Pauvre Marcel, sa madeleine a dû lui rester en travers de la gorge !
Oui le titre de cette branche était provocateur, il a permis de faire remonter des avis sur la question.
Sur le plan purement argumentaire, je relève donc que signaler des fautes est une meilleure chose à faire, plutôt que de ne pas le signaler.
La démotivation que cela peut susciter chez un auteur débutant, n’entre pas vraiment en ligne de compte, dans la mesure où le signalement est fait… gentiment.
Je relève aussi qu’une forte motivation du lecteur (pour un fandom très aimé) peut permettre de continuer lecture et de s’accrocher, là où tout le monde
ou presque reconnaît qu’en tant que lecteur, cela brouille la compréhension et c’est la fatigue de la correction mentale qui fait abandonner.
Toutefois, il semble exister un point de bascule sur la quantité ou le nombre de fautes (par mot, par ligne ou par chapitre…).
Trop de fautes ? Pas de signalement.
Quelques fautes ? Hop, ça vaut le coup de le dire. Derrière cela, réside l’idée qu’il peut s’agir d’inattention (réparable par plus d’attention), de difficultés spécifique de dyslexie (suscitant compréhension et empathie).
A part, l’argument – recevable selon moi – que notre activité est amateur et ne peut pas avoir la qualité d’un travail professionnel, il ne semble pas y avoir de véritables arguments en faveur du silence.
Encore que vous vous leurriez si vous pensez que tous les professionnels de l’écriture ne font aucune faute. Car il faut distinguer l’écriture de la correction. Ce sont les professionnels du français qui corrigent les professionnels de l’écriture ! Et parmi eux, il n’y a pas que des romanciers. Je pense que pour cumuler la parfaite maîtrise des deux, il faut être Académicien !
Pour reprendre le titre de cette branche, les fautes peu nombreuses, c’est pas grave parce que ça se soigne !
Les fautes trop nombreuses, c’est incurable. Tout signalement serait « cautère sur une jambe de bois ». Il faudrait que l’auteur (ré)apprenne les bases depuis le début. Et là… C’est du ressort des professionnels de l’apprentissage !
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En tant qu’auteur possédant une orthographe correcte, je fais des fautes et j’ai envie d’ajouter une nuance dont personne n’a parlé : les fautes qui nous dérangent vraiment dans ce que l’on lit… sont celles que l’on voit !
Et oui. La plupart de vous faites une relecture, plus ou moins à froid, et vous voyez une partie de vos fautes, après coup. Et vous les corrigez tout seuls.
La tolérance aux fautes moyennement nombreuses (les peu nombreuses ne sont pas vues comme un problème) ne serait-elle pas favorisée par notre propre ignorance des règles (d’accords, de conjugaison) ? On ne saurait signaler ce qui passe sous nos radars…
Évidemment, il n’y a pas que cela qui peut rebuter un lecteur et lui donner envie d’intervenir.
Certains signalent que « la phrase est bizarre » et « qu’on ne comprend pas bien (ou pas trop) ce que tu as voulu dire ».
D’autres, également secourables, signalent aussi quand un mot est confondu avec un autre, ce qui change le sens.
Ce sont des points de vue de lecteurs qui sont donnés. Mais basculons de l’autre côté du miroir.
En tant qu’auteur… vos fautes sont-elles tout aussi gênantes à la lecture ou, soudain, l’histoire que vous vous échinez à écrire devient-elle ce qu’il y a de plus important à considérer ?
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Un peu en parallèle sur le sujet des signalements à faire ou ne pas faire.
J’ai validé il n’y a pas si longtemps un com s’adressant en réponse au mien, signalant qu’il y avait des incohérences de fandom (pas des fautes) ou des choix de vocabulaire que je n’aurais pas fait moi-même mais mon com se voulait enthousiaste car j’étais heureuse de voir un scénario ambitieux mais où résidaient des « anicroches ».
La réaction – alors même que je ne parlais pas de la forme – a été vive et… déçue. L’auteur exprimait qu’il savait que ses textes n’étaient pas « parfaits » mais qu’il n’était pas ici pour être « noté, s’améliorer ou passer un concours » mais simplement pour partager sa passion. Et qu’il n’avait pas l’intention d’en écrire d’autres, celle ci le rendant fier telle qu’elle était parce qu’il y avait mis toute sa passion.
Certains auteurs réagissent en se protégeant de tout ce qu’on pourrait « signaler », c’est particulièrement le cas il me semble, lorsqu’il y a une fanfiction longue, où l’auteur y a mis ses tripes, pendant des mois.
Alors, orthographe, petites erreurs de canon, formules un peu malhabiles, tout ça recule à l’arrière-plan du superflu et confine à de la pinaillerie sans intérêt…
Rien n’est si grave ou important, à part ce qu’on y a mis de soi.