Quel est votre "style d'écriture"?

Salut à tous

j’ouvre cette branche pour ranger un peu mieux une discussion qui a fleuri dans un sujet où elle n’aurait pas été en valeur.

Le terme de « style d’écriture » tel qu’il est utilisé dans les posts qui suivent semble être un peu « globalisant » pour ne pas dire fourre-tout, alors qu’il recouvre plusieurs aspects différents.

Je vais essayer de vous mettre la façon dont je comprends ça.

Il y a la NARRATION.

  • La façon dont on va construire son récit, en le structurant avec le découpage des chapitres (éventuellement un plan… :smiley: )

  • les modes de narration (à la 1e personne ? à la 3e personne ? narrateur omniscient, narrateur focalisé sur un ou des personnages)

  • les procédés (ficelles :stuck_out_tongue: ) pour attirer, intéresser et retenir les lecteurs, comme les changements de points de vue d’un personnage à l 'autre, les astuces de tension de l’histoire, le cliffhanger…

  • et il y a même le ton. On a un article sympa de J. Hirt là-dessus.
    Car le « ton » ne me semble pas du tout égal au « style personnel de l’auteur ». Un ton est adapté à l’histoire qu’on veut raconter et des auteurs de style différents pourraient l’utiliser sans se ressembler.
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Il y a le STYLE tout court.

  • le champ lexical, le vocabulaire, celui de l’auteur ou celui que l’auteur attribue à ses personnages, de façon plus ou moins adaptée (au canon).

  • la syntaxe : la façon dont on construit ses phrases – qui devrait l’être selon les situations mais qui est souvent toujours la même et propre à l’expérience de lecture et d’écriture de l’auteur.

  • la ponctuation qui est soeur siamoise de la syntaxe. Une phrase n’existe que parce qu’il y a une ponctuation pour la scander ou la faire comprendre.

  • le recours – ou pas – aux « figures de style », comme la comparaison ou la métaphore (qui sont les plus simples pour mieux illustrer son propos).
    Ici encore, on n’imagine pas des rapports médicaux plein de métaphores, ou sujets aux euphémismes, ce doit être au contraire, factuel, concis, précis, voire technique.

Au total, on a le style d’histoire (son genre littéraire), le style de récit (les moyens utilisés pour construire et développer son récit) et le style de l’auteur (les outils de langage et de rédaction dont il dispose). Il l’a acquis au fil de ses lectures et de ses essais.
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Je pense qu’un auteur garde souvent son style personnel (je veux parler des tics de langage, structures des phrases, vocabulaire) parce que c’est confortable, ça lui est devenu naturel. C’est dur d’en sortir mais pour bien faire, ça devrait être adapté pour chaque texte.

L’occasion se présente de varier quand on a envie d’écrire un type d’histoire qui n’est pas dans nos habitudes, et qu’on veut la raconter d’une façon différente de ce qu’on a toujours fait.

Enfin, à mon avis, quoi. :smiley:

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Après le fait d’user souvent des mêmes tournures de phrase pour moi c’est un peu ce qui constitue « une patte », et justement quand on s’implique vraiment et qu’on connait sur le bout des doigts la psychologies des personnages, ça devient normal je crois. Par exemple (je ne suis probablement pas un bon exemple et si ça se trouve je me fourre le doigt dans l’œil jusqu’au coude), dans mon cas, c’est une narration qu’on appelle omnisciente (il me semble), mais je ne vais pas écrire mes paragraphes de la même manière selon sur quels événements et/ou personnages ça va se concentrer. Je pense que ça peut être subtile, mais le champs lexical est lui aussi choisis en conséquence, et de ce fait ça peut paraître redondant. Perso à la relecture ça ne me dérange pas. Enfin je sais pas trop, je suis novice dans l’idée :sweat_smile:

8 « J'aime »

Je trouve ça plutôt pertinent et très intéressant, de choisir ses mots en fonction du personnage auquel ils se rapportent. Je crois que j’ai tendance à uniformiser le récit, à contrario, ce qui ne m’empêche pas d’employer - trop à mon goût - les mêmes analogies ou les mêmes ressorts pour décrire des situations ou états d’esprit similaires.
Adopter un style plus agressif, par exemple, ou plus percutant pour un perso ou une situation d’action, est certainement très utile pour accentuer le contraste avec des événements ou tempéraments plus doux qui verront l’emploi d’un vocabulaire lui aussi moins féroce :sweat_smile:
Peut-être qu’alors, en réduisant le spectre des mots autorisés selon le contexte, on risque des répétitions plus fréquentes, m’enfin c’est même pas sûr… Je consulte fréquemment les dicos de synonymes et c’est pas ce qui manque !

8 « J'aime »

Je confirme ! Certains auteurs se reconnaissent aisément à leur patte littéraire, comme ça ^^ (j’en connais une fraîchement publiée qui participe régulièrement à des sessions d’écriture sur discord, je n’ai même pas besoin de lire son pseudo pour savoir que certains extraits sont d’elle).

Je connais une autrice (publiée) qui utilise ce concept à fond dans ses livres (où elle a plusieurs points de vue internes, donc ça aide un peu je pense :thinking:) et ça rend super bien ! (pas la même que celle dont je parle au-dessus, du coup :eyes:)

C’est pas une tare d’uniformiser ton récit non plus, c’est un autre style qui se défend également. En général, si tu es en point de vue externe ou omniscient, c’est même plutôt la norme d’avoir un texte uniformisé et de le faire varier plutôt en narration interne.

Je plussoie ! Ca, c’est un truc que j’utilise beaucoup moi-même, et pas nécessairement de manière « recherchée » : mes descriptions s’étalent sur des kilomètres et ont tendance à partir en métaphores, tandis que l’action, bah… c’est plus terre-à-terre et concis.
Le registre de langue varie aussi entre mes histoires : Prince des Ténèbres, qui suit une jeune aristocrate française, est beaucoup plus soutenu je trouve que la Flamme de Mililian, où je mets en scène plutôt des groupes d’orphelins. Mais même là, je n’utilise pas nécessairement le même vocabulaire entre les différents personnages. Petit exemple :
Je suis en point de vue externe sur toute la Flamme de Mililian, et je compte garder ce point de vue jusqu’au bout. Parmi les personnages, j’ai donc une orpheline un peu rebelle, très aventurière et motivée par la justice et l’égalité. Son point de vue est assez « classique », avec un registre de vocabulaire plutôt courant et des tournures pas trop alambiquées (j’ai bien dit « pas trop », je sais que je peux partir loin quand même xD). Pour la désigner elle (à moitié alfombre, à moitié elfe de feu), j’utilise souvent le terme « hybride » (même si j’hésite à changer pour métisse, mais t’as l’idée), ainsi que « jeune femme » ou son prénom (Raeni). Et pour désigner un petit garçon humain (Ayrik) qu’elle protège, j’utilise son prénom, « son protégé » ou encore « l’enfant ».
Un autre personnage (toujours en point de vue externe, donc) est un puissant mage alfombre élevé et ayant vécu toute sa vie dans la plus pure tradition de son peuple, à prôner donc la suprématie des siens et à ne surtout pas mélanger son sang avec celui des autres peuples, surtout les humains qu’il considère comme des démons, pour faire très simple. Lui, quand il parle de Raeni, c’est avec les termes « bâtarde », « gamine » et moults synonymes de « criminelle ». Pour Ayrik, c’est « démon », « gosse »(et synonymes péjoratifs), et j’ai potentiellement casé un « aberration » quelque part. Et les tournures de phrases sont plus soutenues chez Vanador (l’alfombre, donc) que chez Raeni.

J’aime bien jouer avec le vocabulaire, comme ça… :thinking:

13 « J'aime »

Je suis d’accord avec @Fahliilyol , le fait de « lisser » ton récit peut aussi constituer une patte. En fait je crois qu’il n’y a pas de règles (si ce n’est celle de la langue dans laquelle on écrit ), tant que ces compréhensible et que le style d’écriture plait aussi bien à l’auteur qu’a ses lecteurs c’est l’essentiel ! Je pense même qu’on peut faire quelques entorses sur les règles de mise en page si ça peut rendre service au récit, après ça ce n’est que mon avis :face_with_peeking_eye: , mais je crois que le découpage du texte a aussi son importance, un peu comme dans la BD.
Je pense qu’on doit travailler un peu pareil @Fahliilyol notamment pour ce qui est de l’usage des métaphores. Apres en ce qui me concerne c’est que j’ai pas les compétence je pense, c’est super dur pour moi de décrire un état d’esprit si j’ai pas d’image, et surtout je suis quelqu’un de très visuel donc automatiquement… :sweat_smile:
Pour ce qui est du vocabulaire choisis en fonction du personnage, je plussoie ! :rofl: (j’use de ce mot aussi au quotidien xD ) d’ailleurs, je pense que ça peut guider le lecteur, l’aider à comprendre de qui ou quoi on parle dans tel ou tel paragraphe. :ok_hand:

7 « J'aime »

En soi sur le style y’a pas vraiment de règles, si t’as envie d’écrire comme tu parles tu peux, comme s’il te prend l’envie d’utiliser des tournures franchement moyenâgeuses ça peut se faire aussi. L’une de mes deux amies éditées, par exemple, use beaucoup de la négation sans « ne » ainsi que, de mémoire, un vocabulaire qui hésite pas à taper dans le familier, ce qui fait une narration assez marquée, mais avec de somptueuses descriptions qui flirtent avec la métaphore. Le contraste est incroyable et j’adore sa plume (d’ailleurs j’ai toujours son second tome à aller chercher, moi…) :heart_eyes_cat:

Pour le coup, c’est quelque chose que j’ose pas nécessairement faire mais que j’ai déjà vu en poésie en cours de français, des poèmes dont la structure formait des silhouettes (animales et instrumentales, de mémoire :eyes:). Pour moi, toucher à la mise en page, faut vraiment que ce soit important pour ton histoire si tu veux toucher à ça…

Oui ! Exemple tout simple, le cliffhanger en fin de chapitre : si c’est bien fait, tu sens que tu arrives à un point crucial du récit, t’as envie de continuer la lecture, tu te précipites page suivante pour savoir ce qu’il va se passer. Tu sens dans les mots, dans les phrases que l’auteur t’a amené là où il le voulait, à te dire « oh, il se passe ça, est-ce qu’il va arriver ça ensuite ? ». Tu te dis « ok, cette partie est finie, j’ai toutes les infos qu’il me faut, go attaquer la suite avec toutes les clés laissés par l’auteur pour la comprendre et, peut-être, envisager le dénouement de cette péripétie ».
Une fin de chapitre ratée, en tant que lecteur, tu arrives devant la dernière phrase et tu te dis « Oui, et ? Il manque un bout là, non ? Qu’est-ce qu’il se passe, ensuite ? J’ai l’impression d’avoir manqué une info… ». ça te sort du récit, parce que tu ne sais pas trop ce qu’il vient de se passer, et, surtout, il manque quelque chose, un détail, une accroche qui va retenir ton attention, et qui fait que la tension se brise d’un coup alors qu’elle est censée atteindre son paroxysme.
Idem avec une saga de livres : je reprends l’exemple de la maison de la nuit, une série de livres que j’ai découverte ado et que j’ai beaucoup apprécié dans un premier temps, avant d’en être totalement écoeurée au bout de quoi, six ou sept tomes ? J’explique : L’histoire, grosso modo, suit une jeune fille qui découvre un matin qu’elle a une marque sur le front et est un vampire (si quelqu’un ici lit le truc hésitez pas à me corriger, les souvenirs sont très lointains). Elle va donc dans une école pour vampires, la Maison de la Nuit, où elle apprend grosso modo qu’ils sont les enfants de la déesse Nyx et que certains d’entre eux meurent à cause de leurs pouvoirs (pourquoi exactement je sais plus mais y’a un truc comme ça). Premier tome, ça allait : elle découvre ses pouvoirs et son lien avec la déesse, y’a un truc qui se produit, elle s’en sort grandie et victorieuse avec ses amis, happy end. Second tome je crois que ça allait encore aussi, même si une nouvelle intrigue parallèle pointe le bout de son nez. Troisième tome, troisième intrigue parallèle. Idem quatrième tome, cinquième tome…
Le problème de la série, donc : trop de sous-intrigues jamais résolues en parallèle, sur des milliers de pages (chaque tome comptait entre 400 et 600 pages, de mémoire). Sur un, deux tomes avec une ou deux intrigues principales qui servent de fil rouge, ça va et c’est logique. Sur six ou sept tomes, avec une nouvelle intrigue parallèle presque aussi importante que la première à chaque tome, sans aucune résolution entre-temps de ces intrigues qui viennent donc s’additionner les unes aux autres, ça finit par faire trop.
Contre-exemple total d’une autre série de cinq tomes que j’ai adoré (hé non, pas Vampyria ! Y’a pas assez de tomes encore :stuck_out_tongue:), c’est Héros de l’Olympe : les cinq tomes suivent une unique quête (une prophétie qui doit se réaliser et prédit grosso modo la fin du monde), découpée en sous-intrigues à raison d’une par tome. Le découpage est clair, chaque sous-intrigue est développée au sein d’un unique tome avant d’être refermée sans venir rajouter du bazar au bazar, et les ultra-sous-intrigues potentielles restent en toile de fond et trouvent finalement des résolutions elles aussi assez vite, sans nécessairement venir interférer avec la compréhension de l’histoire principale et sans ajouter 2500000 personnages secondaires qui deviennent essentiels à l’intrigue.
C’est la même chose avec la série l’Epouvanteur (paix à l’âme de Joseph Delaney :pleading_face:) : 13 tomes. Les deux trois premiers peuvent se lire sans la suite, c’est le début, une fois qu’on a fini chacun des livres on peut se dire « bon, ça y est, c’est fini, c’était cool au revoir ». Parvenus quelques tomes plus loin, la vraie quête se dessine et on découvre un véritable fil rouge qui va rester jusqu’au bout… et même au-delà. Les tomes, toutefois, ouvrent une quête « secondaire » qui s’inscrit dans la grande quête principale et qui est résolue rapidement. Une ou deux intrigues parallèles apparaissent, mais sont assez vite éclaircies sans venir troubler réellement l’intrigue principale.

Pour résumer, le découpage tant de ton texte que de ton intrigue est hyper-important si tu veux garder tes lecteurs : trop d’infos qui s’accumulent, mal dispatchées, et une tension mal gérée, ça te fait perdre des lecteurs.

Ouais alors, pas forcément hein :sweat_smile: Comme on disait, chaque auteur a sa patte, certains comme moi usent et abusent des métaphores, d’autres ont des textes ultra-épurés, ça va dépendre essentiellement de l’ambiance que tu veux donner et du genre littéraire de ton histoire ! Je vois mal par exemple un roman policier utiliser pléthore de métaphores ultra-imagées, là où la rigueur d’un enquêteur terre-à-terre serait plutôt synonyme d’un style très épuré, presque factuel. A l’inverse, un roman d’epic fantasy, qui invite donc à l’imagination, peut se parer de mille ornements pour émerveiller le lecteur et l’aider à se projeter dans ce monde qu’il ne peut que discerner à travers les mots.
En horreur, les deux peuvent se mêler : des descriptions gores terriblement factuelles, comme des tableaux artistiques de scènes macabres révélant une beauté morbide. Tout dépend du sentiment que tu veux amener, je pense :thinking:
Et d’ailleurs je me prends pour exemple tout bête, mais mon style d’écriture, très métaphorique, donc, n’était pas DU TOUT adapté ni à la rédaction de mes mémoires de M1 et M2, ni à celle d’articles scientifiques. Malgré mon aisance à l’écrit, donc (qu’on m’a toujours soulignée d’ailleurs), j’ai dû réapprendre à écrire autrement dans le cadre de mes études.
CQFD, même si ta remarque me flatte, non, fais pas pareil si ça te correspond pas :sweat_smile:

Tu as peut-être du mal là-dessus, mais tu dois avoir d’autres points forts, j’en suis sûre :wink:

Yep, on est d’accord ! (et je plussoie bien plus que j’approuve, ici comme IRL :wink:) Effectivement, le registre de langue et le vocabulaire peut bien guider le lecteur. Mais pareil, ça va dépendre de ton histoire, de tes personnages, de ton point de vue…

En bref, l’important dans une histoire, ça doit être la logique, présente à tous les niveaux du coup :thinking:

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Ce qui est intéressant dans la logique, c’est que chacun la saisit mais personne ne la possède ! (Euh oui je voulais juste dire ça. Il est tard. Mais je vous jure qu’il y a un sens derrière !)

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Intéressante question que celle des registres de langue. J’y ai justement pensé en lisant un roman avec plusieurs points de vue, dont chaque chapitre semblait pourtant être écrit de la même manière. Après, j’avoue être moi-même une mauvaise élève en la matière, même si j’essaie de m’améliorer. Une grande source d’inspiration est Le Sorceleur : cette saga m’a impressionnée au niveau des dialogue. Chaque personnage a son propre vocabulaire et ses tournures de phrase… j’A-DO-RE ! :smiley: Cet aspect là ajoute tellement à l’écriture ! :wink: Je connais aussi un autre auteur qui semble avoir inventé des mots d’argot. :stuck_out_tongue: Bref, il y a plein de choses à creuser dans ce sujet…
Concernant les scènes d’action, je plussoie. Je fais là aussi une différence: phrases courtes, percutantes, tandis que je me laisse aller à de grandes phrases métaphoriques dans les descriptions. :wink:

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Hahaha écrire comme on parle, ça je crois que ça doit faire partie de ma patte justement. Alors sachez que sur le fofo je me tiens à carreau (je voudrais pas être ban :smiling_face_with_tear:) et je fais l’effort de parler (enfin d’écrire) correctement, mais irl c’est tout autre chose, je parle comme un charretier (enfin un mélange chelou de vulgaire et soutenu d’après les gens) , à l’image de certains personnages de mon histoire, en conséquence j’adore faire des dialogues, et si ils s’engueulent c’est encore mieux (et encore je fais quelques efforts niveau vocabulaire pour que ça puisse être compréhensible mdr ) . D’ailleurs dans les paragraphes narratifs il m’arrive de reprendre quelque mots des dialogues. En revanche pour ces portions la du texte, j’ai l’impression qu’il faut quand même s’en tenir à un langage « normal », probablement pour être certain d’être bien compris de tous. J’aimerai d’ailleurs avoir vos avis à ce sujet :thinking:, quelle sont les limites selon vous ?
Pour ce qui est de la structure du texte, enfin plutôt du « découpage » du texte pour reprendre des termes de bande dessinées, oui je pense qu’il faut vraiment que ça soit cohérent avec l’histoire, tu as raison :thinking:. Je pense que sur certains textes ça n’a peut être pas d’intérêt ou du moins les gens n’y seront pas particulièrement sensibles. Mais je me dis que dans la BD ça a son importance, et l’impacte d’une scène change grandement selon le volume d’une onomatopée par exemple, ou encore lorsque la police ou un phylactère change d’un personnage à l’autre, on peut se faire une idée de la voix de celui-ci. Enfin bref, je diverge pardon :grimacing:
Pour ce qui est de la métaphore, je pense que ça peut s’user dans tout type de récits , pour reprendre l’exemple du policier : un corps comparé à un steak tartare :person_tipping_hand:, voilà on se fait une image plutôt rapide et efficace du bazar quoé :grimacing: :joy:. Apres je dis ça mais je suis ignare, je ne lis pas suffisamment (point du tout) pour pouvoir l’affirmer, mais mon idée c’est que oui ça peut être utilisé dans tout les genres, mais à différent niveaux bien évidemment :thinking:
Et pour en revenir à l’organisation du texte, ce que tu dis pousse à être plus vigilent dans l’écriture afin d’ épargner ce sentiment de lassitude aux lecteurs , et ton expérience va peut être en aider certains à y faire attention (dont moi xD).
Pardon si je me suis un peu perdue (duper irl mdr) en chemin dans l’écriture de ma réponse :smiling_face_with_tear:

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Dans les dialogues j’en ai pas et je ne pense pas qu’il y en ait tant que ça te permette de caractériser un personnage :thinking: J’en ai qui parlent en mâchant leurs mots à moitié, d’autres qui parlent dans des langues incompréhensibles pour les personnages principaux, d’autres qui hésitent pas à se montrer vulgaires (plus rares), d’autres encore qui gardent un certain niveau de langage… J’ai pas encore fait dans le tic de langage par contre, même si je pense exploiter cette piste à un moment du coup :thinking:

Alors ça oui effectivement, là je partais un peu plus loin dans la métaphore :sweat_smile: petit extrait pour que tu comprennes :

Je sentis soudain les arbres s’écarter autour de moi. Au-dessus de nos têtes, un fin croissant lunaire évoquait une griffure dans la chair intangible de la nuit. Le sang argenté de sa lumière se répandait partout sur un paysage fantasmagorique. Nous étions parvenus au sommet d’une crête étroite et désolée, bordée de chaque côté par un précipice vertigineux aux allures de Tartare béant. Les arbres, dans notre dos, gémissaient sous le souffle fétide d’un aquilon vengeur. Rien n’était visible en contrebas, comme si une obscure Charybde terrestre s’était amusée à avaler le monde dans sa gueule béante, dont les crocs luisants dépasseraient encore par-dessus le brouillard de son haleine pestilentielle.

Mes descriptions atteignent ce niveau-là assez régulièrement. Tu conviendras que ça fait davantage fantastique que policier :sweat_smile:

Ah mais je le dis mais je ne suis même pas sûre de m’en sortir moi-même :sweat_smile: J’essaie de soigner mes fins de chapitres (j’en suis pas encore aux fins de tomes), mais y’a des moments je suis pas convaincue moi-même :sweat_smile:
Après, si ma remarque a pu entraîner d’autres personnes à se questionner pour s’améliorer, j’ai envie de dire… c’est tout bénef ? x)

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La mise en page est faite pour que l’on joue avec (d’ailleurs, j’ai toujours été très frustrée par les limites excessives des sites de fanfics)(du coup, je dois me contenter de mise en page classique pour mes fics)

Si vous voulez voir à quoi ressemble « jouer avec la mise en page », jetez un oeil à ce chef d’oeuvre qu’est La Maison des feuilles (en plus, il a été réédité en français il y a peu)

En tant que dyslexique, j’ai tendance à être larguée assez rapidement dès que le langage sort du cadre « normal ».

Par exemple, si un personnage bredouille, je préfère que ce soit indiqué en incise, plutôt que retranscrit directement dans le texte.

Du coup, en ce qui concerne mes personnages, je joue surtout avec le niveau/type de vocabulaire ; plutôt vulgaire, plutôt soutenu, un jargon plutôt militaire, philosophique, artistique, etc. On peut aussi jouer avec la longueur des phrases. Certains personnages aiment beaucoup parler avec des phrases à rallonge, beaucoup de termes techniques et/ou beaucoup de divagations, là où d’autres vont être plus factuel et aller à l’essentiel, avec des phrases courtes et pertinentes.

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Haaaan alors c’est super important ce que tu signale ici, une chose à laquelle on pense pas suffisamment, et du coup tu réponds à ma question : oui dans la mesure du possible il est préférable de faire en sorte d’être compris par le plus grand nombre.
Alors petite question pour toi qui est concernée (ma question peut paraître idiote mais je ne connais que peu de choses sur la dyslexie), dans un texte, si une ligne de dialogue est mal écrite volontairement, mais que toutefois, avec la phonétique ça puisse être compréhensible pour le lecteur, est ce que pour toi ça va être problématique ? Je me demande ça car j’ai quelques rares lignes de dialogue venue d’un personnage sourd, donc qui en conséquence ne prononce pas parfaitement les mots. Je fais de sorte à ce que ça puisse être compris, mais dans des cas comme le tient, si il y a une manière de faire pour faciliter la lecture, j’aimerai savoir :pray:

@Fahliilyol les tics de langages peuvent être un moyen pour le lecteur de savoir qui parle, notamment si il y a un dialogue qui implique plusieurs personnages. Perso j’ai choisis d’en donner à certains personnage surtout parce que ça a une certaine importance dans l’histoire, ou simplement parce que c’est ce qui ira le mieux avec leur caractère, mais avec le temps je me suis dis que c’était aussi bien pratique pour s’épargner quelques, « dit untel ». Du coup je t’encourage à tenter, même si je pense être extrêmement mal placé pour donner des conseils à des lecteurs et auteurs aguerris comme vous xD
Et pour la métaphore, oui chacun dose comme il le souhaite, mais par exemple , ta manière à toi de faire, je la trouverai pas déconnante si la description venait d’un enquêteur qui aurait une psychologie qui s’y accorde :thinking: En fait je crois que le contexte nous fait faire des choix d’écriture en conséquence tout simplement. :thinking:

5 « J'aime »

Ce n’est pas du tout une question idiote^^

A priori, ça va poser problème, dans mon cas. Je ne sais pas si ça sera très compréhensible, mais j’ai du mal à lire par décomposition des mots ; ’faut surtout pas me demander de lire à l’oral. À l’écrit, j’utilise le visuel (ce à quoi ressemblent les mots). Donc si le mot est mal orthographié (qu’il dévie trop de ce à quoi il est censé ressembler) c’est un problème.

Maintenant, il faut noter que dans mon cas, ma dyslexie est légère. Fonctionner par visuel me permet de lire plus vite et de façon plus efficace, mais dans tous les cas, après avoir relu une phrase 2/3 fois, par décomposition ou non, je parviens à saisir le sens. Donc, là, on parle d’un inconvénient, pas d’un réel problème. Et si c’est seulement une ligne par-ci, par-là, c’est vraiment un inconvénient mineur.

Mais du coup, je me dis que des lecteurs avec des troubles similaires mais plus graves risquent, eux, d’avoir de réelles difficultés à lire. Je ne sais pas trop ce qu’il faudrait faire pour faciliter la lecture, les troubles dys- sont différents d’une personne à l’autre dans leur nature et/ou leur intensité.

Maintenant d’un autre côté, j’ai envie de dire, c’est ton texte, tu fais comme tu le sens. Une personne avec des troubles dys- vit avec, elle a appris à se débrouiller.

Bref, dans tous les cas, c’est à toi de voir (désolé, pas sûre que ça aide beaucoup :sweat_smile:)

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Je me permet un parallèle sauvage : on écrit en général pour soi, et dans l’idée de partager . Ça me paraît donc difficile de pallier tous les handicaps existants, même si le souci d’inclusion part d’une bonne intention. C’est un peu comme si on décidait de ce fait d’écrire en braille pour les malvoyants ou les aveugles :woman_shrugging:

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Merci pour tes lumières @Aurore.Deschain, c’est vrai que dans la mesure (enfin dans mon cas) ou ce ne sont que de rares portions de dialogue, ça peut ne pas être trop handicapant, mais c’est quand même bien d’y penser durant l’écriture.
Et dans l’idée je suis d’accord avec toi @ensorceleurisee, on ne peut malheureusement pas se rendre accessible à tous, mais si il y a quelques petites choses à faire, des détails qui n’entachent en rien le texte, et qui peuvent aider certains lecteurs c’est cool d’en prendre connaissance. Mais effectivement, dans le cas de l’exemple que j’ai donné, je ne peux pas trop modifier en fin de compte, sinon le truc perdrait en cohérence.
En tout cas merci encore pour ta reponse @Aurore.Deschain

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Mais je t’en prie @Hreflect ^^

Je suis d’accord avec toi (et @ensorceleurisee ), on ne peut pas tout prendre en compte, et il ne faut pas que ça devienne une contrainte à l’écriture (c’est pas le but non plus).

Maintenant, si j’écris pour moi, je pars tout de même du principe que mon texte risque d’être lu à un moment ou à un autre (je veux dire, parfois, il arrive que je le trouve assez potable pour être posté). Du coup, je me sens quand même « obligée » de m’arrêter pour me demander si un élément qui « sort du cadre » risque de poser problème ou pas.

Pour prendre un exemple différent, dans mon dernier one-shot, j’ai un personnage qui parle anglais pendant tout le récit.

Dans ce cas, j’ai gardé le texte en français et mis les phrases prononcées en anglais en italique. Aucune idée de si c’est la meilleure approche, c’est celle que j’ai choisi pour ne pas faire galérer le lecteur avec une langue qu’il ne maîtrise (potentiellement) pas.
(et c’est aussi plus facile pour moi qui écris très mal l’anglais)

Dans un autre cas, là, je suis en train de réfléchir à mettre une ou deux phrases en anglais dans un texte. C’est des lyrics et c’est un détail pas important dans le récit, alors (si je décide d’en inclure) je vais sûrement opter pour juste la phrase en anglais, sans traduction.

Bref, tout ça pour dire que c’est intéressant de se pencher sur le sujet et d’inclure des « problématiques » comme « tous les Français ne parlent pas anglais » ou « cet élément risque de poser problème à un dyslexique » dans la réflexion, mais il ne faut pas non plus que ça nous empêche d’écrire notre texte comme on l’entend.

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Ha les langues, figures toi que c’est effectivement une question que je me suis posée aussi. Alors pour l’Anglais (ce sont juste des mots ou des lyrics, comme toi) j’ai fais pareil, j’ai juste mis en italique, et pour des mots en Japonais voire Russe (il sont rares) je met la traduction à la fin du chapitre :man_shrugging:
Pour le coup, j’avoue que je suis partie du principe que bon nombre de gens peuvent comprendre l’Anglais, et que si ce n’était pas le cas, il était facile de faire un tour sur Google trad. Je me doute que peu de gens auront la patience de le faire, mais en soi ce n’est pas grave, car dans mon cas, ça n’empêche en rien de suivre l’histoire. Bien que tout son contenu ait de l’importance, sauter les lyrics n’est pas un problème. En revanche, dans le cadre de la dyslexie, il n’y a pas de google trad pour faciliter la lecture, c’est pourquoi j’ai plus à cœur de faire attention à ça plutôt qu’aux langues. :thinking:
Mais bon comme tu l’as dis, si on prend tout en compte, l’écriture deviens contraignante et pire, elle perd sa spontanéité qui, je crois, participe grandement à la qualité d’une histoire.

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Ah
Pas facile d’intervenir dans ce sujet, j’aurais l’impression de dire des banalités.

Pour ce qui est de l’accessibilité de mon style et des mes écrits, deux-trois betas (voire amis à qui j’ecrivais du courrier) m’ont souvent dit « mais qu’est-ce que tu veux dire par là ? » :sweat_smile:
Je pense que ça parle de soi.

Au niveau du vocabulaire, je ne cherche pas à anticiper le niveau des éventuels lecteurs, en abaissant le curseur pour les faire jouer « en mode facile ».
Parce que je n’ai rien à vendre, je ne me soucie pas de savoir si ça améliorerait les ventes de pouvoir être lue sans que je prenne la tête, en usant de mots moins précis, plus génériques.

Le seul filet de sécurité que j’ai est le « repos de la pâte à crêpes », comme tentative souvent abstraite de me mettre à la place d’un autre qui lirait, ou essaierait.
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Pour ce qui est du style propre à un auteur et du registre de langage ciblé, je n’ai pour l’instant pas de meilleure idée que… Kaamelott.
Pour avoir essayé d’écrire une fanfic dessus, il m’est apparu très évident que pour que ça fonctionne, il fallait que je reproduise (copie) le vocabulaire propre de chaque personnage.
Quand on m’a dit : « on les entend » ça veut dire que j’ai bien décalqué.

A noter qu’au passage, Astier a employé un argot passablement créatif et intuitif sur cette série et dont on peut dire, sauf erreur, qu’il n’appartient qu’à lui. Mais ce n’est pas « son style générique » qu’on retrouverait dans l’écriture de ses spectacles où il a a cœur de faire un peu de vulgarisation scientifique (ou musicale). On ne peut pas avoir l’ambition de simplifier en jargonnant…

Fin de la parenthèse.
En ce qui concerne mon style à l’écrit, je le trouve invariable. Quand elle est libre, Oldie fait du Oldie de fandom en fandom, je n’écris pas différemment, même si j’essaie de faire un effort pour les dialogues du héros.

Phrases à rallonge mais ponctuées (a conscience du problème mais manque de la conviction d’avoir à le résoudre), vocabulaire saupoudré régulièrement, métaphores donc (‹ saupoudré › en est une), abus d’adverbes… Et une petite inclination pour les dialogues qui claquent autant qu’il m’est possible.

J’ai noté toutefois que je me faisais particulièrement lyrique ou « poétique » lorsqu’il est question d’exprimer les sentiments amoureux des personnages.
Ou que j’adopte un ton et un style distinctif lorsque je suis dans le monologue intérieur de Zeus. Un dieu, j’imagine que ça doit être un peu différent de Jojo le clodo. :smile:

Voilà. Mon style, c’est ça. Il peut y avoir de la phrase sans verbe. Carrément.

Et du saut de ligne emphatique (je veux dire un saut de ligne qui va détacher une phrase de tout le paragraphe précédent parce que je veux signifier un moment clé, la réalisation implacable qui vient à l’esprit d’un personnage, ou toute autre situation où, en tant qu’auteur, je veux dire au lecteur : « ho, ho, c’est important là ! Arrête de lire en diagonale ou tu vas louper un truc ! »). :smile:

Je pense que c’est un bon résumé de l’état des lieux.

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Hello ici :eyes:

Je prendrai le temps d’aborder mon « style » d’écriture plus en détail (quand j’aurai le temps), mais ça fait quelques jours que je veux réagir sur cette partie-là du topic…

C’est mon côté pinailleuse et « envie de faire un travail quasi pro » qui parle ici, mais il y a en théorie une règle pour l’utilisation des langues étrangères dans un récit.

Lorsque nous utilisons un mot étranger non intégré dans le vocable français, ou bien une phrase entière, il est d’usage de le mettre en italique.
Ainsi, nous dirons que le personnage s’est assis sur le tatami pour manger ses udon, tout en gratifiant son interlocuteur d’un « konnichi wa » maladroit.
Tatami est en casse « normale » car intégré au français (au même titre que samouraï – berk quelle graphie moche), mais pas udon, donc il sera en italique. Quant au « konnichi wa », eh bien c’est de l’étranger donc direct en italique.

La « bonne » stratégie, dans le cas où vous voulez faire parler vos personnages dans une langue étrangère, c’est de se poser la question de ce que dois « vivre » le lecteur.
Souhaitez-vous que votre lecteur comprenne ce qui se dit, ou bien voulez-vous qu’il soit dans le flou ?
Vous avez donc deux options :
A) Vous voulez que le lecteur comprenne : inscrivez la ligne de dialogue en français, mais en italique ; précisez d’une incise la langue utilisée, éventuellement.

« Bonjour, salua timidement Thomas en japonais. C’est tout ce que je sais dire… »

B) Vous voulez que le lecteur soit perdu, comme le personnage qui entend le dialogue : inscrivez la ligne dans la langue source, encore une fois en italique. Dans le cas de langues usant d’un système d’écriture différent (cyrillique, grec etc.), optez pour la version romanisée si possible si c’est à l’oral – vous pouvez poser votre texte dans l’autre système d’écriture si c’est… écrit !

« Hello, salua l’étranger. My name is Brian.
– Bigre, grogna Thomas. Je savais que j’aurais dû écouter les cours de Mme Lalouette au collège ! »
.
Thomas se saisit du bout de papier. L’écriture, soignée, lui était tout bonnement illisible.
« お買い物リスト », avait-on griffonné. Sa maigre connaissance lui permit de déchiffrer les trois derniers caractères. Risuto, liste. Une liste, certes, mais de quoi ? Difficile à dire…

Et bien sûr, rien ne vous empêche de faire une parenthèse en fin de chapitre pour donner la traduction aux lecteurs… :wink: Une petite note de l’auteur comme on les aime, qui permet de préciser sans ôter de plaisir à la lecture !

Voilà, CTPM ! (c’est tout pour le moment – ouh ouh ouh ouh !)
Si quelqu’un a la ref…

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Merci pour ces précisions très utiles @BakApple !

J’ai deux questions. :sweat_smile:

1| Si j’ai bien compris, si mon récit se déroule, imaginons aux États-Unis, et que mon personnage (qui y vit et parle la langue, donc le lecteur doit comprendre, vu qu’on est en focus interne) passe devant une affiche « No Future », on notera :

« Pas de Futur » disait l’affiche.

2| Du coup, je me demande comment tu traites les lyrics ? (est-ce qu’il y a une règle spécifique ?)

Imaginons qu’une musique passe à la radio et que j’en note une phrase dans mon texte. Mon personnage comprend (c’est sa langue), donc le lecteur le devrait aussi. Mais mon premier réflexe, ce serait de me dire que c’est une citation et qu’il faut donc la retranscrire dans sa langue originale. :thinking:

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