bah ces filles de 12-13 ans en pleine construction de leur sexualité et de leur identité de manière générale, bah elles risquent d’intégrer que c’est normal comme comportement. Et donc, accepter des violences qui ne devraient pas l’être parce que, à force de lire des bouquins qui banalisent ça et sans forcément d’autres références à côté, elles vont pas nécessairement remettre tout ça en question…
Merci beaucoup @Fahliilyol pour tes précisions . Tu m’apprends des trucs.
Ah oui, quand même … Surtout que ce ne sont même pas encore des adolescents à cet âge là, ce qui est encore plus grave. L’adolescence commence plutôt vers 14-15 ans.
Mais dans tous les cas, il faut vraiment que Wattpad et les maisons d’édition fassent des préventions concernant les histoires matures, comme ce que font Fanfiction.net par exemple, où il faut penser à sélectionner une option dans les filtres si on veut voir les fics classées M. Ce n’est pas grand chose, mais il faut quand même le deviner, chose qu’un gamin ne saura pas forcément faire.
Ca me fait penser à plusieurs choses ce que tu dis là !
J’écoutais l’autre jour un podcast sur les ruminations, et la psy sur le plateau évoquait ces pensées « honteuses » (je n’ai plus le terme), qui donnent le vertige. Du genre la réalisation du vide quand tu te tiens sur un pont, où tu te dis « si je saute, qu’est-ce qui arrive ? » ou encore la prise de conscience du danger que tu peux être pour autrui (et toi-même) quand tu es au volant.
Ce genre de pensées qui sont honteuses car inavouables et interdites. Ce peut être une tentation comme un désir, ou juste une réalisation que ce que tu dis/fais peut être mal interprété et répréhensible par la morale, bienséance etc.
Dans un sens, la dark romance, et la « romantisation » de ces comportements toxiques et violents etc., c’est un peu cette attirance inavouable car moralement « incorrecte », non ?
L’autre point auquel j’ai pensé c’était la remarque qu’on avait eue avec mon directeur de mémoire pendant mon analyse du roman policier de Ranpo.
J’avais appris que ces romans, qui sont très misogynes et anti-féministes quant on y pense (diabolisation de la femme, ou alors sur-sexualisation de la femme, parfois les deux en même temps), sont aujourd’hui très lus et appréciés des femmes.
En général, le roman policier est très apprécié du public féminin.
La question était alors, « pourquoi les femmes apprécient lire des oeuvres qui parlent mal de leurs pairs alors que ces mêmes événements dans la vraie vie les terrorisent ? »
La réponse qu’on a trouvée était que, puisque c’est de la fiction, et qu’elles étaient maîtresses de leur acte de lecture, les femmes lectrices de ces œuvres pouvaient s’arrêter et s’isoler de cette situation de stress si elle est ressentie.
Comme vous l’avez mentionné, c’est un exutoire, une catharsis.
Ces mêmes actes qui me mettent hors de moi dans le monde réel peuvent me plaire dans la littérature. Dans ce genre d’idée, la dark romance peut être intéressant !
Le problème est la maturité de la personne qui lit.
Si lea lecteurice a conscience de ces problématiques, a conscience que ces personnages sont toxiques ou je ne sais quoi, iel peut avoir le recul et admettre que ça reste de la fiction, que dans le vrai monde de la vraie vie véritable, ça n’est pas tolérable. Mais dans le cadre de la littérature, ça ne fait de mal à personne, c’est acceptable.
Là où c’est embêtant, c’est si la personne qui lit n’a pas ce recul, et confond fiction et réalité. Et se met à croire qu’un homme violent c’est un homme giga viril et sexy, et tombe dans cette spirale de toxicité et de violence.
Le fait de rajouter des notes pour la sensibilisation, des numéros d’écoute etc., dans ces romans pour alerter sur le caractère dangereux de ces comportements dans la réalité, est une excellente initiative !!
C’est l’exposition aux esprits plus vulnérables et moins doués de relativisation qui est dangereuse… (et ça vaut pour tous les âges !)
Voilà, c’était mon petit ajout qui a poppé quand j’ai lu ce topic
C’est très intéressant de voir l’hypocrisie qui peut se dégager de ce genre de littérature qui, parfois, semble dédiaboliser des comportements. Une fois encore, comme nous ne sommes pas dans la tête qui a écrit ces romans, nous ne pouvons savoir si c’est un réel fantasme, un désir de mettre en lumière les problèmes, ou autre chose…
Étant inscrite sur Wattpad, je ne peux que confirmer. Il y a effectivement une majorité de jeunes filles entre 13 et 15 ans. Ces dernières n’ont aucune connaissance dans le domaine des relations intimes (il suffit de lire leurs textes pour le voir, l’une d’entre elles m’ayant même un jour répondu : « C’est quoi ça, les préliminaires ? », tandis qu’une autre refuse toujours d’admettre dans notre discussion certains fait scientifiques concernant ces relations sous prétexte qu’elle n’en avait jamais entendu parler avant )
Elles découvrent la sexualité et les relations intimes entre hommes et femmes au travers de ces textes à la morale tordue et ces histoires prennent racines dans leurs jeunes esprits encore vierge de toutes expériences.
En passant, où est l’éducation là-dedans ? Pourquoi ces jeunes filles se retrouvent-elles à aller chercher les informations dans ce genre de lectures comme les garçons de leurs âges se tournent vers le cinéma pour adultes ?
Il y a un gros problème dans notre société à mon sens. Celui qui jette un tabou honteux sur une fonction naturelle du corps que nous devrions apprendre à mieux connaître, ne serait-ce que pour éviter de tomber dans le piège de relations malsaines.
En définitive, notre frilosité fait le jeu des personnes malhonnêtes.
En conclusion, vive les lemons sains et les relations normales qui peuvent servir d’exemple à toute cette jeunesse !
PS : C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je continue sur Wattpad (on a les combats qu’on peut hein…)
Pour les personnes que cela intéresse, je dépose ici une vidéo-essai de l’artiste visuelle, musicienne et philosophe américaine Natalie Wynn, de la chaîne Contrapoints. Peut-être que certains d’entre vous la connaissent déjà. Elle fait des vidéos fleuve (entre 1h et 3h de durée en moyenne) sur pas mal de sujets différents, chaque vidéo étant séparée en chapitres ou séquences, qui sont autant d’occasions pour elle, aussi, de changer de décor ou de costume (Contrapoints est une chaîne autant intéressante pour les essais développés et implacables de Natalie que pour l’incroyable spectacle esthétique qu’elle nous offre). Celle-ci n’a pas été sous-titrée en français (certaines le sont). Dans tous les cas, si vous comprenez ou lisez l’anglais (les sous-titres VOSTFR sont disponibles), et que vous avez le courage de vous lancer dedans, cela pourra peut-être permettre de nourrir votre réflexion sur le sujet de la dark romance (laquelle réflexion a ici comme point de départ la saga Twilight de Stephenie Meyer).
Édit : une interview de Natalie par Philosophie Magazine.
Hello ! Je voulais apporter une réponse au sujet, la mienne, elle n’engage que moi. J’ai eu justement une discussion ce matin sur ce qu’on attendait d’une fiction en général : vivre quelque chose qu’on ne peut pas vivre dans la vraie vie. Que ça soit domestiquer un dragon ou vivre une relation malsaine de l’intérieur.
On « fantasme » au sens « on rêve » selon des pulsions inconscientes, ça ne veut pas dire qu’on cautionne le concept dans la vie réelle. Lire c’est quand même accepter qu’on nous raconte une histoire fictive qui reste sur papier.
Personnellement, j’ai acheté une Dark Romance pour ne pas mourir bête, et j’ai du la lâcher dès les premières pages, c’est intenable pour moi, ça me donne des remontées acides. Mais au même titre que la torture dans certains récits/films horrifiques, je peux comprendre que l’histoire captive certaines personnes (qui n’ont pas le même vécu ni la même sensibilité que moi). Mon mec adore les films d’horreur où des gens se font démembrer etc, c’est pareil, je suis pas sûre qu’il ait envie de le vivre/ de le faire dans la vraie vie (j’espère mdr).
Oui car il y a la réalité et la fiction, chacune à sa place.
Maintenant si la Dark Romance avait vocation d’exemple à suivre, là oui, ça serait très grave, mais honnêtement je ne pense pas.