NSFW : Comment écrire une scène de 🍑?

Justement. Je viens de lire « Décharge mentale » qui était dans notre bibliothèque à lire (faut voir notre maison, c’est un bazar innommable, il y a des livres partout, on a une réserve de plusieurs centaines de BD et de mangas à lire).

Sur la dimension pédopornographique, je pense qu’on peut totalement exclure l’hypothèse d’une apologie. Il y a de nombreuses scènes de relations adultes/enfants, mais ce n’est pas présenté comme bien, au contraire, l’invité de la maison est extrêmement mal à l’aise et c’est presque lui - l’homme adulte - qui se fait agresser par des mineures. Il est conscient de l’aspect malsain de la chose et le partage avec le lecteur.

Je ne suis pas convaincue par sa sincérité. A mon avis il voulait juste faire du crade et se justifie après sur ce qu’on peut considérer comme un manque d’empathie.

En revanche, ce livre est d’une puissance misogyne abominable. C’est en effet une caricature et une réponse au livre d’Emma.

Mon analyse personnelle : la charge mentale est exacerbée dans ce livre, mais la femme l’assume pleinement et c’est l’homme qui souffre de la situation, car il est infantilisé et se retrouve à s’ennuyer dans sa vie et en bore-out. La maîtresse de maison est une femme parfaite, tant du point de vue (des attentes) féminin que masculin (et bonjour les clichés), idem pour les trois filles de Roger, la « victime » de décharge mentale.
Sur la sexualisation des enfants, en gros le message c’est : elles reproduisent le schéma de leur mère. L’ainée (17 ans) est déjà dans une posture de soumission aux hommes, c’est un simple objet sexuel. La benjamine (15 ans) apprend à utiliser son corps dans le but de satisfaire les hommes parce qu’ils ont des besoins, en prévision du jour où elle aura « un amoureux ». La cadette (10 ans) n’a pas de conscience sexuelle, ni de notion de consentement, elle assiste à tout cela comme si c’était un jeu et s’imprégne du modèle féminin domestique pour qu’un jour elle fasse la même chose.
À la fin de l’histoire, l’invité finit par mettre la maitresse de maison face à sa responsabilité et au mal-être de son mari qui réclame simplement de pouvoir lui aussi partager la charge mentale en faisant les courses et en travaillant davantage pour le foyer.

Le message de l’auteur, comme je le comprends, c’est que la femme est seule responsable de sa situation et qu’elle entraîne ses filles dans son éducation biaisée. Ce n’est pas présenté comme une bonne chose, mais il est clairement démontré que c’est la faute des femmes et juste la leur. Elles se complaisent dans un modèle qu’elles reproduisent. Et donc, si on tire sur la corde de l’analyse, on peut éventuellement considérer que l’auteur estime que les cas de pédophilie et d’inceste ne se produisent que parce que les femmes les laissent faire et qu’elles sont donc autant - si ce n’est plus -responsables que les hommes.

Du coup, je suis de l’avis de BakApple quand elle dit :

C’est clairement de la satire anti féministe et ce n’est même pas drôle (je n’ai aucun doute sur la dimension caricaturale, ça ne fait pas l’apologie de la pédophilie ni du viol, mais ce n’est pas amusant pour autant). Sur l’abus d’enfant, je dirais que c’est limite un « bien fait pour votre gueule, fallait mieux surveiller vos gosses ». :face_with_raised_eyebrow:

Perso, je me considère comme antiwokiste, car le wokisme est un faux humanisme qui nuie considérablement aux vraies luttes pour l’égalité et le respect des Droits de l’Homme (et souvent ça occulte tous les sujets trop complexes et trop savonneux, laissant les problèmes sociétaux s’envenimer bien comme il faut), mais dans le cas de Vivès, il me semble bien que l’appellation « auteur poubelle » est mérité. Ce ne sera pas une grosse perte pour la littérature s’il passe à la trappe.

Énorme paradoxe que j’ai essayé d’évoquer sur les réseaux sociaux et on est tous/toutes tombés un peu dénus.
Il y a ceux un peu bébêtes qui dressent le code pénal en bouclier et disent que ça ne peut pas exister (un type m’a d’ailleurs balancé que le lolicon japonais était interdit en France et que je devrais me taire, ne maitrisant pas le sujet, m’enfin je sais ce que j’ai dans ma bibliothèque et d’où ça vient, hein :face_with_raised_eyebrow: J’aime bien les gens qui vivent dans un monde parallèle où tout est rose et duveteux). Sauf que les bouquins de Vivès sont bien là. Je ne suis pas la seule à être tombée sur des trucs bizarres en librairie. Et chez moi j’ai cinq hentaï, dans un des cinq il y a des trucs qui pour moi vont à l’encontre du code pénal, pourtant le truc a été publié et vendu en France avec un isbn parfaitement légal.

Alors autant Vivès s’explique bien par ce que décrit Bak Apple :

Mais pour les mangas, c’est beaucoup plus subversif. Dans les séries accessibles aux mineurs, je pense que soit ça passe inaperçu, soit c’est soumis à interprétation, soit c’est toléré car ce n’est pas de l’apologie. Mais dans les mangas porno vendus comme pornos (en gros des trucs pour que les grands se fassent plaisir) ça me semble être parfaitement illégal.
Cela dit, cela fait bien 5 ou 6 ans que je n’ai pas regardé le rayon hentaï de la librairie, alors peut-être que les contrôles ont été durcis depuis.
Je me souviens aussi avoir lu je ne sais plus où qu’il y avait peut-être une tolérance sur les dessins, puisqu’aucun enfant réel n’était mis en danger (contrairement aux cas de trafics de photo par exemple). Mais j’ai tendance à croire que si tolérance il y a, c’est sans doute plus parce que la Justice est sous-dotée et en sous-effectif et qu’'il faut lister les priorités.

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