Une question d'âge... Ou comment les vieux écrivent sur les jeunes et vice versa

Je suis tombée hier sur cet article et je trouvais le sujet suffisamment intéressant pour en débattre ici.
Le sujet ? Ce que les arts disent des âges de la vie (et réciproquement).

Ce que j’ai bien aimé dans cet article, c’est qu’il parle à la fois des représentations des âges dans les arts (à différentes époques et dans différentes cultures) ET de l’âge des artistes eux-mêmes.
On parle des arts au sens large : la peinture oui, mais aussi l’écriture, le cinéma et la sculpture.

La fanfiction est un domaine littéraire un peu à part, alors qu’en est-il des représentations des âges dans les fanfics ?

Dans un autre topic, on disait que l’un des gros clichés de la fanfiction c’est que les auteurs de fanfics sont surtout des autrices, plutôt jeunes (souvent des ados ou des jeunes adultes). Vrai, faux… Moyennement vrai moyennement faux, mais côté personnages kesskisepasse ?
Est-ce que nous mettons aussi en scène des héroïnes adolescentes ? J’ai tendance à dire plutôt non…
Et donc :
- Quel est votre rapport à l’âge de vos personnages ?

- Avez-vous un âge de prédilection ?

- Mettez vous en scène des personnages de votre âge, plus vieux ou plus jeunes que vous ?

- Pour ceux qui écrivent depuis longtemps : est-ce que votre âge influence votre façon d’écrire et si oui comment ?

Je ne parle pas du rating (âge du lecteur) car c’est un autre débat, quoi que… :smirk: Personnellement, j’estime avoir un style d’écriture plutôt orienté vers un public relativement jeune (14-25 ans je dirais), mais je ne peux pas m’empêcher de mettre des scènes olé olé voire du contenu clairement sexuel ce qui exclue d’office les moins de 18 ans, alors que finalement il y a souvent une portée pédagogique à la chose (comment on fait la première fois ?) Mais ceci est encore un autre débat.

Et pour commencer à répondre à mes propres questions, j’ai beaucoup aimé ce passage de l’article :

Selon vous, les enfants jouiraient d’une spontanéité et d’une liberté plus grandes que les adultes…
J.-M. S. Oui, parce que les enfants ne sont pas autant acculturés. Certes ils ratent des éléments, mais en compensation ils ont une liberté face aux œuvres que n’ont plus les adultes.

Dans cette réponse, le philosophe parle plutôt de la réception de l’œuvre d’un tiers que de son processus de création, pourtant cela s’applique aussi.
Je le vois dans mes propres écrits, j’ai commencé mes fanfictions pokémon à 15 ans, parfois avec des idées qui remontaient à mes 11-12 ans. Déjà à l’époque certaines choses me dérangeaient, je trouvais ça peu crédible mais j’arrivais à passer outre (je me disais osef). Désormais je m’arrête sur des détails qui me chiffonnent en permanence et même sur les intrigues dans leur globalité, je ne comprends plus forcément les motifs ou je les trouve légers, incohérents, clichés, déjà vus…

Sur l’âge de mes personnages, j’ai tendance à préférer les protagonistes de 10 à 25 ans, mais en prenant de l’âge, je ressers mon créneau autour de 16-25, voire 18-25, j’ai l’impression d’être trop vieille pour gérer des personnages de 10 ans (le défi « retour en enfance » me pose d’ailleurs pas mal de soucis sur ce point). Mon esprit est trop éloigné de leur mode de pensée, alors que les perso de 10 ans que j’animais à 16 ans me semblaient plus crédibles.

A l’inverse, je vais plus facilement vers des personnages adultes et bien installés dans leur vie. Ils ne font pas partie de mes personnages fétiches, mais j’arrive à les dépeindre de manière plus réaliste et je les insère plus volontiers dans mes histoires. Avant je trouvais ça ennuyeux (comme si plus rien d’intéressant ne pouvait arriver à une personne de plus de 30 ans…). Je suppose que les fandoms induisent un biais sur ce point, les univers comme Pokémon, mais aussi Harry Potter dans une moindre mesure, sont des univers très juvéniles. Dans les fandoms de Fantasy plus matures et plus classiques, les adultes sont beaucoup plus représentés il me semble.

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Des questions bien compliquées :upside_down_face:

Pour reprendre ce que tu dis, les histoires ne me dérangent pas plus avec l’âge qu’avant. Je peux lire à peu près de n’importe quoi (sauf de la romance beaucoup trop niaise, mais ça j’ai jamais pu), peut-être parce que je suis resté sur des lectures de cet âge. Par contre, il y a UNE chose à laquelle je fais attention, c’est la cohérence. On peut bien me raconter ce qu’on veut, créer l’univers que l’on veut, mais il faut suivre les règles. Je crois que l’exemple le plus simple (pas le plus connu sur le forum ? :sweat_smile: ), c’est One Piece. On est face à un récit à l’apparence très enfantine, l’histoire de base est simple, c’est juste un pirate qui part à l’aventure, même les traits sont simples. Mais au fil du récit, il y a beaucoup de personnages, d’îles, et malgré tout, avec 100 tomes, tout est savamment orchestré et réfléchi. Au final, je crois que plutôt que le thème, c’est la construction du récit qui est mature et qui, naturellement, via les relations, etc… Abordent des thèmes secondaires matures (relations entre les personnages, esclavage, relations de pouvoirs…) à partir d’un thème principal très simple et enfantin.

Pour la façon dont j’écris, je crois que c’est un peu la même chose. Pour moi, l’âge n’influe pas nécessairement sur ce que l’on écrit : laissons ça aux évènements. Quelqu’un de 30 ans peut écrire sur d’autres thèmes qu’il écrivait à 20 ans, mais je crois que c’est plus une question d’évènements : un divorce, un décès, un voyage… Ce sont les choses qui arrivent dans notre vie qui font que l’on change ce sur quoi on écrit, sans lien direct avec l’âge.

En revanche, l’âge a changé ma façon d’écrire. Avant, j’écrivais plutôt comme un exutoire, et je faisais donc des poèmes sans peine (surtout avec les heures de cours :sweat_smile: ). Aujourd’hui, je crois que j’en serais bien incapable, je trouve ça un peu niais sous un certain angle et je préfère la prose, qui est plus libre et plus permitive. Je n’ai plus envie de me fixer des barrières lorsque j’écris.

Pour les récits, c’est toujours compliqué d’en parler car je suis du genre à réfléchir un peu dans ma tête et me lancer (puis on verra bien). Je ne prends jamais de note. Mais désormais, je fais plus attention à certains évènements. Je ne me contente pas juste de raconter, j’essaie de penser à ce que je raconte, pourquoi je le raconte, comment je construis mon récit ? En soi, il y a une plus grande conscience de l’histoire globale avec l’âge, et on fait plus attention au lecteur je crois. Moi qui suis un lecteur plutôt difficile, je me dis toujours « si j’attrapais ça dans une bibliothèque, combien de temps je mettrais avant de fermer le livre ?.. »

Bref voilà le pavé xD Je pense que l’âge ne joue pas sur le thème, mais sur la construction oui.

Pour les personnages, ça ne signifie pas grand-chose. Je pense qu’on a tous une part de jeune et de vieux, et suivant le personnage qu’on écrit, on peut très bien aller chercher l’une ou l’autre. Paradoxalement, on peut écrire un personnage jeune très mature et un personnage vieux très immature. Je ne suis donc pas sûr que notre âge influe sur l’âge de nos personnages. Mais il est à mon sens important de distinguer la maturité et l’âge sur cet aspect.

Enfin, je mets en scène l’âge de mes personnages de façon plutôt classique. J’ai toujours un peu un cliché du monsieur très chic et de l’enfant turbulent, qui est finalement plutôt une bonne base dans mon cas. Le tout après est de modeler son personnage suivant ce cliché. Si je veux rendre un personnage âgé immature, je vais le faire moins chic sur lui, un peu espiègle. Il peut être mal rasé, vivre à proximité de ses parents… Pour moi, le tout est d’avoir un point de repère net, une image de « si tel personnage est âgé, il est comme ça », « si tel personnage est jeune, il est comme ça », ensuite je le modèle un peu à ma convenance autour de l’identité que je souhaite (ou parfois, ayant défini son identité, je vais lui donner l’âge qui semble correspondre sur cet espèce de table fixe âge/caractéristiques).

:bed:

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Un sujet intéressant, beaucoup de bons et mauvais points pour défendre les deux côtés. Pour ma part, je pense que l’âge n’influe pas ceux des personnages, qu’ils soient dessinés ou écrits.
La confusion, pour moi, pourrait venir d’une tendance à travailler des personnages ou des sujets dans lesquels on se reconnaît. Ce n’est pas vraiment lié à l’âge, mais quelque fois ça concorde, mais est-ce que c’est le point essentiel ? Dans mon expérience en sculpture numérique et écriture, mon âge n’a jamais suivi celui de mes personnages.

- Quel est votre rapport à l’âge de vos personnages ?

Je choisis jamais le personnage, OC ou de fandom, sur lequel je veux travailler en fonction de son âge. D’ailleurs, je dois souvent le rechercher après sur le wiki ! Il y a des sujets que j’aime traiter : vie, mort, confiance, amitié, et je pense que ça a son intérêt à tous les âges, mais il y a de nombreuses tranches d’âge sur lesquelles je n’ai jamais écrite.

- Avez-vous un âge de prédilection ?

J’ai envie de dire non, car je n’y avais réfléchi. Mais mon personnage le plus jeune a tout juste 120 ans. Mes deux autres OC ont respectivement 560ans ou plus de 1000ans. Côté fandom, j’ai écrit sur un fantôme mort depuis on sait pas combien, et un militaire qui a passé plus de 100ans en stase. Je pense que le plus jeune c’est Aragon, avec ses 87ans… Donc, visiblement, mon âge de prédilections c’est le centenaire !

- Mettez vous en scène des personnages de votre âge, plus vieux ou plus jeunes que vous ?

Je peux difficilement dire qu’ils sont plus jeunes que moi du coup. Ou alors, faut s’interroger sur mon humanité. :joy:

- Pour ceux qui écrivent depuis longtemps : est-ce que votre âge influence votre façon d’écrire et si oui comment ?

J’ai commencé à écrire assez jeune comme beaucoup ici, toujours sur mes très vieux personnages. Ce qui a changé dans ma façon d’écrire, c’est beaucoup plus la forme que le fond. Plus de vocabulaire, plus de rythmes et de variété dans les tournures.

Côte fond, je passe plus de temps sur la rétrospective du personnage, où il en est, ce qu’il pense de son parcours, que sa véritable mission. Mais c’était une tendance très présente dès mes premiers écrits… ça s’est renforcé naturellement je pense.

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Topic intéressant auquel je prends moi aussi le temps de répondre :slight_smile:

Pour la question de l’âge des personnages, à dire vrai je n’y avais jamais vraiment réfléchi. Je serai tentée de dire qu’ils ont l’âge qu’ils ont besoin d’avoir pour la cohérence de mon histoire. Certains sont trentenaires comme moi mais j’ai plaisir à les ramener dans leur vécu d’enfant ou d’adolescent, d’autres sont des mentors donc plus âgés voire très âgés. D’autre encore sont leurs enfants ou des enfants qu’ils rencontrent et donc jeunes. J’aime explorer la psychologie des personnages et essayer de trouver un ton, une attitude adaptée à leur âge.

Comme dit plus haut, c’est aussi intéressant d’avoir des jeunes particulièrement sérieux et des vieux qui se conduisent avec une insouciance désarmante, tout se justifie par leur vécu, leur construction, leurs expériences et ce que ça a forgé dans leur personnalité.

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Coucou ! Merci d’avoir suggéré ce sujet Tracy, il est effectivement fort intéressant à la réflexion. Et comme toujours dans ce genre de topic où tout le monde s’exprime tour à tour, j’apprécie en apprendre plus sur vous et la diversité de vos procédés de pensée et d’écriture. C’est beau, tout de même !

- Quel est votre rapport à l’âge de vos personnages ?

Cela ne constitue certainement pas l’élément décisif du choix de mon personnage. Je vais m’adapter à lui plutôt que l’inverse. Je fais toujours de mon mieux pour me mettre dans la peau dudit personnage et être rationnelle sur son comportement par rapport à son âge. C’était un exercice particulier dans mes lettres, j’ai pu passer par à peu près toutes les dizaines d’âge… Et j’ai adoré :blush:

- Avez-vous un âge de prédilection ?

Je ne sais pas si je peux vraiment employer le terme de prédilection, mais j’avoue qu’écrire avec Titus Mede II en tant que personnage principal, soit une personne relativement âgée pour un humain, m’a fortement plu. Seulement, était-ce parce que le personnage en lui-même me plaisait à l’écriture, ou bien son âge a-t-il joué également ? Je ne suis pas vraiment certaine de détenir, pour le moment, une réponse concrète finalement !

- Mettez vous en scène des personnages de votre âge, plus vieux ou plus jeunes que vous ?

De tout… ! Mes OC, dans les lettres, ont donc des âges très divers. Pour ce qui est des personnages préexistants, Maria Ushiromiya et Young!Lunafreya Nox Fleuret ou encore Dora sont plus jeunes que moi, cependant Titus Mede II est bien plus âgé ! Kaguya doit avoir un âge qui se rapproche du mien, et les Daedras sont des créatures immortelles alors… Il y a de tout, tout le monde est le bienvenu !

- Pour ceux qui écrivent depuis longtemps : est-ce que votre âge influence votre façon d’écrire et si oui comment ?

C’est une question à laquelle me voir répondre non pourrait sans doute intriguer un peu, seulement, pour être parfaitement sincère je ne perçois aucune influence de mon âge dans mon écriture. Les événements de vie, c’est certain, ont un impact, mais ils ne sont pas liés à mon âge, en tout cas pas tous.
Mais je ne crois pas que ce soit un élément majeur qui me pousserait à écrire, ou non, sur tel ou tel personnage.

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Un court témoignage sur l’âge des personnages

Très bon sujet, merci @Tracy !

Témoignage d’un quinquagénaire écrivant depuis dix ans : il faut de tout pour faire mon monde !

LES ENFANTS

J’ai une certaine fascination pour l’enfance, son insouciance et sa capacité à « suspendre l’incrédulité ».
Les jeunes enfants, mûs par les forces troubles qui remuent en lisière de leur âme, s’emparent des motifs merveilleux que leur livrent les contes et les renouvellent en mêlant intimement imaginaire et réalité sensible.
Il est assez probable que Tolkien, en mettant en scène « tous ces charmants et absurdes hobbits » dans une campagne avenante, projetait une part de son enfance vécue dans le Warwickshire. Bilbo lui-même, célibataire reclus dans son trou, pourrait bien être une allégorie du petit enfant refusant d’affronter le monde, niché dans le sein de sa mère…

Cette exploration de l’enfance prend des formes diverses dans mes fictions : des enfants hobbits qui tentent d’aider maman quand papa est absent, un petit fantôme qui s’attarde en Terre du Milieu, un rôdeur qui retourne en enfance, un autre qui revisite les lieux oubliés de son enfance, un petit hobbit confronté aux appétits d’adultes monstrueux, ou encore une Beornide qui grandit auprès de son grand-père.

Dans ces histoires, la typologie des personnages et la structure des relations sont organisées autour de l’enfant et de sa fonction exploratrice (génératrice ?) de l’imaginaire.

LES ADULTES

Ces personnages d’enfants sont nécessairement entourés d’adultes, parfois raisonnables sinon raisonneurs, parfois incarnant le mal, comme il est normal dans un conte…

Les adultes portent le poids du devoir, avec plus ou moins de grâce et de bonne humeur… mais c’est là le rôle que je leur assigne, qu’il s’y astreignent ou s’y soustraient sans vergogne !

On trouve également des personnes âgées, passeuses de traditions mais souvent meilleurs confidents des enfants.

En ce qui concerne les personnages mûrs, voici réunis un retour en enfance et une séparation. On retrouve les deux mêmes vieillards qui se comportent de façon parfaitement rebelle et enfantine.

Ces deux personnages-là, représentants de l’âge avancé, résistent, du moins par l’esprit, à l’usure du temps, ce que Tolkien appelait « combattre la longue défaite ».
Cela peut sembler paradoxal, mais la seule véritable leçon de fond que je suis capable de leur faire porter, c’est celle de la vie !

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Quel sujet intéressant !!! J’ai lu l’article avec attention, ainsi que les réponses de chacun / chacune, et je me suis interrogée sur mes goûts en la matière et l’âge de mes personnages. Et j’ai constaté que les deux ne coïncident pas parfaitement.

Je n’y réfléchis absolument pas. Dans un fandom, j’aime d’abord et avant tout les personnages, et seulement ensuite l’univers. Je pars donc des personnages pour créer mes histoires, et je les prends avec l’âge qu’ils ont dans le livre, le film ou la série.

Oui : j’aime les vieux. :innocent: Parce que comme le dit Perceval, les vieux, c’est vachement mystérieux. Plus sérieusement, j’aime beaucoup les héros vieillissants et assez peu les jeunes premiers. Je vais prendre un exemple littéraire : je suis absolument fan d’Alexandre Dumas, et en particulier de la trilogie des Mousquetaires. Dans le premier tome, je n’aime pas d’Artagnan qui est pourtant le héros. Il a à peine vingt ans, il est pénible avec ses états d’âmes et ses illusions de jeunesse. Alors que j’adore Athos, qui est plus vieux (bon trente ans c’est pas super vieux, mais quand on a 12 ans - âge auquel j’ai découvert le roman - ça semble vraiment très très très âgé). Dans le deuxième tome, vingt ans après, d’Artagnan a vieilli, il a perdu ses illusions, il est blasé et je l’aime beaucoup plus. Il est toujours dans l’action mais il stagne un peu, il est plus réticent que dans Les trois mousquetaires - et, à mon sens, beaucoup plus intéressant. Et dans le dernier roman de la série, il est absolument génial, il sait enfin quel est son rôle, quelle est sa place : il a dépassé la cinquantaine, et il est tellement plus intéressant que le blanc-bec naïf qui a débarqué à Paris au début de la série : que de chemin parcouru !!!

Alors que j’aime plutôt les personnages pas trop jeunes dans mes lectures et dans les séries (dans Harry Potter, les adultes - surtout Rogue mais pas que - m’intéressent bien plus que les adolescents ; dans Buffy, je craque complètement pour Giles mais absolument pas pour Angel qui, malgré ses 200 et quelques années, est encore un gros gamin ; dans Star Trek, mon personnage préféré est le « vieux Spock », qui a donc plus de 130 ans…), j’ai tendance à mettre en scène des personnages de mon âge, voire plus jeunes. Evidemment, je prends les persos tels qu’ils me sont donnés dans le fandom d’origine, mais j’écris plutôt au moment où les personnages ont entre 30 et 40 ans. Mon OC, Lucy, est une exception (j’écris son enfance), mais en faisant le plan d’une fanfic que j’écrirai peut-être un jour, je me suis rendu compte que j’avais un peu bidouillé les dates pour que Lucy ait entre 35 et 40 ans, à savoir ma tranche d’âge. Pourtant, je ne m’identifie absolument pas à Lucy. Mais disons que la période 15-30 ans ne m’intéresse pas beaucoup. J’aime les enfants ET les adultes après 35 ans (dans la littérature comme dans la vie, en fait). Je me retrouve dans les deux catégories (mon âge réel et mon inclination envers les enfants, leur spontanéité et leur liberté).

Je ne parlerai pas de la façon d’écrire, car elle a certainement (et heureusement) évolué avec mon âge, mais de l’âge de mes personnages. Quand j’étais ado, je mettais en scène des ados. Quand j’ai été jeune adulte, j’ai mis en scène des 20-30 ans. Cela ne m’empêchait pas d’aimer les personnages plus mûrs et âgés, mais je ne les écrivais pas. Et maintenant que j’arrive bientôt à la quarantaine, je me sens plus à l’aise pour écrire sur des personnages qui ont mon âge. Et sur l’enfance, qui est une période qui me parle beaucoup…

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C’est un super sujet.
J’ai l’impression qu’il parle plus à ceux qui ont de la bouteille.:grinning:

Quel est votre rapport avec l’âge de vos personnages ?

Qu’ils soient canon ou OC je trouve généralement plus facile (et plus réaliste) de me tourner vers des persos qui ne sont pas trop loin de mon âge.

J’avoue que je ne sais pas très bien comment pensent et réagissent enfants, ados ou jeunes adultes actuellement, parce que la société a changé ! Ce qui est normal ou banal aujourd’hui, ne l’était pas du tout « à l’époque ». Les interdits ou les impossibilités qui façonnent les personnalités ne sont plus les mêmes…

Âge de prédilection ?

Aucune idée. Les persos du canon, ce n’est pas moi qui décide. Mais disons que lorsque j’ai écrit sur Doctor Who, ça m’était plus facile d’écrire depuis le Pov d’un alien de 900 ans, super intelligent, mais qui avait l’air d’avoir 45 ans, plutôt que sur une minette de 18 qui avait arrêté tôt ses études…

Globalement, j’ai l’impression que les personnages immortels m’intéressent plus. Surtout quand ils ne font pas leurs centaines d’années.
Mais dans mon projet en cours, il y a une petite de 4-5 ans, des trentenaires plutôt sages, des ados de 15, 18, 23, et 47 ans… :joy:

La question de la maturité émotionnelle est un sujet qui m’interpelle (je suis orientée personnages plutôt qu’intrigue).
La justesse de ton par rapport au vécu aussi. Des petits qui en savent trop, des vieux « attardés » qui n’en savent pas assez, ça m’irrite mais cette bancalité donne de la matière pour des histoires…

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Pour ceux qui écrivent depuis longtemps…

Euh, longtemps pour un collégien n’est pas le même longtemps que pour moi. :grinning:

Je ne sais pas si j’ai évolué sur la question en 7 ans.

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Mettez vous en scène des personnages plus vieux ou plus jeunes que vous ?

Plus jeunes.
Sauf les vampires et les Gallifréens, bien entendu. :innocent:

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Bon, allez, ici aussi je me lance. Je dois dire que le sujet a suscité réfélexion … Et je me suis rendue compte de certaines choses quand j’ai tenté de répondre sincèrement aux questions de Tracy :

Comme je suis « monofandomée » (ou presque) et je m’en tiens en général à l’âge que les personnages ont dans l’œuvre originale, soit entre 20 et 40 ans, plus ou moins (Sauf quand on propose un défi « retour en enfance », ça force à rajeunir le tout ^^), je traite toujours les mêmes tranches d’âge.

Je réalise aussi que j’ai évolué dans mes goûts de lectrice et que j’apprécie de moins en moins les « teenage stories ». Autant j’avais adoré Harry Potter quand j’avais 25 ans, autant aujourd’hui je ne me sens plus du tout en phase avec ces tracas adolescents (amourettes insipides et éveil de la sexualité, émancipation, entrée dans l’âge adulte, études, résultats scolaires, quête de popularité …) qui parsèment l’intrigue, et c’est valable pour pleins d’autres fandoms, pas que HP, rassurez-vous.

Bon, histoire de me faire mentir, je publierai bientôt un chapitre qui revient sur l’adolescence d’un personnage secondaire. (Mais il ne sera pas question de ces thématiques ^^, oufff, mon honneur est sauf !)

Et comme je suis du genre à changer souvent d’avis … (celles qui me connaissent comprendront, entre la bêtatisation dont je ne voyais pas l’intérêt et les songs fics que je détestais … hein, voilà, voilà ), allez voir de près, je vais bientôt écrire sur des ados en quête d’identité sexuelle ^^ :rofl:

Blaguounette à part, je préfère lire et écrire sur les vieux ou les tous jeunes que je trouve très intéressants dans leur façon de voir les choses « sans filtre » … et sincères aussi. Mais c’est peut-être tout simplement parce que je ne suis plus toute jeune (si si si) et que mes gamins ne sont pas si vieux ^^ (8 ans quand on additionne) et donc, j’ai plus de facilité à me projeter sur ces profils-là.

Et comme je n’écris que depuis 2 ans, difficile de vous dire en quoi cette « prise d’âge » a influencé ma façon de faire. Je dirais plutôt dans mon cas que je tente de m’améliorer et de faire de mon mieux.

Une fois de plus, pas de réelle avancée sur le sujet mais ça m’a permis de comprendre certaines choses sur mes goûts et ma façon de faire. Donc MERCIII ^^

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Ne te sois pas trop dure avec toi-même, il y en a bien qui disent ne pas savoir écrire des chapitres courts, détester les OS et ne pas comprendre l’intérêt des yaoï/slash… Et ils finissent par lire du Stucky entre l’écriture de deux OS pour les défis du mois. :sweat_smile:

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Arf, y’a que les imbéciles qui changent pas d’avis, n’est-ce pas ? (#onserassurecommeonpeut) ^^
:rofl: :muscle:

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Eheh, vos réponses sont vraiment sympa à lire parce qu’on voit vraiment de tout. Entre les différences d’âge et de durée d’expérience, y a vraiment plein d’avis différents !

C’est vrai, avec le recul, qu’en fonction des personnages sur lesquels on écrit, s’ils sont canons ou OCs, ça joue beaucoup… :smiley:

Voilà ma contribution :face_with_hand_over_mouth:

  • Quel est votre rapport à l’âge de vos personnages ?
    J’ai envie de dire que l’âge n’a pas d’importance (dans ce contexte, qu’on ne me fasse pas dire des trucs que je ne pense pas !) puisque pour moi c’est l’expérience qui prime. Je peux aussi bien m’attacher à un personnage jeune qui a déjà beaucoup vécu (souvent on fait dans le registre traumatique :stuck_out_tongue: ) qu’à un adulte ou un ancien qui a eu une vie simple mais bien riche en expériences. Evidemment j’ai une préférence pour les dramas et les traumas, l’âge n’a finalement pas grand-chose à y faire.

  • Avez-vous un âge de prédilection ?
    Je ne vais absolument pas faire dans l’originalité : je suis en général plus à l’aise avec des personnages de mon âge. Quand je débutais dans l’écriture à l’adolescence, c’était des adolescents. Aujourd’hui, ça va être beaucoup de jeunes adultes. Je dirais que la moyenne d’âge des OCs de ces dernières années doit être de 23~24 ans ; si on ajoute les personnages canons au sujet desquels j’écris, ça augmente fortement cependant.
    Parce que contrairement à ce que j’aurais cru, je me prends aussi énormément d’affection pour ces adultes qui ont le double voire le triple de mon âge. On va prendre Cicéron à qui je donne la quarantaine, les trois chasseurs de la 1e Flotte que j’aime beaucoup qui ont entre 70 et 80 ans d’après le wiki (non, non, je refuse de croire que l’Amiral pourrait être mon grand-père), et en général toutes ces figures paternelles (hm, ça sent les daddy issues ça) notable de mes fandoms de prédilection – ça me plaît beaucoup d’écrire sur toutes ces personnes.
    Donc en vrai, plutôt de mon âge, mais j’ai aussi tendance à partir sur des personnes plus âgées, plus expérimentées, des figures d’adultes, parents et grands-parents, encore une fois aux expériences diverses. Par contre j’ai énormément de mal à écrire les personnages plus jeunes, genre en-dessous de la vingtaine – ou alors il faut qu’ils aient eu, une fois encore, des histoires et expériences qui les auront faits grandir plus tôt que prévu.

  • Mettez vous en scène des personnages de votre âge, plus vieux ou plus jeunes que vous ?
    Bah du coup j’y ai déjà répondu en fait.
    Grosso modo, l’âge du personnage dépend de l’univers, l’intrigue et de si c’est un perso canon ou pas. Si c’est un OC, je vais avoir tendance à le mettre dans mes âges, où je pourrai me sentir plus à l’aise avec sa psychologique. Du coup j’ai énormément de mal à situer mes OCs au-dessus de la barre fatidique des 30 ans (alors imaginez les 40, 50…), vu que j’ai plus de mal à me projeter dessus et à trouver un caractère « cohérent ».
    En ce qui concerne les persos canons, par contre, finalement ça me dérange pas trop de partir dans du plus âgé (même si c’est un peu plus dur parfois).
    Après, maintenant, je tente des trucs inimaginables pour la moi d’il y a quelques années : les personnages non-humains aux longévités différentes. Une Altmer (Haut Elfe) pour une fic sur les Elder Scrolls, et un Wyvérien (simili-elfe) pour un OS sur Monster Hunter. J’ai la fâcheuse tendance à essayer de les ramener sur une équivalence en âge humain (alors, si un Wyvérien ça vit trois fois plus longtemps, on va dire qu’à 60 ans il a l’équivalent d’un humain de 20 ans :thinking:) pour leur psychologie, et il faut que j’y remédie, mais c’est un bon exercice pour brouiller les caractères. Parce que du coup, même si le personnage a vécu cent ans, peut-être que dans sa tête ça se passe comme pour un gamin de douze ans. Et ça, ça fait tout drôle ! :smiley:

  • Pour ceux qui écrivent depuis longtemps : est-ce que votre âge influence votre façon d’écrire et si oui comment ?
    Oui. Carrément.
    Quand j’écrivais mes premières fanfics mes personnages adultes étaient vraiment très enfantins, gamins, n’avaient rien d’adultes en fait.
    Aujourd’hui, j’ai encore beaucoup à apprendre parce que j’en suis encore qu’au tiers (voire au quart si tout va bien) de ma vie, et j’ai encore trop peu vécu pour vraiment me figurer ce que sont des « adultes ». Peut-être en suis-je une, vu que je travaille et déclare des impôts, mais je reste une jeune adulte ; je n’arrive pas trop à projeter, par exemple, l’amour inconditionnel d’un parent pour son enfant, les regrets d’un ancêtre au crépuscule de sa vie, et j’ai presque entièrement oublié l’innocence de l’enfance.

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C’est curieux parce que je suis exactement dans le même cas, sauf qu’à mes 15 ans je commençais déjà à être chiffonnée par ces petits détails… Aujourd’hui, c’est vraiment pire, et dès que les personnages me paraissent pas crédible je m’arrache les cheveux pour essayer de rectifier le tir !

J’aime bien cette façon de penser, à laquelle je n’aurais pas songé de moi-même ! :+1:

Ah tiens, pareil, c’est un truc auquel j’aurais pas pensé, parce que j’ai tendance à croire que tous les auteurs de fanfics ont à peu près mon âge ou sont plus jeunes ! Est-ce que du coup c’est un gros frein pour toi ? Comme pour le retour en enfance par exemple, si ton personnage (canon ou OC) redevenait enfant, est-ce que ça serait insurmontable ? :open_mouth:

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Je crois que ça dépend des fandoms. Comme je n’écris que sur Pokémon et que ce n’est pas un fandom réputé pour son réalisme ( :sweat_smile: :sweat_smile: :sweat_smile:) à l’adolescence je m’en accommodais bien, mais je n’osais pas trop me lancer dans l’écriture de trucs plus complexes, notamment dans de la fantasy sérieuse / adulte. Maintenant j’y vais encore plus à reculons, car je suis envahie par les questions sur les détails auxquels on ne pense pas enfant. Pokémon m’offre toujours ce confort de m’asseoir sur le réalisme. Je trouve mes intrigues plus cohérentes et mes personnages plus profonds et plus crédibles, mais toujours dans un univers où WTF c’est comme le pays des licornes donc si un truc dérange on le planque sous le tapis ou je m’appuie sur canon en disant : « Regardez comme l’oeuvre originale n’est pas cohérente ! Ouh la vilaine… Du coup pas de raison pour que je m’embête à corriger ce que les scénaristes et concepteurs du JV n’assument déjà pas. » :grin:

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Eh bien… oui. :pleading_face:
Je ne sais pas si c’est un gros frein, mais c’est un frein pour le Défi.
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Quand j’ai écrit un personnage ado, je savais qu’au mieux, je ne pouvais rédiger que le fantasme de l’ado tel qu’il était… quand j’étais ado.
On a toujours un peu de culture générale, on peut saupoudrer de jargon « actuel » (?) entendu ça et là…

Mais tâche d’imaginer un monde où une romance « réaliste » de type « j’ai un petit ami » serait confronté à :

  • j’ai pas de portable (ça n’existe pas), la ligne téléphonique est celle de la maison. Tes parents font barrage aux appels entrants (ou les parents de l’autre filtrent), ou ils décrochent avec le 2e téléphone et entendent ce que tu dis et à qui tu parles…

  • pour appeler en confidentialité faut sortir dehors et trouver une cabine libre. Et justifier pourquoi tu sors…

  • Je ne fais pas de rencontres par les réseaux sociaux car un réseau social ça s’appelle : ta salle de classe, la cour de récré, ou la rue où tu vis. Éventuellement, si tes parents peuvent te payer une « activité extrascolaire », ton club de sport…

Vas-y, imagine une fic avec ça ! :smiley:

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Et pendant ce temps, Panda et moi on s’échine à trouver un tant soit peu de logique réaliste pour nos fanfics sur MH alors que, clairement, on a une épée lourde qui est un thon congelé, une flûte géante en forme de tanuki et un fusarbalète à l’allure de jouet en bois en forme de chien ! :joy:
C’est pas nécessaire de donner une cohérence impeccable à l’univers, tout comme c’est pas nécessaire d’absolument tout prendre comme étant canon. Surtout que, si on reprend Pokémon, y a plein de petits trucs qui ne sont pas montrés dans les jeux (et probablement dans l’anime). Par exemple, d’où vient la viande ? Est-ce qu’il y a des fermes de pokémons vaches (dont j’ai oublié le nom) qui finissent à l’abattoir quand elles sont assez grandes pour nourrir tout le Bourg-Palette ? :upside_down_face: Et si je préfère le magret, est-ce que du coup je cuisine mon canarticho avec son poireau ? Que diront les chasseurs qui, eux, voient un compagnon quand moi je vois un bout de viande ? :smiley:

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Direct, je te réponds « épistolaire » (amitié, romance, ce que tu veux :stuck_out_tongue: ).
Il y a bien la contrainte « argent pour payer le timbre » à laquelle je n’ai pas de réponse. Mais je comprends que ça soit vite limité… :smiley:

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Glisser directement la missive dans le casier ou le cartable, sans se faire remarquer … et déjà, moi, je trouve que ça a tellement plus de charme qu’avec tout ce qui manque (réseaux sociaux, portable, internet … ) :heart_eyes:
Et des rencontres manquées, des jeux de regards, des incompréhensions …

6 « J'aime »

Je ne vais pas m’épancher sur le sujet, mais sache que ça se fait encore aujourd’hui par des jeunes de 18 ans… :face_with_hand_over_mouth:
(bon, ok, c’était y a cinq ans, on était à la fac et c’était glissé dans des livres qu’il m’avait prêtés… mais l’idée est là ! :smiley: )
Je vais aussi faire ma « vieille », mais c’est vraiment un truc qui a du charme et qui manque. Tout ce qui entoure l’écriture et l’envoi/le partage de lettres. Les correspondances où on écrit des cartes postales en vacances, de longues lettres pour raconter un événement, donner des nouvelles, à un.e ami.e d’un pays voisin qu’on ne voit qu’une fois par an tout au mieux, et bien entendu les déclarations par petits mots glissés ici et là… :face_with_hand_over_mouth: Un de mes plus grandes déceptions vis-à-vis de cette technologie qui nous rapproche, c’est combien ça a volé la place des correspondances manuscrites !

6 « J'aime »

T’as trouvé une nouvelle idée pour les défis bimensuels, c’est cool. :grin:
"Romance à l’âge de pierre"
Bonjour Pierre! Salut Pierre! Comment va Pierre ? Ça va, ça va…
Je m’égare, désolée. :sweat_smile:

5 « J'aime »

– Je m’appelle Guy…
– Gggguai ?

3 « J'aime »

Arrêtez vous deux, vous me donnez envie de le revoir ! :joy:

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