NSFW : Comment écrire une scène de 🍑?

Bonsoir.

J’ai hésité à faire ce post, mais apparemment rien dans la charte du forum ne l’interdit, donc je vais quand même préciser que c’est NSFW.

J’en viens à écrire ce sujet parce que je me suis rendu compte qu’il y avait à peu près autant de façons d’écrire ce genre de choses qu’il y a d’écrivains. Dont pas mal qui conduisent à un ratage assez costaud.

En effet, en lisant, je réalise que la plupart du temps, quand c’est mal écrit, ce sont toujours les mêmes problèmes qui reviennent dans ce type de scène.

• Soit c’est juste irréaliste ou idéalisé (je pense notamment au phénomène universel du mec qui grogne ou au délire selon lequel tout est parfait dès la première fois).

• Soit c’est moins un cas de « j’ai raté les cours » et plus un cas de « je n’ai même pas eu ces cours », extrêmement fréquent dans les fanfictions écrites par des filles de 13 ans, ce qui fait qu’on débouche sur des trucs anatomiquement impossibles (My Immortal toujours dans nos coeurs) et/ou sur quelque chose qui ressemble plus à du copier-coller d’un roman style Milady ou Harlequin. Ça arrive aussi quand des gens décrivent des éléments de l’anatomie humaine qu’ils n’ont pas, genre quand tu lis une telle scène et que tu te demandes si l’auteur(e) a déjà parlé de choses intimes à une personne du sexe concerné par la relation, ne serait-ce qu’une fois dans sa vie.

• Soit on a ce que j’appelle « la description IKEA », en gros la scène ressemble plus à un cours de SVT qu’à autre chose et on a de la description froide et médicale, mais de façon inintentionnelle (oui, c’est possible d’écrire ce genre de choses exprès), donc c’est nul.

• Soit ça n’a absolument rien à faire dans l’histoire (coucou la série GoT) et c’est forcé, alors qu’il y aurait eu 36 000 autres façons de montrer que deux personnages s’aiment, y compris peut-être même écrire sur des personnages asexuels.

Tout ça pour dire : pour ceux et celles qui écrivent ce genre de scènes (et il y en a probablement), comment faites-vous pour pallier à ces problèmes-là ? Contrairement au deuil, je ne pense pas que ce soit vraiment un problème d’être « passé(e) par là » ou non, sinon ces scènes ressembleraient à un étalage de vie privée. Donc avez-vous des astuces pour écrire ce type de scènes sans que ça ressemble à un vieux Slash plus marrant à lire qu’autre chose ?

8 « J'aime »

Alors c’est pas interdit par le forum tant qu’on ne met pas en mots de telles scènes directement dessus. Le MP devient alors plus approprié (charte de protection des mineurs).
Astuces? Penser sensoriel certainement, revenir au « Don’t tell it, show it ». On peut en parler en MP si tu veux.

5 « J'aime »

Personnellement, je les écris comme des scènes comme les autres, point. Je me demande quelle émotion je veux faire passer (joie, excitation, tristesse, peur, bref, il y a tout un panel) et roulez jeunesse. Comme n’importe quel type de scène, le vocabulaire, le rythme, le niveau de description, etc, va varier selon ce que je veux faire passer. Il n’y a pas une bonne façon d’écrire une scène de sexe comme il n’y a pas une bonne façon d’écrire une scène de combat, par exemple.

D’autant plus que mettre les scènes érotiques à part, comme si c’était vraiment quelque chose de spécial ou de compliqué à écrire, c’est piégeux parce que du coup, l’auteur va y prêter plus d’attention, utiliser des tournures ou des mots qui font « bien » dans une scène érotique lambda mais qui ne va pas coller avec le reste du texte et ça clashe très très fort. Étant très partisane du genre et en ayant lu un petit paquet sous tous les registres possibles, du très sensuel et métaphorique au vulgaire excessivement cru, je dirais que la seule façon de « mal » écrire une scène de sexe, c’est de trop stresser dessus (et oui, ça se voit quand tu es lecteur. Ça se voit beaucoup même).

En général, les auteurs qui écrivent une scène érotique pour la première fois ont tous le même problème : ils sont embarrassés. Forcément, écrire de la fesse, c’est révéler un peu de ses fantasmes, de son intimité et l’exposer aux yeux des autres. On a peur d’être « bizarre », de pas présenter les choses comme il faut et que le lecteur se dise « oh là là, quel.le tordu.e, déshonneur sur toi, déshonneur sur ta vache ». Et ce même si la scène qu’on écrit est toute pipoute et toute vanille. Mon conseil dans ce cas-là, c’est d’écrire une scène mettant en scène notre fantasme le plus tordu (mentez pas, on en a tous un) sans se préoccuper de « est-ce que c’est trop vulgaire ? Est-ce que je peux utiliser telle ou telle tournure ? Qu’est-ce que vont penser mes lecteurs ? ». Il faut juste utiliser les mots qui ont l’air juste pour soi, sans trop en faire, ni dans la pudeur ni dans l’exubérance ; bref, trouver son juste milieu. Ce texte n’a pas vocation à être publié, c’est juste histoire de se lancer et dédramatiser. Et après ça, tout paraîtra plus simple. En fait, le secret, c’est juste de dédramatiser.

T̶o̶u̶t̶ ̶ç̶a̶,̶ ̶ç̶a̶ ̶m̶e̶ ̶f̶a̶i̶t̶ ̶p̶e̶n̶s̶e̶r̶ ̶q̶u̶e̶ ̶j̶’̶a̶i̶ ̶u̶n̶e̶ ̶p̶e̶t̶i̶t̶e̶ ̶s̶c̶è̶n̶e̶ ̶d̶e̶ ̶s̶h̶i̶b̶a̶r̶i̶ ̶e̶n̶t̶r̶e̶ ̶s̶a̶m̶o̶u̶r̶a̶ï̶s̶ ̶à̶ ̶é̶c̶r̶i̶r̶e̶,̶ ̶m̶o̶i̶,̶ ̶t̶i̶e̶n̶s̶.̶

(Mais sinon oui, comme dit ensorceleurisee, c’est peut-être mieux de passer en mp pour aborder les détails. Les miens sont ouverts si tu as besoin :blush:)

6 « J'aime »

Tu veux dire quand une fille se retrouve avec une prostate ? ou cette splendeur qu’est le MPREG ? Je préfère ne pas penser à la cavité qui accueillerait hypothétiquement la grossesse… :rofl:
(Attention je n’ai pas cliqué sur le lien, par « sécurité » peut être que ce que je dis y est évoqué).

Personnellement, je me fiche complètement des scènes de sexe. Je les passe quand il y en a. Alors qu’elles soient bien ou mal écrites… peuh.

Tout ce que je peux dire c’est que je n’en ai jamais lues qui me plaisaient ou qui parvenaient à susciter la moindre émotion (ennui ou dégoût excepté – que quelqu’un abrège mes souffrances, viiiite, pitié). :smiley:

Le truc le plus marrant que j’ai lu, c’est quand l’auteur qui ne sait pas écrire cela passe son tour et fait écrire par une autre personne, dont le style clashe à fond.
C’est trop mignon. L’entraide dans la communauté fanfictive n’est pas un mythe ! :smiley:

4 « J'aime »

Vos réponses m’ont beaucoup trop fait rire, je vous en remercie ! :smiley:

Je suis de l’avis de @harleyawarren pour le coup. Il faut que ça paraisse naturel, et c’est là la difficulté quand c’est la première fois qu’on en écrit.
J’avais déjà tenté, y a fort longtemps, une scène citronnée (plus du lime que du lemon d’ailleurs), alors que la chose en elle-même me gênait fortement (coucou les hormones d’adolescente de l’époque). Bah c’était tellement maladroit que le truc a vite été supprimé ; j’ai jugé que c’était pas fait pour moi. x)

Ma seule vraie expérience d’écriture de lemon, ça date de cette année en fait, et j’avoue que ça a été une torture. Je n’aime pas en lire quand c’est « vulgaire » (dans le sens, utiliser les mots très familiers pour décrire les organes notamment), mais d’un autre côté, utiliser les « vrais » mots me dérange aussi, ça me paraît… maladroit, et ça ressort trop du texte. Mais après c’est peut-être aussi parce que c’était l’angoisse du « est-ce que ça va pas paraître trop bizarre, trop ceci ou trop cela ? ». Et finalement, quand j’ai écrit ma 2nde scène de lemon, ça m’a paru déjà moins embarrassant, plus facile. En fait, c’était vraiment la première fois qui me perturbait énormément… parce que c’était justement la première fois !
Je dois encore en écrire une pour mon prochain chapitre. Je pense partir sur du lime plus que du lemon (finalement je crois que ce n’est pas trop pour moi, tout du moins, pour la moi actuelle x) ). On verra bien comment ça se goupillera !

Après pour en lire… comme je l’ai dit, j’aime pas trop les mots vulgaires (je les utilise parfois à l’oral quand je discute avec des amis, certes) mais parfois, le style de l’auteur(e) et de la narration vont faire que les termes plus appropriés feront tache sur le tableau. C’est un peu bizarre comme situation. :sweat_smile:

En revanche, un truc sur lequel je serai formelle, il faut savoir de quoi on parle, et si on a de l’expérience dans ce domaine c’est sûrement mieux que si on ne connait ce péché que par les films pas très réalistes dont je tairai le nom… :shushing_face: Mais ce n’est que mon avis ! :smiley:


:eyes: :eyes:

5 « J'aime »

C’est rigolo de lire ces retours pour moi qui ai commencé par le Lemon après avoir traîné des années sur des forums de récits érotiques . J’avais pas prévu de faire de la fanfictions à la base, ni d’écrire tout court d’ailleurs, tout m’es tombé dessus donc la peur n’a pas frappé à ma porte lol.

7 « J'aime »

Parlons en !

Selon moi, du moins dans le cadre de ma fanfiction, ce genre de scènes est synonyme d’émotions, d’hilarité, d’amour, de ventre rond, et de moustache drue !

Pour être plus sérieux, selon moi, une scène d’amour est un ressort comique avant tout. Dans ce cas, l’exagération du langage utilisé pour décrire certains aspects de ces moments est primordial. Attention ! Exagérer ne veut pas dire parler de manière crue pour autant ! Le but n’est pas de faire rendre trippes et boyaux à nos chers lecteurs !

Mais j’aime beaucoup l’utilisation de métaphores ou comparaisons incongrues pour parler de certaines parties du corps de mes personnages. Ou alors accentuer le coté absurde des situations dans lesquelles se retrouvent mes protagonistes au moment fatidique.

De plus, je pense justement que, pour faire rire, ou pour susciter une quelconque émotion, il ne s’agit pas de tout décrire, de tout dire, mais de rester dans l’évocation, la métaphore, le sous-entendu. Par exemple, je trouve cela bien plus cocasse de dire : « Radimir constatât avec bonheur que l’anatomie de son amant était à l’image de ses belles et longues phalanges », plutôt que de détailler explicitement l’anatomie de son amant en question.

C’est d’ailleurs toute la différence entre un texte érotique et un écrit pornographique ! Une fanfiction érotique fait appel à nos sens et à notre imagination, alors qu’un texte plus olé olé décrit tout avec d’ample détails et gros plans. Il suffit de lire certains écrits traitant de la comtesse du Barry pour en frémir de gène, alors que de douces fanfictions parlant d’amour sont beaucoup plus plaisantes !

Si le lemon me fait beaucoup rire, on ne me verra jamais écrire d’histoires indécentes ! Mes ancêtres s’en retourneraient dans leurs tombes, face contre terre, remplis de honte !

Une seule fois, j’ai écrit une scène clairement plus crue se passant sous les jets d’eaux d’une douche… Sombre affaire… Si son écriture s’est fait dans un état second, je dois avouer que sa relecture m’a troublé au plus haut point. Je n’ai jamais plus vraiment été le même après ça… D’ailleurs, c’est à cette période que les poils de ma moustache se sont mis à pousser dans la direction de mes oreilles… Je me demande si tout ça est lié… A méditer…

A noter aussi, que j’apprécie plutôt les scènes d’amour quand elles sont évoquées de manière douces et délicates, sans trop en dire. Après tout, au delà de la pure pulsion, « faire l’amour » est tout de même un acte magnifique qui scelle les sentiments de deux êtres dans la communion la plus parfaite… Les larmes m’en tombent…

6 « J'aime »

Toute petite parenthèse sur le sujet. Parce que je tombe dessus en épluchant mon fil FB.

Après tout, on se dit avec bienveillance que c’est normal. Auteurs débutants, trop jeunes, pas de relecture par des pros…

Et puis l’horrible vérité éclate, et explose les illusions en les faisant sauter comme un bouchon de Perrier. :smiley:

… ça continue, encore et encore, et pas que chez les fanfiqueurs.

4 « J'aime »

Pouah! Effectivement ça vend pas du rêve lol

J’ai toujours trouvé ce prix un peu bizarre, à vrai dire. On ne voit pas de prix de la fantasy la plus abominable ou du YA le plus affligeant (et pourtant, il y aurait de la matière). Les gens seraient outrés et à raison.
Je trouve un peu dommage d’enfoncer encore plus un genre qui a déjà très mauvaise presse au lieu de mettre en avant les textes qui sont excellents, pour donner l’exemple aux auteurs qui s’en sortent mal. Ce serait vachement plus constructif.

3 « J'aime »

Je ne pense pas que c’est à prendre comme un coup bas perpétré par des factieux à l’encontre de la malheureuse littérature érotique.

C’est juste par rapport à une « pire scène de sexe ». Et dans la littérature générale.
Ce n’est pas la critique d’un genre dans son entier.

3 « J'aime »

Ce n’est pas tant par rapport au genre de la littérature érotique que de l’érotisme tout court en fait. Ce qui m’a toujours beaucoup dérangé dans ce prix, ce n’est pas tant le petit tacle à base de « la littérature, c’est plus intéressant quand y a pas de fesse » (j’ai envie de dire, les goûts et les couleurs, tout ça), c’est surtout que sur ce prix, les extraits sont présentés complètement sortis de leur contexte. Il y a des tonnes de scènes érotiques complétement nazes, suivant la fameuse loi de Surgeon selon laquelle « 90% de tout est nul », mais je suis aussi certaine que si tu prends certaines des scènes nominées pour ce prix et que tu les remets dans leur contexte d’origine, elles paraîtront tout de suite moins bizarres ou alors le fait qu’elles soient bizarres est cohérent dans l’ensemble. Sans le contexte autour, c’est quasi impossible de savoir si le côté étrange ou décalé est vraiment une maladresse ou si c’est volontaire, pour créer un certain effet recherché par l’auteur. Par exemple, j’ai un OS en préparation où toutes les scènes un peu érotiques sont extrêmement bizarres et dérangeantes, mais c’est intentionnel. Si le lecteur se sent mal à l’aise, c’est parfois parce que l’auteur veut qu’il soit mal à l’aise et j’ai très souvent l’impression que c’est le cas dans les scènes nominées pour ce prix.

Et cette question de contexte, c’est quelque chose d’important dans ce genre de scènes autant que dans toutes les autres, d’ailleurs. On a trop tendance à considérer qu’une scène érotique, c’est ce petit bonus qui ne sert pas à grand-chose et qu’on pourrait aisément couper sans rien perdre de la substance du récit. Et effectivement, si un auteur écrit une scène érotique dans cette optique, il y a de grandes chances pour qu’elle soit pas terrible, pas tant pour une question de qualité littéraire que parce que ça arrive comme un cheveu sur la soupe et que ça se voit. Ce prix-là encourage ce mode de pensée (certes, c’est loin d’être le seul) et c’est pour ça que ça m’agace. Ce serait un tout autre type de scènes que ça m’énerverait tout autant, parce que ça implique de prendre une oeuvre littéraire morceau par morceau et pas dans son ensemble.

6 « J'aime »

J’avoue que ce sujet m’étonne. Ou plutôt, le traitement particulier qu’on lui réserve.

Comment écrire tel type de scène ? Comme les autres !

La seule vraie question me parait être Pourquoi cette scène ? Je passe rapidement sur l’Envie de l’écrire, qui est une raison parfaitement honorable et tout-à-fait suffisante pour une fan-fiction. Je passe rapidement, car l’Envie emporte une grande part du Comment

Donc supposons que la scène soit un passage nécessaire.

Le Comment découle du Pourquoi. La scène de LUC, comme les autres, n’est jamais gratuite au regard du contexte dont parle @harleyawarren ci-dessus.

Quelle est l’impression à produire sur la lectrice et le lecteur - je reconnais que leurs réponses peuvent di-verger… Qu’apporte-t-elle dans la progression - fil de narration, psychologie des personnages, etc. Quel point de vue adopter, quels registres tisser, etc. Ces éléments objectifs doivent surnager dans le courant de l’inspiration.

Alors tout est permis : envolée poétique, défloraison cynique, exploration didactique, extase épique, anatomie scientifique, chant du cygne apoplectique, salé-sucré sadique, rodéo mécanique, chassé-croisé sympho-nique, explosion atomique, élucubration lubrique…
pourvu d’atteindre sa cible d’émotion avec une juste économie. - règle que je n’ai peut-être pas complètement respectée, justement…

Qu’en pensez-vous ?

Et pardon à Luc, que l’on prend toujours à rebrousse-poils…

11 « J'aime »

J’admire toujours ton style si riche qui te permet de dire beaucoup en peu de mots! Chapeau l’artiste !

3 « J'aime »

Je crois que je n’aurais pas dit mieux. On fait souvent l’erreur de penser qu’une scène de sexe veut forcément dire que le but de la scène est d’être excitante d’un point de vue sexuel, alors que pas du tout. C’est surtout une très bonne façon d’explorer un rapport (de force ou non) entre deux personnages. De leur façon de se comporter, le lecteur va tirer des conclusions sur les liens des personnages, sur l’éventuel ascendant de l’un sur l’autre, est-ce qu’ils s’aiment (parce que non, c’est pas forcément acquis, ça, loin de là), comment ce qui se passe là va avoir un impact sur la suite du récit, etc. J’aime bien penser ça comme une scène de combat, avec les mêmes mécaniques mais pas (forcément) les mêmes enjeux.

C’est d’ailleurs un peu pour ça que je déteste le conseil « ne te concentre pas du tout sur le corps, ou alors très métaphoriquement pour ne pas que ça fasse vulgaire, explique juste les sentiments », alors que tout ce qui se passe dans ce genre de scène est lié au corps, ça découle entièrement du corps. Retirer cet élément-là sous couvert d’une fausse pudeur ou de ne pas vouloir être « vulgaire » en s’attardant sur le bas corporel, c’est retirer tout l’intérêt de ces scènes et c’est la cause de la plupart des scènes érotiques ratées. Imaginez écrire une scène de combat où on ne mentionnerait jamais les mouvements et les blessures des combattants mais où l’auteur parlerait juste de leur colère respective. Ce serait… bizarre mais pas dans le bon sens du terme…

14 « J'aime »

J’ai hésité à créer un nouveau sujet de débat du style : « Auteurs controversés, pourquoi, comment et les limites de la liberté d’expression » On aurait pu y parler de JK Rowling et des reproches idéologiques qui lui ont été faits, ou de l’auteure de 50 Nuances de Grey qui a déjà été passée au vitriol sur le forum pour sa mauvaise plume. Mais vu le cas qui me pousse à venir lancer le sujet, j’ai préféré passer par ici avant. La modération rappelle souvent que le site est tout public, alors autant rajouter le plus de filtres possible.

Étant alitée depuis une semaine :face_with_thermometer: la seule chose que j’arrive à faire c’est surfer sur internet et les réseaux sociaux. Je suis donc tombée sur la polémique autour de Bastien Vivès, auteur de bandes-dessinées.
Connu entre autres pour avoir dessiné la série pour ados à succès Lastman et quelques BD récompensées (Le goût du chlore, Polina), il est aussi connu pour des ouvrages burlesques et parodiques salaces, qualifiés faute de mieux de pornographiques, voire même de pédopornographique, notamment Petit Paul, retiré de la vente peu de temps après sa sortie.

synopsis - contenu choquant

Cette BD met en scène un enfant de 10 ans doté d’un pénis priapique - totalement surréaliste, le jeune Paul fait ainsi la convoitise des adultes obsédés par sa verge.

Depuis, Bastien Vivès a réitéré la chose de manière plus clairement caricaturale mais avec des scènes toujours plus choquantes, comme dans Décharge mentale, indiqué comme interdit aux moins de 18 ans. Son livre se constitue par ailleurs comme une moquerie passablement misogyne (là, c’est moi qui le dit) contre l’auteure Emma et son roman graphique Fallait demander sur la charge mentale.

À côté de ces livres borderlines mais humoristiques, il écrit des ouvrages sérieux de tranches de vie, abordant avec plus de qualité le sujet de l’intimité des mineurs (ado et pré-ado) comme dans Une soeur. mais là encore la question du sexe est abordé avec peu de tabous.

En dehors de Petit Paul, aucun autre livre n’a été censuré et la seule plainte déposée contre son oeuvre a été classée sans suite. Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est l’exposition organisée par le festival d’Angoulême en son honneur (bien entendu, aucune planche porno n’était affichée). L’expo a été annulée suite à des menaces sur l’intégrité physique de l’auteur, mais il y a aussi deux pétitions en ligne contre l’expo.

Et donc, pourquoi j’en parle ici, eh bien parce que le sujet de discussion qui revient le plus dans les commentaires c’est : est-ce que l’on peut considérer ses scènes :eggplant: :peach: comme de la pédopornographie, ou pas ?
Est-ce qu’elles sont hors la loi ou pas ?
Et même si la réponse est deux fois non, quel est l’intérêt de ce genre de scène ?
Peut-on (doit-on) le censurer pour des affaires de bon goût et de morale ? Même si la justice n’y voit rien à redire, ne doit-on pas - en tant qu’auteur.e - se fixer des limites quand le seul message artistique se limite à « lol c’est drôle mdr » mais qu’en face le lectorat est en malaise ?

Personnellement, j’ai beau être très ouverte aux humours les plus crades, et beaucoup savent ici que comme Bucky et quelques autres je suis une adepte de la grivoiserie assumée, je ne vois pas bien l’interêt de ses oeuvres. Je ne pense pas que l’on puisse considérer ça comme de la (pédo)pornographie, car le but n’est pas d’exciter le lecteur mais de l’amuser, et ce n’est pas présenté comme quelque chose de bien. Cela dit, je trouve le potentiel humoristique limité, alors que clairement les esprits ne sont pas réceptifs à la chose, ça n’amuse pas grand monde et, ceux que ça amuse, seraient sans doute amusés pareillement sans que ce soit des enfants dans les pages. Ça ne rajoute rien (hormis du malaise et de la polémique).

Résumé du débat public :

3 « J'aime »

Bah je crois que tu viens de faire un bon résumé de la question. :sweat_smile:
Certains auteurs utilisent les polémiques pour se faire connaître.

Enfin, si tu as été heurtée par ces productions j’ose pas imaginer… parce que du genre pas prude et tolérante, la grande amatrice de grivoiseries, c’est bien toi !
J’irai JAMAIS voir ces dessins. Si il y a bien quelque chose qui me met mal à l’aise, c’est l’hypersexualisation des plus (trop) jeunes… (prépubères quoi mince, cz veut dire ce que ca veut dire … )

(Bon rétablissement au passage :wink: )

3 « J'aime »

Heurtée n’est pas vraiment le mot, je n’en vois juste pas l’intérêt. Pas du tout. J’adore South Park par exemple, donc des trucs crades avec des gosses j’ai l’habitude, mais il y a une intelligence satirique dans South Park qui est pour moi un modèle absolu du genre. Là le gars me fait plus penser aux troll sur internet qui se fichent de tout et ne voient donc pas le problème de faire intervenir des enfants dans leurs scénarios sales sans se poser de questions.

Là il était déjà connu, je crois que c’est plutôt que ça l’amuse la polémique, il en profite ça lui donne l’impression d’être méga drôle et il est soutenu par une partie de la communauté BD. Bon, y en a une autre qui n’apprécie pas du tout, mais en plus des accusations sur la dimension pédopornographique, il y a ses attaques contre Emma et son comportement misogyne global, une partie des auteurs femmes n’apprécient pas le bonhomme.

Merci. :upside_down_face:
Ça commence à aller mieux, je ne vais pas courir le marathon tout de suite et attendre encore quelques jours avant de tenter de sortir, mais si le corps est encore faible, au moins l’esprit arrive de nouveau à se concentrer et réfléchir. Juste avant d’aller à l’hosto, j’avais quand même atteint le stade de légume.

5 « J'aime »

De ce que j’ai lu vite fait ici et là, il a quand même écrit des horreurs sur Emma, qui a dénoncé brillamment une réalité que beaucoup de femmes subissaient et subissent encore : la charge mentale et ses conséquences diverses et néfastes sur elles et leur entourage. Et là BD d’Emma avait entraîné un torrent de réactions misogynes incroyables au lendemain de sa publication…

Un mélange de cela, qui reste quoiqu’il en soit un comportement pervers (ces trolls cyniques et sans morale ne peuvent jamais être remis en question : soit ils se vicitmisent, soit ils prétendent que leurs propos étaient « de l’humour » incompris. Et cela porte un nom que je mets sous masque puisque c’est une grossièreté meme en anglais : le

Résumé

Schrodinger’s douchebag

), et de propos tenus sur des années ici et là et qui semblent quand même indiquer clairement que chez cet homme ce n’était pas seulement du troll, mais de réels fantasmes. À mon sens il avait franchi la ligne rouge depuis longtemps, d’une manière ou d’une autre. Qui plus est, à l’heure où des têtes tombent pour des actes déviants sur des mineurs (sans doute des arbres qui cachent hélas bien des forêts de ronces et d’épines), donner de la visibilité à cet auteur est irresponsable. Le retour de bâton est mérité.

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bon,

j’imagine qu’il faut que je dise un truc (pour montrer que je suis le sujet) et ça va être court et bien résumé si je dis que je suis prude.
Oui. C’est un don, ça me vient tout seul.
J’ai conscience que c’est injuste pour ceux qui doivent beaucoup travailler pour finalement ne jamais s’approcher d’un tel niveau de virtuosité. Tout me vient facilement, naturellement, aucun effort à faire. Ni échauffement, ni entrainement. Une énergie constante, toujours disponible, qui démarre au quart de tour pour plomber l’ambiance d’un regard glacial.

Je n’ai pas de réflexion intelligente sur ce qui peut pousser quelqu’un à trouver drôle et sans conséquence la représentation « décomplexée » des traumatismes où d’autres se débattent toujours.
Un peu par habitude et manque d’imagination, je me figure une sorte de catharsis malhabile pour tenter de compenser des insécurités émotionnelles et physiques de longue date. Et ça doit être drôle, à tout prix, pour éviter d’en pleurer. Ce ne doit pas être facile d’avoir toujours la taille d’un gamin de dix ans et de se faire rejeter par tout le monde pour ça.

Cela pose des problèmes à beaucoup d’auteurs de fanfictions. Ce qu’on écrit est plus révélateur de soi que des personnages qu’on a « construits ».
Le bédéiste, là, il n’a pas l’air au courant. Pauvre gars. Tous ces gens qui vont se payer sa tête en lui conseillant d’acheter une grosse voiture…
On verra s’il a de l’humour…

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