En tant que vieille réac moi-même, je ne sais pas si ma réponse sera très éclairée…
J’ai l’impression, ne serait-ce que par l’étymologie, qu’une communauté, c’est tout de même un groupe de gens qui ont quelque chose (de fort et pas « matériel ») en commun.
Mais… je dirais que ce quelque chose relève de valeurs éthiques, philosophiques, spirituelles…
Un groupe, c’est un rassemblement de gens.
Une classe, c’est un groupe d’étudiants (je ne suis pas sûre qu’on y compte vraiment le prof). Ils ont pourtant tous un objectif partagé et similaire : obtenir leur fichu diplôme, mais du diable s’ils le font ensemble en vertu d’un noble idéal !
J’allais proposer l’exemple des collègues de travail avec qui on peut avoir des valeurs très différentes selon leur niveau hiérarchique et le service où ils bossent. On est rapprochés par le fait de travailler dans une même unité de temps, de lieu et d’espace. Au mieux, on est une « troupe ».
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Mais j’ai mieux. Un exemple fandomique.
Pense à « La Communauté de l’Anneau » (en anglais « fellowship » – mais la Compagnie de l’Anneau pouvait peut-être prêter à confusion, parce que certains sont restés trop longtemps en sa compagnie, justement…).
Pourquoi ce n’est pas « le groupe de l’Anneau » ?
A la base, ils font partie d’espèces et peuples différents : hobbits, hommes, elfes, nains… Qui peuvent avoir des valeurs et idéaux différents.
Mais là… pourquoi sont-ils une « communauté » ? J’ai l’impression que c’est parce qu’ils se sentent investis d’une mission supérieure, qu’ils veulent accomplir ensemble, dans l’entraide, et au mépris de tout ce qui les sépare pourtant.
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Les termes de « groupe » et de « communauté » sont aussi employés dans les réseaux sociaux où l’on est « community manager » ou bien créateur d’un « groupe Facebook ».
Dans la mesure où ce réseau social-là appelle « amis » des gens que tu ne connais pas, je prendrais ça avec des pincettes.
Il me semble que le « community manager » n’est rien d’autre que le chargé de relations publiques de sa boite sur les réseaux dont il est expert… Son but est surtout de la faire connaitre et d’en augmenter la notoriété au travers de sa marque… C’est la Bouche de Sauron.
Est-ce qu’on peut considérer des prospects ou des clients comme une « communauté »… Euhfff… (grosse expiration dubitative).
Pour moi un groupe Facebook, c’est comme un forum, mais en foutoir vraiment moins bien rangé. Un empilement chronologique où tu ne retrouves rien (oui il y a un peu de vécu, mais il parait que dans les réseaux, ce qui est le plus important, c’est pas de s’y retrouver, c’est de publier toujours plus de nouveaux contenus pour créer des notifications qui vont « animer » la page.
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Je pense qu’ici, on est passé graduellement d’un groupe de membres épars à un corps constitué.
Il n’y a pas un fournisseur de contenu qui n’aurait que des followers / suiveurs, mais un « cercle » de plusieurs permanents et semi-permanents qui assoient ce sentiment. Ils se retrouvent régulièrement pour discuter, expliquer, s’entraider, jouer ensemble, lire des rubriques tenues par les uns ou les autres, partager leurs expériences et se les commenter…
Le truc en commun : un plaisir, une passion pour l’écriture et la « fanitude », plus que sur un fandom précis (sinon on aurait des discussions sur tel ou tel film, jeu, animé…). Peut-être la défense d’une « certaine idée de la fanfiction » (injustement dénigrée alors que même si…, faut pas généraliser, il y a quand même…).
S’il n’y avait que des posts parallèles, pour faire sa promo ou dire qu’il y a un bug (j’ai connu ça) : c’est pas une « communauté », c’est un cahier de doléances
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Et pour créer une communauté, je ne suis pas spécialiste des réseaux. Je suis spécialiste des vieux machins has been périmés, voire obsolètes.